Chapitre 16

Sicheng était assit dans l'herbe et révisait pour les partiels, tandis que Yunoh était allongé à côté de lui, observant les nuages. Le coréen finit par tourner la tête vers son ami et ne le lâcha pas du regard pendant de nombreuses secondes.

« - Tu ne veux pas faire une pause ?

- Non, merci, répondit Sicheng sans lever les yeux de ses fiches de révisions.

- Comment fais-tu pour rester concentré aussi longtemps ?

- Le fait de savoir que nous avons des partiels dans un mois me motive. »

Yunoh souffla et passa ses mains sur son visage. « Je plains ton pauvre Taeil ! Ça ne doit pas être facile de passer après les études de son petit copain... » Le chinois ne répondit rien, exaspéré par les remarques incessantes du plus âgé. Soudainement, ce dernier s'assit et prit les papiers des mains de Sicheng.

« - Mais attends, ce n'est pas ce week-end que tu devais rencontrer la famille Moon ?

- Si, pourquoi ? répondit le plus jeune d'un ton neutre. »

Yunoh fronça les sourcils et ouvrit la bouche, frustré.

« - Et tu ne me racontes même pas comment ça s'est passé ?

- Si ça peut m'éviter de répondre à des questions embarrassantes, oui. »

Sicheng reprit ses feuilles bristols. Le coréen pencha la tête sur le côté en faisant la moue puis ajouta : « Je te promets que je ne ferai aucune remarque... » Et à ces mots, il fit mine de fermer sa bouche à l'aide d'une clé imaginaire qu'il lança derrière lui juste après. Sicheng leva les yeux au ciel avant de sourire, ses joues prenant de la couleur par la même occasion.

« - Ça s'est très bien passé. Les membres de sa famille sont très gentils. Même si Taeil et son frère se disputent beaucoup, je suis sûr qu'ils s'aiment énormément. Ils me faisaient un peu penser à Chenle et Kun, qui ne cessaient de se chamailler pour un rien. Et j'ai été très étonné par le comportement de son père. C'est un homme admirable, très ouvert d'esprit et qui semble prendre vraiment soin de ses fils. Honnêtement, j'ai un peu jalousé Taeil d'avoir un père pareil... Le mien n'est pas aussi affectif et présent avec moi depuis que je suis le seul enfant à la maison. Et je ne peux pas aborder n'importe quel sujet avec mon père, contrairement à celui de Taeil.

- C'est normal, il est né dans une famille très traditionnelle et en a gardé la mentalité. Et il faut aussi lui laisser le temps de faire son deuil. Je sais pertinemment que l'absence de tes frères n'est pas une excuse pour ne plus s'occuper de toi, loin de là, mais son comportement est assez compréhensif. Il te suffit de lui laisser le temps, le rassura Yunoh.

- Tu as raison... A part ça, Taeil m'a parlé de sa rupture avec son ex, qui a été assez difficile, et j'ai pu voir qu'il n'avait pas une situation économique aussi bonne que la nôtre, continua Sicheng.

- J'espère que son ancienne relation ne viendra pas impacter la vôtre...

- Je ne pense pas. Ils ne se voient plus de toute manière, et ça fait un an maintenant.

- Hmm... Et du coup, tu as dormi chez lui ?

- J'en avais très envie mais il y a eu une petite complication et je suis rentré chez moi... expliqua Sicheng. »

Le plus âgé fronça les sourcils. « Comment ça, une complication ? » A ce moment précis, tous les doutes qu'il avait sur Taeil remontèrent à la surface. Il se crispa, prêt à défendre son meilleur ami. « Rien de bien grave, tu n'as pas besoin de faire ce regard noir, le rassura le chinois en lui souriant. Disons que quand on s'est retrouvé tous les deux sur le canapé, l'ambiance a un peu changé, si tu vois ce que je veux dire... Taeil a essayé d'aller un peu plus loin qu'un simple baiser alors j'ai paniqué et je suis partis. » Pendant le court discours de son ami, Yunoh ouvrit de grands yeux curieux et mit ses mains sur sa bouche pour se retenir de lui faire la moindre remarque. En voyant le visage de Sicheng devenir rouge comme une pivoine, le coréen se mit à rire et pour le taquiner, prit son téléphone en main et ajouta :

« - Il faut que j'ai une sérieuse discussion avec Taeil pour lui expliquer comment s'y prendre avec toi. Il faut l'informer que tu es très sensible au niveau du cou...

- Non ! le coupa Sicheng en lui prenant le téléphone des mains. Il s'en sortait très bien ! Et d'ailleurs, comment tu sais ça ?

- Pour être honnête, je n'en avais aucune idée, mais merci pour l'information, répondit Yunoh, riant à nouveau.  Et alors, il s'en sortait très bien ; c'est-à-dire ? »

Le plus jeune cacha son visage derrière ses mains, complètement honteux. Le coréen lui attrapa les poignets, riant toujours, et lui fit face, en le regardant droit dans les yeux. « Tu sais que tu es adorable, Sicheng ? Je peux comprendre que Taeil ne puisse pas résister. » Le chinois le repoussa et souffla.

« - Oui, bah c'est bon. On est pas tous à l'aise avec ce genre de sujets...

- Sinon, plus sérieusement, reprit Yunoh, son sourire ayant disparut. Il ne t'a pas menacé ou forcé à faire quelque chose, hein ?

- Non, il a arrêté quand je lui ai dis... »

Yunoh plissa les yeux et d'une voix grave dit :

« - Sicheng... Ne serais-tu pas en train d'essayer de le défendre ?

- Non... Non... Pas du tout... bafouilla le jeune homme en question.

- Je sais quand tu mens, Sicheng.

- Il a légèrement insisté, mais c'est tout. Il ne m'a forcé à rien et encore moins menacé. Il a été parfait avec moi. D'ailleurs, il s'est excusé plusieurs fois de ne pas avoir arrêté tout de suite. Il m'a même chanté une chanson hier, qu'il a écrite juste après car il se sentait coupable...

- J'espère pour toi que tu me dis la vérité.

- C'est promis. »

Sicheng savait que Yunoh pouvait se montrer extrêmement protecteur avec lui et il ne voulait pas qu'il ait une mauvaise image de Taeil. Celui-ci n'était pas quelqu'un de mauvais et il ne voulait pas que son meilleur ami en doute. Le chinois avait eu beaucoup de mal à s'attacher à quelqu'un. S'il commençait à se méfier de Taeil, il finirait par le quitter et redeviendrait le garçon qui restait fermé aux autres. Il hésita à lui faire part de son altercation avec Yongguk de la veille, mais les mots du leader résonnèrent dans son esprit et il changea rapidement d'avis.

« - Tu sais, je pense que Taeil a besoin d'attention et de se sentir aimé. Il doit avoir peur que ce ne soit pas réciproque et je ne sais pas vraiment comment le rassurer, reprit le plus jeune.

- Je vais avoir du mal à te conseiller de ce côté-là. Avec Dongyoung, c'est en se disputant ou en étant en désaccord qu'on se rend compte à quel point on tient à l'autre. On est pas trop du genre à se dire des petites phrases mielleuses. »

Sicheng sourit, connaissant parfaitement son meilleur ami et la façon dont il se comportait avec son amoureux.

« - Au fait, en parlant de Dongyoung, j'ai moi aussi une bonne nouvelle à t'annoncer, dit Yunoh.

- Qu'est-ce que c'est ? »

Un merveilleux sourire se dessina sur le visage du coréen et il sembla soudainement tout excité.

« - Nous allons habiter ensemble.

- Oh, mais c'est super ça ! Je suis tellement content pour toi ! s'enthousiasma Sicheng. Vous avez l'air vraiment bien ensemble, je vous souhaite beaucoup de bonheur !

- Merci beaucoup. »

Yunoh se perdit dans ses pensées, imaginant passer le reste de ses jours auprès du garçon qu'il aimait. Mais Sicheng le ramena à la réalité :

« - Yunoh ? Je peux te demander un petit service ?

- Bien sûr !

- C'est bientôt l'anniversaire de Taeil et j'aimerais lui faire un cadeau qu'il ne pourra pas oublier. Le problème est que je n'ai pas assez de contacts. Est-ce que tu pourrais voir si tu peux m'aider de ton côté ?

- Avec plaisir ! répondit son meilleur ami en prenant son téléphone. Dis moi de quoi tu as besoin et montrons à Taeil à quel point tu tiens à lui ! »

~

Monsieur Moon boutonna le manteau de Jisung, qui ne cessait de râler.

« - Et si j'avais envie de rester à la maison, moi ?

- Fais moins de bruit et mets tes chaussures, lui ordonna son père.

- Je peux aller chez Minhyung ou Donghyuk alors ?

- Non, on va se faire une sortie rien que tous les deux. Tu vas voir, on va bien s'amuser. »

Jisung leva les yeux en l'air et souffla en disant, ironiquement :

« - Ouais, génial...

- Tu devrais être content pour ton frère, Jisung.

- Taeil peut devenir complètement stupide quand il est amoureux, commenta le garçon en question.

- Ne parle pas de ton frère ainsi. On verra quand ce sera ton tour. Allez, c'est parti ! »

Les deux hommes se dirigèrent jusqu'à la porte d'entrée, Jisung gardant ses mains dans les poches tout en traînant des pieds. Quand ils se retrouvèrent sur le perron, ils virent Sicheng arriver, une boîte dans les mains. Celui-ci les salua et s'inclina avant que monsieur Moon ne dise :

« - Tu aurais pu me demander de venir te chercher, Sicheng. Ça t'aurait évité de faire le chemin à pied avec ça.

- Ne vous en faites pas, monsieur. J'aime beaucoup marcher.

- D'accord, très bien. Taeil est dans sa chambre. Je crois qu'il révise ses cours. Ne faites pas de bêtises pendant mon absence et profitez bien !

- Merci, monsieur. »

Et sur ces mots, le père de Taeil s'en alla, suivit de Jisung, qui n'avait pas ouvert la bouche. Sicheng, quant à lui, entra dans la maison. Il posa le paquet dans la cuisine et se dirigea vers l'escalier. Il ouvrit plusieurs portes avant de tomber sur la chambre de Taeil, ne connaissant pas les lieux. C'était une pièce de petite taille et dont la décoration était assez simpliste. Le coréen était allongé sur son lit et semblait dormir. Sicheng s'avança sans un bruit vers le garçon. Il avait les yeux fermés et des cours dans les mains. Ses cheveux étaient emmêlés et sa douce respiration soulevait sa poitrine. Le chinois ne parvint pas à le lâcher du regard pendant plusieurs secondes, le trouvant parfait. Il se décida enfin à s'approcher encore un peu plus de son petit ami et posa délicatement ses lèvres sur les siennes pour le réveiller en douceur. Immédiatement, Taeil se mit à bouger et ouvrit des petits yeux endormis.

« - Sicheng ? Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il d'une petite voix.

- Joyeux anniversaire ! s'écria le plus jeune. Tu ne croyais quand même pas que je t'avais oublié ?

- Oh... Je ne pensais pas que tu viendrais me voir... ajouta Taeil en s'asseyant sur son lit tout en s'étirant.

- Tu oublies que je suis ton petit ami. Je me devais de passer cette journée avec toi. Allez, viens, j'ai une surprise pour toi. »

Sicheng se releva et se dirigea dans le couloir, tout excité. Taeil sortit de son lit, se frottant les yeux et suivit son petit ami, croyant être en train de rêver. Alors que le coréen allait le rejoindre dans la cuisine, Sicheng en sortit rapidement. « Attends ici, s'il te plaît. » Le chinois disparut dans la cuisine. Taeil se mit à sourire, touché de voir à quel point Sicheng avait l'air investit pour lui organiser une petite fête. Ce dernier revint bredouille dans le salon et en passant une main sur sa nuque, demanda : « Taeil ? Est-ce que tu as un briquet ou quelque chose pour faire du feu ? » L'aîné rit et se dirigea vers un tiroir de la salle à manger duquel il sortit une boîte d'allumettes. Il les tendit à Sicheng, souriant toujours.

« - Je me demande bien ce que tu es en train de me préparer, le taquina-t-il.

- Oh, c'est bon, assied-toi et profites au lieu de m'embêter, répondit Sicheng en lui désignant une chaise. 

- C'est ma journée, je fais ce qui me plaît... ajouta Taeil en lui faisant un clin d'œil. »

Le chinois repartit en direction de la cuisine, laissant sa remarque sans réponse et refit son entrée, une petite minute plus tard, un beau gâteau dans les mains, en chantant : « Saengil chuckahabnida, saengil chuckhahabnida, sarang haneun ttangissi, saengil chuckhahabnida ! »

Taeil ferma les yeux et fit un vœux avant de souffler sur ses bougies et les deux se mirent à applaudir comme des fous. Le plus âgé se pencha au-dessus du gâteau et dit, tout en passant sa langue sur ses lèvres : « Ça m'a l'air délicieux ! » Il se dirigea jusqu'à la cuisine pour prendre des couverts et des assiettes tandis que le chinois commençait à découper la pâtisserie.

« - C'est la première fois que je cuisine ce genre de chose, le prévint Sicheng.

- Je suis certain que ce sera parfait. »

Le couple se mit à manger. Taeil prenait son temps, profitant complètement de ce moment privilégié avec son amoureux.

« - J'avais raison, c'est succulent. Au fait, où sont mon père et mon frère ? demanda le coréen en relevant la tête.

- Ils sont sortis pour nous laisser tranquille, tous les deux. Ton père avait peur que Jisung fasse de nouvelles remarques... »

Taeil se mit soudainement à rire.

« - Qu'est-ce que j'ai dis ? le questionna le plus jeune en fronçant les sourcils.

- Rien, tu ressembles tout simplement à un enfant qui mange pour la première fois du gâteau. C'est adorable, continua Taeil, riant toujours. »

En effet, Sicheng avait de la crème un peu partout sur la bouche. Il passa sa langue sur ses croissants de chair avant de demander :

« - C'est bon ?

- Non, rit Taeil, tu en as encore. »

Le chinois s'apprêta à prendre une serviette quand son petit ami l'arrêta. « Laisse-moi faire.» Il prit la serviette dans sa main et s'approcha du plus jeune. Et alors que Sicheng s'attendait à ce que Taeil lui passe le tissu sur la bouche, il vit le jeune homme approcher son visage de lui. Son premier réflexe fut de fermer les yeux. C'est alors qu'il sentit la langue de son petit ami se poser sur le haut de sa bouche, caressant sa lèvre supérieure et léchant le surplus de gâteau qui s'y était déposé, d'une extrême lenteur. Quand Taeil se recula, Sicheng était paralysé par la surprise et son visage était complètement rouge.

« - Que... que... bafouilla-t-il, ne trouvant pas les mots.

- Je ne perdrais pas une miette de ce gâteau fait avec amour. »

Taeil sourit et Sicheng déglutit. « Bon... euh... Il est temps de passer au cadeau, non ? » Et sans un mot de plus, le chinois se leva. Le plus âgé n'arrivait plus à cesser de sourire. Il trouvait son petit ami vraiment mignon, et son côté innocent le faisait craquer. Il prenait plaisir à le voir rougir et perdre ses mots.

« - Taeil... J'ai écris une chanson pour toi et je me sens prêt à te la chanter aujourd'hui...

- Tu vas vraiment chanter devant moi ? répéta le coréen, surpris. »

Sicheng acquiesça et se pinça les lèvres.

« - Mais ne me juge pas, je ne suis pas aussi doué que toi.

- Jamais je ne te jugerai, mon amour. »

Encouragé par cette dernière phrase, le chinois mit un fond musical sur son téléphone et commença sa chanson. Pendant sa performance, Taeil entrouvrit la bouche, subjugué et touché par les mots que lui disait le garçon. Lorsque celui-ci eut terminé, une larme coula sur la joue du plus âgé. Inquiet, Sicheng demanda :

« - C'était si mauvais que ça ?

- Mais non, pabo. C'était magnifique. »

Le coréen se leva de sa chaise, passant ses mains sur ses joues pour essuyer les quelques larmes qui y perlaient et s'approcha de Sicheng pour l'enlacer. Ledit Sicheng resserra son étreinte autour de lui.

« - Jamais personne ne m'avait dit autant de belles choses...

- Et je les pense sincèrement, Taeil.

- Je t'aime tellement !

- Moi aussi.

- C'est le plus bel anniversaire de toute ma vie !

- Attends de voir ton deuxième cadeau... »

En entendant cela, Taeil s'écarta de son petit ami et fronça les sourcils.

« - Mon deuxième cadeau ? répéta-t-il.

- Oui, répondit Sicheng. Mais pour cela nous avons besoin de ta voiture... »

~

Et voici un nouveau chapitre avec du Winil tout mignon *-*
J'espère que l'histoire vous plaît toujours !
Avez-vous une petite idée de la surprise qu'a réservé Sicheng à Taeil ?
Vous remarquez peut-être que les chapitres sont un peu plus longs, mais j'espère que ce format vous convient ^^
Je vous remercie encore de me lire ! ♡♡♡

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