Chapitre 42
(Je vous précise ici, pour ne pas vous déboussoler, que les étoiles correspondent à un retour dans le temps ^^)
Sicheng arriva finalement devant la résidence de Yuta. Au moment de pousser la porte d'entrée, il aperçut Xiaojun, de l'autre côté de la vitre. « Tiens, salut Sicheng ! » Le garçon concerné se contenta de hocher la tête et allait tracer sa route quand Xiaojun le retint.
« - Écoute, je tiens à m'excuser pour l'autre soir.
- C'est Yuta qui t'a demandé de dire ça ? répondit froidement Sicheng. »
Xiaojun leva les yeux au ciel et souffla, avant de dire : « Oui. Mais j'admets que j'ai été idiot de juger ta situation aussi rapidement. Tu veux bien que l'on recommence à zéro ? » Sicheng hésita, regardant la main que le plus jeune lui tendait, puis finit par la lui serrer.
« - C'est sympa, Sicheng, merci.
- Ce n'est rien. »
Le plus jeune s'apprêtait à aller vers l'appartement, mais Xiaojun l'apostropha à nouveau : « Au fait, j'espère que tu as une bonne excuse. Yuta est en panique car tu rentres plus tard que prévu et que tu n'as répondu à aucun de ses messages ou appels. Il est persuadé que tu t'es fais kidnapper ou quelque chose de ce genre-là. » Le chinois posa instinctivement sa main sur son téléphone, se rendant compte qu'il ne l'avait pas regardé une seule fois depuis sa retrouvaille avec Sana.
« - Yuta peut se montrer très protecteur, je préfère te prévenir.
- J'ai l'habitude de ce genre de comportement, répondit Sicheng avant de lui faire un dernier signe de la main et de rejoindre rapidement l'appartement. »
Au moment où il entra, Yuta se précipita vers lui. Sicheng crut que le japonais allait lui sauter dans les bras, mais il s'arrêta devant lui en posant une main sur son cœur.
« - Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai eu peur ! J'ai cru que tu étais en danger ! Où étais-tu ?
- Excuse-moi, je suis tombé sur une amie. J'ai passé la journée avec elle, sans me rendre compte que le temps passait. Et je n'ai pas regardé mon téléphone, ajouta Sicheng en prenant l'objet dans ses mains. »
Yuta souffla de soulagement et se dirigea jusqu'à la cuisine, où Sicheng le suivit. « Je suis rassuré de te voir sain et sauf. » Le japonais commença à sortir quelques aliments du frigo ou des placards, tandis que Sicheng s'assit à table. Il déverrouilla son portable et vit qu'il avait une cinquantaine de messages et presque tout autant d'appels manqués.
« - En effet, tu n'y es pas allé doucement sur les messages et coups de fil...
- Je me suis fait des films, se défendit Yuta. Je me suis inquiété pour toi.
- C'est gentil. »
Sicheng releva la tête vers Yuta et lui sourit légèrement. Celui-ci haussa les épaules tout en souriant à son tour.
« - C'est tout à fait normal ! Alors, avec monsieur Andō, comment ça s'est passé ?
- Très bien.
- Je t'avais dis qu'il était sympa ! lança le japonais. Et donc, comme ça, tu as passé la journée avec une fille ~ ? »
Sicheng fronça les sourcils et répondit d'une voix plus dure.
« - C'est une simple amie. Je te rappelle que j'aime Taeil.
- Détends-toi, Sicheng, je voulais simplement te taquiner. »
Le chinois se calma et reprit d'une petite voix :
« - Désolé, ce sujet est trop sensible pour moi...
- Ce n'est rien, et c'est compréhensible. Arrête de faire ce petit air de chien battu ! s'exclama Yuta en riant. Il en faut bien plus pour me contrarier. »
Le chinois eut un petit sourire en coin et ajouta :
« - Et ce n'est pas moi le Casanova entre nous deux.
- C'est-à-dire ? demanda Yuta en levant un sourcil interrogateur.
- Qui s'est fait dragué par une lycéenne puis une prof d'histoire ce matin ? »
Yuta se mit à rire et lança : « C'est ce qui arrive quand on devient célèbre ! » Sicheng rit à son tour mais reprit son sérieux assez rapidement :
« - Elle n'est pas un peu trop jeune pour toi ?
- C'est juste un rendez-vous, tout ce qu'il y a de plus banal, lui répondit le japonais.
- Elle a dit que ce n'était pas la première fois...
- Depuis quand est-ce que tu es aussi curieux ? lui demanda Yuta en posant ses deux mains sur la table.
- C'était une simple question. Je trouve juste que c'est bizarre... »
Yuta se retourna vers le plan de travail et se contenta de répondre : « On est de simples connaissances. Ne va pas t'imaginer des choses. » Sicheng haussa les épaules puis annonça qu'il allait prendre sa douche le temps qu'il prépare le repas.
Les deux colocataires se retrouvèrent pour le dîner. Yuta parla de longues minutes de ses cours de la journée, expliquant qu'il n'avait pas pu s'empêcher de se perdre dans ses pensées, préoccupé par leur prochain concert. Sicheng avait donc raconté comment se déroulait ses études en Corée du Sud ; et les deux garçons comparèrent leurs deux systèmes scolaires. Puis, les sujets se diversifièrent un peu, et le chinois finit par poser une question qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs minutes.
« - Tu as eu un autre colocataire avant moi ?
- Oui.
- Il était sympa ? ajouta Sicheng, voyant que Yuta n'était soudainement plus bavard.
- Oui.
- Pourquoi n'est-il plus là ?
- Si ça ne t'embête pas, Sicheng, je préférerai éviter ce sujet. »
Pour la première fois depuis son arrivée, Sicheng fut surpris par le ton froid qu'avait employé le japonais, et par l'expression beaucoup plus fermée qui se dégageait de son visage. « Comme tu voudras. » Le plus jeune n'insista pas et un lourd silence s'installa entre les deux colocataires, avant que Yuta ne retrouve son éternel sourire.
« - D'après ce que j'ai compris, tu as l'habitude de vivre avec du monde.
- Oui, j'étais dans une famille assez nombreuse : mes parents et mes trois frères. Puis, quand je les ai perdu, mon meilleur ami m'a proposé de venir vivre dans son appartement quelques temps, avec son copain. Mais comme j'avais pas mal de problèmes, ils ont finit par se disputer sans arrêt. Alors j'ai décidé de trouver un logement avec Taeil mais tu connais la suite...
- Je suis sincèrement désolé pour tout ça, Sicheng...
- C'est la vie. Certains sont destinés à de grandes choses contrairement à d'autres.
- Ne dis pas ça. Je suis sûr que tu finiras par être heureux. Tu m'as l'air d'être vraiment quelqu'un de bien. Tu le mérites. Il te suffit de rester optimiste.
- C'est facile pour toi de dire ça, répondit Sicheng en reprenant un ton plus dur. Tu es beau, célèbre, apprécié par tout le monde et heureux ! »
Le sourire de Yuta disparut mais il ne rétorqua rien. Il aurait pu se réjouir des compliments que venait de lui lancer Sicheng, mais ce ne fut pas le cas. « Excuse-moi, je vais dormir. Je suis fatigué, conclut le chinois en se levant de table. Merci beaucoup pour le repas. » Il disparut dans le couloir, laissant son hôte seul dans la cuisine.
Ce dernier souffla et passa une main dans ses cheveux avant de fermer les yeux. Il n'en voulait pas à Sicheng. Celui-ci avait vécu des choses terribles et se retrouvait maintenant dans un nouveau pays, entouré de personnes qu'il ne connaissait pas. Il était tout à fait normal qu'il ne se montre pas très commode, mais le japonais espérait que cela ne durerait pas trop longtemps.
☆☆☆
Yangyang poussa la porte et huma la délicieuse odeur qui se glissa dans ses narines. Il se dirigea jusqu'à la cuisine et vit Yuta, portant un tablier et préparant le repas.
« - Ça sent extrêmement bon ici ! s'exclama le plus jeune.
- J'ai décidé de te faire ton plat préféré ce soir ! répondit Yuta en souriant.
- Et en quel honneur ?
- Assieds-toi et détends-toi, dit le japonais en tirant l'une des chaises.
- Tu es extrêmement louche, Yuta... Tu as fais une connerie, c'est ça ?
- Non. »
L'aîné attrapa une assiette, y déposa la nourriture et la posa devant son colocataire avant de se servir à son tour et de s'asseoir en face de lui.
« - Ta journée s'est bien passé ? demanda Yangyang en portant ses baguettes à sa bouche, après l'avoir remercié.
- Très bien. On a pas mal répété avec les gars. J'aimerais juste avoir ton avis sur une chanson. Tu pourras m'aider ?
- Bien sûr ! Et tu as pu déposer mes papiers à la poste ?
- Pas tout à fait... répondit Yuta en se mordant la lèvre inférieure.
- Je savais que tu manigançais quelque chose ! Je commence à te connaître ! Tu m'avais promis de t'en charger ! Je veux pouvoir aller quelque part à la rentrée. Il faut absolument que j'y aille demain, continua le chinois pour lui-même. »
Yuta lui fit un grand sourire et répondit d'une voix douce :
« - Calme-toi. Si je ne l'ai pas fais, c'est pour une bonne raison.
- Laquelle ? Me voir galérer sans emploi toute ma vie ?
- N'importe quoi ! s'offusqua Yuta en levant les yeux au ciel. Écoute-moi bien. Si je n'ai pas envoyé ton dossier d'inscription, c'est parce que je t'ai trouvé une autre école. »
Yangyang fronça les sourcils.
« - Mais de quoi tu parles ? Je n'ai jamais dis que je voulais aller ailleurs.
- Oh que si ! s'extasia le japonais. Je t'ai inscris, prépare-toi... à une école de sport automobile !
- Quoi ?
- Tu vas pouvoir t'entraîner à faire du rallye avec des moniteurs expérimentés et devenir un véritable pilote automobile, comme Schumacher ! »
Yangyang resta quelques secondes la bouche ouverte, incapable de prononcer le moindre mot et cherchant à analyser la situation. Et d'un seul coup, il se mit à pleurer en silence. Yuta se leva précipitamment et s'approcha de lui. « Oh non, Yang' ! Je pensais que ça te ferait plaisir ! » Le plus jeune se mit à sourire à travers ses pleurs et essuya ses larmes. « Tu ne peux pas savoir à quel point ça me touche. Merci infiniment ! »
Les deux garçons se regardèrent en souriant, Yuta étant rassuré de ne pas avoir prit une mauvaise décision. Yangyang resta silencieux, cherchant ses mots, et finit par dire :
« - Je ne sais pas comment te remercier, Yuta. Tu es un ami en or !
- C'est normal, Yang'. Tu as le droit au bonheur, toi aussi.
- Tu penses que j'ai beaucoup de chances d'être accepté ?
- J'en suis sûr ! Ce serait du gâchis de ne pas te prendre. Ils ont dit que tu aurais une réponse dans quelques jours et que tu devras peut-être faire un petit entretien.
- Tu me mets la pression, là, commença à paniquer Yangyang.
- Mais non, tu vas tout donner et tu vas gérer ! Je crois en toi.
- Tu es ma plus belle rencontre, Yuta.
- Oh, arrête de dire des bêtises, je ne suis pas exceptionnel ! se mit à rire le japonais.
- Je t'assure que si ! Je ne connais personne qui ferait ça pour moi.
- Mais c'est parce que tu es mon ami. Je suis attaché à toi, Yang'. Et d'ailleurs, je n'étais pas seul. Xiaojun m'a beaucoup aidé aussi. »
Le plus jeune sourit encore et se remit à manger en précisant : « Tu le remercieras de ma part alors. Et merci beaucoup pour le repas aussi. N'importe qui se battrait pour être ton colocataire ! » Yuta rit en secouant la tête.
« - Mais c'est toi que j'ai choisis. Et je te ferais remarquer que tu es le seul avec qui je me comporte ainsi, estime toi très chanceux.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu es aussi gentil avec moi.
- Parce que j'en ai envie, c'est tout, répondit Yuta en lui faisant un clin d'œil. Tu ne vas quand même pas t'en plaindre !
- Non, jamais de la vie. »
Yangyang baissa les yeux, et les releva timidement vers son colocataire :
« - Merci alors, Yuta, d'être comme ça avec moi.
- Arrête les remerciements, ça me met mal à l'aise. Tout le monde devrait être gentil avec toi. Et à partir d'aujourd'hui, je veux toujours voir ce magnifique sourire sur ton visage. On va devenir tous les deux célèbres, moi pour mon talent en musique et toi pour ton talent de pilote. Les gens se jetteront sur nous pour avoir des autographes, des photos. Tu vas avoir une vie exceptionnelle, Yang'. Encore plus folle que dans tes rêves. Et le plus important dans tout ça, c'est que je serais toujours là, à tes côtés. Je t'en fais la promesse... »
~
J'espère que la rentrée s'est bien passé pour vous et bon courage pour ceux qui commencent les cours plus tard !
J'espère que vous avez aimé ce genre de petit retour en arrière car il y en aura plusieurs par la suite pour connaître un peu le passé de Yuta et savoir pourquoi il ne veut pas parler de son fameux ancien colocataire à Sicheng ;)
Est-ce que vous avez une petite idée d'ailleurs, de ce qui aurait pu se passer ?
Je fais une petite parenthèse ici aussi : pour ceux/celles qui seraient intéressé(e)s, je fais gagner un kit Back To School Version Hendery sur la fanbase de Hendery France (Twitter) à l'occasion de son anniversaire et de la rentrée scolaire. Il vous suffit de jeter un œil au tweet épinglé et de remplir les conditions pour participer ! :) ♡♡♡
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