Chapitre 23
Voyant les vêtements que je porte, je ne peux qu'affirmer que dans cette tenue je ressemble à un sac. Je monte quatre à quatre les marches puis me rue dans la chambre qui est temporairement mienne.
J'ouvre mon sac et constate avec effroi que je n'ai rien à me mettre à part un pyjama hideux rose à pois. Après avoir retourné le contenu du sac sur le lit, je trouve par miracle un legging bleu foncé.
Mais que vais-je pouvoir mettre avec ça ?
J'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas. Soudain une idée incongrue jaillit de mon esprit douteux.
Pourquoi ne pas demander une chemise à prêter à Caleb ?
Très mauvaise idée, me vocifère ma conscience. Te connaissant, tu vas renifler l'odeur de sa chemise, te faire des films et puis sûrement passer à la casserole !
Ce n'est pas parce que nous avons échangé un baiser « malencontreux » que ça veut dire que je vais finir dans son lit !
On verra, me souffle à nouveau cette maudite voix.
Ni une ni deux, je me faufile dans le hall de nuit et je pars à sa rencontre. Je frappe à sa porte.
- Entrez, dit-il d'une voix clair et ferme.
Lorsque j'ouvre la porte, je me fige.
Monsieur est torse nu. Il porte un jean délavé, son boxer s'arrête juste au niveau de l'aine. Il a des abdos à vous faire pâlir dessinant son corps à la perfection, néanmoins je peux distinguer une cicatrice au milieu de son thorax.
Mal à l'aise, il enfile rapidement une chemise bleue. Il se retourne pour la boutonner. Rapidement, je me ressaisis. Je racle ma gorge et lui demande.
- Tu n'aurais pas une chemise à me prêter ? Je n'ai plus rien à me mettre.
Lorsqu'il se retourne, je suis surprise de voir à quel point il est beau. Comment est-ce possible de mettre ainsi quelqu'un en émoi ?
- Une chemise à carreaux avec des nuances de bleus, ça te va ?
- Oui c'est parfait !
Je le vois chercher dans son immense penderie. Lorsqu'il la trouve, il me la tend. Lorsque nos doigts se frôlent, j'ai une décharge qui me traverse le corps. D'un geste brusque, je lui arrache la chemise et me hâte de sortir.
Malgré moi, je me risque un dernier coup d'œil avant de prendre la porte. Caleb parait frustré, il passe sa main dans ses cheveux d'un geste las. Je ne m'attarde pas et vais enfiler la chemise.
Le résultat est plutôt satisfaisant, je ressemble plus à une femme qu'à un souillon.
Je m'interdis de renifler son odeur alléchante sur la chemise qui inonde mon nez.
Ne cède pas à tes pulsions, me répétais-je.
Il vient frapper à ma porte puis l'entrouvre.
- Tu es prête ?
- Oui ! Dis-je avec un excès d'enthousiasme.
Il me sourit.
- Allez viens ! Me dit-il avec son sourire ravageur.
S'il ne me regardait pas, j'aurais fondu comme du beurre au soleil. Son regard pénétrant en dit long sur lui, sur sa façon de vous percer à jour.
Comme un automate, je me mets à le suivre. Nous enfilons nos vestes puis mettons nos chaussures. Il programme l'alarme de la maison et nous sortons. La voiture est dans l'allée à côté de la maison. Il m'ouvre la portière, je le remercie d'un sourire resplendissant, qu'il me rend.
Je lui indique l'adresse qu'il encode dans le GPS. Le trajet se passe dans le silence, la chanson « Let it go » de James Bay s'enclenche. Je regarde par la fenêtre, la neige disparait peu à peu du décor, comme si elle n'avait jamais existé.
J'aimerais pouvoir mettre des mots sur la bataille qui fait rage en moi mais je n'y arrive pas. J'ai l'impression d'être scindée en deux, qu'une partie de moi ne pourra jamais appartenir à Caleb, qu'elle lui sera toujours destinée.
Pourtant, je sais qu'un jour, je finirai bien par ouvrir mon cœur. Tout se rapporte toujours à cette chose immesurable qu'est le temps...
J'ai de plus en plus de mal à réprimer mes sentiments à l'égard de Caleb... Et puis ce baiser malencontreux...si délicieux...si passionnel...si profond... C'est comme l'avant-goût d'une promesse silencieuse.
Je chasse ces idées troublantes de ma tête. Si je n'y pense pas, je finirai peut-être par oublier, non ? Comment l'oublier...
Caleb me secoue légèrement, je me retourne pour lui faire face et l'interroge du regard.
- Nous sommes arrivés.
Perdue dans mes pensées, le temps s'est écoulé si vite que je ne m'en suis pas rendue compte. J'observe la maison aux briques grises, celle de ma meilleure amie.
- C'est bien là, dis-je à mi-voix.
J'ouvre la portière et sors. Caleb m'imite. Nous nous dirigeons côte à côte vers la grande porte brune. Je frisonne, la main de Caleb se dépose sur mon bras, m'obligeant à m'arrêter.
- Je sens que quelque chose cloche, tu ne m'as pas tout dis...
- Certaines choses doivent rester dans notre jardin secret, tu ne penses pas ? Dis-je en descendant mon regard sur son thorax.
Son visage se ferme et il desserre son emprise.
J'écrase mon doigt sur la sonnette. J'entends résonner dans la maison un « DING DONG » assourdissant. Si Kira dormait profondément avec un bruit pareil elle se réveillera en sursaut.
J'entends des pas rapides se dirigés vers la porte. Instinctivement, je recule et retiens ma respiration. Pitié pas Gavin... pas Gavin...
Lorsque je vois le visage cerné de ma meilleure amie, mon pressentiment se renforce. Cet enfoiré de Gavin lui a fait du mal ! J'ai envie de lui arracher ses testicules et les lui faire bouffer !
Même triste, je vois dans son regard un intérêt certain pour mon policier préféré...
- Entrez, ne restez pas dans le froid. Dit-elle en s'écartant.
On entre dans le corridor.
- C'est par ici, dit-elle en nous montrant le salon à droite.
On se débarrasse de nos vestes que nous pendons au porte manteau près du sofa couleur caramel. Elle nous invita à nous asseoir.
- Vous voulez boire quelque chose ? J'ai du thé, du café, de l'eau, des softs.
- Un thé pour moi, répond Caleb en souriant.
- Pareil pour moi ! Tu veux un coup de main ?
- Volontiers, dit-elle avec un faible sourire.
Je me lève à la hâte et me dirige vers la cuisine. Une fois à l'intérieur, je la questionne.
- Qu'est-ce que tu as ? Lui dis-je de but en blanc.
Pas besoin de préliminaire, nous avons toujours été cash l'une envers l'autre.
- Rien, Nahèle. Dit-elle en remplissant la bouilloire électrique.
- A d'autre ! N'oublie pas que je te connais par cœur.
- Je n'ai pas envie d'en parler, dit-elle en s'appuyant contre l'évier.
- Kira, dis-je d'une voix ferme.
- Retourne près de mon invité, dit-elle sans me regarder.
- Pas avant que tu me dises ce qu'il se passe !
- Nahèle, dit-elle en colère.
- Quoi Kira ?! C'est encore à cause de ce connard ! C'est toujours de sa faute de toute façon ! Explosais-je.
- Ne parle pas comme ça de mon mari ! Dit-elle furieuse à son tour. Tu es qui pour le juger ?!
- Je suis la copine de celui qu'il a tué ! Ose me dire qu'il n'a rien fait, dis-je en l'affrontant du regard.
Je vois une larme jaillir de l'un de ses yeux. Ensuite, une seconde puis d'autres suivent. La voir dans cet état me désarçonne mais renforce ma colère envers cet homme qui ne la mérite pas.
- Enfoiré ! Crachais-je.
- Nahèle, je t'en prie laisse-moi quelques secondes...
A contre cœur, je pars de la pièce. Cependant, je ne peux me résoudre à laisser mon amie dans cet état, je fais demi-tour et me dirige près d'elle. Je la vois prête à protester mais je la prends dans mes bras.
Immédiatement, elle se laisse aller contre mon épaule.
- Qu'est-ce qu'il y a ? lui chuchotais-je à son oreille.
- C'est Gavin...Dit-elle entre deux sanglots.
- Quoi Gavin ?
- Il...Il...
- Il a fait quoi ?
- Il...est parti !
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Bonjour à toutes/tous,
Suite à une longue, longue attente...Je vous mets la suite non corrigée de ce nouveau chapitre. Ne vous tracassez pas lorsque j'aurai le correctif, je publierai les corrections :)
Bonne lecture et à bientôt :)
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