Chapitre 6
Quand l'autre imbécile de médecin sort, il s'approche d'une démarche féline et sensuelle. Il s'installe confortablement sur mon lit, son regard sonde le mien. Par réflexe, je me recule un peu plus à l'autre extrémité du lit.
- N'ayez crainte, je ne vous ferai aucun mal, ma belle amérindienne.
J'ai envie de lui rétorquer que ce n'est pas parce qu'on a un prénom à consonance amérindienne qu'on l'est forcément. Mes parents ont toujours eu l'art de dénicher des prénoms absurdes.
- Vous êtes si expressive... Me dit-il en soutenant mon regard.
Il est vrai que j'ai toujours du mal à cacher mes émotions, on lit en moi comme dans un livre ouvert, à mon grand dam. Malicieusement, il s'approche un peu plus de moi.
Je recule jusqu'à ce que je sois prise au piège. Encore un pas sur le côté et c'est la chute assurée. Son doux souffle sur ma peau me dresse les poils des bras.
Ce mec est un putain de magicien ! Comment arrive-t-il à me mettre en émoi en ne me touchant pas d'un pouce ! J'ai l'impression qu'il joue avec mes nerfs, essaie-t-il de me tester pour voir si je suis réceptive à ses charmes?
Instinctivement, je me mords la lèvre inférieure essayant de contenir mon envie de me jeter à son cou. Je ne sais expliquer pourquoi il m'attire autant mais ça m'effraie au plus haut point.
L'effet sur lui est immédiat puisque son regard s'attarde sur celle-ci. Je vois un embrasement dans le creux de ses pupilles. Nous nous dévorons du regard. Je suis à un cheveu de céder lorsque la porte s'ouvre dans une frasque.
- Ma chérie ! Seigneur, tu n'as rien ?! S'écrie ma mère.
Caleb se relève d'un bond. Rien dans son comportement ne trahit l'intensité de notre moment, comme si rien ne s'était passé ou peut-être dans mon imagination plus que fertile.
- Bonjour Madame Nenko, je suis l'agent qui a sorti votre fille de la voiture.
- Quelle miracle que vous soyez tombé sur sa route ce jour-là !
- Effectivement, j'ai eu beaucoup de chance. Lui répondit-il en me faisant un clin d'œil.
Je rêve ou ma mère lui mange dans la main ? Hé ho, je suis là ?!
- Votre fille a subi un traumatisme important, elle est temporairement dans l'incapacité de parler mais ne vous inquiétez pas le médecin nous a assuré qu'elle retrouverait l'usage de la parole dans quelques heures.
- Bonté divine ! Ma pauvre petite chérie, me crie ma mère dans les oreilles.
Le sourire de Caleb en dit long à la façon de voir ma mère poule se comporter avec moi. A-t' il eut le même privilège ? À en voir son expression, j'en doute.
- Je repasserai plus tard prendre de ses nouvelles. Occupez-vous en bien, dit-il avec un sourire ravageur.
- Oui, oui ne vous tracassez pas ! Dit-elle en me remettant l'oreiller correctement sous ma tête.
J'ai un pincement au cœur quand je vois sa silhouette passer la porte. Quand allait-il revenir ?
"Oh, oh, oh, on se calme ma grande !"Pensais-je. Premièrement, tu vas arrêter de penser à lui et deuxièmement, il faut que tu l'envoies sur les roses ! On n'a pas besoin d'un boulet en plus dans notre vie, ok ? Bon, d'accord, c'est peut-être un boulet séduisant mais n'empêche, pas d'autre homme dans notre vie, c'est compris ?"
Je soupire. Cette foutu cervelle m'énerve ! Franchement, les gens qui ne me connaissent pas me prennent pour une écervelée car parler toute seule avec soi-même n'est pas vraiment dans les mœurs à moins que vous soyez fou ou psychopathe, ce qui peut se comprendre.
- Et bien ma chérie, ce beau petit lot m'a mis en appétit !
Je fais les gros yeux à ma mère. Comment peut-elle parler ainsi lors qu'elle est mariée ! Elle m'étonnera toujours. Au même moment, mon père entre d'une façon théâtrale, elle lui raconte que je ne peux pas parler.
- Tant mieux, ça nous fera des vacances ! C'est une vraie pipelette ! Répondit mon père en riant.
Je ne lui en veux pas, c'est sa façon à lui de me montrer qu'il m'aime. Entre une mère trop déjantée et un père à l'humour de merde, le mélange ne peut être que
...désastreux...
Vous comprenez maintenant pourquoi je suis aussi bizarre ? Et encore, je suis la plus «normale», vous verriez mon grand frère ! Vous lui cracheriez sûrement à la gueule tellement il est macho, insolent, stupide et limite misogyne ! En bref, un gros CON !
Mais je l'aime tout de même surtout quand il m'offre de beaux cadeaux, de l'argent pour que je me taise ou quand il veut que je le couvre quand il fait le mur. Non, blague à part. Il est vraiment sympathique avec moi et protecteur.
On a toujours été comme Tom & Jerry, qui s'aime bien se châtie bien. Même si parfois, il abuse. Je me rappelle la fois où il a mis des punaises dans mes chaussons ou qu'il a collé mes chaussures au sol et que je me suis rétamée.
Ça crée des souvenirs inoubliables, je ne peux pas dire le contraire.
Quand vous voyez son aspect extérieur, il est bien bâtit, très séduisant mais au fond de lui c'est encore un jeune garçon immature et geek. Il collectionne les filles comme ceux qui collectionnent les timbres. Il est en perpétuelle recherche d'amour, celui d'une seule ne suffit pas. Il a besoin de conquérir plusieurs filles à la fois.
Chacun fait ce qu'il veut de sa vie. Tant qu'il ne m'emmerde pas, ça me va. Parfois, je lui en veux quand je vois l'une de ses victimes pleurer toutes les larmes de son corps mais je ne peux rien n'y faire. Il s'assagira avec le temps, du moins, je l'espère.
- Blaise, tu as manqué le beau jeune homme qui a sauvé Nahèle ! Souffle ma mère encore enchanté par le spectre de Caleb.
- Tu t'es bien rincé l'œil au moins, Aliona ? Ton vieux et bientôt grassouillet mari n'est plus une bête de compétition comme à l'époque, mais au moins j'ai un coussin de chocolat mou pour poser ta tête ! Dit mon père en ricanant.
Ah, oui j'ai oublié de vous dire que mon père est Français et ma mère Russe, alors parfois le choc de culture peut-être explosif. Ils se lancent sans arrêt des piques mais jamais sans méchanceté.
- N'importe quoi ! Va te remettre au sport, fainéant. Dit-elle avec son accent russe.
- Tu n'aimes pas mes tablettes fondues ? Répondit mon père en faisant aller de bas en haut son sourcil.
- Tu es vraiment pathétique, Blaise ! Dit-elle en roulant des yeux.
Ils sont vraiment adorable ces deux-là. Mon père n'est pas si gros que ça, c'est ma mère qui sur joue comme à son habitude pour qu'il se prenne en main car le docteur a dit qu'il devait combattre son mauvais cholestérol en faisant du sport.
Quand on voit ce couple improbable, on voit d'où je tire ma beauté. Je suis grande comme ma mère, elle avoisine les 1m 75. J'ai une belle chevelure cuivrée qui ondule jusqu'à la moitié de mon dos à l'inverse de ma mère qui est blonde platine. Je la tiens de mon père cette superbe couleur qui souligne ma morphologie en huit. Mes yeux d'un bleu saphir, comme ceux de ma mère, me donnent un air fragile presque troublant.
Je peux affirmer que j'ai été gâté par la nature mais à vrai dire, je ne m'en suis jamais servi. Je préférais à l'école mettre des vêtements amples cachant mes courbes, mettre des sweat, des jeans plutôt que des robes ou des jupes.
Celui qui m'a vraiment découvert et en quelque sorte féminisé c'est Elyas. Il a toujours vu la perle en moi. Et petit à petit grâce à de l'amour et de la tendresse, il m'a fait éclore pour donner cette belle fleur que je suis. Enfin que j'étais.
Après l'accident, j'ai cessé du jour au lendemain tout ce qui pourrait me mettre en valeur. Que ce soit le maquillage, les vêtements un peu trop moulant, les talons, etc. Je voulais être belle rien que pour lui...
Cependant, quelque chose en moi a changé aujourd'hui. J'ai de nouveau envie de plaire mais pas à la même personne, non à Caleb.
"Oh, non, non, non ! Mauvaise idée ! Me crie ma conscience. Tu veux oublier Elyas ? Non, bien sûr que non ! Alors arrête tout de suite ces conneries avec ce perturbateur car sinon il disparaîtra...pour toujours..."
Une boule se forme au creux de mon ventre. Pouvais-je avoir les deux ? Aucun homme censé n'accepterait que je pleure et aime encore un mort. Un jour où l'autre, il voudra que je fasse un choix...Un peu comme avec Connor.
Caleb ne va pas remplacer Elyas... Je vais simplement créer de nouveau souvenir ... Certes agréable mais uniquement des souvenirs. Je peux peut-être devenir son amie ?
"Tu te moques de moi ? Pensais-je. Tu es vraiment une nunuche, tu crois vraiment que l'amitié homme-femme est possible ? Tu te fourres le doigt dans l'œil ! Tu as déjà envie de lui sauter dessus ! Alors excuse-moi, quand les hormones s'en mêlent, Bye Bye l'amitié et vive le SEXE !"
OK, OK, on se calme là-dedans ! C'était juste une simple idée, pas de quoi en faire un foin ! C'est peut-être farfelu mais je veux tenter ma chance, je suis sûr qu'on pourrait devenir de vrai ami.
"De vrai sex-friend tu veux dire ? Me vociféra ma conscience. Et après ça, tu seras pieds et poings liés dans une relation que tu ne maîtriseras plus ! Tu sais que ça va partir en couille, n'est-ce pas Nahèle ?"
Ne sois pas négative, qui ne tente rien n'a rien non ? Je fais juste un essai, si ça fonctionne tant mieux, si pas tant pis.
"À tes risques et périls, tu ne viendras pas te plaindre quand tu auras tout foutu en l'air, me dis-je. Maudite conscience à la noix !"
La porte s'ouvre de nouveau. Oh, non pas lui... Je ne pourrai même pas lui dire de se taire. Mes pauvres oreilles... La tornade Alban vient de débarquer. Pitié, qu'il parte déjà !
- Tu t'es mangé une façade ou quoi ? Vu ta tronche tu n'as pas fait un lifting, c'est sûr ! Me lance mon frère en me faisant une tape sur la jambe.
Je sens la douleur s'étendre dans tout mon corps. Je vais l'étriper cet abruti !
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Coucou,
Alors qu'en pensez-vous de ce chapitre? Le sexy caleb est-il toujours aussi craquant?
Que pensez quand son coeur est partagé? A vous de me dire... :D
Merci encore de me suivre et pour vos votes et commentaires, ça me touche énormément!
Maïté
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