Après plusieurs jours dans son lit, Sicheng avait finalement accepté de quitter la chambre et de reprendre un peu de force pour pouvoir retourner au Japon, en compagnie de son colocataire, dont les vacances se terminaient. Yunoh s'était retenu de faire le moindre commentaire concernant leur départ, même s'il rêvait de demander à son meilleur ami de prolonger son séjour chez lui. Mais l'ambiance était beaucoup moins tendue qu'à leur arrivée et le coréen demanda à Yuta de prendre bien soin de son meilleur ami, et leur avait préparé des repas à manger rapidement dans la journée.

Lorsqu'ils étaient arrivés à l'appartement, les garçons avaient mangé une petite soupe très rapidement, dans le silence, et Sicheng avait directement rejoint son lit, prétextant être fatigué. Yuta s'était donc rendu dans sa chambre, seul, ne sachant pas quoi faire. Suite à la discussion qu'il avait eu avec monsieur Moon, le chinois était à nouveau déprimé, muet, ce qui tracassait le japonais, qui pensait avoir finalement réussit à lui faire retrouver le sourire. Attristé et ayant marre de ressasser toujours la même chose, Yuta décida finalement de se changer les idées.

Il quitta son lit, ouvrit le premier tiroir de son armoire et récupéra un hentai avant de se remettre sous sa couette. Il commença à le feuilleter et en faisant le moins de bruit possible, glissa sa main dans son caleçon pour se caresser. Il était tranquillement en train de faire sa petite affaire quand la porte s'ouvrit, laissant apparaître Sicheng, le visage fatigué. Le japonais cessa tout mouvement et tenta, avec sa main visible, de cacher le livre qu'il tenait dans la main.

« - Sicheng ? dit-il surpris.

- Je suis désolé de te déranger mais je n'arrive pas à dormir... Je ne fais que de penser à des choses négatives, je me sens triste... Alors je voulais voir si tu étais réveillé aussi.

- Et bien, je le suis, répondit Yuta, gêné. »

Sicheng lui sourit et posa ses yeux sur son lit.

« - Qu'est-ce que tu lisais ? demanda-t-il en s'approchant.

- Rien d'intéressant, paniqua Yuta en essayant de dissimuler le hentai. »

Mais Sicheng lui prit le livre des mains et écarquilla les yeux.

« - Oh excuse-moi. Tu étais en train...

- Tu m'as démasqué, rit nerveusement le japonais.

- Tu veux peut-être que je sorte pour te laisser terminer... Ou que je vienne t'aider... ? »

Suite à cette dernière phrase, Yuta leva des yeux interrogateurs vers son colocataire :

« - Pardon ? J'ai du mal comprendre-

- Ça ne doit pas être drôle de faire ça tout seul.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? le questionna Yuta, dans l'incompréhension totale.

- Je ne suis peut-être pas un expert mais je sais que tu seras indulgent et que tu ne me jugeras jamais... »

Le japonais considérait son colocataire avec surprise, n'étant toujours pas sûr de ce qu'il entendait. Mais il n'eut pas le temps de lui poser plus de questions que Sicheng monta sur le lit, pour faire face à son ami. Le silence s'était installé entre les deux jeunes hommes. Le chinois enleva la couette et vint se mettre à califourchon sur les jambes de Yuta, qui ne savait toujours pas comment réagir. « Tu permets ? » demanda Sicheng en tirant sur l'élastique de son caleçon. L'aîné se laissa faire, mais ne put s'empêcher de murmurer :

« - Mais qu'est-ce qu'il se passe... ?

- Shh... Contente-toi de fermer les yeux et de profiter du moment. »

♡♡♡

Et sans laisser de temps à son colocataire de répondre, Sicheng attrapa fermement son sexe dans sa main. Yuta pencha automatiquement la tête en arrière en ouvrant la bouche et alors qu'il essayait de se remettre de ses émotions, le chinois se mit à faire des mouvements de vas-et-viens rapides en fixant son colocataire. Malgré les efforts de ce dernier pour se retenir de gémir, les sons sortaient par réflexe suite aux caresses bien trop agréables de Sicheng. Le jeune homme était dans l'incapacité totale de réfléchir, cherchant pourtant à se rappeler à partir de quel moment sa relation avec le chinois avait pu déraper. Il se mordit la lèvre inférieure au moment où il sentit des coups de langue sur son sexe et passa sa main dans les cheveux du plus jeune, se laissant totalement allé. « Je pensais que tu étais plus innocent, Sicheng ~ » gémit le japonais.

Il réussit finalement à ouvrir les yeux, se relever légèrement et croisa le regard du garçon en question. Ce fut comme une décharge pour Yuta, qui ne reconnaissait plus le garçon avec qui il avait prit l'habitude de passer du temps. Sicheng libéra finalement le sexe de l'aîné et se rapprocha de lui pour pouvoir l'embrasser. Contrairement à ce qui s'était passé juste avant, ce baiser était des plus innocents. Le chinois se pencha, jusqu'à ce que ses lèvres ne soient qu'à quelques millimètres des oreilles de son ami, et murmura : « Je veux qu'on fasse l'amour toute la nuit... » Et alors que Yuta allait répondre quelque chose, il sentit le jeune garçon s'empaler sur lui, tout en faisant onduler son bassin.

Yuta glissa lentement ses mains sur le dos de Sicheng, le faisant frisonner. « Yuta... » Le cœur du japonais se mit à accélérer à l'entente de son prénom. « Yuta... » Quelqu'un toqua à la porte de la chambre, mais aucun des deux n'y firent attention. Ils étaient dans leur monde, et rien ne pouvait les arrêter. « Yuta ! » Le japonais ferma les yeux, se concentrant sur la sensation de la chair chaude de son colocataire autour de son intimité et de ses cris, qui se faisaient de plus en plus fort. « Yuta ! »

♡♡♡

Cette fois-ci, la porte s'ouvrit brusquement et Yuta ouvrit les yeux, découvrant son colocataire, debout dans la chambre. Il le fixa quelques secondes, abasourdi.

« - Est-ce que tout va bien ? demanda Sicheng.

- Euh...

- Tu as fais un cauchemar ? Tu as l'air tout transpirant.

- Ça va, ne t'inquiète pas... répondit Yuta en passant une main dans ses cheveux.

- Je suis vraiment désolé de t'avoir réveillé mais ta mère est là. »

Yuta écarquilla les yeux et lança une injure avant de se lever. Heureusement pour le japonais, Sicheng était déjà sortit de la chambre, et ne vit pas que le caleçon de l'aîné était tâché. En posant ses yeux sur le tissu, son rêve lui revint alors en mémoire. Il ne comprenait pas comment il avait pu rêver de Sicheng dans une situation pareille. Un profond sentiment de culpabilité l'envahit.

Il s'habilla, se rendit jusqu'à la salle de bain pour se passer de l'eau froide sur le visage, puis dans la cuisine, où il trouva sa mère. 

« - Oh tu es là ! s'écria madame Nakamoto en voyant son fils, avant de le prendre dans ses bras. Comment vas-tu ?

- Très bien, mama. Que me vaut cette visite surprise ?

- Je t'ai ramené un peu de nourriture, et je voulais voir comment ça se passait pour toi. Tu ne m'avais d'ailleurs pas dis que tu avais un nouveau colocataire ? Tu es sûr que tu vas bien ? dit-elle en attrapant son visage entre ses mains.

- Je t'ai dis que ça allait, répondit le japonais en se libérant de l'emprise de la femme. Et on fait les courses toutes les semaines avec Sicheng, donc tu n'avais pas besoin de ramener tout ça. Et puis sa présence est récente, c'est pour ça que je ne t'en avais pas parlé.

- Cinq mois, ce n'est pas vraiment récent pour moi...

- Comment tu sais que ça fait cinq mois ?

- Je vais être honnête avec toi. J'ai croisé Xiaojun avant-hier, et il m'a dit que tu n'allais pas bien, avoua madame Nakamoto. Vous vous êtes disputés, non ?

- Mais ne l'écoute pas ! s'énerva Yuta. En quelle langue est-ce que je vais devoir le dire ? Je vais très bien. Je suis heureux. Alors laissez-moi en paix, putain !

- Comme tu voudras... n'insista pas sa mère, afin de ne pas le mettre plus en colère. Ça te dirait qu'on aille manger quelque part avec ce fameux Sicheng afin que j'apprenne à le connaître ?

- Je peux aller lui demander, mais je ne suis pas sûr qu'il soit d'humeur. Il a vécu une rupture assez difficile et il lui faut du temps pour encaisser.

- Vous vous êtes bien trouvé, commenta la japonaise.

- Je n'ai pas envie d'aborder le sujet, donc garde ce genre de commentaire pour toi, s'il te plaît, se contenta de dire Yuta en quittant la cuisine. »

Il se dirigea jusqu'à la chambre de son colocataire, toqua et entra, le découvrant dans son lit. « Je ne te dérange pas ? » Sicheng se débarrassa de ses écouteurs et porta son attention sur le japonais. 

« - Ma mère propose qu'on aille manger à l'extérieur tous les trois, ça te dit ?

- Non, je n'ai pas vraiment envie de sortir...

- C'est ce que je pensais. Repose-toi bien. »

Yuta fit un sourire à son colocataire et quitta la pièce. Il rejoignit sa mère et les deux japonais mangèrent ensemble, Yuta prenant des nouvelles de sa famille et sa mère l'interrogeant sur son futur concert. Puis, elle s'en était allée malgré son envie de rester auprès de son fils, le laissant s'adonner à ses petites occupations habituelles. Le chanteur avait passé son après-midi à réviser ses cours, à répondre à des fans sur les réseaux sociaux ou à se perdre sur YouTube. Et lorsque le soir arriva finalement, Yuta alla chercher Sicheng dans sa chambre, qui refusa à nouveau de venir manger. Le japonais avait donc tout de même préparé quelque chose et l'avait déposé sur la table de nuit de son colocataire, avant d'aller manger tout seul dans la cuisine.

Et alors qu'il terminait son dessert, il vit Sicheng passer dans le salon et ouvrir la porte vitrée menant au balcon. Le japonais posa le tout dans l'évier, et rejoignit son colocataire, dehors. Le jeune garçon était accoudé à la rambarde et observait le ciel, les larmes aux yeux. Les deux amis restèrent d'abord silencieux, l'un à côté de l'autre, puis Sicheng murmura :

« - Je pensais qu'on était destiné à être ensemble. On était tellement heureux tous les deux. On s'accordait parfaitement et j'aurais fais n'importe quoi pour lui. J'aime tellement Taeil. Il représente énormément pour moi. Je gardais espoir qu'on se remette en couple, vraiment. J'étais persuadé que ça ne durerait pas.

- C'était peut-être mieux pour toi, répondit Yuta d'une voix calme. Sa dépression aurait pu te tirer vers le bas et tu aurais finis par souffrir aussi. Je pense que Taeil a voulu t'aider en prenant cette décision. Et même s'il ne l'a pas fait au meilleur moment, c'était pour ton bien.

- Je préférerai souffrir avec lui que loin de lui, le coupa Sicheng d'un ton froid. Yuta, je voudrais que tu me laisses seul.

- Je sais que c'est difficile, mais tu réussiras à tourner la page au bout d'un moment. C'est une question de temps et de volonté. Et tu parviendras à tirer le positif de cette aventure. Tu finiras par te reconstruire et tu pourras vivre une autre histoire tout aussi incroyable-

- Tais-toi Yuta ! s'énerva Sicheng en se tournant vers lui. Je n'ai vraiment aucune envie d'entendre ce genre de discours à la con maintenant ! Arrête de jouer le psychologue avec moi ! Et puis, qu'est-ce que tu en sais d'ailleurs ? Comment peux-tu savoir ce que je peux ressentir là maintenant ? Tu ne comprends rien... »

Yuta fronça les sourcils et prit à son tour un ton plus froid.

« - Excuse-moi, j'avais oublié que monsieur Qian Sicheng était la seule personne à pouvoir éprouver des sentiments pour quelqu'un ici. Qu'est-ce que je suis bête ! Comment ais-je pu oublier que tu étais le centre du monde et que tout tournait autour de ton histoire d'amour ! Que tous les gens qui t'entourent ne sont là que pour écouter tes problèmes lorsque tu en as besoin !

- Ce n'est pas moi qui couche avec toutes mes fans sans me préoccuper de ce qu'elles peuvent ressentir, qui boit de l'alcool discrètement dans ma chambre, qui disparaît toutes les semaines je-ne-sais-où, qui vend de la drogue, qui fait une collection de photos malsaines dans mon garage, qui passe mon temps à me branler sur des vidéos pornos ou des bouquins ! Tu n'es clairement pas un modèle à suivre, Yuta ! Alors, arrête de faire comme si tu étais un grand sage et de dire aux autres comment se comporter !

- C'est vraiment comme ça que tu me vois ? Et tu te permets d'aller fouiller dans mes affaires en plus ? Je pensais vraiment que tu étais différent, que tu ne jugeais pas les gens tout de suite, mais il faut croire que je me suis trompé !

- Mais en même temps, comment veux-tu que je te vois ? Ça fais plusieurs mois que l'on habite ensemble et je ne sais rien de toi et de tout ce que tu fais ! Quand je te demande des explications, tu restes vague ou tu demandes à parler d'autre chose ! Comment veux-tu que j'apprenne à te connaître réellement comme ça ?

- Tout le monde a son petit jardin secret, se défendit Yuta.

- Mais toi, c'est le Miracle Garden de Dubaï ! Et d'ailleurs, tu me fais des leçons de moral pour me pousser à m'ouvrir à toi, mais tu es le premier à tout intérioriser ! Tu affiches sans arrêt ce sourire idiot alors que tout le monde me dit que tu es malheureux ! Alors, avant de vouloir aider les autres, va te faire soigner ! Je peux comprendre pourquoi ton ancien colocataire en a eu marre de vivre avec toi et tes secrets ! »

Alors que Yuta allait dire quelque chose, cette dernière phrase l'arrêta dans son élan, le calmant soudainement.

 « - Il faut en avoir du courage pour vivre avec toi ! Et je ne sais pas si je pourrais encore rester bien longtemps ! continua Sicheng.

- Il en avait... répondit Yuta, dont la voix avait perdu toute trace de colère. Pendant trois belles années... Tu as certainement raison sur pas mal de points, Sicheng, mais ne dit jamais, jamais que je ne ressens rien pour les autres. Et tu sais quoi, tu veux rester seul ? Et bien, tu as gagné, je te laisse. »

Yuta quitta le balcon, retourna dans sa chambre pour y récupérer son sac à dos et fit claquer la porte d'entrée avant de sortir. Sicheng serrait les poings. Il était énervé contre le japonais mais culpabilisait aussi d'avoir été aussi dur avec lui. Il avait vu son regard changer automatiquement lorsqu'il avait parlé de son ancien colocataire. Ce fut seulement après quelques secondes de réflexion que le plus jeune se rendit compte qu'il se retrouvait tout seul dans l'appartement, et commença à paniquer. Il rejoignit à son tour la porte d'entrée et sortit. « Yuta ? » l'appela-t-il. Il quitta l'immeuble et finit par l'apercevoir, marchant au loin dans la rue. Il hésita à l'interpeller encore ou lui courir après, mais changea finalement d'avis. Il allait peut-être enfin savoir ce que cachait le jeune chanteur...

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Je suppose que vous avez été plutôt surpris/e par ce début de chapitre ;) Qu'en avez-vous pensé ?

Celui de la semaine prochaine vous permettra de connaître encore plus Yuta, donc j'espère que vous avez hâte ~ ♡♡♡