Chapitre 32
Taeil marcha lentement jusqu'à la voiture, aidé par son père. Jisung ouvrit la portière et l'aîné se laissa tomber sur le siège passager tandis que les deux autres membres de sa famille s'installaient à leur tour.
« - En rentrant, je prends une douche et je vais directement me mettre au lit ! souffla Taeil.
- Ça m'étonnerait ! En plus, tu viens de passer plusieurs semaines à l'hôpital ; tu n'as plus besoin de repos, répondit son père en démarrant.
- Alors là, tu te trompes ! Ne crois pas que j'ai bien dormis là-bas. Je suis impatient de retrouver mon lit à moi ! »
Le coréen ferma les yeux, s'imaginant déjà bien au chaud dans sa couverture, quand Jisung le sortit de ses rêveries.
« - Est-ce que c'est vrai que tu as été torturé comme à la télé ?
- Jisung, s'il te plaît, ne parlons pas de ça maintenant, répondit froidement son père.
- Il t'a mit la tête dans l'eau jusqu'à ce que tu t'évanouisses ? demanda le garçon, curieux.
- Qu'est-ce que je viens de te dire ? s'énerva monsieur Moon. »
Un silence pesant s'installa dans la voiture pendant quelques secondes.
« - Est-ce qu'il t'a mit des trucs sous les ongles ? J'ai vu ça dans un film... reprit le plus jeune.
- Bon, Jisung, ça suffit ! cria son père, en lui lançant un regard noir à travers le rétroviseur. Si tu reposes une seule question comme celle-là, c'est toi qui iras directement au lit en rentrant ! C'est de la curiosité malsaine et ça ne te regarde pas ! Et si c'est encore un film que Minhyung et Donghyuk t'ont montré, je te jure que j'envoie une lettre à la directrice pour qu'elle ne vous mette plus dans la même classe ! »
Le garçon en question fit une légère moue de frustration avant de rétorquer. « Taeil est mon frère. J'ai le droit de savoir, tout autant que toi, ce qui lui arrive ! » L'aîné fut stupéfait d'entendre une phrase aussi sérieuse et responsable sortir de la bouche de son petit frère. Taeil se tourna alors autant qu'il le pouvait et lui dit :
« - Ne t'inquiète pas pour moi. Personne ne m'a fait du mal. Je me suis fais ça tout seul, d'accord ?
- Mais c'est pas très logique... commenta Jisung. Pourquoi tu te ferais du mal ? Tu sais pourtant que tu m'as moi, mais aussi appa et ton chéri. Tu voudrais mourir ? Parce que des gens méchants t'ont dit des choses pour te blesser ? Moi, ça me rend triste de savoir que tu ne t'aimes pas et je ne veux pas que tu sois mort... »
Le monologue de son petit frère fut comme un coup de poignard pour Taeil et même monsieur Moon semblait totalement calmé. L'aîné passa sa main sur la jambe de Jisung et lui répondit : « Je suis vraiment désolé de t'inquiéter. Je ne referai pas ça, d'accord ? Je ne veux pas te rendre triste... » Le petit garçon acquiesça et lui fit un sourire. Monsieur Moon posa ses yeux sur son fils, lui faisant comprendre qu'il ne croyait toujours pas à son mensonge, avant que Jisung ne rajoute : « Quand je serais grand et que j'aurais des muscles, je taperai tous les gens qui t'ont fait du mal, Taeil, je te le promets. » L'aîné sourit à cette remarque, tout en sentant un pincement au niveau de son cœur à nouveau. Même son petit frère le trouvait faible...
~
Quand ils rentrèrent, Taeil se précipita jusqu'à la salle de bain, heureux de pouvoir se détendre dans la baignoire. « Je te préviens, Taeil. Ne va pas te coucher tout de suite ! » lui rappela son père. Le coréen ne répondit rien et pénétra dans la pièce avant de se glisser dans l'eau chaude. Il y resta une bonne heure, fermant les yeux et chantonnant de nouvelles chansons qu'il avait écrite à l'hôpital. Il était vraiment heureux de pouvoir rentrer chez lui, bien qu'un poids assez lourd lui pesait sur la poitrine. Il se rendait bien compte qu'il n'avait pas pu retrouver Renjun, comme il l'avait prévu. Mais au moins, il savait que le petit garçon était vivant, quelque part dans la nature.
Lorsqu'il eut assez profité, il se glissa dans un confortable pyjama, mit ses chaussons et descendit les escaliers pour prendre quelque chose à manger, histoire de tenir jusqu'au lendemain, et souhaiter une bonne nuit à sa famille. Mais dès que le jeune homme posa un pied dans la cuisine, il s'arrêta et bafouilla : « S-Sicheng ? » Le garçon en question se retourna et lui fit un grand sourire avant de venir se jeter dans ses bras. Taeil le serra contre lui et murmura : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Sicheng se recula et répondit :
« - Ton père m'a invité à dîner pour fêter ton retour ! J'étais plus qu'impatient de te revoir sur pieds ! Comment vas-tu ?
- Je suis très content de te voir, moi aussi. Et ne t'en fais pas, je vais bien.
- Au passage, il est très joli ton pyjama, ajouta Sicheng en riant. »
Taeil baissa les yeux, jetant un œil à sa tenue puis rougit en lançant un regard noir à son père :
« - Tu aurais pu me prévenir au moins !
- Je voulais te faire la surprise, et je t'avais dis que tu n'irais pas te coucher tout de suite, se défendit monsieur Moon.
- Ce n'est rien, Taeil. On est entre nous, le rassura le chinois en lui passant une main dans les cheveux.
- Et bien, pendant que tu vas t'habiller convenablement, reprit son père, nous allons finir de préparer le repas. On a commencé sans toi quand on a compris que tu ne sortirais pas de la salle de bain avant un bon moment. »
Sicheng fit de nouveau un grand sourire à son petit ami, extrêmement joyeux de le voir à nouveau chez lui. Puis, Taeil quitta la pièce pour aller se changer.
Quand il revint dans la cuisine, les quatre garçons s'assirent à table et commencèrent à manger le repas qu'ils venaient de concocter. Ils discutaient de choses et d'autres quand Sicheng se décida à prendre la parole, nerveux.
« - J'ai quelque chose à vous dire, monsieur, et j'ai aussi une grande nouvelle à annoncer à Taeil. Je voulais le faire devant vous afin d'avoir votre accord, dit-il en posant ses yeux sur monsieur Moon.
- Oh, et quelle est cette nouvelle ? demanda l'homme, à la fois surpris et curieux.
- Tout d'abord, mes parents ont laissé pas mal d'argent derrière eux et étant donné que je suis majeur, une partie me revient, commença le chinois. En plus de cela, je compte trouver un boulot à côté de mes études. Je me ferais une joie de vous venir en aide financièrement si vous en avez besoin-
- Sicheng, le coupa monsieur Moon. C'est vraiment très gentil de ta part mais tu n'as pas à te soucier des problèmes économiques que je peux avoir. Je n'en parle même pas à Taeil. Ça ne regarde que moi.
- Comme vous voudrez, mais sachez que si vous changez d'avis, mon offre tiendra toujours. »
Monsieur Moon observa Sicheng. Il avait l'impression de l'avoir vu grandir en très peu de temps. Quelques mois auparavant, c'était encore un jeune homme qui vivait chez ses parents et ne s'occupait que de ses études et de sa vie amoureuse. Aujourd'hui, il se retrouvait totalement indépendant et obligé de gérer seul sa vie entière. Taeil aussi posa ses yeux sur son petit ami et pendant quelques secondes, le jalousa presque. Il le trouvait si responsable et si exemplaire contrairement à lui. « Mais ce n'est pas l'essentiel de ce que je voulais dire. » Sicheng prit la main de Taeil et lui fit un nouveau sourire, les yeux brillants. « J'aimerais m'acheter un appartement pour ne plus avoir à rester dans ma maison ou à embêter mon meilleur ami, mais je n'ai pas envie d'y vivre seul... Je voudrais que Taeil vienne avec moi... » Le chinois attendit et se mordit la lèvre, inquiet de la réaction de la famille Moon. Taeil se tourna vers Sicheng et d'une petite voix, dit :
« - Tu veux vraiment vivre avec moi... ?
- Bien sûr, répondit le plus jeune en se sentant rougir. »
Instantanément, Taeil fit face à son père et s'écria : « S'il te plaît, appa, dis oui ! Je t'en prie ! Dis oui ! Dis oui ! Dis oui ! » Sicheng se mit à rire en voyant le comportement enfantin de son petit ami. Il aimait le voir aussi enthousiaste.
« - Je ne vois pas pourquoi je m'y opposerai.
- Oh ! Merci, appa ! »
Le coréen se leva de table et se précipita dans les bras de son père pour le remercier. Sicheng, quant à lui, s'inclina légèrement et reprit :
« - Je vous remercie, monsieur. Je promets de prendre soin de votre fils.
- Tu n'as pas besoin d'être comme ça avec moi, Sicheng. On se connaît depuis un moment maintenant. Tout ce que je veux, c'est que vous soyez heureux, dit sagement le père de famille. »
Sicheng ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour ses parents. Il avait tellement espéré qu'ils soient aussi ouverts d'esprit que monsieur Moon. Taeil revint s'asseoir et le chinois ajouta : « On pourra commencer les visites d'appartements à partir de la semaine prochaine si ça te conviens. » L'aîné acquiesça, le cœur battant la chamade.
Le repas se termina dans le plus grand calme et ils continuèrent de discuter quelques minutes, jusqu'à ce que Taeil ne les coupe à chaque fois avec ses bâillements. « Bon, je pense qu'il est temps que l'on aille dormir. Il ne faudrait pas que Taeil s'écroule sur la table », dit son père en souriant. Ils se levèrent et se mirent à débarrasser quand monsieur Moon arrêta son fils. « Va te coucher, tu en as besoin. On va s'occuper de la vaisselle tout seuls, ne t'en fais pas. » Taeil hocha la tête puis fit face à Sicheng.
« - Tu ne pars pas, hein ?
- Non, je te rejoins dès que j'ai terminé, le rassura le chinois avant de lui déposer un baiser sur les lèvres.
- Merci, mon amour... »
Et sur ces mots, Taeil monta les marches pour rejoindre l'étage.
Monsieur Moon jeta un rapide coup d'œil dans le couloir et tendit l'oreille avant de souffler. « Sicheng ? » Le chinois releva sa tête vers le père. « Est-ce que tu en sais plus par rapport à ses blessures ? » Sicheng hésita à lui parler de l'arme que Jooheon avait évoqué, mais il pensa qu'il était plus judicieux d'avoir l'histoire entière et racontée par le coréen en question pour éviter tout quiproquo.
« - Non, il ne m'en a toujours pas parlé. Mais il ne devrait pas tarder...
- Je pense que tu peux comprendre que je veuille le protéger, dit monsieur Moon. Taeil est mon fils et je ne veux pas le voir souffrir. Je finirai tôt ou tard par savoir la vérité donc s'il t'explique quoi que ce soit, j'aimerais que tu m'en fasses part.
- N'ayez aucune crainte, je le ferai, le rassura Sicheng. »
L'étudiant continua à essuyer les assiettes quand l'homme reprit :
« - Yeongho lui a fait tellement de mal... Il serait tout à fait capable de lui faire subir tout ça. Et Taeil serait assez idiot pour le défendre et le laisser faire.
- Je ne pense pas que Taeil se ferait avoir une nouvelle fois, rétorqua Sicheng. Yeongho n'est plus rien pour lui.
- Oh tu sais, Yeongho est un grand manipulateur et il arrive toujours à ses fins. »
Cette phrase fit frisonner Sicheng, qui le questionna curieusement : « Yeongho était-il violent à ce point... ? » Monsieur Moon posa ses yeux sur Jisung puis lui dit : « Tu pourrais aller me chercher ma veste, s'il te plaît ? Celle assez légère ; elle doit être dans mon armoire. Prends une chaise si tu en as besoin. » Le petit garçon hocha la tête et disparut de la pièce. L'homme reprit alors :
« - Yeongho s'amusait à frapper Taeil. Je ne sais pas exactement comment cela se passait car Taeil a toujours évité le sujet mais je voyais très souvent quelques traces sur son corps. Et je crois que Yeongho laissait parfois certains de ses amis s'en prendre à lui aussi. Encore une fois, je n'ai pas vraiment eu de preuves et on a jamais pu en parler, mais quand il revenait de soirées, il allait s'enfermer plusieurs heures dans la salle de bain... Heureusement, cette période ne lui a laissé aucune cicatrice physique... C'était plutôt moral... Taeil n'avait eu que cette relation alors il avait un modèle de l'amour assez étrange. Il m'a fallu plusieurs mois pour lui faire comprendre que l'amour ne se résumait pas à une partie de jambes en l'air se finissant dans le sang et les pleurs. Je lui ai expliqué qu'être vulgaire quand on couchait avec son copain n'était pas une preuve d'affection. Et la première fois que je t'ai vu, Sicheng, j'ai eu peur que Taeil ne te fasse subir la même chose... J'espère qu'il ne t'a jamais rien fais...
- Non, il s'est toujours montré très tendre avec moi et n'a jamais fait preuve de vulgarités. »
A ce moment-là, Jisung entra de nouveau dans la pièce, la veste de son père dans les bras. Sicheng déglutit difficilement. A chaque fois qu'il entendait parler de Yeongho, la situation semblait bien pire que ce qu'il s'imaginait. Les trois membres de la famille finirent de faire la vaisselle en silence.
« - Merci beaucoup, Sicheng, de nous avoir aidé.
- Ce n'est rien, monsieur, répondit le chinois en acquiesçant un léger sourire. »
Jisung s'approcha alors timidement de Sicheng. « Est-ce que quand Taeil vivra avec toi, il arrêtera de se faire du mal et de se détester ? » Le plus âgé s'accroupit devant lui et prit ses mains dans les siennes. « Je te promets de tout faire pour que ton frère soit heureux et qu'il s'aime. » Jisung prit Sicheng dans ses bras et se mit à sangloter. « Merci beaucoup de faire attention à lui et de le rendre heureux. Je sais que je suis trop jeune et qu'il ne prend pas vraiment ce que je dis au sérieux, mais si c'est toi qui le fais, il te croira. Alors, s'il te plaît, dis-lui que je l'aime beaucoup et que je veux le voir rire tous les jours car c'est une personne magnifique, à l'extérieur et à l'intérieur. Ça me fait mal au ventre de savoir que appa pourrait arriver dans ma chambre pour me dire que Taeil est mort... Et je suis désolé qu'il ne soit pas très content quand il est avec moi ; je suis un petit frère énervant... » En entendant ce discours, Sicheng sentit son cœur se serrer et il passa une main dans les cheveux du coréen. Monsieur Moon se tourna vivement afin d'essuyer la larme qui venait de rouler sur sa joue puis reprit calmement : « Il est temps d'aller dormir, mon chéri... » Jisung s'écarta de Sicheng, larmoyant et l'aîné lui essuya ses larmes en souriant.
« - Bonne nuit, Jisung. Sache que tu es un petit frère formidable.
- Bonne nuit, Sicheng. Toi aussi, tu es beau à l'extérieur et à l'intérieur. »
Et sur ces jolies phrases, les deux garçons se séparèrent.
« - Passe une bonne nuit, Sicheng.
- Vous aussi, monsieur. »
Le chinois s'inclina et monta les marches pour rejoindre la chambre de Taeil, après avoir fait un dernier signe de la main au plus jeune.
Quand Sicheng pénétra dans la pièce, il posa ses yeux sur son petit ami, endormi. Il se déshabilla avant de venir se glisser sous la couette à ses côtés. Taeil ne se réveilla pas mais bougea, sans doute perturbé par la présence de quelqu'un à côté de lui. Le chinois se mit contre l'aîné et le regarda plusieurs secondes. Il s'attarda sur son torse, encore marqué par de nombreux coups. Sicheng se demandait comment Taeil avait pu en arriver là ; comment un garçon aussi précieux que lui avait pu être à ce point blessé physiquement et mentalement. Il repensa à tout ce qu'il avait appris sur Yeongho et ne parvenait pas à comprendre comment on pouvait s'en prendre à ce point à quelqu'un d'aussi merveilleux. Sicheng glissa lentement ses doigts sur le corps de son petit ami, qui passa son bras autour de lui, inconsciemment, pour l'enlacer. Le chinois le serra encore plus fort, sans lui faire mal pour autant, et se promit de ne jamais le faire souffrir...
~
Voilà pour ce chapitre qui se concentre un peu plus sur Jisung !
Il est un peu plus court, mais je me rattraperai sur le prochain ! ;)
Je m'étais dis de ne plus faire de publicités au sein de ma fiction alors je vais faire ça rapidement. Si vous avez du temps, et que vous aimez les fictions sur NCT, je vous conseille celles de FrozenMoon_ qui sont clairement de gros coups de coeur !
Merci pour vos retours ♡♡♡
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top