Chapitre 5
Sicheng marchait en direction de sa maison. Yunoh n'avait pas pu le raccompagner chez lui, bien trop occupé à passer du bon temps avec Dongyoung sur la banquette arrière de la voiture. Quant à Ten et Taeyong, ils habitaient de l'autre côté de la ville, et étant donné l'état du premier, ils étaient plutôt pressés de rentrer. Le chinois repensa à la soirée. Taeyong lui avait plusieurs fois parlé d'un certain Jungwoo, qui pourrait sûrement lui plaire. Il se dit qu'il faudrait sûrement qu'il entre en contact avec lui. D'après les amis de Yunoh, il était timide et gentil, et n'avait, lui non plus, jamais eu de relation. Peut-être qu'il serait le petit ami idéal...
Sicheng approcha de sa maison, plongée dans l'obscurité. Vu l'heure, les membres de sa famille avaient sûrement tous rejoints les bras de Morphée. En faisant le moins de bruit possible, le jeune homme glissa la clé dans la serrure et poussa la porte. Une étrange odeur le fit grimacer. Cet arôme lui était inconnu. Peut-être que Kun avait cuisiné quelque chose de différent... Sans savoir pour quelle raison, les battements de son coeur s'accélérèrent. Ses mains commençaient à être moites et des perles de sueurs coulaient sur son front. Pourquoi avait-il cet étrange mauvais pressentiment ? Ses pas résonnaient dans le hall. Le silence, pourtant normal étant donné que la nuit était tombée depuis plusieurs heures, était oppressant. Le chinois s'approcha de l'escalier, mais son pied percuta quelque chose, au sol. Il se pencha et, avec prudence, tendit sa main pour toucher ce qui avait attiré son attention. Ses doigts entrèrent alors en contact avec une peau froide. « Qui est là ? » lança Sicheng par réflexe, en sursautant suite à ce contact glacé. N'ayant aucune réponse, le chinois se releva et s'approcha de l'interrupteur. La scène qu'il découvrit, éclairée par la simple ampoule de l'entrée, le pétrifia. Il se mit à trembler et des larmes roulèrent le long de ses joues. Kun était allongé au pied des escaliers, les yeux grands ouverts.
~
Sicheng était assit dans l'herbe, les yeux cernés et scrutait un point invisible, le visage rougi et meurtri par les pleurs. Le jour commençait déjà à pointer le bout de son nez. Les policiers et ambulanciers s'affairaient dans la maison. Une voiture se gara dans la rue. Les parents du chinois avaient prit l'initiative de rentrer plus tôt lorsque leur fils les avait appelé, bafouillant quelque chose d'incompréhensible entre deux sanglots. Madame Qian sortit précipitamment de la voiture, en pleurs et courut vers son fils. « Sicheng ! » Le garçon en question se releva maladroitement, n'ayant plus aucune énergie. Sa mère le prit dans ses bras et Sicheng éclata une nouvelle fois en sanglot.
« - Je suis désolé... parvint-il à articuler.
- Ce n'est pas ta faute, mon chéri... répondit sa mère, en lui passant une main dans les cheveux. »
Elle posa son front contre celui de son fils, essayant de respirer le plus calmement possible. Monsieur Qian les rejoignit et les serra à son tour, du plus fort qu'il le pouvait, comme pour être sûr qu'il ne les quitterait jamais. « J'aurais dû rester à la maison... J'aurais dû les protéger... pleura Sicheng. Je suis le pire frère de la planète... » Son père le fixa intensément et répondit, de sa voix grave : « Ne dis jamais ça... Tu n'y es pour rien, Sicheng... » L'homme essayait de contenir ses sanglot, mais la douleur était bien trop grande. Lorsque le premier brancard sortit de la maison, madame Qian se précipita dessus et se posa contre le corps, caché sous un drap. « Mon bébé...» implora-t-elle. La femme sentait le monde s'effondrer sous ses pieds. Les ambulanciers emmenèrent le brancard jusqu'au camion, priant la mère de bien vouloir se déplacer. « Vous pouvez sortir le deuxième ! » hurla un des policiers. Un deuxième brancard traversa l'allée. Une nouvelle fois, madame Qian se jeta sur le corps et le prit dans ses bras, en hurlant. En voyant la scène, le cœur de Sicheng se brisa en milliers de petits morceaux. Son père, quant à lui, restait en retrait, essayant de garder son désespoir pour lui. Leur famille, qui était si parfaite venait d'être brisée et Sicheng ne savait s'ils arriveraient à surmonter cela un jour...
~
Le policier s'assit à la table de la cuisine, face à Sicheng et ses parents. Le chinois regardait dans le vague, écoutant seulement d'une oreille distraite ce que disait l'agent. « Il va falloir être très forts... » Madame Qian se pinça les lèvres et acquiesça tandis que son mari passait ses mains sur son visage, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve. « Nous pensons que plusieurs hommes se sont infiltrés chez vous cette nuit. L'un deux a dû réussir à se glisser par la fenêtre de la cuisine, qui n'était pas fermée, et a sûrement ouvert aux autres de l'intérieur afin que l'alarme ne se déclenche pas. D'après nos hypothèses, il s'agissait d'un simple cambriolage qui a mal tourné... » Le visage de monsieur Qian s'assombrit.
« - S'ils voulaient de l'argent, il n'avait qu'à se servir ! Pourquoi s'en prendre à des enfants ?!
- Ils ne voulaient sûrement pas qu'il y ai de témoins... Je suppose qu'ils vous ont volé pas mal de choses, il vous faudra faire un tour des lieux...
- Mais qu'est-ce que ça peut bien me faire qu'ils aient volé des trucs ? S'emporta l'homme, en se levant brusquement et en tapant du point sur la table. Ils ont tués mes enfants ! »
Sicheng sursauta sous l'action brusque de son père et madame Qian ne put retenir plus longtemps sa douleur, s'effondrant à nouveau. Monsieur Qian se précipita vers sa femme, en s'excusant maladroitement, tout en respirant de manière inhabituelle. « Excuse-moi, chérie... Je... Je n'aurais pas dû dire cela comme ça... » L'agent attendit quelques secondes puis reprit :
« - Nous pensons que le plus âgé de vos fils...
- Kun, le coupa Sicheng, avec un regard vide. Il s'appelle Kun.
- Kun est sûrement intervenu le premier. L'un des cambrioleurs a dû le repoussé en le frappant car on a trouvé plusieurs traces de coups sur son corps, et étant donné que cela ne suffisait pas, ils lui ont tirés une balle dans la tête. Ensuite, la jeune femme a été retrouvé à l'étage, dans une des chambres. Il semble que quelqu'un ait abusé d'elle avant de l'assassiner. Un autre de vos fils... Chenle, c'est bien ça ? demanda le policier en jetant un regard à Sicheng, qui hocha la tête. »
- Chenle a été retrouvé, caché dans un placard. On lui a tiré plusieurs fois dessus... »
Madame Qian cacha sa tête dans ses mains. Il y avait trop d'informations en si peu de temps. Quelques jours plus tôt, ils étaient encore réunis sur le canapé, la joie de vivre animant les lieux. Sicheng prit la main de sa mère dans la sienne. Il se sentait comme vidé de l'intérieur ; comme si la vie n'avait plus aucun but.
« - Il me semble que vous avez un quatrième fils, n'est-ce pas ? les interrogea le policier, toujours aussi calme.
- Oui, Renjun... Il n'a que six ans... »
La voix de monsieur Qian se brisa.
« - Nous avons fouillés l'ensemble de la maison ; il n'y a aucune trace de ce petit. Nous allons rapidement lancer une alerte et commencer nos recherches pour le retrouver. Nous ne savons toujours pas s'il s'agit d'une fuite ou d'un enlèvement...
- Y a-t-il une chance pour que vous le retrouviez vivant ? bafouilla la mère de famille.
- Je ne peux rien vous promettre mais nous allons faire tout notre possible. »
Le policier se leva lentement. « Je vais y aller, maintenant. Je dois prévenir la famille de la jeune fille. Pour le moment, je vous invite à éviter de vous approcher des endroits où on eu lieu les accidents, afin de laisser les enquêteurs faire leur boulot. Ils ne devraient plus en avoir pour longtemps. Si jamais vous avez besoin de parler à quelqu'un, voici le numéro d'un très bon psychologue. » Et sur ces mots, il s'inclina et quitta la pièce, laissant les trois derniers membres de la famille, complètement anéantis par le chagrin.
~
Yunoh courut dans le jardin où Sicheng était assit, les genoux contre son torse. En le voyant, le coréen accéléra et se jeta contre son meilleur ami, le serrant contre lui. « Je suis là, Sicheng. Je suis là... » Le jeune homme passait une main réconfortante sur le dos du chinois, prit de soubresauts. « Laisse-toi aller... » Une larme roula le long de la joue de Yunoh. Il voulait se montrer rassurant, mais la douleur de son ami lui brisait le cœur. Pendant de longues minutes, aucun des deux n'ouvrit la bouche, profitant simplement du fait d'être ensemble. Puis Sicheng, de sa voix brisée, dit :
« - Pourquoi est-ce qu'ils s'en sont prit à eux... ? C'était les personnes les plus attentionnées, gentilles du monde entier... Il ne méritaient pas ça... Hier encore, nous étions tous excités à l'idée de faire une surprise à nos parents pour leur retour...
- Je t'assure que si je trouve les enculés qui ont fait ça, ils le regretteront amèrement ! lui répondit Yunoh d'une voix grave.
- Si je n'étais pas allé à ta soirée, je serais sûrement... »
Le garçon s'étrangla, ne parvenant pas à prononcer le mot. Yunoh grimaça lorsque l'image de Sicheng, sans vie, lui vint à l'esprit. Il la chassa violemment. « Et ils ont des nouvelles de Renjun... ? » Le chinois secoua la tête.
« - Ils ont seulement commencés les recherches ce matin... D'après eux, il s'agit sûrement d'un enlèvement...
- Renjun est très fort et très futé pour son âge. Je suis sûr qu'il va s'en sortir et qu'on le retrouvera... »
Même si Yunoh essayait d'être convaincant, Sicheng perçu une légère faiblesse dans sa voix, lui faisant plutôt penser à une prière qu'à une affirmation. Fatigué à cause des émotions trop intenses qu'il avait rencontré, Sicheng s'endormit dans les bras de son meilleur ami, qui resserra son étreinte autour de lui...
~
Ne me frappez pas ! Je sais que ce chapitre est extrêmement triste mais chaque détail est réfléchi minutieusement pour la suite de l'histoire. J'espère donc que vous aurez tout de même envie de lire les prochains chapitres, car je vous réserve de nombreuses surprises ! ♡♡♡
(Les chapitres seront d'ailleurs un peu plus long à partir du huitième)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top