Point de vue de Caleb :

Je roule en direction du commissariat, je n'ai pas besoin de réfléchir aux routes prendre puisque je connais le chemin par cœur, ce qui me donne tout le loisir de pensé à Elle...

Quoi que je fasse, tout me la rappelle.

J'ai l'étrange impression de la connaitre depuis toujours. J'ai ce besoin irrépressible d'être auprès d'elle, de la protéger... Avec elle, je nage dans le flou ; je n'ai plus de repères.

J'aimerais comprendre ce qu'il m'arrive.

Est-ce uniquement de l'amitié ? J'ai bien peur que non...

C'est donc ça l'amour ? Savoir que l'on va percuter un mur et accéléré quand même. Si au moins j'avais peur mais ce n'est pas le cas, je pourrais braver les flammes pour la conquérir.

Je dois être limite sadomasochiste d'aimer une personne qui n'a pas les mêmes sentiments que moi...

Mais lorsque je la vois, mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine que j'ai l'impression qu'il va me perforer la peau. Lorsqu'elle pose les yeux sur moi, je ressens un désir profond et passionnel prêt à me consumer.

J'ai tellement peur de la faire fuir que je suis prêt à tout pour la garder auprès de moi...Allant au-delà des limites à ne pas franchir...

Si elle apprenait ce que j'ai osé faire pour qu'elle reste, elle me haïrait sûrement mais l'idée de la perdre me terrifie, m'incitant à brûler les interdits. J'ai déjà faillis la perdre une fois...Pas deux...

Devant le commissariat, Blue m'attend les bras croisés sur la poitrine. Sa posture montre qu'elle est fermée à toute discussion. Je sens que cette mission va être longue et pénible...

Je gare ma voiture puis me dirige vers la caserne.

- Je vais me changer, lui lançais-je en passant à côté d'elle.

Comme je m'en doutais, elle ne me répond pas. Une fois mon uniforme enfilé, mon pistolet dans son étui, je rejoins ma coéquipière de remplacement.

Je fais le tour de la voiture de patrouille puis nous entrons. Installé et ceintures bouclées, elle décide enfin à parler.

- Cal, ne refais plus jamais ça d'accord ?

- Quoi ?

- Je n'avais pas à aller derrière ! Je suis policière pas une simple civile !

- Tu ne vas pas remettre ça !

- Qu'est-ce qu'il t'arrive bon sang ? Depuis que tu as rencontré cette fille, tu es différent !

- N'importe quoi ! Dis-je sur la défensive.

- Je ne suis pas la seule à le penser.

- Si tu savais comme je m'en fou de ce que pense les autres. Je n'ai de compte à ne rendre à personne.

- Si tu le prends comme ça, dit-elle en se retournant vers la fenêtre.

- Blue...Dis-je en soupirant. Ce n'est pas contre toi mais il se passe beaucoup de changement dans ma vie et je ne comprends pas toujours le sens...

- Je peux t'aider si tu as besoin...

- C'est gentil mais personne ne pourra le faire à ma place. Bon, où devons-nous rejoindre l'autre équipe d'intervention ?

- Sur l'artère principale de Wall Street.

Je mets en route le moteur puis démarre.

- Comment elle s'appelle déjà ?

- Pourquoi tu veux le savoir ?

- Je suis curieuse voilà tout...

- Nahèle...

- Nahèle comment ? Dit-elle du tac au tac.

- C'est pour faire des recherches c'est ça ?

- Non, dit-elle les joues pourpres.

- Blue... J'ai déjà fait mon enquête et il n'y a rien à signaler alors déstresse, ok ?

- C'est juste que ça me semble louche cette histoire...

- Que veux-tu dire par là ?

- Tu ne l'as connais pas et du jour au lendemain tu te fais du souci pour elle, tu l'héberge chez toi...

- Bon sang, ça ne te regarde pas ! Dis-je perdant peu à peu patience.

- C'est peut-être un escroc qui veut te soutirer de l'argent !

- BLUE, ça suffit ! lui criai-je.

Je la vois se recroqueviller dans son siège.

- Je t'interdis de la juger et pour ta gouverne, je pense être en mesure de savoir si c'est une voleuse ou non.

- Si tu le dis, marmonna-t-elle dans sa barbe.

- Qu'est-ce que tu as dit ?

- Rien, rien...

- C'est bien ce que je pensais, dis-je en reportant mon attention sur la route.

Quelle plaie cette fille ! Vivement que Clay revienne !

- Tu as mis les gilets pare-balle dans le coffre ? Lui demandais-je.

- Bien sûr ! Sur cette mission, les risques sont plus présents.

- Oui... Je ne la sens pas vraiment celle-là...

- Pourquoi donc ? dit-elle en m'observant.

- J'ai l'impression qu'on file tout droit dans un traquenard. L'informateur est sûr de son coup ?

- D'après ce qu'a dit le lieutenant Marx, c'est l'un des plus fiables.

- J'espère pour lui car s'il arrive quelque chose à l'un de mes hommes...

- Tu vois du mal partout, arrête un peu ta paranoïa.

- Facile à dire, ce n'est pas toi qui devras annoncer la mort d'un homme à sa femme.

- Tout se passera bien. M'assure-t-elle.

- Vaudrait mieux... Dis-je anxieux.

Grâce au talkie, j'appelle la patrouille non loin de nous. Ceux-ci me donnent rendez-vous près de l'un des restaurants où se trouverait actuellement l'un des barons de la drogue.

Stationné, nous enfilons nos gilets puis nous retrouvons les gars. Après la mise au point de l'exécution du plan, nous nous mettons en position.

Dans mon oreillette, je patiente jusqu'à ce que toutes les équipes soit à leurs postes.

J'inspire et expire un bon coup. Ça fait des années que je n'ai plus eues de traque et aujourd'hui, j'en ressens les effets. Je ferme les paupières, le visage de la douce créature qu'est Nahèle se dessine.

Je souris en voyant ses traits délicieux.

Rien que d'y penser mon cœur bat la chamade. Cette fille me rend complètement dingue !

- Equipe Alpha prête ! Equipe Tango aussi ! entendis-je dans mon oreille

- Equipe Charlie prête, répondis-je en jetant un coup d'œil derrière moi.

Blue me fit signe que tout était bon pour elle.

Je ferme une dernière fois les yeux puis ordonne l'assaut.

L'équipe Alpha entre en premier, des premiers coups sont échangés. J'ordonne à l'unité Tango d'attendre pendant que nous nous entrons de l'autre côté du restaurant.

Les balles fusent de partout, je vois des gars à terre. Tant bien que mal, je les extrais de ce bordel. Je ne laisserai aucun de mes hommes mourir ici, c'est hors de question !

Je leur ai toujours promis que je les ramènerais envie et je tiendrai ma promesse. Une fois que le dernier de mes hommes blessés est sorti, nous nous mettons en position dans le bâtiment.

- Vous êtes cernés ! Rendez-vous !

Un type sort de nulle part et pointe son arme sur Blue.

Ni une ni deux, je me jette sur lui.

Je tire le premier, cependant, il tira aussi.

Touché à l'épaule, je m'écroule.

Blue me secoue me hurlant de rester en vie... Ses traits deviennent flous, son visage est remplacé par celui de la femme qui occupe toutes mes pensées... Nahèle...

Cette fleur au milieu d'une forêt d'épines...