Chapitre 5
C'était si étrange. Je peine à croire qu'il me congédie car il avait décidé que ce n'était pas mon heure. Comme toujours, il aimait avoir le dernier mot. Que vais-je retrouver qui vaille la peine dans cette ville qui grouillent de fourmis ? D'une part, j'ai envie de revoir Caleb et d'une autre retrouver mon amour perdu.
Comment veut-il que je me laisse aller puisque je n'ai plus goût à rien ? Bon d'accord, il s'est passé quelque chose d'intense entre Caleb et moi mais était-ce vraiment important ?
Je ne veux pas m'accrocher si après ça n'aboutit à rien, je serai encore déçue. J'ai un besoin sans cesse d'être rassurée puisque passer un nouveau cap m'est terrifiant. J'ai si peur d'aimer à nouveau pour après chuter de plus belle et bien plus fort que la précédente.
Au fond, pourquoi se battre autant pour une sensation, une vibration entre deux êtres qui finit par vous détruire d'une façon ou d'une autre ? Du jour au lendemain, j'avais arrêté toute lecture parlant d'amour car inévitablement la fin se terminait bien. Or qu'en réalité, on sait que tout n'est pas si rose et que parfois la chute de l'histoire peut être tragique.
C'est vrai, j'ai l'attitude d'une défaitiste, la posture avachie d'une perdante, la force de vivre proche du néant, alors comment pourrais-je insuffler un quelconque amour à quelqu'un ?
Je n'ai ni l'énergie ni l'espoir de vouloir que cela change, une perdante reste une perdante qu'importe ses efforts ou sa bonne volonté quand le constat de l'échec est là, rien ni personne ne peut en modifier le cours.
Et pourtant, malgré moi, j'ai envie que cette lumière brille à nouveau. J'ai envie de voir un nouveau monde tout beau tout rose. J'ai l'envie de rayonner et d'être choyer par l'amour. J'ai envie que le cours des choses changent en positif. Mais ce n'est qu'une chimère, une piètre illusion puisque rien de tout cela ne m'arrivera.
On court après quelque chose d'éphémère puisqu'on ne sait pas prendre l'amour ni le mesurer et encore moins le quantifié. Alors on court à en perdre haleine, à en perdre la raison pour une chose qui ne sera jamais acquise.
Cela en va-t-il la peine ? Certains diront que « oui », d'autres que « non ». La perception de l'amour est propre à chacun. Pour ma part, c'est un beau et grand « NON ». À part nous apporter des souffrances bien inutiles et quelques fois de bon moment, il n'y a que le négatif qui en découle.
Le véritable et grand Amour, je n'y crois plus. Pour moi dans la vie, il n'y en qu'un et je l'ai déjà vécu. Les autres ne seront que des amourettes ou des amours plus sérieux mais JAMAIS le grand Amour.
Tout doucement, j'émerge de mon sommeil de plomb. J'entends ce BIP qui m'agresse les tympans. Difficilement, je soulève mes paupières. La lumière du jour qui éclaire ma chambre d'hôpital m'aveugle.
Je plisse légèrement les yeux. Une forme recroquevillée est installée dans l'inconfortable fauteuil incliné en cuir brun. Qui aurait bien pu me veiller tout ce temps ?
Sûrement pas mon imbécile de copain ni les quelques membres de ma famille puisqu'ils habitent à des heures d'ici. Pour mon plus grand bonheur. Lentement, l'image se forme sur ma rétine.
Je le distingue clairement. Serait-ce lui ? C'est impossible ! On ne se connaît pas ! C'est vrai qu'il m'a promis de ne pas me laisser mais de là à m'attendre...
Je l'examine attentivement. Il a l'air bien bâtit, il est assez grand, les cheveux châtains en bataille et l'uniforme lui va assez bien. Il est vraiment sexy...Je l'imagine déjà bien en torse nu...sous la pluie...
Non mais sérieusement, tu débloques carrément ma pauvre fille? Pensais-je. Ne me dis pas que tu en pinces pour lui ! Non, bien sûr que non ! Ce serait déplacé de ma part de penser à une telle chose mais il a l'air si délicieux...RESSAISSIS-TOI !
Il bouge, grogne sensuellement puis s'étire. Lorsque ses yeux rencontrent les miens, je sens un incendie naître au fond de moi. Mais que m'arrive-t-il ? Je dois faire de la fièvre et ce BIP qui augmente, il faut vraiment que je me fasse examiner !
Il me sourit à pleine dents. Elles sont si blanches, si éclatantes, qu'il pourrait faire un pub pour le dentifrice Colgate 3D White.
- Salut...Me dit-il le plus simplement du monde.
Je ne sais pas quoi dire. J'entends ce BIP s'accélérer de plus belle. Il suit mon regard sur le moniteur. Je vais finir par y rester si ce foutu cœur ne se calme pas. Je m'empourpre.
- Vous vous sentez mieux ?
Je continue de le dévisager. Je le regarde comme un énergumène, que vient-il de dire déjà ?
- Vous avez perdu votre langue ?
Comment lui expliquer que mes neurones font un feu de joie et que ma foutue voix a pris congé ?
- Je vais appeler le médecin. Dit-il en se levant.
"Fait donc ça", pensais-je.
Ce n'est pas possible d'être dans un tel état. Je dois être envoûtée? Appelez-moi un marabout ! Je me sens prise au piège dans ce corps qui ne m'obéit pas.
Quelques minutes plus tard, il revient accompagné du médecin.
- Mademoiselle Nenko, est-ce que vous allez bien ?
Je veux lui répondre mais aucun mot ne sort. Comme si mes lèvres étaient cousues, la peur s'empare de moi. Mon regard remplit de détresse lui met la puce à l'oreille puisqu'il ajoute :
- Mademoiselle, vous avez subit un gros traumatisme et êtes sûrement en état de choc. Il est possible que temporairement votre faculté à parler soit absente.
Il voit la panique dans mes yeux. Seigneur, et si je ne reparlerais plus jamais?!
- Ne vous inquiétez pas, d'ici quelques heures vous retrouverez l'usage de la parole. Il faut que votre corps se remette du choc qu'il a subit. C'est tout à fait normal, d'accord ?
J'acquiesce. Hélas, je ne peux que me fier à son diagnostic que j'espère correct. Il m'examine en fourrant sa lampe de poche dans mes yeux, je le repousse gentiment. Cet imbécile l'a mis trop près et me les brûlent.
- Laissez-vous faire, Mademoiselle Nenko.
- Vous lui faites peut-être mal, réplique Caleb en prenant place à mes côtés.
- Monsieur, je connais mon travail.
- Et moi, je sais quand cette femme à mal. Et vous lui faites mal en ce moment. Répondit-il cinglant.
- Je dois voir si ses paramètres sont corrects.
- Je ne vous dis pas le contraire mais si peut-être vous reculiez votre lampe de ses yeux, ça serait peut-être plus agréable pour elle.
C'est ce qu'il fait. Je suis docile le restant de l'examen. Je remercie silencieusement Caleb de son intervention. Il me répond avec un sourire chaleureux.
J'ai du mal à comprendre ce besoin soudain de me protéger. Nous ne nous connaissons ni d'Adam ni d'Eve alors pourquoi se donne-t-il autant de mal pour quelqu'un comme moi ?
Sûrement à cause de sa vocation de policier, il est dévoué et aime aider les autres. Mais j'ai l'impression que ça va au-delà de la simple pensée du bien-être de la personne.
Me trompais-je peut-être ? Cependant, tout dans son comportement me laisse entendre qu'il n'est pas là comme un simple agent prêt à prendre ma déposition mais bien à attendre quelqu'un qui lui est cher, quelqu'un qu'il aime...
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Bonjour à toutes/tous,
alors ce nouveau chapitre vous plait-il ? La confusion des sentiments de Nahèle serait-il réciproque?
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Merci encore !
Maïté
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