Chapitre 49
DoYoung éternua, la tête enfouie sous l'épaisse capuche de son manteau. Le bord en fourrure lui chatouillait le nez autant que l'humidité ambiante et il s'empressa de monter dans la voiture dès que son chauffeur se gara. L'hiver arrivait et les températures glaciales qui l'accompagnaient avec lui ce qui ne plaisait pas vraiment au jeune homme. Il frotta ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer avant de sortir son téléphone de sa poche.
— Je vous ramène monsieur ?
— Pas ce soir, on va devoir faire un détour avant. Vous pouvez vous rendre à cette adresse ? Le plus vite possible.
Le noiraud montra l'écran de son téléphone sur lequel s'affichait le dernier message envoyé par Chittaphon à son chauffeur puis celui-ci l'entra sur le GPS du véhicule. DoYoung soupira en se calant dans son siège, la tête appuyée contre la vitre. Il avait eu une grosse journée de cours et espérait rentrer chez lui se reposer mais c'était sans compter sur la demande de son ami qui tombait plutôt mal.
Shotaro s'était rendu à une compétition de foot en dehors de la ville mais une panne de véhicule empêchait son retour. Les parents du garçon travaillant jusque tard ils ne pouvaient aller le chercher, même problème pour SiCheng et TaeIl qui étaient débordés par le travail. Chittaphon quant à lui n'avait pas de voiture, tout comme Yuta, ce qui ne laissait que DoYoung pour allez récupérer le dernier de la fratrie de son ami.
— On y sera dans combien de temps ?
— Si le trafic n'est pas trop dense dans un peu plus d'une heure.
DoYoung grimaça, il n'aimait pas les longs trajets. S'il n'appréciait pas Shotaro il aurait trouvé une façon de se désister et serait rentrer se cacher sous sa couette. Il prévint l'adolescent du temps qu'il allait mettre pour que celui-ci ne s'inquiète pas puis rangea son téléphone. Habituellement il aimait jouer ou parler avec San mais il avait trop mal à la tête pour ça. Il devait se résoudre à somnoler le temps du trajet.
De temps en temps il jeta un regard à son écran mais aucun message de San ne l'attendait, ce qui était plutôt étrange puisque le blond le contactait toujours après ses horaires et qu'il était censé terminer son stage plusieurs heures plutôt. Mécontent, DoYoung fourra des écouteurs dans ses oreilles pour passer le temps. Un bruit parasite le tira de sa somnolence un peu plus d'une heure plus tard. Il s'étira et bailla en retirant les accessoires auditifs.
— Monsieur, nous serons sur place dans quelques minutes.
— Parfait.
DoYoung envoya un message à Shotaro pour le prévenir qu'il serait bientôt là mais contrairement à son premier message il ne reçut aucune réponse. Haussant les épaules le jeune homme concentra son attention sur l'extérieur. Il pleuvait des cordes, la vision était très mauvaise et le vent soufflait fort.
— Vous voulez que j'aille chercher votre ami ?
— Je vais y aller, merci, le remercia DoYoung.
Le noiraud grimaça de dégoût. Son chauffeur s'était garé sur le parking accolé au stade mais de la boue le maculait, signe du passage de nombreux joueurs à cet endroit. DoYoung essaya d'esquiver les mottes de terre autant qu'il le pouvait, tout en allant suffisamment vite pour ne pas finir trempé jusqu'aux os. Il se précipita vers le premier bâtiment qu'il croisa, qui était également le seul d'où provenait de la lumière. La porte s'ouvrit rapidement mais pas sur la frimousse qu'il pensait voir.
— San ?
— Hyung ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
— On peut en parler à l'intérieur plutôt ?
— Oui bien sûr, entre, l'invita le blond en se décalant pour le laisser passer.
DoYoung se glissa dans l'embrasure sans attendre et il secoua la tête, expulsant les gouttelettes qui avaient réussi à s'infiltrer sous sa capuche. San paraissait perplexe et trépignait sur place.
— Tu vas bien ?
— Hein ? Ah oui et toi hyung ?
Le noiraud hocha sommairement la tête, son regard balayant rapidement la pièce. Il était venu chercher Shotaro mais ne voyait pas de trace de celui-ci.
— Je vais bien. Je suis content de te voir.
L'annonce fit plaisir à San qui se mit alors à sourire de toutes ses dents ce qui soutira un micro sourire à DoYoung en retour.
— Chi m'a demandé de passer chercher son frère, il a dit qu'il y avait eu un problème de voiture ou je ne sais pas trop quoi.
— Shotaro est le frère de Chittaphon ? s'étonna San. Je l'ignorais.
— Pourtant tu as fait le lien tout de suite, fit remarquer le noiraud.
— Parce que c'est le seul gamin qui reste, tous les autres sont déjà partis.
DoYoung fit la moue, vexé.
— Il est aux toilettes, il ne devrait pas tarder à revenir.
— Merci.
Le jeune homme joua un instant avec les cordelettes de son manteau avant de se décider à parler.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— La voiture du coach est tombée en panne alors on a dû demander aux parents de venir chercher les gamins en urgence. Evidemment le coach est parti dès que sa femme est arrivée pour me laisser m'en occuper, soi-disant que ça serait validé dans mon stage.
— Tu vas rentrer comment ?
— J'enverrai un message à ma mère quand elle aura fermé la boulangerie, je ne veux pas la déranger pendant le travail.
DoYoung roula des yeux.
— Je te ramène idiot, y a largement la place dans la voiture, pas besoin de faire déplacer ta mère.
L'arrivée de Shotaro ne laissa pas le temps au blond de protester, alors il se contenta de fermer la bouche et de sourire doucement.
— Merci d'être venu me chercher DoYoung ! sourit l'adolescent encore couvert de boue. C'est cool !
— Pas de quoi, allez on est parti.
Shotaro passa devant et courut jusqu'à la voiture devant laquelle il s'arrêta avant de se tourner vers les deux plus vieux toujours abrités.
— Je peux monter devant ?
— Si ça te fait plaisir, je m'en fiche, marmonna le noiraud.
DoYoung referma sa main autour de celle de San et entreprit de trainer celui-ci à sa suite malgré les protestations qu'il entendait.
— Je ne veux vraiment pas m'imposer, plaida le blond.
— C'est moi qui te dis de venir, t'imposes rien du tout. Allez, dépêches.
Le jeune homme ouvrit la portière et poussa le plus jeune à l'intérieur, ne lui laissant pas d'autre choix que de s'installer. DoYoung s'assit juste à côté puis demanda à son chauffeur de les ramener à la maison de Chittaphon, depuis le temps il connaissait l'adresse par cœur alors DoYoung n'eut pas besoin de la lui redonner.
— Merci hyung, souffla San.
— Je savais pas que vous vous connaissiez, s'extasia Shotaro. Vous sortez ensemble ?
— Qu'est-ce qui te fait dire ça le moustique ?
— Tu lui tiens la main.
La remarque simple surprit DoYoung qui baissa les yeux pour constater qu'en effet ses doigts étaient toujours entrelacés avec ceux de San. Une douce chaleur s'en diffusait, réchauffant ses membres frigorifiés agréablement. Il ne s'était même pas aperçu qu'il ne l'avait pas lâché, pourtant il était loin d'être friand du contact. Presque à regret il rendit au blond sa liberté et glissa ses mains dans ses poches.
— On est amis.
— Je suis amoureux de lui.
Les deux phrases, prononcées en même temps, se croisèrent et se confrontèrent. San se mordilla la lèvre, les joues rouges.
— Oh, dit simplement l'adolescent.
— Je devrais peut-être rentrer par mes propres moyens, je suis désolé, s'excusa San.
— Non. Reste, on en parlera plus tard, le retint DoYoung.
Shotaro se retourna pour les laisser tous les deux à l'arrière sans son regard sur eux. San baissa les yeux, embarrassé. Le reste du trajet fut aussi long que silencieux, personne n'osait dire quoi que ce soit et DoYoung se débattait intérieurement avec ses sentiments. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il lui arrivait dernièrement, il était confus et la présence du blond à côté de lui n'arrangeait rien.
Ils déposèrent Shotaro devant chez lui et l'adolescent fila sans demander son reste après les avoir remerciés.
— Je peux prendre le métro à partir d'ici tu sais.
— Ne dis pas n'importe quoi, j'ai dit que je te ramenais, insista le noiraud.
San sourit doucement, les joues roses. La voiture s'arrêta à l'arrière de la nouvelle boulangerie et les deux garçons en descendirent. DoYoung raccompagna son ami jusqu'à la porte.
— Merci.
— C'est normal, ça m'a fait plaisir de pouvoir t'aider, toussota DoYoung.
— Tu sais je le pensais vraiment ce que j'ai dit tout à l'heure mais si ça te met mal à l'aise je ne parlerai plus de mes sentiments. Je ne veux pas que tu te sentes mal avec moi Hyung.
— Je ne suis pas mal à l'aise. Je suis confus parce que je ne sais pas ce que je pense de toi. Je t'apprécie, j'aime passer du temps avec toi et ce n'est pas comme avec Chi ou Yuta alors c'est étrange. Je n'ai pas l'habitude, je suis un peu perdu.
San écarquilla les yeux, laissé sans voix par l'honnêteté brutale de DoYoung.
— Hyung, murmura le blond. J'ai vraiment très envie de faire quelque chose qui te perturberait encore plus mais j'ai peur que tu me détestes après.
Le noiraud pencha la tête sur le côté.
— Je ne suis pas sûr que tu sois en mesure de faire quelque chose d'assez grave pour en arriver là.
— Alors ne m'en veux pas.
DoYoung sentit la main de San glisser sur sa joue, puis l'autre fit de même jusqu'à ce que son visage soit pris en coupe. San se rapprocha de lui et le noiraud sentit son souffle s'échouer sur sa peau. Il était chaud, il contrastait avec le vent froid.
DoYoung n'avait jamais embrassé personne ni n'avait été embrassé, le peu d'expérience qu'il avait venait de ce que Chittaphon ou Yuta lui avaient raconté, souvent des choses qu'il aurait préféré ignorer d'ailleurs. Il n'avait pas souvenir d'en avoir déjà ressenti l'envie, si ce n'était par curiosité et la surprise fut telle qu'il en garda les yeux ouverts.
Les lèvres de San étaient plus épaisses que les siennes, elles les recouvraient parfaitement. C'était doux, un peu comme une barbe à papa. DoYoung avait l'impression que sa bouche était entrer en contact avec un nuage particulièrement chaud et moelleux. C'était très agréable et quelque chose s'agita dans son ventre. Il se sentait fébrile et une chaleur nouvelle naquit en lui, le faisant rougir jusqu'à la racine de ses cheveux.
— Hyung, je sais que tu es perdu mais j'aimerais te demander de sortir avec moi. Je t'aime depuis longtemps, je veux être avec toi.
— San, je ne sais pas ce que je ressens mais si jamais ce n'est pas de l'amour alors je vais te blesser et je sais que je ne le veux pas.
— Mais si ça en est ? Alors on aura loupé quelque chose qui nous aurait rendu tous les deux heureux, argumenta le blond en lui prenant les mains.
DoYoung baissa les yeux sur leurs mains enlacées, il se sentait étrangement bien mais cette sensation lui fit peur alors il se détacha.
— J'ai un peu peur, avoua-t-il.
— J'irai à ton rythme, je ne te forcerai jamais à rien. On peut juste commencer par un rencard ? Je pourrais même inviter mes amis avec nous comme ça tu les rencontreras, tu m'as présenté Yuta et j'aimerais beaucoup que tu les connaisses.
— D'accord pour le rendez-vous, sourit DoYoung maladroitement. Je ne sais pas ce que ça va donner mais je veux bien essayer.
— Super ! rayonna San. Et Hyung... je suis désolé pour le baiser.
— Ne le sois pas, c'était plutôt agréable.
DoYoung sourit en coin, le visage en feu, et fuit en direction de la voiture. Il n'avait pas le courage d'assumer ses paroles face à San tout de suite.
Nda :
Plus qu'un chapitre et ce sera la fin, merci de suivre cette fiction :)
Dalion~ Kiss :3
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