Chapitre 47

Yuta se gara dans l'allée de l'immense demeure de Xiaojun et tourna la tête vers Sicheng. « Est-ce que tout va bien ? » Le chinois acquiesça. Yuta s'apprêta à sortir de la voiture mais son colocataire l'arrêta. « Yuta ! » Le japonais se tourna à nouveau vers lui et l'interrogea du regard.

« - Si je n'ai pas envie de me mettre en maillot de bain, on ne me forcera pas... ?

- Bien sûr que non, Sicheng. On est ici pour passer un bon moment, pas pour te mettre mal à l'aise. »

Yuta lui sourit et quitta le véhicule, suivit du plus jeune. Au même moment, la porte d'entrée s'ouvrit et Xiaojun sortit de la maison. « Rentrez vite, on se gèle dehors ! » Les invités entrèrent à leur tour et Xiaojun récupéra leurs manteaux. « Je m'excuse mais les autres ont déjà attaqué l'apéro » les prévint le chinois en les précédant jusqu'au salon. Yuta et Sicheng saluèrent le reste des invités de la main. Tout répondirent de la même façon, excepté une jeune femme qui se leva et s'approcha de Sicheng.

« - Enchanté, tu dois être le fameux Sicheng. Tout le monde ne parle que de toi, ces derniers temps. Je suis Lalisa.

- Ravi de te rencontrer aussi, répondit le chinois en lui souriant et en s'inclinant. »

Lalisa effectua le même geste et sourit à son tour avant de retourner à sa place, où Younghyun lui attrapa immédiatement la main.

« - On va encore vous faire patienter un peu pour le repas. Avant de s'installer, je voulais montrer à Sicheng l'endroit où on bosse, expliqua Yuta.

- Tu abuses ! se plaignit Jaehyeong. J'en ai marre de devoir t'attendre !

- Juste quelques minutes. »

Yuta sourit à Sicheng et l'invita à le suivre.

Les deux garçons traversèrent un grand couloir et arrivèrent à une porte sur laquelle un écriteau indiquait : « Ne pas déranger : répétitions en cours ! » Yuta poussa la porte et pénétra dans la pièce. Sicheng le suivit et regarda autour de lui, impressionné par la taille de la pièce. « Comment tu expliques que vous ayez une pièce aussi grande pour répéter chez Xiaojun, alors que celui-ci ne fait même pas partie du groupe ? » demanda Sicheng, sidéré. Yuta rit à sa remarque et expliqua :

« - J'ai rencontré Xiaojun en maternelle, quand il est venu vivre au Japon. Il n'osait parler à personne et restait en retrait, dans son coin. Mais déjà à l'époque, j'étais ce garçon plein de joie de vivre et j'avais trop de peine pour lui. Alors, je lui ai proposé d'être son ami. Au début, il s'est montré un peu froid, comme toi d'ailleurs, et au final, on est devenu meilleur ami. Jusqu'à aujourd'hui, on est toujours resté ensemble. Pour me remercier de n'avoir jamais laissé tomber Xiaojun et de l'avoir aidé à se sentir chez lui ici, et aussi parce qu'ils avaient bien trop de pièces chez eux, ses parents ont décidé de nous payer nos instruments de musique, le reste du matériel et de nous prêter cette pièce.

- C'est vraiment gentil de leur part, dis donc...

- Xiaojun a aussi pas mal insisté, ajouta Yuta en riant. Je sais que tu n'as pas eu une première bonne impression de lui, mais il est vraiment génial. Il est sûrement plus agréable à vivre que moi, d'ailleurs ; je suis un peu trop collant.

- Je sais ce que c'est.

- Ah oui ? »

Yuta s'assit sur un petit canapé disposé dans la pièce et invita Sicheng à faire de même, en posant sa main sur la place à côté de lui. Le chinois le remercia et continua : « Mon meilleur ami se montre aussi très possessif avec moi, et d'une certaine manière, j'y ai pris goût puisqu'on est devenu dépendant l'un de l'autre. C'est une des raisons pour laquelle j'ai accepté de venir vivre avec toi. » Yuta hocha la tête en guise de compréhension.

« - Quand je suis arrivé en Corée du Sud pour la première fois, j'étais aussi excité que nerveux. A l'école, j'ai fais la connaissance de Yunoh, un garçon plein d'humour et très gentil, qui s'est occupé de moi et m'a aidé à m'adapter à la vie coréenne. On est devenu inséparable. Plus tard, j'ai appris la raison pour laquelle il s'était autant attaché à moi. Quand il était tout petit, ses parents lui ont annoncé qu'il allait être grand frère. Il était tellement excité à l'idée de devoir montrer le bon exemple. Et il l'a d'autant plus été quand il a su que ce serait un petit frère. Ses parents avaient d'ailleurs déjà pensé à l'appeler Hansol. Mais un jour, alors que sa mère était dans son neuvième mois de grossesse, il a laissé traîner un jouet dans le couloir, juste en haut des escaliers. Sa mère ne l'a pas vu et est tombée. Dans l'accident, elle a perdu le bébé et n'a jamais pardonné à Yunoh. Ses parents ne lui accordaient plus aucune attention et dès qu'il a eu dix-huit ans, il est partit vivre tout seul. Il m'a dit qu'il voyait en moi le petit frère dont il n'avait jamais pu s'occuper. Mais il a tellement peur de ne pas bien jouer son rôle de protecteur qu'il en oublie sa propre vie.

- Je trouve votre amitié très touchante, vraiment, commenta Yuta.

- Il me manque beaucoup.

- Tu le verras bientôt si tu rentres chez toi pour les fêtes, le rassura le japonais. »

Sicheng releva les yeux sur la pièce pour se changer les idées et demanda :

« - Tu es simplement chanteur, c'est bien ça ?

- Oui, c'est exact. Seongjin et Jaehyeong jouent de la guitare, Younghyun de la basse, Wonpil du synthé et Dowoon de la batterie, expliqua Yuta en désignant les instruments chacun leur tour.

- Pourquoi est-ce que tu tenais tant à me montrer cet endroit ?

- J'ai cru comprendre que tu aimais la musique, alors je me suis dis que ça pourrait t'intéresser.

- Taeil m'a fait un album personnalisé pour que je puisse l'écouter lorsque je me sens triste et qu'il n'est pas avec moi. Il a même reprit l'une des chansons que ma mère nous chantait à mes frères et moi... J'ai l'impression que ça fait des années maintenant, alors que ça ne fait qu'un an... »

Le japonais ne dit plus rien, et Sicheng finit par relever les yeux vers lui en prenant une grande inspiration : « On devrait peut-être rejoindre les autres. Ils doivent s'impatienter. » Yuta acquiesça et les deux amis retournèrent dans la grande salle à manger.

Le repas se déroula parfaitement bien et lorsque tout le monde eut finit de manger, Jaehyeong proposa à l'ensemble du groupe d'aller se baigner dans la piscine.

« - Dans ce cas, commencez à y aller sans moi, dit Xiaojun. Je vais débarrasser la table et mettre tout ça au lave-vaisselle. Je n'aurais pas le courage de le faire plus tard. Yuta, tu veux bien m'aider ?

- Avec plaisir !

- Je peux aider aussi, si vous voulez, se proposa Sicheng.

- Non, c'est gentil. Va avec les autres, répondit l'hôte assez rapidement. »

Sicheng jeta un regard apeuré au japonais qui lui fit un petit signe de tête rassurant. Wonpil vint se poster devant le chinois et lui sourit avant de dire : « Allez viens ! » Le plus jeune le suivit sans un mot, la boule au ventre.

Yuta et Xiaojun empilèrent quelques assiettes, verres et se dirigèrent jusqu'à la cuisine. Ils mirent le tout dans le lave-vaisselle et alors que le japonais allait chercher le reste, Xiaojun lui attrapa le bras :

« - Tu veux bien me dire à quoi tu joues ?

- Et bien, je débarrasse, comme tu me l'as demandé... répondit Yuta, en fronçant les sourcils, ne comprenant pas où son ami voulait en venir.

- Je te parle de Sicheng, ajouta le chinois en croisant les bras.

- Qu'est-ce qu'il a Sicheng ?

- Tu te rends bien compte que ce n'est pas lui, et qu'il ne le remplacera jamais ? »

Yuta lança un regard mauvais à son meilleur ami en répondant :

« - Ne commence pas à me faire la moral ou je-ne-sais-quoi. Je le sais très bien.

- J'ai l'impression que tu ne te rends pas compte que tu utilises Sicheng.

- C'est faux ! se défendit Yuta.

- Ah oui ? Il y a pourtant quelques petites choses qui me perturbent : ils sont tout les deux chinois, ont la même personnalité calme, timide et passionné, et ont tout les deux été traumatisé dans leur passé. Ça fait de grosses coïncidences, non ? Il ne manquerait plus que tu l'emmènes dans ta salle de répétition. Ah ! Suis-je bête ! Tu viens de le faire. »

Xiaojun leva un sourcil, attendant une explication de la part du japonais.

« - Comme tu viens de le dire, ce sont des coïncidences.

- Yuta, je dis ça pour toi et pour Sicheng. Ça va mal se terminer...

- Je n'ai pas l'intention de jouer avec Sicheng ! s'énerva l'aîné. J'ai simplement envie de l'aider. Il a besoin de quelqu'un pour l'épauler, c'est tout.

- Mais tu sais que tu n'es pas obligé de t'attribuer ce rôle.

- Il n'a personne d'autre que moi, ici.

- Tu es en train de reproduire exactement la même chose, Yuta. Tu me ressors les mêmes phrases qu'avant. Il faut que tu passes à autre chose, que tu arrêtes de te mentir ; c'est mauvais pour toi... le raisonna Xiaojun.

- Parce que tu trouves ça facile, toi ? s'indigna le japonais.

- Bien sûr que non, mais on a pas le choix.

- Terminons de débarrasser la table et rejoignons les autres, conclut froidement Yuta.

- Je dis ça pour toi... »

Les deux amis terminèrent leur tâche dans le silence avant de retrouver le reste du groupe près de la piscine.

Dowoon et Wonpil étaient en train de se chamailler dans l'eau, Younghyun et Lalisa s'embrassaient, Jaehyeong et Seongjin faisaient une course tandis que Sicheng s'était assit au bord de la piscine. Yuta et Xiaojun s'approchèrent d'eux et le japonais demanda à son colocataire :

« - Tu es sûr que tu ne veux pas te baigner ?

- Oui, ne t'en fais pas pour moi, répondit Sicheng en lui souriant.

- Tu peux au moins mettre tes jambes dans l'eau.

- Allez, Sicheng ! Ce n'est pas drôle si tu ne viens pas avec nous ! Je vais être obligé de te jeter dans la piscine ! dit Xiaojun en s'approchant de lui après s'être déshabillé. »

Yuta se mit devant lui :

« - Tu n'as pas intérêt à faire ça. Si Sicheng dit qu'il ne veut pas se baigner, il n'en est pas obligé.

- C'est bon, je rigolais, souffla Xiaojun, exaspéré en rejoignant les autres qui s'étaient tus pour les écouter. »

Yuta fit un clin d'œil à Sicheng qui le remercia d'un simple sourire. Le chinois ôta ses chaussures, ses chaussettes et releva le bas de son pantalon pour glisser ses jambes dans l'eau.

« - Ça vous dirait qu'on fasse un jeu ? proposa Younghyun.

- Si t'as une idée, vas-y, répondit Xiaojun.

- On peut faire une compétition d'apnée ! s'écria Jaehyeong.

- T'es chiant avec ça ! se plaignit Yuta. Pourquoi est-ce que tu veux toujours faire des compétitions ?

- Parce que c'est cool !

- Et il faut penser à Sicheng, ajouta Xiaojun en jetant un coup d'œil à son meilleur ami. Il ne veut pas aller dans l'eau et il ne faut pas l'exclure.

- On peut faire un « action ou vérité » ! s'exclama Lalisa.

- Oh, c'est toujours la même chose ! râla Wonpil.

- Tu as qu'à rendre ça plus intéressant, se contenta de répondre la jeune femme en haussant les épaules.

- Bah dans ce cas-là, tu commences, la provoqua Dowoon.

- Pas de problèmes, allez-y !

- Action ou vérité ?

- Action, bien sûr ! répondit Lalisa, confiante. »

Les garçons se regardèrent, à la recherche d'une idée, quand le regard de Jaehyeong s'illumina en se posant sur Younghyun. « Tu dois embrasser, Xiaojun » dit calmement le garçon. Lalisa ouvrit des yeux surpris, mais commença à nager en direction du chinois, prête à relever le défi.

« - Tu ne vas quand même pas le faire ? s'offusqua Younghyun en la regardant.

- C'est juste un jeu, chéri. Ça ne veut rien dire, ne t'inquiète pas. »

Le jeune homme croisa les bras de mécontentement, tandis que Lalisa attrapait les épaules de Xiaojun, qui la regardait avec un sourire coquin. Elle déposa rapidement ses lèvres sur les siennes et se recula.

« - C'était quoi ça ? s'écria Jaehyeong. Tu devais l'embrasser.

- Tu avais qu'à préciser quel type de baiser, répondit la jeune femme en retournant vers son petit ami.

- Ne te moque pas de moi, y a pas quinze milles façons d'embrasser.

- Au suivant ! cria Yuta, ne voulant pas s'attarder sur cette discussion trop longtemps.

- A toi Seongjin ! Action ou vérité ? dit Wonpil.

- Action, répondit simplement le garçon.

- Hum... Tu dois faire le tour de la maison, dehors, en maillot de bain !

- Avec ce froid ? Je refuse ; je vais choper la crève ! En plus, la maison de Xiaojun est bien trop grande !

- Dans ce cas, fais seulement le tour du parking de l'entrée. »

Seongjin souffla et finit par sortir de l'eau en râlant : « Vous ne viendrez pas vous plaindre quand on ne pourra pas faire de concert parce que j'aurais la grippe ! » Dowoon sortit de l'eau à son tour, et se mit à courir : « Je vais m'assurer qu'il le fasse bien ! » Le reste du groupe se mit à rire et Xiaojun porta son attention sur Sicheng, qui balançait ses jambes dans l'eau, pensif. « A ton tour, Sicheng ! » Le jeune concerné leva les yeux vers lui, soudainement nerveux. Yuta lança un regard menaçant à son meilleur ami pour s'assurer qu'il ne dise pas de bêtises. « Action ou vérité ? » ajouta le chinois en souriant. Sicheng regarda chacune des personnes présentes et répondit d'une petite voix : « Vérité... » Alors que Xiaojun s'apprêtait à poser sa question, Wonpil prit la parole :

« - Quel a été le plus beau cadeau que tu ais pu faire par amour ?

- C'était pour l'anniversaire de Taeil, commença à raconter Sicheng. Je l'ai emmené dans une agence pour qu'il enregistre des chansons qu'il avait écrite. Taeil manque de confiance en lui ; je savais qu'il n'oserait jamais le faire de lui-même alors j'ai voulu l'aider.

- C'est adorable ! commenta Wonpil.

- Oh ! Ton petit ami est extrêmement chanceux ! s'écria Lalisa.

- Je suis capable de te faire la même chose... bredouilla Younghyun, en faisant la moue. »

Yuta regardait Sicheng en souriant, charmé par ses paroles. Xiaojun le remarqua bien vite et changea rapidement de sujet. « Yuta, ce ne serait pas à ton tour ? » Le japonais porta son regard sur son ami.

« - Action ou vérité ?

- Action, bien entendu ! »

Le chinois lança un regard provocateur à Yuta et dit : « Tu devras, cette semaine, emmener Sicheng faire du karting. » Le visage du japonais était devenu plus sombre et son sourire disparut aussitôt. « Bien sûr, je veux une photo pour me prouver que tu l'as vraiment fait. Tu pourrais aussi en profiter pour l'emmener manger dans ton restaurant préféré. » Le japonais posa ses mains sur le bord de la piscine et sortit de l'eau en lançant : « Tu me fais chier. » Yuta prit sa serviette pour s'essuyer, sous le regard curieux du reste des invités. « Qu'est-ce que tu fais... ? » finit par demander Lalisa d'une petite voix. Yuta se rhabilla puis dit à Sicheng :

« - Remet tes chaussures, on s'en va.

- Maintenant... ? le questionna le chinois.

- Oui. »

Xiaojun n'avait pas quitté des yeux son meilleur ami, conscient de ce qu'il était en train de faire. Sicheng se leva et se rhabilla correctement, avant de suivre son colocataire vers la sortie. « Quelqu'un m'explique ce qu'il vient de se passer ? Et pourquoi avoir choisis un gage qu'il ne pouvait pas faire maintenant ? » commenta Jaehyeong, ne comprenant pas la réaction soudaine de Yuta et la raison pour laquelle Xiaojun ne le retenait pas. En sortant, Sicheng et Yuta croisèrent Dowoon et Seongjin qui revenaient.

« - Vous partez déjà ? demanda le plus jeune.

- Oui, répondit froidement Yuta. »

Les deux amis rejoignirent la voiture, et le japonais ne tarda pas à faire démarrer le véhicule pour retrouver leur appartement.

☆☆☆

Yangyang se dirigea jusqu'au salon, souriant : « On a chacun reçu un courrier ! » lança-t-il en secouant les enveloppes qu'il tenait à la main. Yuta releva les yeux de son jeu vidéo et s'écria : « C'est ce que je crois ? » Le chinois hocha la tête rapidement avant de dire :

« - On ouvre d'abord la tienne !

- Non, non, la tienne d'abord ! rétorqua Yuta en se levant du canapé.

- Trop tard ! Je l'ai décidé ! »

Yangyang commença à ouvrir l'enveloppe de son colocataire, mais celui-ci s'approcha dangereusement de lui en fronçant les sourcils :

« - Mon avis compte autant que le tien !

- Mais c'est moi qui ai les enveloppes dans la main ! répondit Yangyang en reculant.

- Peut-être pas pour longtemps... le provoqua l'aîné. »

Yangyang recula encore alors que Yuta approchait. Il fut rapidement bloqué contre la table de la cuisine et cacha le courrier dans son dos. « Yangyang... Donne-moi ça... » Le chinois secouait la tête, en riant. « Allez... » Yuta tendit ses mains, mais voyant que le jeune garçon ne semblait pas vouloir changer d'avis, se dit qu'il devrait recourir à la méthode des chatouilles.

A l'instant même où ses doigts entrèrent en contact avec le bas du t-shirt de Yangyang, celui-ci releva sa jambe par réflexe, donnant un cou de genou entre les jambes de son colocataire. Un léger son de douleur sortit de la bouche de Yuta avant qu'il ne se plie en deux, tenant ses parties intimes en fermant fortement ses paupières.

Se rendant compte de ce qu'il venait de faire, Yangyang posa les enveloppes sur la table et s'approcha du japonais, affolé, ne sachant pas quoi faire. « Je-je suis désolé, Yuta. C'était un réflexe... Est-ce que ça va... ? C'est une question idiote, je sais. » Yuta fit un léger signe de la main pour lui dire que ce n'était rien et se mit sur le sol. Le chinois s'assit à côté de lui et fit un effort pour passer lentement sa main sur l'épaule de l'aîné pour lui montrer son soutien. Au bout de quelques minutes, Yuta releva finalement la tête vers Yangyang et lui dit, en riant :

« - Je ne pensais pas que tu avais autant de force...

- Je suis sincèrement désolé... »

Les yeux du chinois venaient de se remplir de larmes et le sourire de Yuta disparut.

« - Hé, ce n'est pas grave, Yang'. Je vais m'en sortir, tu sais.

- J'aimerais tellement me comporter différemment avec toi. J'ai l'impression de ne pas mériter ton amitié... »

Yuta leva les yeux au ciel et sourit à son ami.

« - Qu'est-ce que je t'ai déjà dis ? Pas de pensées négatives !

- Je sais... répondit Yangyang en se mordant la lèvre inférieure.

- Alors, ôte-toi ça de la tête. Je suis l'homme le plus heureux du monde. Et ce n'est pas un coup de pied qui me fera changer d'avis. Ne sois plus négatif, s'il te plaît... »

Yuta fit une expression extrêmement mignonne et Yangyang ne put s'empêcher de rire. Il se retourna alors et tendit le bras pour récupérer le courrier, avant de le donner à Yuta. « Tiens, tu as mérité de choisir celle que l'on ouvrait en premier. » Yuta rit à son tour et prit l'enveloppe destiné à son colocataire. Il déplia le papier, lit ce qui était indiqué dessus et releva des yeux tristes vers le chinois.

« - Yang'... Je dois te dire que... Tu as été accepté dans ton école !

- Pour de vrai ? s'écria Yangyang entre l'excitation et la nervosité.

- Oui ! »

Le japonais lui posa le papier sous les yeux, et le plus jeune le lut rapidement avant de prendre des couleurs. « Bon, à toi maintenant. » Yangyang prit à son tour l'enveloppe et l'ouvrit sous les yeux curieux de son colocataire. « Yuta... Je dois te dire que... Tu as aussi été accepté dans ton établissement ! » Le japonais lança un cri de joie, avant de reporter son attention sur le plus jeune. « Tu vois, Yang', la vie te sourit. Alors, s'il te plaît, concentre-toi sur les choses positives qui t'arrivent. Je sais que ce n'est pas facile, mais c'est pour ça que je suis là. On va rester ensemble à partir de maintenant et tu n'iras plus jamais là-bas. Tu me promets de faire un effort ? » Yuta tendit son petit doigt et fit un sourire encourageant à Yangyang. Celui-ci hésita et finit par attraper son auriculaire avec le sien. « Je te le promets. »

~

Yuta était allongé dans son lit et réfléchissait aux chansons que son groupe et lui devraient retravailler. Mais rapidement, de légers sanglots lui parvinrent depuis la chambre voisine. Il tendit l'oreille et souffla, pas d'exaspération, mais de tristesse. Il se releva et sortit de la pièce, avant d'ouvrir lentement la porte donnant sur la chambre de son colocataire.

« - Yang'... ?

- Laisse-moi, s'il te plaît... sanglota le plus jeune, dos à lui.

- Qu'est-ce qu'il se passe... ?

- Rien... Je veux être seul... Va dormir et ne te préoccupe pas de moi...

- Si je peux-

- Laisse-moi tranquille ! pleura Yangyang. »

Yuta referma la porte et repartit dans sa chambre. Le chinois se retourna dans son lit et se recroquevilla sur lui-même. Il ne savait pas ce qu'il voulait. D'un côté, il avait envie de rester seul, mais d'un autre, il avait espéré que Yuta insisterait pour rester à ses côtés. Le garçon se haïssait de se comporter ainsi, et il aurait tout donné pour être quelqu'un d'autre.

Alors qu'il ressassait à nouveau de sombres pensées, Yuta ouvrit la porte et lança une musique sur son téléphone avant de se mettre à danser. La lumière du couloir ne laissait voir que sa silhouette se trémoussant. Yangyang ne put s'empêcher de rire et dit :

« - Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Je te change les idées. Et comme ça marche, je ne vais pas m'arrêter de sitôt. »

Yangyang s'assit dans son lit et observa Yuta jusqu'à ce que celui-ci soit à court d'inspiration. Quand il eut finit, il fit un petit salut et écarta les bras en prenant la pause. « Tadaaa ! » Le chinois applaudit et rit en même temps de se remettre à pleurer. Yuta s'approcha de lui et reprit :

« - Où est passé mon petit Yang' qui devait se concentrer sur les choses positives ?

- Je t'ai promis de faire un effort, pas de réussir. »

L'aîné s'assit sur le lit.

« - Et quelle pensée négative t'a traversé l'esprit cette fois-ci ?

- J'ai l'impression que le monde avance sans moi. Je ne sais pas trop comment l'expliquer... Comme si je stagnais... Je vois les gens aller à l'université ou dans de grandes écoles, s'installer avec leurs partenaires et se préparer à une possible vie de famille. Et moi, je vais rester seul, à errer sans but, incapable de faire quoi que ce soit de bien parce que je suis angoissé.

- Je suis convaincu que ce ne sera pas le cas. Et je te le répète à chaque fois, Yang', tu n'es pas seul. Je suis là, d'accord ? le rassura Yuta. »

Yangyang baissa les yeux et hocha doucement la tête.

« - Yuta... ?

- Oui ?

- Tu veux bien rester près de moi le temps que je m'endorme... ? J'ai peur de repenser à de mauvaises choses...

- Bien sûr. »

Yuta se releva et prit la chaise du bureau pour la poser à côté du lit mais Yangyang s'était décalé.

« - Tu veux que je vienne dans ton lit... ? demanda Yuta, surpris.

- Juste un peu... »

Yuta se glissa à côté de lui et mit un oreiller sur ses cuisses. Yangyang s'allongea à ses côtés et vint poser sa tête sur l'objet. « Je passe juste ma main dans tes cheveux. » Le chinois se paralysa au contact de son ami et ferma les yeux pour se détendre. « Yang', je te promet que tu seras heureux. Tu iras mieux, tu vas faire le métier dont tu rêves, rencontrer quelqu'un qui prendra soin de toi et tu oublieras toutes ces mauvaises périodes. » En entendant cela, le cœur de Yangyang se serra et il ne put s'empêcher de se dire que Yuta lui racontait le plus gros des mensonges...

~

Et voilà pour ce loong chapitre !
Vous connaissez maintenant la raison qui pousse Yunoh à se montrer hyper protecteur.

Et le prochain chapitre contiendra une révélation ; j'espère que vous avez hâte ! ;) Je vous préviens aussi qu'il ne sera pas très joyeux donc préparez vos petits cœurs ! TT

Du coup, la majorité a voté pour les petits chapitres bonus donc c'est ce que je ferais (désolé pour les autres :/). Il y en aura 5 au total, que je posterai en début de semaine ; seulement lorsqu'ils contiennent des informations qui ne spoilent pas la suite de la fiction bien entendu ! ;) ♡♡♡

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