Sicheng descendit les escaliers et gagna la salle à manger où Kun était en train de mettre la table, aidé par ses parents. Le chinois s'assit, suivit du reste de sa famille. « Chenle et Renjun ont entendu ? » demanda madame Qian, en fronçant les sourcils.

Au même moment, le petit Renjun arriva en courant, un papier dans la main. « Doucement, mon chéri. Ne va pas te faire mal. » Le cadet de la famille s'approcha de sa mère, un grand sourire sur le visage et tendit le papier qu'il tenait. « Oh ! s'exclama madame Qian, en admirant le dessin, comme s'il s'agissait d'une véritable œuvre d'art. C'est magnifique, Renjun ! Merci ! » Elle applaudit et fit un bisou sur le front de son fils, avant de se lever pour poser le dessin sur la table basse du salon, afin de ne pas le salir.

« Et moi ? fit mine de bouder monsieur Qian. Je n'ai pas le droit d'avoir de dessins ? » Renjun expliqua qu'il n'avait pas eu le temps de le commencer à cause du dîner, mais qu'il lui en ferait un dès qu'il en aurait l'occasion. Sicheng aida son petit frère à monter sur sa chaise, et Kun commença à remplir les verres de chacun. C'est à ce moment seulement que Chenle apparut à son tour dans la salle à manger, le nez collé à son téléphone.

« - Pas de téléphone à table, Chenle, ordonna son père.

- Juste deux minutes, bà. J'ai eu plus de cinquante commentaires sous ma dernière vidéo, donc je me dois de leur répondre, rétorqua le jeune garçon, en s'asseyant à table avec son portable.

- Je ne te le répéterai pas une fois de plus, Chenle. Tes fans peuvent très bien attendre la fin du repas, ajouta monsieur Qian, gravement. »

Chenle souffla, mais ne se risqua pas à répondre une nouvelle fois. Il se leva de table, posa son téléphone sur le canapé et s'assit à nouveau.

« - C'est quoi la dernière cover que tu as faites, déjà ? lui demanda Kun, en servant chaque membre de la famille.

- " Tell Me Why ", lui rappela son frère.

- Et alors ? Ça marche bien ? l'interrogea Sicheng, à son tour.

- Carrément ! J'ai eu plus de six cents vues, deux cents j'aime et une trentaine de partages, s'exclama Chenle, tout excité.

- Waouh ! Notre fils va devenir une vraie star ! s'enthousiasma monsieur Qian.

- Tu ne nous oublieras pas quand tu seras connu, hein ? bredouilla Kun.

- Bien sûr que non ! s'exclama Chenle, en levant les yeux au ciel. Vous êtes ma famille, quand même ! »

~

Le reste du repas se déroula dans le plus grand des calmes. Chacun des garçons raconta sa journée, à tour de rôle, passant de la joie d'avoir reçu une image en récompense à un bon comportement, à la frustration d'être tombé sur un client plaintif. Et lorsque tout le monde eut avalé sa dernière bouchée de dessert, madame Qian prit la parole :

« - Merci beaucoup mon chéri pour ce merveilleux repas. Encore une fois, tu nous sauves la vie, dit-elle en prenant la main de Kun.

- Ce n'est rien, māmā, lui répondit le plus âgé avec un grand sourire.

- Les garçons, nous devons justement vous annoncer quelque chose. »

Tout le monde leva la tête vers le père de famille, attentif à ses paroles.

« - Le boulot nous demande d'aller à l'autre bout de la ville pour trois jours. Nous devons partir demain. Je suis sûr que vous serez capable de vous débrouiller pendant notre courte absence.

- Je compte sur vous pour prendre soins de vos petits frères, ajouta leur mère à l'intention de Kun et Sicheng.

- Je ne suis plus un enfant, je sais me débrouiller tout seul ! rouspéta Chenle, en se calant, bras croisés, contre le dossier de sa chaise.

- C'est vrai, le temps passe très vite..., s'excusa madame Qian, en cherchant tout de même à être rassuré par Kun.

- Ne vous faites pas de soucis, je pense que nous sommes assez responsables, conclut l'aîné. »

Soudainement, un petit bruit attira l'attention de tout le monde. Renjun reniflait, et des larmes roulaient sur ses joues. « Que se passe-t-il, mon chéri ? » s'inquiéta sa mère. Le garçon en question expliqua qu'il ne voulait pas que ses parents l'abandonnent. Madame Qian fit reculer sa chaise, et tendit ses bras, en faisant un petit signe de tête. Renjun se leva rapidement de sa chaise, aidé par son père, puis courut dans les bras de sa maman, qui le prit sur ses genoux. « Jamais nous ne t'abandonnerons, ni toi, ni tes frères. Vous êtes notre plus grande réussite, à moi et votre père. Nous vous aimons tellement... » Madame Qian resserra son étreinte. « Sicheng et Kun vont s'occuper de toi. D'accord, Renjun ? Nous ne partons que trois jours, ce qui veut dire seulement deux dodos sans nous. » La jeune femme se sépara de son fils et lui essuya ses larmes. Monsieur Qian décida de prendre la relève. « Nous vous donnerons rapidement toutes les instructions à suivre, mais normalement, vous savez très bien vous gérer sans nous. Nous savons que vous n'aurez aucun problème. »

~

Sicheng était assit devant la télévision avec Kun et ses parents, tandis que Chenle et Renjun étaient allé se coucher. Le jeune homme avait du mal à se concentrer sur le film, les paroles de son ami Yunoh lui revenant à l'esprit. Était-ce vraiment grave de ne s'intéresser qu'aux études ? Devait-il faire des efforts pour rencontrer du monde ? Mais si personne ne le trouvait intéressant ? Il serait blessé et reviendrait au point de départ... En ce qui concernait les études, au moins, il ne doutait pas. Il savait qu'en travaillant dur, il arriverait à obtenir les résultats attendus et trouverait un bon métier. Mais avec les gens, c'est différent. Même en faisant des efforts, le résultat reste aléatoire... Un violent éclair le sortit de ses pensées, le faisant sursauter. Madame Qian brisa alors le silence. Elle aussi semblait préoccupée.

« - Si jamais Renjun a peur ou pleure pendant notre absence, n'hésitez pas à nous appeler. J'essayerai de le rassurer comme je le peux au téléphone...

- Chérie, la coupa son mari, les garçons sont assez intelligents pour se prendre en main. Je suis sûr qu'ils feront des merveilles et que Renjun ne remarquera même pas notre absence. »

Sicheng acquiesça, faisant un sourire rassurant à sa mère. Celle-ci lui répondit, souriant à son tour. Un coup de tonnerre gronda.

« - Mais si jamais vous avez le moindre problème, appelez-nous. Nous raccourcirons notre absence.

- Māmā, dit Kun en la prenant dans ses bras. Tout se passera bien, je te le promets.

- Tu vas plus les stresser qu'autre chose, là, se plaignit monsieur Qian.

- Heu... Excusez-moi ? les interrompit une petite voix. »

La petite famille se tourna vers l'entrée du salon, d'où provenait la voix. Chenle et Renjun étaient sur le pas de la porte, se donnant la main. Renjun tenait son doudou dans l'autre et son visage était rougi par les pleurs. « Il a peur de l'orage, expliqua Chenle en s'avançant dans le salon. On peut rester un peu avec vous ? » Leur père sourit avant de dire : « Venez, il y a encore de la place. » Au bout de quelques minutes, l'électricité les abandonna, les plongeant dans le noir complet. Renjun frissonna. Kun se leva, alluma la lampe torche de son téléphone et se dirigea jusque dans la cuisine où il prit une allumette afin d'allumer les bougies du salon. « Bon et bien, je crois que nous allons devoir dormir... » constata monsieur Qian. Renjun tira sur la manche de sa mère. Cette dernière sourit et répondit : « D'accord, chéri, je vais vous chanter une petite chanson. » Tout le monde s'installa à nouveau confortablement sur le canapé, tendant l'oreille pour profiter de la belle voix de la jeune femme.

« Nae soneul jaba woneul geuryeo
I mankeum nanwo gajin geojanha
Nae on maeumi nae gyeote
Ne kkumi ne gyeote... »

Et après ces douces paroles, ils s'endormirent tous ensemble dans le salon ; dans cette pièce remplie d'amour et de paix...

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Voici un nouveau chapitre ! Il y a encore peu d'actions et de personnages mais ne vous en faite pas, ça va arriver petit à petit ! ;) ♡