Chapitre 19

Taeil était resté une bonne dizaine de minutes à regarder les différents jeux vidéos que Yugyeom possédait ; lisant chacun des résumés et ouvrant parfois la boîte pour jeter un coup d'œil au petit livret à l'intérieur. Puis, Taeil et Sicheng s'étaient assis dans un coin du salon pour regarder quelques invités jouer et se bousculer pour déstabiliser leurs adversaires.

« - Vous voulez faire une partie ? leur proposa l'un des joueurs lorsque leur manche fut terminée.

- Non, merci, répondit Taeil. On préfère vous regarder.

- D'accord, continua l'homme avant de se tourner vers les deux invités qui venaient d'entrer dans la pièce. Vous voulez jouer, vous ?

- Pourquoi pas. Mais tu regretteras sûrement car on va vous exploser ! »

Le coréen pouvait reconnaître cette voix entre milles. Encore une fois, son teint devint livide et il sentit quelques gouttes de sueur couler le long de sa nuque. Il fallait absolument qu'il change de pièce avant de faire un malaise. Taeil se tourna vers Sicheng et lui murmura :

« - Viens, on va prendre du gâteau.

- Je croyais que tu te sentais barbouillé, lui rappela son petit ami.

- Mais ça va beaucoup mieux, et j'ai faim maintenant, répondit l'aîné en se levant. »

Le chinois fronça les sourcils mais suivit son petit ami, silencieusement. Taeil prit soin de longer les murs afin de ne pas être vu de son ex petit ami, n'ayant pas le courage d'affronter son regard.

Une fois arrivé vers la grande table, Taeil commença à découper du gâteau.

« - Est-ce que tout va bien ? répéta Sicheng, inquiet.

- Oui, bien sûr ! s'empressa de lui répondre son amoureux. Pourquoi penses-tu que ça ne va pas ?

- Peut-être parce que tu tiens ton couteau à l'envers... répondit le chinois en croisant ses bras. »

Taeil porta son attention sur le couvert qu'il tenait en main et ouvrit de grands yeux.

« - Oh... En effet...

- Tu sais que tu peux tout me dire ?

- Oui, bien sûr. Mais tout va bien, ne t'en fais pas. »

L'aîné pensait qu'il était mieux de ne pas lui parler de la présence de Yeongho. Il ne voulait pas que Sicheng se sente mal à l'aise ou se retrouve à passer une mauvaise soirée à cause de cela. De toute manière, ils partiraient bientôt de cette fête d'anniversaire et n'en parleraient plus jamais. Sicheng, de son côté, décida de ne pas insister et de changer de sujet.

Les deux amoureux discutèrent de leur enfance pendant de longues minutes, durant lesquelles l'aîné se changea les idées et se détendit. Taeil racontait des anecdotes concernant ses années primaires tandis que Sicheng lui parlait de la Chine, où il avait vécu pendant une dizaine d'années. Soudainement, le chinois sursauta en sentant une main se poser sur son épaule. Il se retourna et fit face à une charmante jeune fille, qui rougit instantanément en croisant son regard.

« - Excusez-moi de vous déranger, dit-elle timidement.

- Il n'y a pas de soucis, Sana, la rassura Taeil en souriant.

- Ça me fait plaisir de te revoir parmi nous, Taeil. Ton nom est Sicheng, n'est-ce pas ? » poursuivit-elle à l'intention du plus jeune.

Le garçon en question hocha la tête. « Heu... Ça va peut-être te sembler étrange... Mais je suis photographe. Enfin, j'aimerais le devenir... » La jeune fille du nom de Sana tira sur une mèche de cheveux, gênée et ne trouvant pas les mots adéquates pour s'exprimer. « Enfin, ce que j'essaye de te dire, c'est... Que tu es très beau... Et tu ferais sûrement un parfait modèle photo... » finit-elle par avouer en se mordant la lèvre inférieure. A son tour, Sicheng se sentit devenir rouge et ne sut quoi répondre. « Moi aussi ! Je me le répète sans cesse depuis que je le connais ! » s'écria Taeil pour détendre un peu l'atmosphère. Sana rit légèrement avant de reprendre.

« - Hmm... Ça t'embêterait qu'on fasse quelques photos maintenant, juste pour tester ?

- Oh, euh... Tu sais, ça ne m'intéresse pas trop...

- S'il te plaît ! Viens au moins voir ce que je fais... »

La jeune fille lui fit des yeux doux. « Allez, Sicheng, insista Taeil, à son tour. Je te rappelle que je me suis retrouvé à enregistrer trois de mes chansons dans un grand studio. C'est à toi maintenant de mettre en avant une de tes qualités. » Le chinois se mordit l'intérieur de la joue, et finit par déclarer. « Bon, c'est d'accord... Mais seulement quelques minutes... » Un grand sourire se dessina sur le visage de Sana. Elle prit la main de Sicheng et lança à l'intention de Taeil :

« - Je ne te l'emprunte pas longtemps !

- Taeil ne peut pas venir avec nous ? paniqua Sicheng.

- Ce serait inutile qu'il vienne et puis, il risquerait de te déconcentrer, répondit Sana.

- Elle a sûrement raison. Par contre, Sicheng, tu ne viendras pas me dire que je t'ai abandonné pour aller au toilette, le taquina le coréen. »

Le plus jeune lui répondit par une grimace de mécontentement et suivit la jeune fille dans un couloir.

« - Je suis désolée, dit la japonaise. Je sais que ça ne fait pas très professionnel et un peu intrusif... Tu es mon premier modèle, tu vois. Je ne savais pas vraiment comment m'y prendre...

-Tu n'as jamais fais de photo avant aujourd'hui ? déglutit le chinois, se demandant dans quelle situation il s'embarquait.

- Si, de paysages, et parfois de ma famille ou mes amis. Mais là, je vais bientôt passer un entretien pour entrer dans une école de photographie au Japon, et en plus du dossier scolaire, il faut apporter un portfolio afin d'être accepté. Le problème, c'est que je n'ai toujours pas de modèle car personne ne prend vraiment mon travail au sérieux... Je suis, honnêtement, un peu désespérée. Et Momo m'a parlé de toi. Elle t'a croisé avec Taeil à l'agence où elle a obtenue un rôle, et elle m'a dit que tu ferais le modèle idéal.

- C'est vraiment très gentil et flatteur, rougit Sicheng, gêné et touché par ses mots. Mais tu sais, je ne suis pas professionnel non plus... Je ne veux pas qu'on te refuse l'entrée de l'école à cause de moi... »

Les deux jeunes pénétrèrent dans une pièce aux murs blancs dans laquelle Sana avait déjà préparé son matériel. « Ne t'en fais pas. On va essayer et on verra bien. » le rassura la jeune japonaise en lui adressant un sourire réconfortant. Elle s'approcha d'un bureau où elle prit un album avant de le tendre à Sicheng. « Voilà un petit peu ce que je fais si tu veux te faire une idée. » Elle se dirigea ensuite vers son matériel pour allumer les projecteurs et son appareil photo, puis régler la luminosité et l'angle. Sicheng tournait les pages de l'album, contemplant chacune des photos. Il devait avouer que Sana était plutôt douée dans le domaine. Elle parvenait à capturer des moments vraiment magiques.

Le chinois s'arrêta sur l'image de quatre oiseaux qui prenaient leur envol. Instantanément, Sicheng pensa à ses trois frères, qui lui manquaient terriblement. Il visualisa tous les projets qu'ils avaient en tête, comme celui de faire le tour du monde quand ils seraient plus grand. Ils voulaient partir tous les quatre, sans leurs parents, afin de découvrir des lieux incroyables qu'ils voyaient à la télévision, de goûter de nouveaux plats, sentir de nouvelles odeurs ou encore, faire des rencontres inoubliables. Sicheng repensa au jour où Kun avait fabriqué un bateau dans le jardin, avec des matériaux qu'il avait trouvé. Il avait invité ses frères à faire une sorte d'initiation pour être prêts le jour où ils partiraient. Chenle faisait semblant de diriger le navire, suivant les signes de Renjun, qui jouait le rôle de capitaine. Sicheng, de son côté, avait fait de nombreuses recherches sur différents pays du monde et avait imprimé de grandes photos de lieux à visiter. Ainsi, il put faire quelques petits exposés aux membres de son équipage à chaque fois qu'ils atteignaient une nouvelle destination. Il revoyait les yeux brillants de Renjun, se souvenait des blagues que leur lançait Chenle et des anecdotes très enrichissantes que rajoutait Kun. Il gardait un excellent souvenir de ces journées.

« Tu es prêt ? » Sicheng fut rapidement ramené à la réalité. Il rendit à Sana l'album et lui dit :

« - Ton travail est vraiment magnifique...

- Oh, merci beaucoup, répondit la jeune femme en prenant des couleurs.

- Je peux te poser une question ? ajouta le chinois.

- Bien sûr.

- Pourquoi ne pas présenter ces photographies-là lors de l'entretien ? demanda-t-il. Je trouve qu'elles dégagent beaucoup d'émotions. En un simple coup d'oeil, j'ai eu l'impression de quitter cette pièce. Et je pense qu'elles sont représentatives de ta personnalité et de ton talent.

- Et bien, étant donné que je n'ai jamais fais de photographies avec des modèles, j'aimerais essayer, lui expliqua Sana. Lors de mon entretien, j'aimerais pouvoir montrer au directeur que j'essaye un peu tout et que je ne me limite à un certain type de photographie. Bien entendu, si jamais tu n'avais pas accepté, que ça ne marche pas ou que je ne trouve personne, je me contenterai de celles-ci. »

Sicheng hocha la tête et lança : « Dans ce cas, au travail ! Nous allons montrer à directeur que tu as divers talents ! » Sana se mit à rire et se dirigea vers son appareil photo.

« - Du coup, qu'est-ce que je dois faire maintenant ? lui demanda le jeune homme.

- Alors, il faudrait que tu te mettes dos à ce mur. Essaye de reproduire des poses que tu as pu voir à la télévision ou dans des magazines. Fais comme si tu jouais le rôle d'une célébrité sur le tapis rouge. »

Sicheng devait avouer qu'il n'était pas très à l'aise, mais il ne voulait pas laisser tomber cette jeune fille, qui semblait réellement passionnée par ce qu'elle faisait. Le chinois se mit devant le mur qui lui avait été indiqué, se positionna un peu de biais et pencha légèrement la tête. Ne sachant pas vraiment quoi faire de ses mains, il les mit dans ses poches et fixa l'objectif.

« C'est parfait ! lui lança Sana. J'en refais deux, trois et je te laisse tranquille. » Après avoir appuyé à de nombreuses reprises, la jeune fille leva son pouce en l'air et se décala vers le garçon.

« - Est-ce que ça sera suffisant pour toi ? s'informa ce dernier en s'approchant à son tour de la japonaise.

- Oui, du moins, pour l'instant. Je ferais développer ces photos pour avoir un meilleur rendu du résultat. Si cela me convient, je te recontacterai sûrement pour qu'on en refasse plusieurs, avec divers tenues et accessoires. Si cela te convient bien entendu...

- Je comprends tout à fait. Je suis partant pour t'aider.

- Quel effet cela t'a fait de devenir mannequin le temps de cinq minutes ? lui demanda Sana en riant.

- Et bien, c'était assez bizarre, mais j'avoue avoir pris plaisir à le faire. Et j'ai hâte de voir le résultat, répondit Sicheng, un peu plus détendu.

- Je t'en ferai part, ne t'inquiète pas. Et je pense que Taeil va être complètement subjugué ! ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'œil. »

Le garçon sourit, ravi. La jeune femme prit son téléphone et le déverrouilla, avant de le tendre timidement à Sicheng.

« - Est-ce que tu pourrais me donner ton numéro pour que je puisse te recontacter ?

- Oh, bien sûr ! »

Le chinois prit le portable en main et y rentra ses coordonnées. « Merci beaucoup, Sicheng. Tu me sauves la vie ! Je pense que Taeil est vraiment chanceux de t'avoir rencontré, tu as l'air d'être quelqu'un de bien.

- Merci beaucoup. Je suis heureux de pouvoir te venir en aide !

- Vous formez un très beau couple, Taeil et toi. J'en suis presque jalouse, ajouta Sana en faisant une petite moue. Vous vous êtes vraiment bien trouvés. »

Le jeune homme n'eut pas le temps de la remercier et de lui poser quelques questions concernant Taeil, qu'un grand brouhaha dans la salle principale se fit entendre. La musique semblait s'être arrêtée et les invités parlaient tous en même temps, comme si l'on cherchait à séparer deux personnes qui se battaient. Sicheng et Sana se regardèrent.

« - Que se passe-t-il ? demanda le chinois.

- Je n'en ai aucune idée. »

Les deux nouveaux amis se dirigèrent dans le couloir. Le silence prit place d'un seul coup dans la demeure, avant que quelque personnes n'explosent de rire. En arrivant dans la pièce, Sicheng vit que les invités formaient un cercle autour de quelque chose ou quelqu'un, qu'il ne parvenait pas à voir. Il avait l'impression de se retrouver au collège, quand les élèves en entouraient deux autres qui se donnaient des coups de poings, comme s'il s'agissait d'un spectacle. « Taeil ? » lança-t-il en cherchant des yeux son petit ami. Le cœur du chinois se mit à accélérer alors que des regards se posaient sur lui, tandis que d'autres faisaient des messes basses. Sicheng poussa quelques personnes sur son passage, cherchant à atteindre le centre du cercle. Cette fois-ci, plus personne ne parlait et tous le regardaient en s'écartant. « Taeil ? » répéta-t-il, un peu moins serein. C'est alors qu'il le vit, au milieu des invités, tremblant et pleurant à chaudes larmes...

~

Avez-vous une idée de ce qui a pu arriver à Taeil ?
Je ne suis pas extrêmement fière de ce chapitre mais je vous promets de me rattraper dans le prochain. Ce dernier sera riche en émotions et vous allez découvrir un nouvel aspect de Taeil.
J'espère que vous avez hâte ! ♡♡♡
(N'hésitez surtout pas à me faire part de vos critiques afin que je puisse m'améliorer !)

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