Chapitre 55
Sicheng s'était reposé toute la semaine afin de retrouver son énergie et de se remettre de la soirée mouvementée du lundi. Yuta n'avait évoqué aucun des sujets que le chinois avait abordé lorsqu'il s'était mit à casser la voiture afin de le laisser tranquille. L'appartement avait été assez silencieux et les deux amis s'étaient contentés de regarder la télévision lorsqu'ils étaient ensemble.
Le vendredi soir, en rentrant des cours, Yuta toqua doucement à la porte de la chambre de Sicheng, qui l'autorisa à entrer. Le plus jeune était assit à son bureau et écrivait quelque chose sur un carnet. Il le ferma quand son colocataire entra, et lui lança un regard d'interrogation, attendant de savoir pour quelle raison il venait le voir.
« - Tu as passé une bonne journée ?
- Bien et toi ?
- Comme d'habitude. »
Yuta se passa une main sur la nuque et ajouta, d'une voix incertaine :
« - Je me demandais... Tu voudrais bien aller à la fête foraine avec moi et les gars ?
- Je ne sais pas trop...
- S'il te plaît, Sicheng... Tu as passé ta semaine ici. Il faut que tu te changes les idées.
- Je veux pas vous gâcher la soirée avec ma mauvaise humeur...
- Mais moi, je vais te redonner le sourire. S'il te plaît ~ »
Yuta joignit ses mains en prières et se mit à gigoter. « Ne m'oblige pas à te faire un aegyo ~ » Sicheng ne put empêcher le coin droit de sa lèvre de se relever pour former un léger sourire.
« - Très bien, je viens.
- Yes ! Tu es génial ! Bon, laisse-moi juste le temps de prendre une douche et je t'emmène dehors ! »
Yuta sortit de la pièce en sifflotant et Sicheng sourit pleinement en voyant à quel point son colocataire pouvait être heureux pour si peu de choses.
~
Quelques minutes plus tard, les deux amis s'étaient retrouvés et étaient sortis ensemble, prenant la route de la fête foraine. En arrivant, Yuta lança, étonné :
« - Tiens, il y a des absents ?
- Oui, répondit Xiaojun. Lalisa et Younghyun passent la soirée tous les deux et Dowoon et Wonpil sont allés voir de la famille. »
Le japonais acquiesça et le petit groupe se dirigea vers les premiers stands. Jaehyeong semblait très excité et s'écriait devant chacune des attractions.
« - Ça vous dirait de commencer par ce truc ? demanda le garçon en pointant du doigts une sorte de grande tour.
- Trouvons peut-être quelque chose d'un peu plus calme... répondit Seongjin. Je ne suis pas sûr que mon estomac supporte ça pour l'instant.
- On a qu'à faire la maison hantée, proposa Xiaojun. »
Les autres garçons acquiescèrent, se dirigeant vers la sombre habitation et Yuta se pencha vers Sicheng :
« - Ça te convient ?
- Seulement si tu restes avec moi...
- C'est promis. Je serais ton garde du corps, sourit Yuta en lui faisant un clin d'œil. »
Les cinq amis pénétrèrent dans l'établissement après avoir payé. Directement, ils furent attaqué par diverses personnes déguisées en monstres célèbres, plus ou moins ressemblants. Des décors se mettaient à bouger lorsqu'ils passaient, les garçons se recevaient parfois de la fumée, et des grognements ou des rires aigus se faisaient entendre. Ils en sortirent assez rapidement, l'endroit n'étant pas très grand. Les garçons riaient, et même Sicheng s'était mit à sourire, en particulier au moment où Xiaojun avait poussé un cri aigu parce que Jaehyeong avait glissé ses mains sur ses hanches pour le faire sursauter.
Une fois dehors, Seongjin commenta :
« - Finalement, c'était pas si effrayant que ça.
- Parle pour toi ! Aucun Jaehyeong sauvage n'est venu te tripoter ! riposta Xiaojun en lançant un regard noir au garçon concerné.
- Et moi j'ai le bras complètement broyé, ajouta Yuta. »
Sicheng se rendit alors compte qu'il était accroché à son colocataire depuis le début, et qu'il ne l'avait toujours pas lâché.
« - Oh, excuse-moi... dit-il en le libérant.
- Mais ce n'est rien ! rit le japonais. »
Yuta lui passa une main dans le dos et l'ensemble du groupe continua sa petite promenade.
« - Oh allez ! Celui-là, on le fait ! s'exclama à nouveau Jaehyeong en montrant une attraction sur des rails.
- Bon, d'accord, comme ça tu arrêteras de nous saouler après... soupira Xiaojun.
- Ça te tente aussi ? demanda à nouveau Yuta au plus jeune.
- Pas tellement... Je n'aime pas trop les grosses sensations et celui-ci fait un peu trop de loopings à mon goût.
- Allez, Sicheng ! se plaignit Jaehyeong.
- S'il a dit qu'il ne voulait pas, ne le forçons pas, le défendit le japonais.
- Mais vous allez vous faire un peu chier en nous attendant, non ?
- Non, vous n'avez qu'à faire vos trucs dans votre coin et nous on va faire notre vie de notre côté. On se retrouvera pour manger un bout plus tard.
- Très bonne idée. Rendez-vous devant le stand de hot-dog dans deux heures ? approuva Seongjin.
- Parfait ! »
Et les deux groupes prirent des chemins différents, Yuta entraînant Sicheng avec lui sous le regard méfiant de son meilleur ami.
Les deux garçons marchèrent quelques minutes au milieu des différents manèges.
« Alors, il y a une attraction que tu aimes plus que les autres ? demanda à nouveau Yuta au plus jeune.
- Je ne sais pas trop...
- On pourrait faire un peu de tir, dit le japonais en montrant les fausses armes et les ballons servant de cibles. »
Sicheng eut un frisson et secoua la tête. « Ça te fait penser à Taeil, c'est ça... ? » Le chinois acquiesça et Yuta regarda autour de lui. « Et les auto-tamponneuses, ça te plaît ? » Le plus jeune tourna la tête dans la direction indiquée par son ami, ne trouvant pas l'idée mauvaise mais sursauta quand deux voitures se percutèrent.
« - Non ! répondit-il immédiatement.
- Et pourquoi cette fois-ci... ?
- Mes parents sont décédés dans un accident de voiture... Et Taeil était dans le véhicule en face...
- Je suis sincèrement désolé, Sicheng... »
Yuta se tut, embarrassé par la situation et finit par dire doucement :
« - Il va falloir que tu mettes de côté tes soucis seulement quelques minutes si tu veux passer un bon moment. Je ne dis pas que c'est facile. Je compatis. Mais essaye de simplement te concentrer sur le fait que tu sois en train de t'amuser à la fête foraine avec moi, non ?
- Je t'avais dis que je risquais de gâcher la soirée... »
Sicheng posa ses yeux sur son colocataire et vit que son sourire avait disparut, et que son visage était emprunt de tristesse. Honteux, il se hâta de chercher autour de lui et de lui dire :
« - On peut faire ça, là-bas.
- Le jeu des anneaux ?
- Ça doit être rigolo, tu ne crois pas ? »
Le japonais retrouva son sourire et se dirigea donc jusqu'au stand.
« Vous jouez tous les deux ? demanda l'homme. Yuta se tourna vers son colocataire et celui-ci hocha la tête, ne voulant pas le décevoir.
« - On va même jouer l'un contre l'autre.
- Super, ça vous fera 589 yen chacun. »
Le japonais insista pour payer et l'homme leur tendit plusieurs anneaux.
« - Dois-je vous rappeler les règles ?
- Non, merci.
- Que le meilleur gagne ! »
Les deux amis se mirent chacun d'un côté et commencèrent leurs lancers, dans l'espoir de viser les bâtons de différentes tailles. Yuta s'écria quand il réussit à en mettre un mais se rendit compte que Sicheng en avait réussit trois. « Hé ! Mais c'est que tu es plutôt doué en fait ! » Le chinois sourit et Yuta ajouta : « Mais je ne vais pas me laisser faire, crois-moi ! » Les deux garçons accélérèrent chacun leurs mouvements, espérant terminer en premier et avec le plus de points.
Quand ils eurent écoulés leur stock, l'homme compta le nombre d'anneaux marqués et annonça finalement le vainqueur. Yuta sauta de joie et Sicheng lui sourit.
« - Bravo, tu t'es bien rattrapé... Même si je dois t'avouer que je t'ai laissé gagner.
- Mais oui, c'est ça ! se mit à rire le japonais.
- Vous pouvez donc choisir quelque chose parmi les cadeaux là, les coupa le forain en indiquant un petit tas d'objets bas de gamme. »
Yuta se gratta la tête, réfléchissant à ce qu'il allait prendre et finit par pointer du doigt un petit chien en peluche. L'homme le prit et le lui donna avant de les saluer.
« - Pourquoi avoir choisi ça ? Il y avait des cadeaux plus sympa, non ?
- Si j'ai bien compris, ton renard en peluche fait référence à Rox et Rouky. Ton Rox ne devrait-il pas avoir un Rouky ? »
En disant cela, il tendit la peluche à Sicheng.
« - Oh... Non, Yuta. C'est toi qui l'a gagné...
- Mais je te l'offre. Pas de Sicheng sans Taeil. Pas de Rox sans Rouky. Tu ne peux pas refuser... Ça me rendrait tout malheureux... »
Devant la petite mine attristée de son colocataire, le chinois attrapa le chien pour le mettre dans son sac à dos et le remercia en souriant.
Les deux garçons se remirent en route et Yuta proposa : « Il y a un palais du rire. Je crois qu'il n'est pas extraordinaire mais tu voudrais essayer ? » Sicheng acquiesça et les deux garçons pénétrèrent dans l'établissement. Sicheng passa devant, traversant plusieurs couloirs composé de divers pièges, suivit par son ami. Mais à un moment, le japonais se prit son propre pied dans une plaque tournante et se retrouva à quatre pattes sur le sol. Sicheng se retourna, demandant à son colocataire si tout allait bien, mais il ne put se retenir de rire en le voyant continuer à tourner sans parvenir à retrouver son équilibre pour se relever.
« - Tu as besoin d'aider, peut-être ? rit le plus jeune.
- Je peux me débrouiller seul, ne t'inquiète pas, répondit Yuta, concentré dans sa tâche. »
Finalement, il parvint à se sortir du piège et porta son attention sur son colocataire.
« - Ça te fait rire ?
- Pas du tout, nia Sicheng, dont la voix trahissait le parfait opposé.
- Tu n'es pas du tout en train de te moquer de moi parce que je suis tombé et que je n'arrivais pas à me relever ? »
Le simple fait que Yuta évoque à nouveau l'événement refit rire Sicheng, qui n'arrivait plus à s'arrêter. Yuta ne put empêcher son cœur de battre plus vite en voyant le chinois en plein fou rire. C'était la première fois qu'il le voyait ainsi, et il aurait fait n'importe quoi pour que cette vision ne disparaisse jamais, quitte à passer pour un idiot encore une fois. « Tu vas le regretter, Sicheng... » Le plus jeune se pinça les lèvres pour essayer de se calmer, mais en vain. Il en avait même les larmes aux yeux. « Tu as intérêt à courir vite... » ajouta Yuta en s'approchant de lui. Sicheng prit alors conscience de ses paroles et se tourna pour partir en courant.
Les deux amis firent donc une course poursuite maladroite, dans les derniers couloirs, jusqu'à atteindre l'extérieur. Sicheng continua sa course dehors, ne prenant même pas la peine de s'excuser auprès des passants qu'il bousculait. Finalement, Yuta parvint à le bloquer dans un cul-de-sac. Sicheng chercha un moyen de s'échapper mais réalisa qu'il était réellement bloqué.
« - Je suis désolé, tenta Sicheng, dans l'espoir que son colocataire le pardonne.
- Tu crois que tes excuses vont suffirent à me faire oublier que mon ego vient de prendre un sacré coup ?
- Oui... ? »
Yuta secoua la tête et lui attrapa le bras pour le tirer vers lui, l'attaquant avec des chatouilles. Sicheng se débattait dans ses bras et finit par le supplier, fatigué de se tortiller ainsi. Lorsqu'ils eurent tous les deux reprit leur calme, le chinois dit en souriant : « Je crois bien que cette petite course t'a bien décoiffé. » Le chinois passa lentement ses doigts dans les cheveux de son colocataire pour les lui remettre d'aplomb, et continua :
« - Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ris. Je te jure que ce n'étais pas si drôle au départ, mais je pense que j'en avais besoin.
- Je suis très content d'avoir été la cause de ce soudain fou rire.
- J'ai mal au ventre et à la mâchoire maintenant... Mais merci Yuta, je suis vraiment heureux d'être avec toi... Par contre, je crois que je me suis tordu le poignet en me débattant.
- Oh je suis désolé, c'est de ma faute, dit Yuta. »
Il attrapa la main de Sicheng et déposa un petit baiser dessus en disant :
« - Voilà un petit bisou magique pour me racheter.
- Ça ne marche qu'avec les enfants ça ! rit le plus jeune. »
Les deux garçons se regardèrent en souriant quelques secondes et Yuta loucha maladroitement sur les lèvres de son colocataire. Ils réalisèrent alors les gestes qu'ils venaient de faire, qu'ils étaient encore l'un contre l'autre, et se reculèrent, gênés.
« - Hum... On devrait rejoindre les autres pour manger, tu ne crois pas ? proposa le chinois.
- Oui, tu as raison... »
Les deux amis se remirent en marche, en silence et laissant une certaine distance entre eux, essayant tous deux de remettre leurs pensées en ordre...
~
N'aurait-on pas un petit rapprochement entre Sicheng et Yuta... ? ;)
J'espère que ce chapitre vous aura plût ; il était un peu plus détente ! Ça change un peu de toute cette tristesse ^^' ♡♡♡
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