Chapitre 31
« Je t'en supplie, Dongyoung. Essaye de te mettre à ma place ! » Yunoh était assit sur son lit, en tailleur et essayait de résonner son petit ami, qui restait debout, les bras croisés.
« - Et tu essayes de te mettre à la mienne de place ? Je n'avais pas prévu de me retrouver papa aussi jeune !
- Parle moins fort. Sicheng va nous entendre... Et je trouve que tu vas un peu loin, là. Ce n'est pas un gamin et tu peux comprendre que je dois l'aider. Il n'a plus personne. Imagine ce qu'il doit ressentir en ce moment ! »
Dongyoung passa ses doigts sur ses paupières.
« - Je comprends, d'accord ? Ça fait presque un an que j'éprouve de l'empathie pour lui. Je peux comprendre qu'il passe par des périodes difficiles, je peux comprendre qu'il ai peur, je peux comprendre qu'il soit triste. J'ai un cœur moi aussi ! Mais il est justement en train de se briser à cause de toi !
- Sicheng est comme un petit frère pour moi. Je me dois d'être là pour l'aider ; je lui en ai fais la promesse.
- Tu me le répètes à chaque fois, Yunoh. Je n'ai rien contre ton ami et ce n'est pas de sa faute s'il attire les problèmes en ce moment, mais ça commence à me fatiguer tout ça ! Depuis quand n'a-t-on pas eu un petit rendez-vous rien que nous deux ? J'ai toujours accepté Sicheng et je peux même comprendre qu'il passe avant moi ! Mais là, je me sens complètement délaissé ! Ça va faire un an que tu ne parles que de lui, que ce soit par rapport à sa famille, ses amis ou ses relations amoureuses ! A quel moment est-ce que tu parles de moi, hein ? Je suis toujours au second plan ! »
Dongyoung s'empressa d'essuyer une larme qui venait de couler sur sa joue.
« - Ce n'est qu'une période, tout va bientôt s'arranger... dit doucement Yunoh pour rassurer son amoureux.
- Ça fait des mois que je me répète cela et pourtant, rien ne s'arrange. Quand Sicheng a perdu ses frères, tu étais là pour l'épauler, ce qui est compréhensible. Puis, il a rencontré Taeil. Encore une fois, tu étais là pour le guider et j'aurais pu comprendre cela, si tu n'étais pas devenu complètement parano, cherchant à tout prix à le protéger d'un danger inexistant. Maintenant, il habite carrément chez nous pour une durée indéterminée et en plus de ça, lorsque je rentre du travail et que je pense enfin passer une petite soirée avec le gars que j'aime, je le retrouve avec le nez pété parce qu'un fou s'est introduit chez nous !
- Je suis désolé, Dongyoung...
- Alors oui, Sicheng a bien de la chance de t'avoir pour l'aider à se remettre de toutes ses merdes ! Mais qui est là pour me rassurer ? Pour m'épauler ou me consoler ? Mon petit ami me manque, Yunoh ! Je ne t'ai jamais demandé de choisir entre Sicheng et moi et je ne ferais jamais ça, mais j'aimerais seulement que tu t'intéresses un peu à moi et qu'on soit comme avant... »
Yunoh se leva et prit Dongyoung dans ses bras.
« - Je ferais des efforts... Je suis désolé, Dongyoung. Je ne pensais pas que tu souffrais autant de la situation.
- Je ne veux pas que Sicheng s'éternise ici... »
En entendant cela, Yunoh s'écarta de son petit ami et le fixa, ne sachant pas vraiment quoi faire. « Je... Je lui en parlerai... » Au même moment, les deux garçons entendirent Sicheng sangloter dans la chambre d'à côté. Dongyoung lança un regard implorant à Yunoh, qui baissa les yeux et dit : « Je reviens... Je dois aller voir s'il va bien. » Le plus jeune s'éclipsa de la pièce et revint deux minutes plus tard. « Il a simplement fait un cauchem... » Quand ses yeux se posèrent sur l'aîné, Yunoh se précipita vers lui.
« - Qu'est-ce que tu fais ?
- Ma valise.
- Non, Dongyoung ! Tu ne peux pas partir !
- Je ne pense pas avoir ma place ici.
- Arrête ! Tu sais bien que c'est faux ! »
Yunoh attrapa la valise de Dongyoung, jeta les affaires qu'il venait de mettre sur le lit, et la remit dans le placard.
« - Rends-moi ça ! s'énerva l'aîné.
- Non ! Tu restes ici !
- Tu te fous vraiment de ma gueule ! Il y a deux minutes, je te disais que j'avais besoin d'attention et la seconde d'après, tu retournes voir si Sicheng va bien ! Arrête de me prendre pour un con ! »
Yunoh s'approcha de son petit ami et le prit dans ses bras, en tremblant. Il le serra aussi fort qu'il le pouvait, l'empêchant de s'enfuir.
« - Je suis désolé, Dongyoung. Tu sais très bien que je t'aime de tout mon cœur ! Je t'assure de faire attention à l'avenir, mais ne me laisse pas !
- Tu ne peux même pas imaginer à quel point je te déteste et t'aime à la fois ! »
Les deux amoureux se séparèrent, les larmes aux yeux. C'est alors que Sicheng entra timidement dans la pièce et d'une toute petite voix, semblable à celle d'un enfant, demanda : « C'est à cause de moi que vous vous disputez, n'est-ce pas... ? » Aucun des deux amis ne lui répondit, alors il reprit : « Je suis désolé, Dongyoung... Je ne veux pas vous embêter. J'aimerais tout recommencer à zéro et pouvoir vous laisser tranquille. Je te promets que je ne resterai pas ici et que je ne vous apporterai plus de problèmes. Je déteste vous voir comme ça... » Dongyoung passa ses mains sur son visage pour essuyer ses larmes et répondit : « C'est plus compliqué que ça, Sicheng... Je... Ce n'est pas ta faute et je ne t'en veux pas. Ça concerne Yunoh, d'accord ? » Le chinois acquiesça lentement. A son tour, Yunoh calma ses légers sanglots et ajouta :
« - Tu devrais aller dormir maintenant.
- Oui... Bonne nuit, les garçons.
- Bonne nuit, répondit Dongyoung. »
Sicheng sortit de la pièce, laissant les deux amoureux seuls. Dongyoung récupéra son oreiller, sous l'œil curieux de Yunoh.
« - Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda celui-ci.
- Je vais dormir sur le canapé.
- Non, Dongyoung. Je t'en supplie ! s'alarma le plus jeune en s'approchant de lui. Si tu fais ça, j'ai peur que l'on ne puisse plus arranger les choses.
- C'est à toi d'arranger les choses.
- S'il te plaît. Je promets de te rendre heureux à nouveau. Restes ici... »
Dongyoung le fixait, les yeux larmoyants, incapable de réfléchir correctement, et s'insulta de ne pas être capable de tenir tête à son petit ami. Yunoh sanglota doucement avant de prendre le visage de son petit ami entre ses mains et de plaquer ses lèvres sur les siennes. Ils échangèrent un tendre baiser salé avant d'aller se coucher, sachant qu'ils leur faudrait du temps avant d'être à nouveau aussi heureux ensemble.
~
Sicheng sortit de la salle de classe, fatigué. Il passa une main sur son front, commençant à avoir une migraine, avant de remonter le plus possible le col de sa veste. « Excuse-moi ! » Le cœur du chinois accéléra et il avança un peu plus vite. Il était devenu parano à force d'attirer les problèmes et redoutait chaque interpellation. « Excuse-moi ! » répéta la voix. Quelqu'un lui attrapa le bras et Sicheng se mit à crier. L'homme qui l'avait interpellé recula brusquement et leva les mains en l'air. « Hé, doucement. Je ne te veux aucun mal. Je suis Jooheon. Tu sais, on s'est vu rapidement à l'hôpital. » Le chinois se ressaisit et se calma, voyant que tous les étudiants les fixaient.
« - Oh... Pardon...
- Tout va bien ? demanda Jooheon avec un regard insistant.
- Oui. »
Jooheon sourit au garçon et lui dit : « Je viens de la part de Taeil. Il faudrait que tu me suives. » Sicheng lança un regard méfiant au coréen et ne bougea pas.
« - Je n'ai pas toute la journée, Sicheng...
- Pourquoi est-ce que je te ferais confiance ? »
Jooheon souffla.
« - Écoutes, si j'avais voulu te faire du mal, j'aurais fais ça de nuit, et sûrement pas en plein milieu d'un couloir de la fac. Donc, maintenant, si tu veux bien me suivre, j'ai une surprise pour toi.
- Et qui me dit que tu ne vas pas m'emmener dans un endroit isolé ? Ou que ce n'est pas toi qui a fait du mal à Taeil ? Peut-être que tu es venu à l'hôpital pour le menacer afin qu'il ne dévoile rien... »
Jooheon leva les yeux au ciel et sortit son téléphone. « Dans ce cas, je vais prévenir Taeil que tu ne veux pas coopérer et que son plan tombe à l'eau. » Sicheng réfléchit quelques secondes, regardant le coréen pianoter sur son portable, avant de lancer : « Très bien, je te suis... »
~
Sicheng monta du côté passager tandis que Jooheon s'installa au volant. Le trajet se fit d'abord dans le silence, puis le chinois prit la parole.
« - Tu sais qui a fait du mal à Taeil ou ce qu'il s'est passé pour qu'il ait ses blessures ?
- Non, je n'en sais rien, répondit Jooheon.
- Tu dois forcément être au courant de quelque chose. Il ne m'avait jamais parlé de toi, et tu apparais juste après qu'il ait eu des problèmes, insista Sicheng.
- Même si c'était le cas, ce n'est pas à moi de t'en parler. »
Sicheng tourna la tête vers le coréen, qui lui jeta un coup d'œil.
« - Quoi ?
- S'il te plaît, raconte-moi... »
Jooheon se passa une main sur le crâne et grogna. « C'est bien la dernière fois que je fais quelque chose pour Taeil... » Sicheng continuait de le fixer, attendant qu'il se décide à parler.
« - Bon, je vais te raconter ce que je sais, mais ne dis pas à Taeil que je t'en ai parlé.
- C'est promis ! s'écria le chinois.
- Taeil est venu me voir, il y a un petit moment déjà, car il voulait se procurer une arme...
- Une arme ? Mais pour quoi faire ? S
s'affola l'étudiant.
- Sicheng, si tu veux que je te raconte, évite de me couper à chaque fois. »
Le chinois acquiesça, les yeux exorbités.
« - Au début, je ne voulais pas lui venir en aide. Mais comme il insistait, je lui ai donné un nom et une adresse. Je me suis empressé d'appeler le gars en question pour qu'il refuse de lui vendre l'arme, à son tour. Mais dès que ce connard de Lucas a vu de l'argent, il a changé d'avis et lui en a refilé une ! Ça m'apprendra à faire confiance à n'importe qui ! Enfin bref, il a eu son arme et c'est tout ce que je sais.
- Mais pourquoi voulait-t-il s'en procurer une ? demanda Sicheng d'une voix blanche.
- Il a dit que c'était pour te protéger. Mais je ne sais pas de qui. »
Soudainement, le visage du chinois devint livide et ses lèvres se mirent à trembler.
« - Jooheon... Tu crois que Taeil... A pu tuer quelqu'un... ? demanda le garçon d'une toute petite voix, presque inaudible.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Hier... J'ai appris qu'un gars qui me tournait autour a disparu depuis quelques jours... Et Taeil le connaissait...
- Sicheng, on connaît tout les deux Taeil et on sait pertinemment qu'il ne ferait pas de mal à une mouche. Et c'est justement ce qui lui a valu de se retrouver dans cet état. Si ton gars a disparu, c'est sûrement pour une autre raison. »
Le chinois ne dit rien, complètement déboussolé par ce qu'il venait d'apprendre avant de murmurer : « Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête... ? » Le reste du trajet se fit dans le silence, les deux garçons étant perdu dans leurs pensées.
« - On y est ! lança Jooheon en ralentissant.
- Ne me dis pas que tu m'emmènes dans la forêt là-bas ? demanda Sicheng en frissonnant.
- Arrête de paniquer, tu ne seras pas déçu. »
Jooheon coupa le moteur et les deux garçons descendirent de la voiture en direction d'un petit sentier. Le chinois ne pouvait empêcher son cœur de battre à une vitesse folle. Les garçons marchèrent quelques minutes.
« - C'est encore loin ?
- Non, il faut juste qu'on traverse là, répondit Jooheon en pointant du doigt une direction. »
Sicheng suivit le coréen à travers les branches, s'écorchant légèrement par la même occasion.
« - On était obligé de passer ici ? se plaignit-il en grimaçant.
- Si tu n'es pas content, tu iras rouspéter auprès de ton copain. »
Lorsque Sicheng eu enfin passer tous les obstacles, il écarquilla les yeux. Ils se trouvaient dans une petite clairière ensoleillée. L'endroit semblait magique, comme tout droit sortit d'un conte de fée. Les oiseaux chantaient, les papillons voletaient, l'eau d'un ruisseau brillait sous les rayons du soleil, semblable à des pierres précieuses et un grand et majestueux arbre se dressait au milieu de ce lieu féerique.
« - C'est magnifique... souffla Sicheng, émerveillé, en posant son regard sur les fleurs.
- Je dois avouer que même si Taeil a parfois des idées stupides, il peut faire d'excellentes surprises. »
Jooheon se tourna vers Sicheng et continua : « Tu as vraiment de la chance de l'avoir rencontré. Ne le laisse pas tomber. » Le coréen avança et fit un signe au plus jeune afin qu'il le suive. Ils traversèrent le ruisseau en marchant sur des pierres et s'approchèrent du grand arbre qu'ils contournèrent. « Joyeux anniversaire, Sicheng ! Taeil aurait aimé t'emmener ici lui-même, mais malheureusement, il a eu son accident. » Le chinois posa ses yeux sur l'arbre. Un cœur avait été gravé et à l'intérieur y figurait les initiales de Taeil ainsi qu'un grand espace vide. Jooheon lui tendit un couteau en souriant et dit : « Je pense que ton petit ami aimerait que tu le complètes. Mais attends deux secondes. » Le coréen sortit son téléphone et lança un appel vidéo. Le voix de Taeil résonna alors à travers l'appareil.
« - Vous êtes arrivés ?
- Oui, répondit Jooheon.
- Et tu lui as montré le cadeau ?
- Non, pas encore. Je pensais que ce serait mieux si tu étais là. D'ailleurs, je l'ai oublié dans la voiture donc je te passe ton copain et je reviens. »
Sicheng regardait la scène en silence quand Jooheon lui tendit son téléphone. « Tiens, ne va pas fouiller dans mon portable ! » lança le coréen avant de repartir.
« - Joyeux anniversaire, mon amour ! s'exclama Taeil en souriant à son petit ami, depuis son lit d'hôpital.
- Merci beaucoup, Taeil ! Cet endroit est incroyable ! Tu le connais depuis longtemps ?
- Je suis tombé sur ce lieu un jour, alors que je marchais sans vraiment savoir où aller. C'était devenu une sorte de refuge pour mes moments de blues. Jusqu'à ce que je te rencontre, bien sûr, et que je l'oublie totalement.
- Je peux comprendre que tu aimes venir ici, c'est magique.
- Et tu as gravé tes initiales ? s'empressa de dire Taeil.
- Non, pas encore mais je vais le faire de ce pas ! s'enthousiasma Sicheng en se rapprochant de l'arbre, le couteau dans la main. »
Le chinois se mit à gratter dans l'écorce, s'appliquant pour que ce soit le plus lisible possible. Lorsqu'il eut finit, il montra le résultat à son amoureux, puis s'assit devant l'arbre, tendant le téléphone devant lui.
« - L'endroit est encore plus beau maintenant ! commenta-t-il en souriant à pleine dents.
- Je suis sincèrement désolé de ne pas pouvoir être vraiment là, avec toi, répondit Taeil d'une voix triste.
- Ce n'est pas grave, mon ange. Le plus important, c'est que tu ailles bien. »
Les deux amoureux discutèrent quelques minutes en attendant le retour de Jooheon quand Taeil fronça les sourcils. « Qu'est-ce que tu as au cou ? » Sicheng s'empressa de remonter le col de sa veste, en répétant :
« - Ce n'est rien. J'ai dû faire une petite allergie à quelque chose. Je suis un peu rouge, mais ça va.
- Arrête de te moquer de moi, qu'est-ce que c'est ?
- Puisque je te dis que ce n'est rien, Taeil. Arrête de t'inquiéter, d'accord ? Tiens, Jooheon est de retour ! »
Le chinois s'empressa de se lever pour faire face au coréen, qui tenait un paquet cadeau dans les mains, heureux de pouvoir changer de sujet. Jooheon récupéra son portable tandis qu'il lui donnait le paquet. Il tourna l'écran de manière à ce que Taeil puisse voir son petit ami déballer le cadeau, nerveux que cela ne lui plaise pas. Sicheng déchira délicatement le papier avant de découvrir une belle rose dans un petit globe de verre, décorée de petites lumières. « Tant que cette fleur sera protégée, notre amour sera infini. » Le chinois regarda l'objet précieux en tremblant. « Encore joyeux anniversaire, mon amour. » Sicheng leva les yeux vers l'écran et une larme roula sur sa joue. « Oh non, il ne faut pas que tu pleures ! s'alarma Taeil. Tu es tellement beau quand tu souris. » Le plus jeune essuya sa larme et acquiesça un petit sourire en lui disant : « Merci, merci infiniment, Taeil. »
~
Comme je vous l'avais dit, ce chapitre est un peu plus calme pour notre petit couple.
Je voulais tout de même mettre en avant le personnage de Dongyoung qui se retrouve impliqué dans toute cette histoire malgré son petit rôle !
J'en profite pour souhaiter à nouveau un joyeux anniversaire à notre Taeil adoré !
Je vous remercie toujours de votre soutien, vos messages me redonnent le sourire ! ♡♡♡
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