Chapitre 29

Sicheng se réveilla en sueur, les larmes aux yeux, suffocant. Il avait une nouvelle fois fait un cauchemar dans lequel, cette fois-ci, Taeil lui annonçait qu'il ne l'aimait plus et qu'il s'en allait pour toujours. Le chinois passa ses mains sur son visage, heureux de se réveiller. Il se tourna et posa sa main sur le côté, pensant toucher la douce peau de Taeil. Au lieu de cela, ses doigts entrèrent en contact avec le drap froid. « Taeil ? » lança directement Sicheng. Évidemment, il ne reçut aucune réponse. Le jeune homme alluma la lampe posée sur sa table de nuit et vit qu'il était seul dans la chambre.

Il s'assit sur son lit et ressentit une violente douleur dans le bas du dos, le faisant grimacer. Les souvenirs de la soirée lui revinrent alors en tête et son cœur se serra. Il avait espéré qu'après une nuit comme celle-ci, il se réveillerait dans les bras de son petit ami. Il passa sa main dans ses cheveux et ferma les yeux avant de se lever difficilement. Il récupéra son portable et la photo de Taeil sur le sol pour les reposer sur son lit, avant de se diriger vers son placard pour prendre de nouveaux vêtements. Il mit son téléphone dans sa poche, sortit de la pièce, espérant de tout son cœur trouver Taeil en bas. Peut-être voulait-il lui faire une surprise et était-il en train de préparer le petit-déjeuner. Cette idée redonna le sourire à Sicheng, qui en oublia presque les mouvements qui le faisaient souffrir et l'obligeaient à serrer les dents.

La maison était extrêmement silencieuse. En passant dans le couloir, Sicheng jeta un coup d'œil à la chambre de ses parents, mais il n'y avait personne. Il fronça les sourcils, trouvant étrange qu'ils ne soient toujours pas rentré. Il descendit les escaliers et rejoignit le salon, puis la cuisine. « Taeil ? » répéta-t-il à plusieurs reprises. N'ayant aucune réponse et ne voyant personne, Sicheng sortit son téléphone de sa poche, de plus en plus nerveux. Il chercha son père dans ses contacts et l'appela, mais tomba une nouvelle fois sur le répondeur. Il souffla, anxieux, puis se décida à contacter Taeil. Alors qu'il s'apprêtait à l'appeler, le téléphone de la maison sonna.

Aussi vite qu'il le pût, il se rendit à nouveau dans le salon et se précipita sur l'objet. « Allô ? dit-il, essoufflé. Oui, c'est bien moi... Pardon... ?... Est-ce que tout va bien ?... Mais... Non... Si, je crois... D'accord, j'arrive... A tout de suite... » La personne à l'autre bout du fil raccrocha, laissant Sicheng complètement perdu. Le chinois sentit la tristesse et la peur l'envahir. Il prit son téléphone et composa le numéro de son meilleur ami, tremblant de plus en plus. Quand il entendit sa voix à travers le combiné, il fut soulagé de savoir qu'il n'avait pas été complètement abandonné : « Yunoh... J'ai besoin de toi... » Sa voix se brisa et il dû faire un gros effort pour se ressaisir.

~

Quelques minutes plus tard, Sicheng put voir la voiture de Yunoh arriver dans sa rue. Quand le véhicule s'arrêta, le chinois grimpa immédiatement à l'intérieur.

« - Alors, que s'est-il passé ? s'empressa de demander le coréen tout en redémarrant.

- Il n'a rien voulu me dire au téléphone. Il a simplement répété que je devais venir à l'hôpital le plus rapidement possible et que ça concernait mes parents...

- Mais, je ne comprends toujours pas pourquoi ils n'étaient pas chez toi. Ils ne t'ont rien dit ? s'étonna Yunoh.

- Non, je n'en ai aucune idée..., répondit le chinois en jouant avec ses doigts. »

Yunoh tourna la tête vers lui et posa une main sur sa cuisse. « Ça va aller, d'accord... ? » Sicheng ne répondit rien et sortit son téléphone de sa poche.

« - En plus de ça, Taeil a totalement disparu...

- Tu as essayé de le joindre ?

- Oui, je lui ai envoyé des tonnes de messages, je ne fais que l'appeler mais il ne répond pas... »

Le coréen se pinça les lèvres, détestant voir son ami dans cet état. Quant à Sicheng, il essayait de comprendre cette situation complètement folle. Comment, après la nuit qu'il venait de passer avec son petit ami, celui-ci avait pu partir sans laisser de traces ? Peut-être que Taeil avait été déçu de Sicheng pendant cette nuit-là ? Ou avait-il simplement eu ce qu'il voulait... ? Est-ce que, depuis tout ce temps, Taeil s'était montré aussi gentil pour pouvoir coucher avec lui et lui briser le cœur... ? Cette pensée fit frissonner le chinois qui se hâta de l'effacer de son esprit. C'était impossible. Taeil n'était pas ce genre de gars.

Ils arrivèrent rapidement devant l'hôpital où Yunoh arrêta le véhicule. Sicheng en descendit et son meilleur ami lui lança : « Je vais me garer. Je t'attendrai à l'entrée. » Le chinois acquiesça et se dirigea rapidement jusqu'à l'accueil. En voyant sa démarche, Yunoh fronça les sourcils. Des tas de questions défilèrent dans sa tête et encore une fois, ses doutes concernant Taeil refirent surface.

Sicheng se précipita vers une femme assise à son bureau, le téléphone collé contre l'oreille.

« - Je viens voir mes parents ! s'écria-t-il, complètement paniqué.

- Une seconde, jeune homme, lui répondit-elle en levant sa main.

- Je veux les voir maintenant ! s'impatienta Sicheng.

- Monsieur Qian ? »

Le chinois se tourna vers la voix grave qui venait de l'interpeller. Son regard se posa sur un homme de grande taille, vêtu d'une blouse blanche et portant des lunettes.

« - Oui ?

- Je suis le docteur Choi Seunghyun. C'est moi que vous avez eu au téléphone tout à l'heure.

- Est-ce que je peux voir mes parents ? »

Le visage du médecin se décomposa quand les yeux angéliques de Sicheng se plantèrent dans les siens. « Allons d'abord dans mon bureau si vous le voulez bien... » Le chinois acquiesça et son visage devint livide, ayant un mauvais pressentiment. Le docteur Choi le précéda jusqu'à une petite pièce et s'assit sur sa chaise de bureau. « Vous devriez vous asseoir... » Sicheng ne dit rien et prit place à l'endroit indiqué par le médecin.

« - Monsieur Qian, je... Je ne sais pas vraiment comment vous annoncer cela... Hier soir, vos parents ont eu un accident. Ils sont entrés en collision avec une voiture qui arrivait en face. Les deux conducteurs roulaient sûrement un peu trop vite par rapport à ce qui était recommandé-

- S'il vous plaît, arrêtez de tourner autour du pot, le coupa Sicheng, sa voix tremblant encore plus qu'auparavant.

- Oui... Aucun de vos parents n'a réussi à s'en sortir... Vous avez toutes mes condoléances... »

Sicheng sentit le monde s'effondrer sous ses pieds. Le docteur Choi se leva, prit un paquet de mouchoirs dans un placard et le déposa face au chinois, dont les sanglots se faisaient de plus en plus forts. « Nous avons fait notre possible pour les aider mais c'était trop tard... » Sicheng repensa aux derniers mots qu'il avait échangé avec son père. Ils ne s'étaient plus reparlé depuis leur dispute concernant son orientation sexuelle. Il regrettait maintenant de ne pas avoir fait l'effort d'essayer de lui adresser à nouveau la parole. Il repensa aussi à sa mère. Il regretta toutes les pensées négatives qu'il avait pu avoir sur elle ces derniers temps : qu'elle n'était plus là pour lui depuis la mort de ses frères, qu'elle ne le défendait pas, qu'elle n'agissait jamais et passait son temps à pleurer. A ce moment précis, il aurait aimé être dans les bras de sa mère et sentir le regard protecteur de son père. Il essaya de se concentrer sur sa respiration et dit d'une voix presque éteinte :

« - Je n'ai même pas pu leur dire au revoir... Je ne sais même pas ce qu'ils faisaient dehors hier soir...

- D'après les informations que l'on m'a communiqué, vos parents s'étaient rendus au commissariat, expliqua le docteur Choi. Des policiers les avaient appelé plus tôt pour leur dire qu'ils avaient retrouvé un petit garçon et qu'il s'agissait peut-être de votre frère... »

En entendant cela, une lueur d'espoir traversa les yeux de Sicheng, qui releva la tête vers le médecin.

« - Mais ce n'était pas lui... Lorsque votre père a appris cela, il est devenu violent et s'en est pris à quelques agents. Il a été reconduit de force dehors afin qu'il retourne chez lui. Nous pensons qu'il n'aurait pas dû reprendre le volant dans cet état...

- Et l'autre conducteur ?... Il s'en est... sorti ?

- Oui... »

Le chinois baissa une nouvelle fois la tête et se remit à pleurer. La vie faisait parfois de drôles de choix. Il ne comprenait pas pourquoi sa mère devait payer le comportement impulsif de son père ainsi, et pourquoi les deux derniers membres de sa famille n'avaient pas eu une chance de survivre alors que l'autre conducteur, sûrement aussi fautif qu'eux, en avait eu le droit.

Le médecin chercha un papier sur son bureau qu'il fit glisser jusqu'à Sicheng. « Vous trouverez ici des numéros et des adresses de personnes qui pourront vous aider. Il y a des psychologues, des associations d'aide aux victimes dans votre cas et d'autres personnes qui seront là pour vous épauler et vous écouter. Je sais que pour le moment, vous aurez sûrement envie de rester seul pour vous remettre de vos émotions ; mais sachez que d'autres personnes ont vécu les mêmes choses que vous et ont réussi à se reconstruire. Vous pourrez discuter avec ces gens-là de votre ressenti, de la manière dont vous allez organiser l'enterrement, mais aussi de vos projets d'avenir. Vous êtes encore jeune, et il sera peut-être difficile pour vous de gérer votre maison, avec tous les problèmes que ça implique. Ses personnes sont justement là pour vous aider dans vos démarches. Vous n'êtes pas seul, Sicheng. »

A cet instant, des coups se firent entendre contre la porte du bureau. « Oui ? » lança le docteur Choi. Sicheng tourna la tête et vit une infirmière entrer.

« - Veuillez m'excuser de vous interrompre mais monsieur Moon vient d'arriver.

- Très bien. »

A l'entente de ce nom, le cœur de Sicheng fit un bond. Monsieur Moon ? Comme Taeil ? Il devait sûrement s'agir de quelqu'un d'autre. C'était un nom plutôt commun en Corée du Sud. Le médecin reporta son attention sur le chinois et dit : « Je peux vous accompagner jusqu'à vos parents si vous souhaitez les voir une dernière fois. Mais vous pouvez aussi attendre les soins du thanatopracteur avant de le faire. » Le chinois secoua la tête : « Je veux les voir maintenant. » Le docteur acquiesça et précéda l'étudiant jusqu'à la porte.

Lorsqu'il arriva dans le couloir, le cœur serré, il se sentit devenir encore plus faible en voyant le père de son petit ami, le visage blême, complètement paniqué. « Bonjour docteur, puis-je voir mon fils ? » Son regard se posa alors sur le jeune garçon qui se tenait à ses côtés. « Sicheng ? Tu es déjà là ? » Le chinois essayait de comprendre la situation, ses yeux ancrés dans ceux de monsieur Moon, incapable de dire le moindre mot.

« - Vous vous connaissez ? les interrogea le médecin.

- Bien sûr ! Il s'agit du petit ami de Taeil, mon fils. C'est bien pour ça qu'il est ici, non ?

- Oh... Euh... Pas tout à fait... répondit le docteur Choi, en comprenant la situation. Je vous propose que nous retournions dans mon bureau pour parler un peu.

- Taeil ? dit soudainement Sicheng, sortant de son état second. Il lui est arrivé quelque chose ?

- Il a eu un accident de voiture, mais il s'en est sorti, lui répondit monsieur Moon en lui posant une main sur l'épaule. Ne t'inquiète pas pour lui, Sicheng. »

Le chinois commença à voir flou et se mit à hyperventiler, ses pensées s'entrechoquant dans sa tête. « Vite ! Il faut le faire asseoir ! » dit le médecin en prenant l'un des bras de Sicheng. Monsieur Moon attrapa aussi le jeune garçon et tous deux le portèrent jusqu'à une chaise. « Regarde-moi, Sicheng. Calme-toi... » Tout en disant cela, le père de famille passait sa main dans les cheveux du chinois pour tenter de l'apaiser. Celui-ci prit brusquement le père de Taeil dans ses bras et le serra contre lui. « Je suis là, Sicheng » dit monsieur Moon en resserrant son étreinte autour de lui. Ils restèrent quelques minutes comme ça, sous le regard bienveillant du médecin. Lorsqu'il fut calmé, le père de Taeil reprit la parole en se séparant de Sicheng.

« - Pouvez-vous m'expliquez ce qu'il se passe ? demanda-t-il à l'intention du docteur.

- La nuit dernière, il y a eu un accident impliquant les parents de Sicheng, et Taeil. Celui-ci à eu de la chance de s'en sortir, mais ça n'a pas été le cas des parents Qian... »

Monsieur Moon se tourna vers le chinois, qui tentait tant bien que mal de respirer calmement et lui prit la main.

« - Oh, mon pauvre petit. Je suis sincèrement désolé... Tu as encore de la famille, quelque part ? Une tante ? Une grand-mère ? Quelqu'un ?

- Ils sont tous en Chine... répondit Sicheng dans un souffle. »

Monsieur Moon lança un regard désespéré au docteur Choi, comme pour lui demander de les ramener à la vie à l'instant-même. Ce dernier reprit alors ses explications :

« - Mais parlons de Taeil à présent, si vous le permettez. Saviez-vous ce qu'il faisait dehors à cette heure-là ?

- Non, pas du tout, répondit monsieur Moon. J'avoue être un père plutôt laxiste. Il ne me demande pas vraiment l'autorisation pour sortir et je ne m'informe pas toujours sur ses itinéraires.

- Et vous, Sicheng ? reprit le médecin.

- Je ne comprends pas... Il était venu dormir à la maison et quand je me suis réveillé, il n'était plus là...

- Vous dites que vous étiez donc avec lui hier soir ?

- C'est exact...

- Pourrais-je vous poser quelques questions dans ce cas, bien que je ne sois que médecin ?

- Oui, bien sûr... répondit Sicheng, ne comprenant pas vraiment où l'homme voulait en venir.

- Il s'avère que l'accident lui a causé pas mal de dégâts corporels mais la majorité des blessures qu'il a semblent avoir été faites par une main humaine. Sicheng, lorsque vous l'avez vu la nuit dernière, avez-vous remarqué des marques sur son corps ?

- Qu'entendez-vous par des blessures faites par une main humaine ? l'interrompit monsieur Moon d'une voix dure.

- De profondes entailles, des brûlures, ce genre de choses... Alors, Sicheng ? »

Le chinois essayait de se remémorer la soirée qu'il avait passé avec Taeil mais il n'arrivait pas à se souvenir de ces détails-là. Il avait tellement été préoccupé par sa nervosité qu'il n'avait pas fait attention à lui. Sicheng ne put s'empêcher de se trouver extrêmement égoïste.

« - Euh... C'est que... bafouilla l'étudiant.

- Sicheng, n'ai pas honte et raconte-nous, le rassura le père de son petit ami.

- On était complètement dans le noir donc je n'ai rien vu, mais même en le touchant, je n'ai rien senti d'anormal... Oh, je me souviens qu'il pleurait par contre... Mais il n'a pas voulu me dire pourquoi...

- Vous savez qui a pu lui faire ça ? demanda monsieur Moon au médecin.

- La police est venue interroger Taeil, mais celui-ci se renferme à chaque fois que quelqu'un évoque le sujet et répète que ce n'est personne. Peut-être que si vous lui demandez, il vous répondra. Mais vous vous doutez bien que si votre fils ne veut pas nous dire que quelqu'un lui a fait ça, le coupable ne sera jamais puni.

- Peut-on lui parler maintenant ?

- Je vais vous conduire à sa chambre.

- Peut-on voir mes parents, d'abord ? demanda Sicheng, d'une toute petite voix.

- Oui, bien sûr. »

Le chinois se tourna vers monsieur Moon : « Est-ce que vous pouvez m'accompagner, s'il vous plaît... ? »
Le père répondit par l'affirmative.

Les trois hommes traversèrent plusieurs couloirs, descendirent des escaliers et se retrouvèrent devant une grande porte. Le médecin l'ouvrit et Sicheng pénétra dans la pièce, tenant la main de monsieur Moon. Il s'approcha d'une première table, dont le corps était recouvert d'un drap blanc. Le docteur les rejoignit et attrapa le tissu, avant de jeter un coup d'œil au visage de Sicheng, qui ne lâchait pas le corps des yeux. Il tira délicatement sur le drap, découvrant le visage de madame Qian. En la voyant ainsi, pâle, silencieuse et immobile, de nouvelles larmes se mirent à couler sur les joues du chinois qui tentait de ne pas s'effondrer. Il attrapa sa main du bout de ses doigts en tremblant, avant de se pencher vers elle. « Māmā, je suis tellement désolé... J'aurais dû te montrer que j'étais là pour toi... Pardonne-moi, māmā, de ne pas avoir été un fils parfait... Tu me manques beaucoup... Au moins, tu vas pouvoir retrouver Kun et Chenle... Sois heureuse, māmā, je t'aime... » Monsieur Moon jouait avec ses doigts, meurtri de voir Sicheng dans cet état.

Le chinois se releva, le docteur remit le drap en place et ils se dirigèrent tous vers le corps de monsieur Qian. Ils répétèrent leurs gestes, et cette fois-ci, Sicheng enlaça son père. « J'aurais dû parler avec toi, bà... Je n'aurais pas dû dire que tu étais un mauvais père parce que c'est faux... Je ne t'ai pas assez dit que je t'aimais et je me sens idiot de le faire maintenant ; mais je t'aime, même si on est pas toujours d'accord sur tout et que tu aimes avoir raison... J'aurais dû t'écouter pour me rendre compte que la disparition de Renjun t'affectait vraiment... Mais bà, tu as quand même dit que tu aurais préféré me voir mort... Pourquoi t'as dis ça... ? Ce serait un mensonge d'affirmer que je n'ai pas envie de vous rejoindre là-haut, mais je ne le ferais pas. Tu sais pourquoi ? Parce que Taeil a besoin de moi et qu'il m'attend... Peut-être qu'il a survécu parce qu'il est gentil, qu'il ne rejetterait jamais quelqu'un sans le connaître vraiment. Il t'a défendu plusieurs fois alors que tu l'avais jeté comme un moins-que-rien dehors... Taeil est un ange et le destin a voulu te punir... Je t'aime bà, je vous aime tous, mais j'aime plus Taeil encore... » Le jeune garçon se releva et se recula, attrapant à nouveau la main de monsieur Moon, qui fit comme s'il n'avait rien entendu, bien que les paroles de Sicheng l'ait particulièrement touché. Le médecin se tourna vers les deux hommes et proposa : « Allons voir Taeil, maintenant. »

Au moment où ils arrivèrent devant sa chambre, une infirmière en sorti.

« - Oh, docteur. Le patient vient tout juste de se réveiller. Je lui ai donné quelques médicaments contre la douleur.

- Vous avez bien fait, merci, répondit le médecin. »

En entendant du monde entrer dans sa chambre, Taeil ouvrit difficilement les yeux. « Sicheng ? Appa ? » murmura-t-il. Le coréen était allongé dans le lit d'hôpital et son visage, marqué par les coups, fit frisonner son petit ami. Il était parsemé de nombreuses égratignures, d'hématomes, mais le plus effrayant était son nez cassé et son énorme oeil au beurre noir. Monsieur Moon se précipita au chevet du garçon et passa doucement une main sur sa joue, des larmes perlant sous ses yeux. « Taeil... Est-ce que ça va ? » Le garçon en question acquiesça difficilement. « Je vais vous laisser seuls avec lui, conclut le docteur Choi. S'il y a le moindre problème, n'hésitez pas, je serais dans mon bureau. » Monsieur Moon remercia le médecin avant de relever le drap qui cachait le corps de Taeil afin de l'inspecter.

« - Qui t'as fais tout ça ? continua le père, entre la peur et la colère.

- Personne, appa...

- C'est Yeongho, c'est ça ? Il te fait encore souffrir ce salaud ? Et n'essaye pas de le défendre cette fois-ci !

- Ce n'est pas lui... »

La voix de Taeil n'était qu'un soupir tant il était faible.

« - Alors qui ?

- Personne... Je... Je me suis fais ça tout seul...

- Ne te moque pas de moi, Taeil !

- C'est la vérité... continua le coréen en essayant de le convaincre. »

Sicheng restait en retrait, ne sachant pas vraiment quoi faire. Sans comprendre pour quelle raison, il se sentit coupable de l'état dans lequel son petit ami était. Taeil tourna lentement la tête et ses yeux se posèrent sur le chinois. « Appa... Pourrais-tu me laisser seul quelques minutes avec Sicheng ? » L'homme hésita plusieurs secondes puis déposa un baiser sur le front de son fils avant de lui dire : « Je suis là pour toi, Taeil. Si tu as le moindre soucis, tu sais que tu peux m'en parler. Je reviendrai te voir après. » Et sur ces dernières paroles, il se leva et sortit de la pièce. L'aîné reporta son attention sur son amoureux et lui fit un léger signe de la main pour qu'il s'approche. En faisant ces quelques pas, Sicheng sembla sortir de ses pensées et se mit à sangloter avant de s'asseoir près de Taeil, qui lui fit un peu de place en grimaçant.

« - Taeil ! Ne me refais plus jamais ça ! J'ai eu tellement peur ! J'ai cru que je ne te reverrai jamais !

- Je suis désolé, mon amour. J'ai été idiot... »

Sicheng releva la tête vers Taeil et lui rappela : « Je t'ai déjà dis d'arrêter de te rabaisser... » Le coréen passa sa main sur la joue du plus jeune et murmura : « Je m'étais promis de ne jamais faire couler de larmes sur ce parfait visage... J'ai échoué... » Sicheng prit la main du garçon, qui gémit de douleur. Le chinois posa ses yeux dessus, et vit qu'elle avait prit une couleur violette et que ses doigts semblaient se briser au moindre contact.

« - Qui t'as fais ça... ? Je sais que tu n'as pas pu le faire tout seul, alors dis-moi qui...

- Ça ne te dérange pas que l'on en parle lorsque je serais sorti d'ici ? Je suis fatigué pour l'instant...

- D'accord, mon ange. Mais je t'en prie, fais attention à toi... Et sache que même si tu as besoin de mon aide ou de celui de ton père, cela ne signifie pas que tu es faible, simplement que tu es humain. »

Et sur ces mots, il se pencha et posa délicatement ses lèvres sur celles de son amoureux, en faisant attention à ne pas appuyer sur ses blessures. Quand il se recula, le chinois pleurait toujours et quelques larmes perlaient sur les joues de Taeil.

« - Tu es tout ce que j'ai, Taeil... Je ne supporterai pas de te perdre...

- Tu ne me perdras pas, Sicheng. Je suis là. Et je ne disparaîtrai plus jamais.

- Quand est-ce que tu pourras sortir d'ici ?

- D'ici deux semaines, je pense, répondit le coréen en faisant un effort pour sourire.

- Je passerai te voir tous les jours.

- Ne mets pas de côté tes études pour moi, d'accord ? Et pense à tes parents, ça ne leur ferait peut-être pas plaisir de te savoir ici. »

En entendant ces derniers mots, les sanglots du plus jeune redoublèrent de force.

« - J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'inquiéta Taeil.

- M-Mes parents étaient... dans la voiture qu-que tu as percuté... et... ils sont d-décédés... »

Sicheng se pinçait les lèvres et fit papillonner ses paupières afin de retenir ses larmes. En le voyant ainsi, le cœur de Taeil se brisa en milliers de petits morceaux et la haine qu'il ressentait pour lui-même s'amplifia encore. Et s'il avait eu assez de force, il se serrait sûrement frappé.

« - Je... Je ne t'ai apporté que des ennuis, Sicheng... Je suis désolé... Je suis un raté...

- Non ! s'écria le chinois. Tu es mon plus grand bonheur ! Sans toi, je ne serais pas la personne que je suis devenu aujourd'hui. Taeil, tu ne t'en rends peut-être pas compte mais tu es la raison pour laquelle je me lève le matin, mon énergie, ma motivation de tous les jours, ma lumière. Lorsque tu n'es pas avec moi, je me sens complètement démuni et si tu n'étais plus là, ma vie n'aurait aucun sens. Je t'aime, Taeil et je t'aimerai toute ma vie, qu'importe ce qui arrive dans le futur. Le destin a choisi de t'épargner et je ne peux pas le blâmer pour ça. Je sais que... le décès de mes parents sera difficile à avaler et que je risque d'avoir besoin de beaucoup de temps pour m'en remettre... mais je sais que je ne suis pas seul, car tu es avec moi et que tu as toujours été mon pilier. C'était un simple accident... »

Ses quelques phrases touchèrent Taeil en plein cœur.

« - Je suis plus que chanceux de te connaître... Tu peux compter sur moi pour être à tes côtés. Je t'aime tellement, Sicheng.

- Moi aussi, Taeil. »

Le chinois se pencha une nouvelle fois au-dessus de son aîné et posa délicatement ses lèvres sur les siennes avant de s'en détacher. « Je reviendrai te voir demain, c'est promis. » Taeil sourit. « Dans ce cas, je vais vite m'endormir pour ne pas avoir à t'attendre. » Sicheng rit doucement puis lui fit un signe de la main avant de s'éloigner et de répéter : « Fais attention à toi ! »

Lorsque Sicheng se trouva à nouveau dans le couloir, il tomba nez à nez avec monsieur Moon qui attendait en se rongeant les ongles. Quand il vit le petit ami de son fils arriver, il se précipita vers lui.

« - Vous pouvez y aller, maintenant, l'informa Sicheng.

- Est-ce qu'il t'a dis quelque chose par rapport aux blessures ?

- Non, rien du tout.

- Je t'en prie, Sicheng. Si jamais tu sais quelque chose, parles-en moi. Yeongho a fait tellement de mal à Taeil, je ne veux pas que cela se reproduise.

- D'accord, monsieur.

- Merci. Et Sicheng, si jamais tu te sens seul, notre porte est grande ouverte. Tu es le bienvenu à la maison, quand tu veux. »

Et sur ce, il se dirigea rapidement jusqu'à la chambre, laissant Sicheng dans le couloir.

L'étudiant rejoignit l'accueil en faisant une légère grimace. A cause de tout ces événements, il avait complètement oublié la douleur qui lui lançait dans le bas du dos. Quand Yunoh l'aperçut, il se précipita vers son meilleur ami et inquiet, demanda : « Alors ? Comment vont-ils ? » Le chinois se laissa tomber dans les bras du plus âgé et se remit à pleurer. « Ils... Ils sont... décédés... » Yunoh resta contre son ami, le serrant et lui passant une main dans le dos pour le consoler, tout en lui déposant quelques bisous sur le crâne. « Je suis là, Sicheng... » Le chinois lui raconta ce qu'il s'était passé, expliquant que Taeil avait aussi été impliqué, mais précisant qu'il s'agissait bien d'un accident.

Les deux amis se dirigèrent jusqu'à la voiture, et Yunoh s'installa au volant tandis que Sicheng s'asseyait à côté de lui.

« - Tu sais qui a pu faire tout cela à Taeil... ? demanda le coréen en tournant la tête vers son ami.

- Son père pense que c'est son ex... »

Yunoh ouvrit des yeux surpris et interrogateurs.

« - Celui qui l'a trompé ?

- Je ne t'avais pas tout raconté... C'était une relation vraiment toxique pour Taeil. Il le manipulait, lui répétant qu'il était le seul à pouvoir l'aimer, alors qu'en fait, il se servait de lui pour réaliser ses fantasmes. Je savais qu'il n'était pas très tendre sexuellement parlant, mais je ne pensais pas qu'il serait capable de faire ça... expliqua Sicheng.

- Et tu ne m'en parles que maintenant ? s'indigna son meilleur ami. Sicheng, on ne sait pas comment les gens peuvent réagir suite à ce genre de traumatisme ! Tu imagines s'il t'avais fais la même chose ?! »

Sicheng se remit à pleurer violemment et parvint à articuler :

« - Arrête, Yunoh ! Arrête ! Pourquoi es-tu convaincu que Taeil est mauvais ? Il se déteste déjà bien assez tout seul, il n'a pas besoin que tu en rajoutes alors arrête de t'en prendre à lui ! Il va falloir que tu apprennes à me partager avec lui, car il est mon petit ami, que tu le veuilles ou non ; et que je ne t'appartiens pas !

- Excuse-moi, Sicheng... se radoucit l'aîné en passant une main dans son dos. C'est déplacé de te faire ce genre de remarque maintenant... Je suis désolé... Taeil te rend heureux et c'est le plus important. »

Yunoh prit son meilleur ami dans ses bras, avant de faire démarrer le moteur de la voiture...

~

Je vous publie ce chapitre plus tôt car car je ne serais pas chez moi cette après - midi et je n'ai pas envie de vous faire attendre. Par contre, je ne pourrais pas répondre à vos commentaires tout de suite ^^

Je ne m'attendais pas à avoir autant de retours sur le dernier chapitre ; merci beaucoup !

Qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?
Il était encore une fois beaucoup plus long, mais il y avait pas mal de choses à raconter.

Le destin semble vouloir mettre leur couple à rude épreuve et c'est loin d'être terminé !
J'espère comme toujours que vous avez hâte de découvrir la suite, parce que j'ai hâte de la poster ♡♡♡

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