Chapitre 49

Sicheng se dirigea jusqu'à la salle de classe et ouvrit la porte, laissant apparaître monsieur Andō qui tenait un jeune garçon par la veste. En voyant l'étudiant arriver, le professeur se tourna vers le plus jeune et ordonna : « Voici ton enseignant. Tu vas le respecter comme il se doit et lui obéir au doigt et à l'œil. C'est bien compris ? » L'enfant se contenta de lancer un regard noir au chinois. « Préviens-moi s'il est insolent, Sicheng. On se voit tout à l'heure. » L'homme lâcha Morio et lui jeta un dernier regard autoritaire avant de quitter la salle.

Sicheng s'assit au bureau et fit un sourire à l'élève qui se contenta de le juger du regard. « Je suis Sicheng. Ravie de faire ta connaissance, Morio. Est-ce que tu veux bien t'asseoir pour qu'on commence ? » L'enfant ne bougea pas, regardant toujours le chinois de la tête aux pieds.

« - On va commencer par évaluer ton niveau en chinois pour voir les points qu'il faudrait que l'on retravaille ensem-

- Non.

- Pardon ? demanda Sicheng, surpris par le ton de Morio.

- J'ai dis non. Je veux pas rester ici.

- Tu n'as malheureusement pas le choix. Mais plus on avancera vite, plus tu seras tranquille tôt. Alors, on s'y met ?

- Non. »

Morio ramassa son sac sur le sol et se dirigea vers la porte.

« - Qu'est-ce que tu fais ? l'interrogea Sicheng en se relevant.

- Je me barre de cet endroit pourris ! »

Le chinois se dirigea rapidement vers Morio et lui attrapa le bras.

« - Ça ne va pas être possible. Tu es ici pour travailler et tu n'as pas l'autorisation de quitter cette pièce. Alors, on va se mettre au travail maintenant.

- Sinon quoi ? le provoqua le plus jeune. Tu vas me frapper ?

- Bien sûr que non ! s'indigna Sicheng.

- Dans ce cas, je m'en vais. »

Morio se débattit et partit en courant. Le chinois mit un peu de temps à réaliser ce qu'il venait de se passer et se mit à courir à son tour pour le rattraper. Mais l'élève semblait avoir l'habitude de faire cela puisqu'il atteignit le portail de la cour rapidement. Il l'escalada, retomba sur ses pieds de l'autre côté et prit même le temps de tirer la langue au jeune professeur, avant de partir. Sicheng arriva à son tour au portail et porta ses mains à sa tête, ne sachant pas quoi faire.

Déboussolé, il se remit à courir dans la direction inverse, jusqu'à rejoindre la salle des professeurs. Il entra sans prendre la peine de frapper et vit monsieur Andō au loin. En entendant le boucan du chinois, l'enseignant releva la tête.

« - Il y a un problème, Sicheng ?

- Morio s'est enfui ! »

L'étudiant appréhendait la réaction de l'homme, mais celui-ci se contenta de se lever en soufflant. « Ce n'est pas la première fois qu'il nous fait le coup. Je vais appeler ses parents. » Monsieur Andō se dirigea jusqu'à l'accueil après avoir récupéré le dossier de l'élève, suivit de Sicheng, encore paniqué de ne pas avoir pu retenir le petit garçon. L'enseignant prit un combiné en faisant un signe à la femme assise et composa le numéro inscrit sur le document. Et tandis que monsieur Andō attendait que quelqu'un décroche, il dit à l'intention de Sicheng : « Tu peux rentrer chez toi. Je vais m'en occuper. » Le chinois n'osa pas bouger, jouant avec ses doigts mais l'homme lui fit un regard insistant. Sicheng se décida finalement à quitter la pièce au moment où monsieur Andō se présentait à son interlocuteur.

Sicheng se dirigea jusqu'à l'arrêt de bus, déprimé. Il se demanda si finalement, il était vraiment fait pour travailler avec des enfants. N'était-il pas assez autoritaire, ou avait-il peur de reproduire le comportement plutôt violent de son père ? Le garçon se remit à penser à sa famille et se sentit soudainement très seul. Il avait envie de parler avec ses parents, de jouer avec ses frères, de rire avec Yunoh, d'être dans les bras de Taeil...

En arrivant vers l'appartement, Sicheng pria intérieurement pour que Yuta soit déjà rentré. Il avait besoin de sa bonne humeur à l'instant-même.

Il ouvrit la porte, déposa son manteau et ses chaussures dans l'entrée avant de rejoindre le salon. « Yuta ? » dit-il en posant ses yeux sur le canapé. Au même moment, une jeune fille vêtu de sous-vêtements seulement se mit à paniquer et se cacha dans le plaid. Sicheng mit rapidement ses mains sur ses yeux en bafouillant quelques excuses.

« - Je-Je suis désolé... Je ne voulais pas vous déranger... Je peux m'en aller s'il faut...

- Non, non, s'exclama immédiatement la fille. J'allais partir de toute manière. Yuta est sous la douche ; il ne devrait pas tarder. »

C'est alors que la porte de la salle de bain se fit entendre et que le japonais débarqua à son tour, les cheveux encore légèrement mouillés et vêtu d'un peignoir, dans le salon. En voyant les deux individus dans la pièce, il ouvrit de grands yeux. « Rosé ? Tu es encore là ? » Ladite Rosé lui sourit mais Yuta contourna le canapé et récupéra les vêtements sur le sol avant de les lui tendre. « Rhabille-toi, s'il te plaît. » Rosé ne répondit rien et récupéra ses habits pour les enfiler. Yuta posa ses yeux sur son colocataire, qui avait toujours ses mains sur ses yeux pour laisser plus d'intimité aux deux autres.

« - Tu es rentré plus tôt que prévu, non ?

- Oui...Il y a eu un petit souci à l'école... Mais je peux vous laisser si vous avez des choses à faire...

- Tu peux rouvrir les yeux, dit Rosé d'une petite voix au chinois. Merci beaucoup. »

Yuta reporta son attention sur la femme et dit :

« - Il est temps que tu rentres...

- Je ne savais pas que tu vivais avec quelqu'un... reprit Rosé enpassant de Sicheng à Yuta.

- Maintenant, tu le sais.

- Vous êtes ensemble... ? »

En disant cela, les lèvres de la femme tremblèrent et son visage exprima une profonde tristesse. « On est seulement colocataires. » Cette phrases sembla rassurer Rosé, qui se leva du canapé.

« - On va se revoir, Yuta, hein ?

- Je ne sais pas... Je pense qu'il faut que tu prennes un peu de distance, pour ton bien... »

Cette fois-ci, les yeux de Rosé se remplirent de larmes. « S'il te plaît... » Le regard implorant de la jeune fille fit fondre Yuta qui se mordit la lèvre inférieure, avant de lui sourire. « D'accord, princesse. » Il passa ses mains dans ses cheveux pour les lui mettre derrière les oreilles, et rajouta : « Mais seulement quelques temps, d'accord ? » Il essuya la larme qui venait de couler sur sa joue, rapprocha son front du sien en murmurant : « Ne pleure pas, princesse. Concentre-toi sur le positif. » Rosé acquiesça, lui déposa un bisou sur le coin de la bouche et partit en direction de la porte. Elle s'arrêta devant le chinois et dit :

« - J'ai été ravie de te rencontrer...

- Sicheng, répondit le garçon.

- Sicheng.

- Moi aussi, Rosé. »

La jeune femme s'inclina et quitta l'appartement.

« - Tu aurais dû me prévenir que tu avais de la visite, j'aurai fais exprès de rester dehors.

- Ce n'est rien, c'est juste une amie, le rassura Yuta en haussant les épaules.

- Une amie en sous-vêtement sur ton canapé... corrigea Sicheng en fronçant les sourcils.

- Oui, c'est un peu plus compliqué que ça. Enfin, bref, quel a été ce petit souci à l'école ?

- L'élève dont je devais m'occuper s'est enfui...

- Ouille, tu vas avoir des problèmes ?

- Je ne sais pas... Je ne suis peut-être pas fais pour travailler avec des enfants... »

Yuta pencha la tête sur le côté et sourit.

« - Je n'y crois pas une seconde. Tu as vraiment l'air d'aimer ça, alors tu ne peux qu'y arriver. Il faut juste que tu t'endurcisses un peu. Je connais quelques gosses assez terribles. Je pourrais proposer à leur parents que tu les garde pour t'entraîner un peu.

- Je savais que t'en parler me redonnerai espoir... répondit Sicheng en souriant légèrement.

- Si tu veux de la positivité, tu as frappé à la bonne porte, conclut Yuta en faisant un clin d'œil. »

☆☆☆

« Et voilà les chocolats chauds pour les deux amoureux ! » lança Xiaojun en posant les boissons devant Yuta et Yangyang. « Merci beaucoup » lui répondirent les deux garçons en chœur alors que leur ami prenait place en face d'eux.

« - Je suis très content de vous voir ensemble ! s'enthousiasma Xiaojun en souriant. Et alors, ce début d'année, ça se passe bien pour vous ?

- Moi, tranquille, répondit Yuta. Je préfère les répétitions avec les gars, mais les cours sont plutôt intéressants

- Et toi, Yangyang ?

- J'ai encore du mal à m'habituer à toute cette nouveauté, mais je sais que ça ira mieux avec le temps. Et toi ?

- Pas trop mal. Un peu barbant de temps en temps mais je pense que je peux m'en sortir. Vous faites quelque chose de spécial pendant les vacances ?

- Non, c'est pas prévu, répondit Yuta, avant de porter le chocolat chaud à ses lèvres.

- Ça vous dirait qu'on s'organise quelques sorties dans ce cas ? Je ne vais rien faire non plus. On pourrait aller patiner un peu, reprit Xiaojun.

- Pourquoi pas. Ça te tenterait, Yang' ? »

Le chinois acquiesça en s'essuyant la bouche. Les trois amis proposèrent différentes activités avant qu'ils ne soient coupés par la sonnerie du téléphone de Yangyang. « Excusez-moi » dit-le garçon en se levant, avant de s'incliner et de se diriger un peu plus loin.

Xiaojun porta son regard sur son meilleur ami et demanda :

« - Alors, comment ça se passe avec lui ?

- Très bien. Du moment que je ne suis pas trop tactile et que je le laisse respirer, ça va.

- Et ça ne t'embête pas cette relation ?

- Ce n'est clairement pas celle d'un conte de fée mais j'aime tellement Yang'. Je ne veux pas lui faire peur et je serais prêt à attendre autant de temps qu'il le faudra, répondit Yuta en baissant les yeux.

- Vous vous êtes déjà embrassés au moins ? demanda le chinois, légèrement curieux.

- On va à son rythme alors j'attendrai qu'il me le demande.

- Ça va te rendre malheureux, Yuta... Je ne sais pas comment tu peux supporter ça. J'en serais incapable de mon côté.

- C'est pour ça que c'est mon petit ami et pas le tien. »

Alors que le chinois allait répondre, une serveuse inquiète attira leur attention. Elle se précipita sur un téléphone et composa un numéro. « Un homme est en train de faire une crise ! » paniqua la femme en passant une main dans ses cheveux. Immédiatement, Yuta se leva de sa chaise et se dirigea en direction de la serveuse, lui prenant le téléphone des mains.

« - Où est-il ? dit-il avec autorité.

- C'est un cas urgent, monsieur, répondit-elle, angoissée. Veuillez me rendre ce téléphone immédiatement !

- Où est-il ! répéta le japonais, perdant patience.

- Vers les toilettes, au bout du couloir là-bas. »

Yuta raccrocha le téléphone et courut dans la direction indiquée. Xiaojun le suivit et dit à la serveuse en passant : « Ne vous en faites pas, il sait ce qu'il fait. »

Yuta s'approcha d'un petit groupe de clients qui entourait le jeune chinois. Il les poussa en répétant : « Ne le touchez pas. Laissez-le respirer, s'il vous plaît. » Il s'accroupit à côté de Yangyang, qui convulsait sur le sol.

« - Mon cœur, calme-toi, je t'en supplie.

- Je crois qu'il est inconscient, commenta un client.

- Ce n'est pas une raison pour ne pas le rassurer, s'énerva Yuta. »

Il prit les deux mains de son petit ami et les lui bloqua dans la bouche afin qu'il arrête d'hyperventiler. Il passa ensuite l'un de ses bras sous ses mollets pour lui relever les jambes. Des larmes coulaient le long des joues du chinois dont les paupières ne cessaient de s'ouvrir et se fermer. Soudainement, sa respiration sembla ralentir. Yuta enleva ses mains de sa bouche et passa l'une des siennes dans ses cheveux. « Mon cœur... Tu m'as fais peur... » Yangyang ouvrit doucement les yeux, comme s'il avait dormit une année entière.

« - Yuta... ? Qu'est-ce qu'il s'est passé... ?

- Tu as fais une nouvelle crise, mon cœur. Mais je suis là, maintenant. Tu veux boire ou manger quelque chose ?

- Non... Je suis fatigué... »

Yuta se tourna et leva la tête vers Xiaojun, qui attendait un peu plus loin. « Tu peux aller chercher la voiture, s'il te plaît ? » Son meilleur ami acquiesça et partit vers la sortie. « Vous pouvez retourner manger, continua-t-il à l'intention des autres personnes, avant de se remettre face au plus jeune. Yang', tu ne vas pas pouvoir rester allongé ici. Tu crois que tu peux marcher... ? » Voyant que son petit ami n'avait même pas la force de répondre, il le rassura. « Écoute, Yang', je vais te porter, d'accord ? Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité avec moi. » Yuta passa son premier bras au niveau des épaules du garçon et le deuxième sous ses cuisses. Il sentit Yangyang résister un peu, mais il manquait trop de forces et finit par se laisser aller dans les bras de l'aîné. « Tout va bien, Yang'. On va rejoindre la voiture. »

Yuta sortit du restaurant, Yangyang dans ses bras et rejoignit la voiture arrêtée juste devant l'entrée. Xiaojun lui ouvrit la portière arrière, et le japonais y déposa le plus jeune avant d'y rentrer à son tour. Xiaojun s'assit sur le siège conducteur et démarra le véhicule. Yuta avait attaché Yangyang et celui-ci avait posé sa tête sur l'épaule de son petit ami.

« - Yang', tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ?

- Mes parents m'ont appelé. Ils veulent que je viennent passer Noël et le jour de l'An avec eux... Et je-je-je sais qu'il y sera... »

En disant cela, Yangyang se remit à respirer un peu plus vite et de nouvelles larmes apparurent.

« - Tu ne vas pas y aller, mon cœur.

- Je n'ai pas le choix...

- Bien sûr que si. Tu vas rappeler tes parents et leur dire que tu ne viendras pas car tu as déjà quelque chose de prévu que tu avais totalement oublié.

- Et s'ils me disent non ? demanda Yangyang en relevant la tête vers son petit ami.

- Tu ne leur laisse pas le choix. S'il le faut, tu me passes le téléphone et je leur parlerai. Il n'y a aucune raison que tu y ailles si tu n'en as pas envie.

- Tu pourras faire ça pour moi... ?

- Mais bien sûr, Yang'.

- Merci, mon prince. »

Yangyang déposa un baiser sur le menton de l'aîné et se blottit à nouveau contre lui. Yuta sentit son cœur s'affoler et Xiaojun lui fit un petit sourire à travers le rétroviseur intérieur. « Ce n'est rien, mon cœur. Je ferais n'importe quoi pour toi... »

~

Voici le nouveau chapitre !

Vous retrouverez bientôt notre petit groupe en Corée du Sud pour les fêtes ;)

Je n'ai toujours pas de connexion internet chez moi (c'est pour ça que je poste maintenant) et étant donné que je suis en vacances, je vais y rester jusqu'à la rentrée. Si jamais je n'ai pas trouvé d'alternatives ou que je n'ai toujours pas internet, je ne pourrais malheureusement pas poster la semaine prochaine donc je me rattraperai sur celle d'après en postant deux chapitres...

Sinon, j'espère que vous profitez bien de vos vacances et je vous souhaite d'avance un excellent Halloween ! ♡♡♡

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top