Chapitre 27

Monsieur Qian était assit à la table de la salle à manger et tapait sur le clavier de son ordinateur. Sa femme était allongée sur le canapé, regardait la télévision. Elle avait décidé de passer la journée entière à regarder des vidéos de ses fils. Elle riait en voyant Kun crier lorsque l'eau de la mer venait toucher ses orteils, la première fois qu'ils s'étaient rendus à la plage. Elle avait les larmes aux yeux en entendant Chenle chanter devant son école. Elle souriait en voyant Renjun faire ses premiers pas. Et elle se pinça les lèvres quand Sicheng souffla sur ses bougies, heureux de fêter ses dix ans. Lorsqu'il éclata de rire et regarda la caméra, le cœur de la mère de famille se serra. « Chéri ? » L'homme releva les yeux vers elle. « Tu ne penses pas que l'on devrait soutenir Sicheng... ? Tu sais, par rapport à Taeil... » Monsieur Qian ne répondit pas, reporta son attention sur son ordinateur.

« - Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas vu notre fils comme cela... Et Taeil m'a l'air d'être un garçon en qui on peut avoir confiance...

- Je n'ai pas envie de parler de ça, répondit froidement l'homme. »

Madame Qian se leva du canapé et vint s'asseoir à côté de son mari.

« - S'il te plaît, chéri... Aujourd'hui, nous n'avons plus que lui... Faisons en sorte qu'il soit heureux. Si jamais nous venions... à le perdre aussi... je m'en voudrais de ne pas l'avoir soutenu et de lui gâcher la vie dont il rêve...

- Nous n'avons pas que lui. Nous retrouverons Renjun.

- Pense à Sicheng... Il a besoin de nous...

- De toute manière, je ne lui ai pas interdit de rester avec son... copain. »

En disant ce mot, le père de famille grimaça, comme s'il venait de prononcer une horreur. « Je ne veux simplement pas les voir ensemble. » Sa femme s'apprêta à défendre encore son fils quand le téléphone sonna. Monsieur Qian se leva pour décrocher tandis qu'elle souffla.

Lorsque la voix résonna à l'autre bout du fil, le père de famille sentit son cœur accélérer et ses yeux s'écarquillèrent. « Vous pensez qu'il s'agit de Renjun ?! » s'écria-t-il. Immédiatement, la femme se releva et s'approcha de son mari, lui jetant un regard plein d'interrogations. « Très bien, nous partons ! Nous arriverons le plus vite possible ! » Monsieur Qian raccrocha et se tourna vers sa femme, les yeux larmoyants. « C'était la police. Ils ont peut-être retrouvé Renjun. Ils veulent que nous les rejoignons pour vérifier que ce soit lui. L'enfant est inconscient pour le moment et ils ne parviennent pas à l'identifier. » L'homme avait du mal à reprendre sa respiration. Il lançait toutes les informations qu'il venait d'apprendre, ne laissant pas à sa femme le temps de réaliser ce qu'il se passait. Monsieur Qian s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. « Je savais qu'on le retrouverait... Allons-y vite ! » Les deux parents commencèrent à mettre leurs chaussures, leurs vestes quand madame Qian lança :

« - Attend chéri, Sicheng va rentrer dans quelques minutes. On devrait l'attendre avant de partir, tu ne crois pas ? Il aurait sûrement envie de venir avec nous.

- J'ai attendu assez longtemps et on a beaucoup de trajet devant nous, s'énerva monsieur Qian. Je n'arrive même pas à imaginer dans quel état est notre petit Renjun à l'heure qu'il est. Sicheng n'avait qu'à pas flirter. Reste ici si tu le souhaites mais moi, je me rends au commissariat. »

Madame Qian ne répondit pas et attrapa son sac à main, avant de prendre un bout de papier dans le salon. « Laisse-moi juste lui écrire un mot pour lui dire que nous sommes sortis et que nous rentrerons tard. » La jeune femme écrivit sur le papier qu'elle déposa en évidence sur la table, avant de rejoindre son mari, sur le perron.

~

Quand Sicheng rentra, il fut surpris de voir que personne ne se trouvait dans la maison. En poussant la porte, son cœur se mit à battre plus fort, lui rappelant ce soir où il avait découvert le corps sans vie de son frère aîné en bas des escaliers. « Bà ? Māmā ? » Il n'eut aucune réponse. Il jeta un coup d'œil à la cuisine puis se rendit dans le salon. Il vit alors un bout de papier posé sur la table. Il le prit entre ses doigts, tremblant. De nombreux scénarios défilèrent dans sa tête, tous plus angoissants les uns que les autres. Il s'imaginait déjà Yongguk, lui demandant une rançon s'il voulait retrouver ses parents. Mais en lisant le mot, il se détendit rapidement : « Sicheng, nous sommes sortis ton père et moi. Je ne sais pas encore à quelle heure nous reviendrons. Je crois qu'il y a quelques restes dans le frigo, sers toi autant que tu le souhaites. Sois prudent, mon chéri. Je t'aime énormément. Māmā. »

Le chinois se rendit jusqu'à la cuisine où il jeta le papier. Il se décida, comme toujours, d'aller prendre un bain puis de lire un petit peu jusqu'à ce que son ventre ne se mette à gargouiller. Il prit un plat dans le frigo, qu'il fit réchauffer au micro-onde, et se dirigea jusqu'au salon. Il posa la nourriture sur la table basse, lança un film avant d'aller se mettre sur le canapé avec un plaid. Sicheng eut du mal à se concentrer et à avaler quelque chose malgré son estomac qui criait famine. Il ne cessait de réfléchir à la raison pour laquelle ses parents avaient quitté la maison. Ce n'était pas vraiment dans leurs habitudes, et encore moins depuis la nuit du drame. Le jeune homme en vint même à se demander si ses parents s'étaient enfin décidé à partir en rendez-vous amoureux, comme à l'époque. Il eut d'un seul coup un déclic : il y avait peut-être un rapport avec Renjun ! Il prit son téléphone, posé à côté de lui, et essaya de contacter sa mère. Il soupira en entendant le portable sonner à l'autre bout de la pièce. Il tenta alors de joindre son père mais tomba sur le répondeur. Il décida finalement de se concentrer sur son film, gardant son téléphone près de lui au cas où son père le rappellerait. Au bout de quelques minutes, ses paupières se fermèrent et il finit par s'endormir.

Quand il rouvrit les yeux, il respirait difficilement et était en sueur. Il se releva rapidement, se frotta les paupières, heureux de voir qu'il avait seulement fait un cauchemar. Il se pencha vers la table basse, prit son verre d'eau et but une gorgée en fermant les yeux. Les images de son mauvais rêve lui revinrent en tête. Il se trouvait dans une sorte de cave. Taeil et Renjun étaient ligotés sur des chaises en face de lui. Yongguk tournait autour d'eux, un couteau dans la main, se demandant lequel serait sa première victime. Sicheng chassa cette pensée et débarrassa la table avant de monter dans sa chambre.

Il s'assit sur son lit, passa sa main sous son oreiller et en ressortit une photo de Taeil. Il se souvenait l'avoir prise alors que Yunoh racontait des bêtises pour amuser le groupe. Quand son petit ami s'était rendu compte de ce que faisait Sicheng sans son accord, il s'était précipité sur lui pour qu'il supprime la photo, répétant qu'il était sûrement affreux dessus. Mais Sicheng s'était défendu et avait finit par avoir l'autorisation de la garder. A chaque fois qu'il voyait le sourire de Taeil, il tombait un peu plus amoureux de lui. Il ne comprenait pas que le coréen puisse se détester à ce point, alors qu'il était une personne formidable. Intérieurement, il se promit de faire le maximum pour que ce sourire ne disparaisse jamais et que Taeil apprenne à s'aimer.

Il la contempla plusieurs minutes, en se pinçant les lèvres puis repensa à ses parents qui étaient absents pour une durée indéterminée.

Immédiatement, son cœur commença à battre plus vite et le jeune homme se sentit rougir, honteux d'avoir imaginé la peau de Taeil contre la sienne. Il prit son téléphone, rechercha son petit ami dans ses contacts et écrivit :

« Mon ange, j'ai très envie de te voir et de dormir dans tes bras. Mes parents ne sont pas là pour le moment donc si tu veux passer, n'hésite pas. La porte d'entrée n'est pas fermée à clé ; je t'attends ♡ »

Sicheng se mordit la lèvre, et allait pour effacer son message quand il reposa son regard sur la photo, repensant à ces derniers jours, où Taeil s'était montré plutôt distant. Il prit une profonde inspiration et appuya sur la touche « envoyer » avant de s'allonger dans son lit, le téléphone et le cliché contre lui, attendant la réponse de son petit ami.

~

Taeil coupa le moteur de la voiture et laissa tomber sa tête en arrière. Son cœur battait la chamade et il savait que ce qu'il s'apprêtait à faire était totalement irrationnel. Il se sentait prêt à abandonner à n'importe quel moment ; mais les souvenirs de Sicheng pleurant ses frères lui redonnaient du courage. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il s'était minutieusement préparé ; il ne pouvait plus s'arrêter en si bon chemin. D'ailleurs, il avait dû se montrer des plus discrets car les regards de Yunoh étaient encore plus méfiants qu'avant. Il prit une profonde inspiration et s'apprêta à sortir du véhicule quand il sentit son téléphone vibrer. Il le sortit de sa poche et vit qu'il s'agissait de Sicheng. En lisant le message, il ne put s'empêcher de sourire. Cette soirée se déroulerait à la perfection ! Il appuya sur la barre de réponse et écrivit :

« Très bien, mon amour. Je finis quelque chose et je te rejoins. J'ai très envie d'être près de toi moi aussi. Je t'aime de tout mon cœur ♡ »

Une fois le message envoyé, il éteignit son portable, jeta son sac sur son dos, mit sa capuche et prit l'arme posée sur le siège passager, qu'il cacha dans son blouson.

Il était venu plusieurs jours auparavant dans ce coin isolé, suivant ses ennemis, afin de connaître les lieux et de trouver un endroit par lequel s'infiltrer. Il aurait nettement préféré faire cela quand la bande de Yongguk était absente, mais ils semblaient tous déterminés à passer le week-end ici, et Taeil ne pouvait plus attendre plus longtemps. Une fois arrivé près du vieux bâtiment, il le contourna, se faufila discrètement à l'intérieur par une porte qui n'était pas verrouillée. Il sortit l'arme et se mit à avancer doucement, longeant les murs, sans faire le moindre bruit. Il s'était donné pour mission de retrouver Renjun et il ne repartirait pas sans lui. Il n'avait aucune intention de tuer quelqu'un ; l'arme était juste un moyen de défense qui, avec un peu de chance, déstabiliserait ses adversaires.

Une odeur étrange émanait des lieux, donnant la nausée à Taeil. Et seul le son de la ventilation emplissait les oreilles du garçon. Le coréen continua ses recherches, jusqu'à arriver à une sorte de grande pièce principale qui donnait sur d'autres couloirs. Il jeta un coup d'œil discret à l'intérieur et y vit les six hommes qui faisaient si peur à Sicheng. Ils étaient tous en train de discuter, mettant sûrement au point un nouveau plan pour cambrioler une maison des quartiers aisés de la ville. Taeil ne prit pas le risque de rester plus longtemps vers eux et continua dans une autre direction. Il ouvrit plusieurs portes, en prenant soin de ne faire aucun bruit, mais Renjun semblait introuvable. Chaque pièce contenait de grosses boites en carton, des tas de plans d'habitations, des sacs en toile, des caisses, mais aucun petit garçon.

Taeil s'apprêtait à pénétrer dans une nouvelle salle quand il sentit quelque chose se poser contre sa tête. « Que fais-tu ici ? » Demanda l'homme qui se trouvait derrière lui. Le coréen ne bougea pas, cherchant une solution pour se sortir de cette situation. L'homme lui attrapa le poignet et le retourna face à lui, n'ayant aucune réponse de la part de l'intrus. En voyant son visage, Taeil n'hésita pas une seconde de plus avant de lui tirer dessus. Himchan se mit à hurler en sentant la douleur envahir sa jambe droite et Taeil en profita pour partir en courant dans une autre direction. Mais il n'eut pas le temps d'aller bien loin que Daehyun l'intercepta, le faisant tomber au sol. Sans comprendre comment, Taeil lui donna un coup de coude dans le visage, lui faisant lâcher un grognement, et se releva rapidement avant de continuer sa course, qui le mena à la salle principale. Celle-ci était maintenant vide, les garçons s'étant sûrement dispersés un peu partout. Le coréen s'arrêta, regardant tout autour de lui, pointant son arme dans chacune des directions, prêt à tirer sur le premier ennemi qui s'approcherait. Il haletait, suait et commençait à voir trouble. Son corps le faisait souffrir. Il n'était pas habitué à ressentir autant d'adrénaline et à vivre ce genre de situation. C'est alors qu'il eut l'impression de voir quelqu'un bouger à sa gauche. Il se tourna rapidement et vit Yongguk, qui avançait les mains en l'air. Taeil pointa son arme sur l'homme, en tremblant. « Ne bouge plus ! » Yongguk s'arrêta d'avancer.

« - Ce n'est pas très poli de pénétrer chez quelqu'un comme ça. Tes parents ne t'ont pas appris à sonner... ?

- Je ne suis pas venu ici pour plaisanter.

- Écoute, s'il y a bien quelque chose qui me met de mauvaise humeur, c'est qu'on pointe une arme sur moi. Tu vois de quoi je parle ? »

Alors que Taeil allait répondre, il sentit une violente douleur dans son dos. Il tomba, faisant voler l'arme. Le coréen essaya immédiatement de se relever pour récupérer le revolver, mais quelqu'un posa son pied sur lui, l'immobilisant au sol. Yongguk s'avança doucement jusqu'à l'arme et l'a prit, avant de s'accroupir devant Taeil et de lui enlever sa capuche.

« - Rends-moi ça ! S'énerva le coréen en tentant de se débattre.

- Tu n'en auras pas besoin pour le moment. Jongup, relève-le et attache-le sur la chaise là-bas, ajouta le leader. »

Ledit Jongup reposa son pied sur le sol et attrapa Taeil pour le remettre debout, tandis que le reste du groupe les rejoignait dans la grande pièce. « J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part... » Commenta Daehyun en fronçant les sourcils, tout en passant sa main sur sa lèvre blessée. Taeil tenta de se débattre mais Himchan sortit son arme et la pointa sur le garçon. « Toi, je vais te faire payer très cher ce que tu m'as fais ! » Himchan lui jetait un regard noir, sa main posée sur sa jambe mais Yongguk lui fit un signe pour qu'il se calme. « S'il vous plaît ! Renchérit Taeil en se débattant dans les bras de Jongup. J'ai apporté de l'argent. Servez-vous, ce sont mes dernières économies ! Mais en échange, laissez partir Renjun ! » Le coréen avait réussit à se débarrasser de son sac à dos, qu'il avait lancé en direction de Yongguk. Ce dernier posa ses yeux sur l'objet et lança :

« - Junhong ! Regarde ce qu'il y a dans ce sac pour vérifier que notre invité ne soit pas un menteur.

- Moi ? Demanda Junhong d'une petite voix.

- Tu en vois un autre ici peut-être ?! »

Ne voulant pas énerver le plus âgé, le jeune garçon se dirigea jusqu'au sac et l'ouvrit doucement avant de hocher la tête : « Il n'a pas mentis. » Yongguk acquiesça et reporta son attention sur Taeil.

« - J'aimerais beaucoup pouvoir te venir en aide, mais vois-tu, il doit y avoir un petit malentendu car je ne connais aucun Renjun.

- C'est faux ! Vous avez tué ses frères ! S'écria Taeil.

- Tu sais, on en a collectionné des méfaits, alors si tu crois qu'on se souvient de toutes nos victimes...

- La famille Qian. »

Yongguk fronça les sourcils. Il avait déjà entendu ce nom. C'est alors que Youngjae intervint pour l'éclairer.

« - Mais si, il parle du cambriolage qui a mal tourné il y a presque un an.

- Et à cause de qui ? Ajouta Himchan en grognant.

- Je ne savais pas que seuls les parents partaient ! Se défendit Youngjae. »

Un sourire se dessina alors sur le visage de Yongguk et il lança un regard malicieux à Taeil. « Mais alors tu dois être le petit ami de notre tapette préférée... Qu'est-ce que tu attends pour l'attacher, Jongup ?! » Le coréen n'eut pas le temps de réagir que Jongup resserra ses mains sur ses bras et le força à s'asseoir sur une des chaises de la pièce avant de l'attacher. « Non ! Laissez-moi ! Détachez-moi ! » Yongguk se rapprocha de Taeil et lui attrapa le menton. « J'avais pourtant dis à ton petit chéri de ne rien dire... » Le jeune étudiant sentit la peur l'envahir mais il savait qu'il ne devait pas le montrer s'il ne voulait pas empirer la situation.

« - Sicheng n'a rien à voir là-dedans. C'est moi qui ai deviné votre petit jeu. Il n'a rien dit. Il ne sait d'ailleurs même pas que je suis là ce soir.

- Ne t'inquiète pas... Ajouta Yongguk en tournant autour de la chaise. Je ne ferais rien à ton précieux petit Sicheng. J'ai déjà trouvé ma victime pour la soirée... Après ça, je pense que ni toi, ni Sicheng n'osera parler de nous à qui que ce soit... »

Taeil frissonna à ces mots et se sentit perdre toute ses forces.

« - Vous êtes sûr qu'on l'a pas déjà vu quelque part... ? Demanda à nouveau Daehyun.

- Mais t'es con ou quoi ?! S'énerva Jongup. Il vient de te dire qu'il était le copain de Sicheng ! On l'a forcément déjà croisé !

- Oh t'énerve pas ! C'est juste que j'ai l'impression de le connaître...

- On a compris, Daehyun. Tu le connais mais tout le monde s'en fout, compléta Himchan en s'asseyant tout en lançant un regard plein de haine à Taeil. »

Celui-ci se souvint soudainement de la raison pour laquelle il était ici.

« - Faites ce que vous voulez de moi, mais relâchez Renjun.

- Mais c'est qui ce putain de Renjun ?! S'énerva Yongguk.

- Le petit frère de Sicheng que vous avez kidnappé !

- Que veux-tu qu'on fasse d'un mioche ? Le questionna Youngjae, trouvant sa remarque totalement inattendue.

- Junhong est suffisant dans ce rôle-là, commenta Jongup.

- Nous avons tué tout les gamins qui se trouvaient dans la maison ce soir-là, lui expliqua le leader. Tu dois faire erreur... Attends. »

Yongguk se tourna vers le reste du groupe et d'une voix dure, lança : « Vous avez bien tué toutes les personnes qui se trouvaient là-bas ? » Les membres de la bande se regardèrent, essayant de se mémoriser cette soirée, avant de hocher la tête. « Vous en êtes bien sûr... ? » Son regard menaçant se posa alors sur Junhong qui commençait à baisser les yeux.

« - Junhong, lorsque nous sommes partis, ils étaient tous morts. Nous sommes d'accord ?

- Euh... »

Le garçon déglutit et se mit à jouer nerveusement avec ses doigts.

« - Junhong, répond-moi...

- C'est possible que...

- Que... ?

- Que j'ai laissé le plus jeune... euh... s'enfuir ? »

Junhong baissa les yeux et reprit d'une petite voix.

« - Je suis désolé...

- J'avais dis qu'on ne devait pas l'emmener avec nous ! S'écria Jongup.

- Tu l'as quoi ? Demanda à nouveau Yongguk, n'étant pas sûr d'avoir bien entendu.

- Je suis vraiment désolé... »

Le leader s'avança vers Junhong et lui asséna une gifle. « Tu m'avais promis que tu n'aurais pas de pitié ! Tu me déçois beaucoup. » Le jeune homme ne dit rien, sachant qu'il méritait clairement cette claque. Ses yeux se posèrent sur Taeil qui, avec le courage qui lui restait, lui dit à voix basse : « Merci... » Yongguk se retourna et porta son attention sur sa victime.

« - Bon, tu vois, pas de Renjun ici ! J'espère que tu es content d'être venu nous déranger pour rien !

- Laissez-moi partir maintenant, j'étais simplement venu pour lui. Je ne répéterais rien. Je voulais juste que Renjun soit en sécurité.

- Je suppose que tu ne vois pas d'inconvénients à ce qu'on prenne tout de même l'argent.

- Prenez-le si ça peut vous faire plaisir mais détachez-moi maintenant !

- On va vraiment le laisser sans aller ?! Lança Himchan, en colère. »

Yongguk s'approcha de Taeil et une nouvelle fois, plongea ses yeux dans les siens en tenant son menton. « Bien sûr que non, il faut être sûr qu'il retienne la leçon et la soirée vient juste de commencer... » Les yeux de Taeil s'agrandirent et son corps se glaça tandis que Yongguk se dirigeait dans un coin de la pièce. « Non, non ! Laissez-moi ! Je ne cherchais pas à vous déranger ! Je voulais simplement récupérer Renjun ! S'il vous plaît ! Je ferais en sorte d'oublier cette soirée ! » Il posa son regard sur Junhong. « Je t'en supplie... » Parvint-il à articuler alors que l'angoisse se faisait de plus en plus grande. Yongguk revint, un gros morceau de scotch à la main et le posa sur la bouche de Taeil qui ne put qu'émettre quelques gémissements apeurés. « Ça nous permettra d'avoir un peu la paix, » conclut le leader. Il se recula et fouilla la pièce du regard.

« - Par quoi va-t-on bien pouvoir commencer... ?

- On pourrait lui couper les orteils, un par un ! S'écria Himchan en prenant un couteau sur une table. Ou la langue, pour être sûr qu'il ne parle pas !

- Détends-toi, lui répondit Yongguk. Il faut y aller par étapes. Tu vois bien que notre invité est fragile ; ce serait dommage qu'il s'évanouisse dès les premières secondes. Youngjae, va me chercher ma boîte ! »

Le garçon en question quitta la pièce et revint quelques secondes plus tard avec l'objet, qu'il posa sur la table, vers Yongguk. Ce dernier l'ouvrit et en sortit une sorte de petit tisonnier ainsi qu'un briquet. Il l'enclencha, laissant apparaître la flamme, et le passa au bout du tisonnier en se rapprochant à nouveau de son invité pour lui tourner autour.

« - Les gars, d'après vous, c'est lequel des deux qui est en-dessous et qui aime se faire prendre sauvagement ? Rit Yongguk.

- A la base, j'aurais dis Sicheng, mais j'ai un doute maintenant, répondit Youngjae en détaillant Taeil de la tête au pied. »

Le coréen resserra ses poings malgré la peur : il détestait que l'on parle ainsi de Sicheng.

« - J'avoue avoir beaucoup de mal à voir ce gars en position de dominant, ajouta Yongguk en posant sa main sur l'épaule de Taeil, le faisant sursauter. Tu dois sûrement adorer te mettre à quatre pattes...

- On peut parler d'autres choses, les gars ? Les coupa Jongup. Ce genre de délires me fait moyennement rire.

- Voilà ! Je vous avais bien dis que je l'avais déjà vu quelque part ! S'écria Daehyun, le nez collé à son téléphone. »

Youngjae leva les yeux au ciel et Daehyun tendit son téléphone vers Jongup.

« - On est bien d'accord que c'est lui, là ?

- Ah ! Mais dégage ça de ma vue ! C'est dégueulasse ! Cria Jongup en poussant le téléphone. »

Le reste du groupe fronça les sourcils et s'approcha afin de savoir de quoi il s'agissait. Taeil, quant à lui, ne comprenait pas du tout la situation et commençait à avoir du mal à respirer, découvrant tout les outils de torture du leader. Tous regardèrent la vidéo, excepté Jongup qui restait à l'écart.

« - Putain... Ne put se retenir de commenter Himchan.

- Il a l'air vachement doué..., ajouta Daehyun.

- C'est hors de question pour moi, je vous préviens ! S'énerva Jongup en levant les mains en l'air. Moi je le frappe si vous voulez mais ça s'arrête là ! »

Taeil s'était mis à trembler, dans l'impossibilité de se calmer. Il tentait tant bien que mal de se détacher tout en se demandant de quelle vidéo ils pouvaient parler puisque le garçon n'en faisait jamais. Le seul domaine dans lequel il était doué était le chant, et il semblait surréaliste que son groupe d'adversaire réagisse ainsi pour sa belle voix. Yongguk afficha un grand sourire et lança un regard diabolique à Taeil.

« - On a peut-être notre réponse...

- D'où tu regardes des vidéos comme ça toi d'abord ? Demanda Youngjae à Daehyun.

- C'est des gens qui la faisait tourner. »

Yongguk prit le téléphone des mains de son propriétaire et avança en direction de Taeil, avant de lui mettre l'écran sous les yeux, en prenant soin de monter le son. « C'est bien toi ici, n'est-ce pas... ? » Le coréen se mit à voir flou et des larmes coulèrent sur son visage. Son corps fut prit de soubresauts et il lança un regard implorant à Yongguk qui continuait de sourire. Sur la vidéo, on pouvait voir Taeil donner du plaisir à un autre homme qu'on ne voyait pas, mais qu'il devina comme étant Yeongho. Le coréen pouvait sentir son cœur se briser en milles morceaux et ses larmes redoublèrent de violence. Même lorsqu'il ne faisait plus partie de sa vie, Yeongho trouvait un moyen de le hanter. Il ne savait pas quand il avait été filmé et n'avait aucune idée du nombre de personnes qui avaient pu voir cela. Yongguk mit le téléphone en veille, commença à enlever le scotch qu'il avait collé un peu plus tôt sur la bouche du garçon et murmura : « Finalement, nous n'aurons peut-être pas besoin de ça... »

~

Vous aviez raison, Taeil a vraiment eu une très mauvaise idée... D'ailleurs, ne vous en faite pas, il n'y aura aucune description de scène de torture ou quoi.
Qu'imaginez-vous pour le suite de l'histoire ?
Au moins, vous savez maintenant que Renjun a de fortes chances d'être encore en vie ; et qu'il est peut être au commissariat !

J'espère que ce chapitre n'était pas trop trop long ; ça compense le fait que vous ayez dû attendre pour lire la suite ^^' Comme je l'ai dis la semaine dernière, beaucoup de choses vont arriver en même temps à partir de ce chapitre !
Merci pour votre soutien, ça me fait vraiment chaud au coeur ! ♡♡♡

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