Chapitre 7

Sicheng se rendait à la cafétéria, exceptionnellement seul. Dongyoung avait invité Yunoh au restaurant pour fêter leurs deux ans ensemble. Le jeune chinois commanda son repas, rejoignit une table vide à laquelle il s'installa et commença à manger. Ses pensées s'égarèrent et l'image du jeune homme de la bibliothèque, qu'il avait rencontré une semaine plus tôt, lui revint en mémoire. Étrangement, il était déçu de ne pas l'avoir croisé à nouveau, mais aussi soulagé, car il n'aurait pas su quoi lui dire. Il termina rapidement son plat et jeta un coup d'œil à son téléphone : il lui restait encore quelques heures avant de reprendre les cours. Sicheng se pencha pour récupérer ses affaires et sursauta lorsqu'une main se posa avec délicatesse sur son épaule. Le jeune homme releva la tête et vit Taeil, qui lui souriait.

« - Salut, comment vas-tu, Sicheng ?

- Bien, merci et toi ?

- Ça va aussi. »

Le chinois prit son plateau et commença à se diriger jusqu'à la poubelle, passant entre les tables de la cafétéria.

« - Tu as cours, là ? demanda Taeil.

- Non, je pensais aller travailler à la bibliothèque.

- C'est ta deuxième maison, c'est ça ? le taquina le coréen.

- En quelque sorte, répondit Sicheng en souriant. »

Le chinois regardait le garçon, se demandant comment il pouvait le faire sourire alors que même son meilleur ami n'y parvenait pas. « Attention ! » cria d'un seul coup Taeil. Sicheng n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait qu'il se prit le pied dans un sac et renversa son plateau qui, fort heureusement, ne contenait plus grand chose. « T'as cru que j'étais ta poubelle ?! » s'énerva l'homme qui venait de recevoir les déchets du chinois dans son assiette. Sicheng s'excusa à plusieurs reprises, s'inclinant maladroitement. « Tiens, tiens ! Regardez qui est là ! » Sicheng sentit son cœur accélérer en reconnaissant alors les hommes assit à la table : il s'agissait de Yongguk et sa bande.

Le chinois s'excusa encore et tenta de se diriger rapidement vers la sortie, tirant le bras de Taeil au passage, mais le leader se leva et l'arrêta. « Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « Reste en-dehors de notre chemin » ? » Le chinois se mit une nouvelle fois à bafouiller une excuse. « Tu es encore plus trouillard que je ne le pensais... Ton frère, lui au moins, avait du courage... » Sicheng ouvrit des yeux surpris tandis qu'un éclair de malice traversa le regard de Yongguk. « Fais-moi le plaisir de ne plus te trouver sur mon passage. » Et à ces mots, il poussa le chinois qui se prit les pieds dans une chaise et se retrouva allongé sur le sol. Taeil se précipita à son secours et l'aida à se remettre debout. Encore une fois, le silence se fit dans la cafétéria et l'ensemble des étudiants présents observèrent la scène. « Tu me fais pitié... Sale merde... » souffla Yongguk.

Taeil et Sicheng quittèrent la cafétéria en vitesse.

« - Tu connais ce gars ? l'interrogea le coréen.

- J'ai déjà eu quelques problèmes avec lui... répondit Sicheng, la gorge nouée et les larmes lui montant aux yeux. »

Taeil remarqua l'état dans lequel cette altercation venait de mettre le chinois et ajouta, pour le rassurer : « C'est un connard. Tu ne dois pas écouter ce qu'il dit. Tout ce qu'il cherche à faire, c'est te blesser pour se sentir supérieur. » Une larme roula le long de la joue du plus jeune. « Viens, continua Taeil. Je connais un endroit tranquille. Enfin, seulement si tu as envie de passer un peu de temps avec moi. N'hésite pas à me dire de te laisser tranquille, sinon. » Sicheng suivit l'aîné, sans un mot.

Les deux étudiants gravirent les escaliers, et se retrouvèrent sur le toit de l'université. D'ici, on avait une vue sur chacun des bâtiments qui composaient le campus et sur les milliers d'étudiants qui faisaient vivre les lieux. Taeil s'assit sur le bord et Sicheng le rejoignit. « J'aime beaucoup venir ici quand je ne suis pas dans mon assiette. » Le jeune homme fit une pause et du regard, fit le tour des lieux. « Quand je suis ici, j'ai l'impression que le temps est en suspension, que je peux prendre du recul sur les choses et être en parfaite harmonie avec moi-même. » Taeil tourna la tête vers Sicheng et lui sourit. Ce dernier avait le visage rougi et renifla, avant de baisser les yeux.

« - Je suis navré que notre deuxième rencontre se passe ainsi...

- Mais tu n'as pas a te sentir coupable, s'exclama Taeil d'une voix douce. Tu n'y es pour rien du tout. »

Sicheng jouait nerveusement avec ses doigts, essayant de contrôler ses pleurs. « Bon, dit finalement le coréen, parlons de choses un peu plus joyeuses. Qu'est-ce que tu aimes faire dans la vie ? » Le chinois haussa les épaules.

« - Rien de bien intéressant... 

- Tu as forcément des passions... Que fais-tu de tes journées ? insista Taeil. »

Sicheng réfléchit quelques secondes avant de marmonner : « J'aime bien lire, apprendre des choses, écrire et je chante un peu... » L'aîné sourit et s'exclama :

« - Et bien, tu vois. Tu aimes pleins de choses intéressantes ! Et qu'est-ce que tu écris ?

- J'écris des petits textes, mais rien de bien sérieux. Ce sont de simples pensées qui traversent mon esprit. Et toi ? demanda le chinois, reprenant de plus en plus son calme.

- Je suis un grand passionné de musique ; je chante, je compose et je joue de la guitare.

- C'est cool.

- Je te ferais une démonstration un de ces jours, si tu veux, proposa Taeil d'une voix douce, en souriant.

- Avec plaisir, répondit Sicheng en souriant à son tour. 

- Je ne sais pas comment je pourrais vivre sans musique...»

Le visage de Sicheng était encore marqué par l'émotion mais le jeune homme semblait s'être apaisé. Un silence s'installa entre les deux garçons ; mais il ne s'agissait pas d'un silence pesant.

Les étudiants avançaient dans tous les sens, semblables à une colonie de fourmis en pleine période de travail. Taeil finit par prendre une profonde inspiration et se tourna vers le plus jeune. « Bon, je préfère être honnête avec toi. Je t'avais déjà aperçu plusieurs fois à la bibliothèque et je voulais t'aborder. Le problème, c'est que je ne savais pas du tout comment m'y prendre. Je me suis donc servi de l'excuse de mon chargeur pour t'approcher... » Le jeune homme passa une main sur sa nuque, embarrassé. Quant à Sicheng, il ne savait plus où se mettre et se sentait rougir. « Je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses, mais... tu me plais, Sicheng... » Le garçon en question ne dit toujours rien, abasourdi par cette révélation, ce qui accentua le malaise du coréen.

« - Mais peut-être que tu n'es pas attiré par les garçons... ou que je ne te plais pas... Je comprendrais tout à fait dans ce cas...

- Non ! s'écria Sicheng. Enfin... euh... Je t'aime bien... Je... Excuse-moi... Je suis un peu déboussolé...

- D'accord... Et bien... Je te propose que l'on s'échange nos numéros et qu'on se revoit un jour, pour manger ensemble ou faire une petite sortie, en-dehors de l'établissement. »

Sicheng acquiesça et les deux jeunes hommes se donnèrent maladroitement leur numéros de téléphone, chacun étant intimidé par l'autre. Ils se quittèrent en bafouillant quelques mots, comme s'ils ne s'étaient jamais adressé la parole auparavant. Lorsque Sicheng se dirigea jusqu'à sa salle de cours, un sourire se dessina sur ses lèvres malgré lui, en repensant à cette situation. Il n'avait jamais pensé qu'il pouvait faire autant d'effets à quelqu'un.

~

Quand Sicheng rentra chez lui, il prit d'abord, comme à son habitude, un bain pour se détendre. Puis il se posa sur son bureau pour faire ses devoirs. Quand il eut terminé, il apporta un plateau repas à sa mère, allongée dans son lit, qui le remercia, et descendit manger avec son père. Et après avoir aidé monsieur Qian à faire la vaisselle, il prit un bout de papier et se mit à écrire. Il avait prit cette habitude depuis plusieurs semaines. Il ressentait quotidiennement le besoin de s'exprimer autrement qu'en laissant s'échapper ses pleurs.

Bien que sa discussion avec Taeil l'ai particulièrement perturbé, il ne cessait de se répéter une phrase de Yongguk dans la tête : « Ton frère, lui au moins, avait du courage... » Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi le leader lui avait dit cela. Il transcrivait tout ce qui lui traversait l'esprit sur le papier lorsqu'une pensée l'arrêta. Le jeune homme sentit la colère monter en lui et l'émotion fut si forte qu'il cassa le stylo qu'il tenait dans la main. Yongguk était forcément au courant. Sicheng essaya de se ressaisir ; il ne pouvait pas accuser quelqu'un de meurtre comme cela, il n'avait aucune preuve. Peut-être que, comme Taeil l'avait dit, il cherchait simplement à le blesser en parlant d'un sujet qui le touchait. Le jeune homme commençait à avoir une migraine à force de réfléchir.

Il laissa ses papiers en vrac sur son bureau et sortit de la pièce. Il ouvrit doucement la porte et pénétra dans la chambre de Kun. Il se dirigea jusqu'au lit et se glissa sous la couette. De nouvelles larmes coulèrent sur son visage et il se mit à sangloter : « Si seulement je pouvais savoir qui vous avait fait ça... Ils méritent d'être punis... J'espère que Renjun va bien... » Il mit de longues minutes avant de pouvoir se calmer et repenser à des choses positives. « J'ai revu le garçon qui m'avait fait sourire, dit-il à l'intention de ses frères. Je suis sûr que vous me taquineriez à ce sujet... Kun, j'aurais tellement besoin de tes conseils... J'ai peur de m'attacher à lui... » Sicheng resserra la couverture contre lui et s'endormit, la fatigue étant trop grande...

~

Alors, pensez-vous que Yongguk et sa bande puissent être impliqués dans le cambriolage de la famille Qian ? Ou est-ce simplement Sicheng qui a l'esprit un peu embrouillé ?
Que pensez-vous de Taeil pour le moment ?

Je suis à chaque fois tellement impatiente de poster un nouveau chapitre et voir vos retours ! ♡♡♡

J'en profite pour vous proposer d'aller lire ~ Fake Love ~ {Vkook} de Une-Chanyeolsexuel. Je sais que pas mal de personnes sont un peu en saturation de BTS mais elle a très peu de commentaires et avis sur sa fiction, ce qui l'a fait douter de son travail. Donc si jamais vous avez un peu de temps, n'hésitez pas à lui faire part d'une petite critique (positive ou négative) pour l'aider !

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