Chapitre 16


Je suis soulagée quand je vois le visage angélique de Caleb. Il a troqué son uniforme pour un jean délavé à trous, une chemise rouge à carreau noir et des grosses chaussures moutarde. J'ai l'impression d'avoir devant moi un fruit défendu qu'il ne faut surtout pas goûter même si la tentation est grande, il faut à tout prix résister.

Arrivé à ma hauteur, il me demande de signer ma déposition. Je m'exécute ensuite, il le donne à l'un de ses collègues qui fume une cigarette. De retour près de moi, il me tire par le bras signifiant que je dois le suivre. On marche jusqu'à sa voiture, un Range Rover Evoque de couleur gris Waitomo métallisé.

Son aspect a des allures de Transformer.

Il déverrouille le véhicule puis nous montons à l'intérieur. Il tourne directement le bouton du chauffage. Ensuite, le moteur vrombit. On sort du parking pour après s'engouffrer dans les rues de la grosse pomme.

A cause des fortes chutes de neige de ces derniers jours, la « Big Apple » est sous un nouveau jour. J'ai l'impression de redécouvrir cette ville aux dimensions surprenantes. De temps en temps, Caleb me jette des coups d'œil mais j'avoue ne pas vraiment y faire attention, je suis bien trop préoccupée à regarder les gens s'amuser dehors.

Au début, j'ai détesté cette ville et puis je m'y suis fait.

C'était beaucoup trop bruyant, beaucoup trop grand, je me sentais bien trop seul loin de ma bourgade. La nature, l'air pur, la chaleur humaine, rien de tel pour s'épanouir or qu'ici, il n'y a rien de tout ne cela.

J'aime New-York mais je préfère mon pays d'origine. J'y retournerai peut-être un jour...


Dans la lune, je ne vois pas tout de suite que nous sommes arrêtés et que Caleb me scrute intensément. Lorsque mon regard se plonge dans le sien, il comprend qu'il a toute mon attention.

- Je pense que nous devrions manger un bout avant de rentré. Vu que je ne suis pas un très bon cordon bleu, je pense qu'il est préférable qu'on mange à l'extérieur.


Je me détaille. Je ne suis vraiment pas présentable.

- Tu es très bien comme ça, m'assure-t-il.

- Si tu le dis, dis-je peu convaincue.


L'appel de la faim à raison de moi, de toute façon le ridicule ne tue pas.


On entre dans un vieux restaurant aux allures des années septante. C'est un peu kitch mais il a son charme. Caleb me tire la chaise m'invitant à prendre place. Ensuite, il repousse la chaise sous la table.

La chose qu'il n'a pas prise en compte est qu'avec mon plâtre, je ne sais pas aller très vite et il bourra dans celui-ci avec la chaise.

- Je suis désolé, Nahèle, s'excuse-t-il.

- Ce n'est rien, dis-je en riant même si la douleur se propage dans ma jambe.

Il prend place en face de moi. Le serveur nous dépose deux menus, il m'en tend un. Je fais mine de chercher un plat mais en vérité j'avais jeté mon dévolu sur le burger du chef accompagné de ses frites.

Le serveur prend notre commande ; Caleb me donne la parole. Devant tant d'enthousiaste, il prend la même chose que moi. Bien entendu pour bien faire passer tout ça, on prend deux énormes cocas.


Quand le serveur vient nous apporter nos plats, j'ai cru que j'allais saliver devant l'énormité du plat. Sans attendre, je prends une grande bouchée. C'est délicieux.

- Tu ne mangeras jamais tout, me lance-t-il sur un air de défi.

- Et si je le finis je gagne quoi ?


Il fait mine de réfléchir mais je sais au fond de moi qu'il connait déjà la réponse.

- Je te raccompagne jusque chez ton amie.

- Et si je perds ?

- Tu restes trois jours avec moi !

- Quoi ?! Dis-je en m'étouffant presque. Tu ne crois vraiment pas que je vais conclure un tel marché !

- Pourquoi aurais-tu peur de perdre ? Me dit-il avec un sourire taquin.

- Non...

- Alors, joue !

- Marché conclu ! Dis-je en tendant ma main dégoulinant de graisse.

- Marché conclu ! Dit-il en la serrant.


J'avoue que c'est légèrement dégoûtant mais sur le moment, je n'ai pas pris en compte que nos mains étaient remplies de graisse de viande. J'essuie tant bien que mal mes mains sur la serviette.

Plus je mange et plus j'ai envie de vomir, il ne me reste plus que deux bouchées et j'ai réussis mon pari. Je vois que Cal est anxieux, il croit en ma victoire. Mais moi, je n'en suis plus si sûr...

Je suis à deux doigts de vomir mon délicieux met.

A bout, j'abandonne. Je m'en veux terriblement de baisser les bras aussi près du but. Caleb se lève de sa chaise et jette son poing en l'air criant « j'ai gagné ! Tu es à moi pour trois jours ! ».


Les gens se retournent sur nous, j'ai envie de me cacher sous ma chaise mais je dois dire devant tant de joie, j'ai envie de rire. Ce que je fais.

- Tu es insortable, lui dis-je.

- Que ne ferais-je pas pour te faire sourire, dit-il en plongeant son regard hypnotisant dans le mien.


Je pense que ces trois jours à venir vont être très durs puisque je vais devoir lui résister quoi qu'il arrive. En passant, ma promesse de l'oublier vient d'être jetée à l'eau.

Le calvaire va commencer puisque je ne pourrai ni le toucher, ni l'embrasser, ni...

A part le dévoré des yeux...Quel supplice !

Il se rassit, content de lui.

- Pas de coups foireux j'espère ?

- Moi ? Dit-il en faisant semblant d'être vexé, jamais de la vie !

- Prends-moi pour une idiote, dis-je.

- Je n'oserais pas !


Son sourire ravageur me pulvérise le cœur.

Comment vais-je faire pour garder le cap ? Pitié, Elyas aide-moi ! Car malgré toute la volonté du monde, je ne vais pas pouvoir résister indéfiniment et mes saletés d'hormones vont se faire ressentir à cœur joie.


Il paie l'addition puis on part de cet endroit de malheur. J'aurais dû prendre un plat bien moins copieux ! Je ne serais pas dans ce pétrin !

- Est-ce que je pourrais avoir ton téléphone, s'il te plaît ? Il faut que je sonne à ma meilleure amie Kira.

- Pas de problème, me dit-il en me le donnant.


Je compose son numéro. Mes doigts tremblent. Comment vais-je lui expliquer qu'à cause d'un stupide pari je vais devoir vivre avec un homme que je ne connais pas pendant trois longs et tentants jours ?

Je viens de signer mon arrêt de mort !

Après à peine deux bip, elle répond.

- Allo ?

- Kira, c'est moi ...

- Bon Dieu ! Pourquoi ne m'as-tu pas répondu ! Dit-elle en colère.

- On m'a volé mon sac et je n'ai pas su t'appeler ...

- Et tu n'as rien ?! Dit-elle affolée.

- Non plus de peur que de mal...

- Où es-tu ? Je viens te chercher !

- En fait...Euh...Je suis avec un ami...

- Un ami ? Dit-elle sceptique.

- Euh, oui... En fait, c'est l'agent qui m'a sauvé la vie....

- Ce n'est pas vrai, tu te l'es tapé ! Il est sexy ?

- Non mais tu es malade ! Et oui, il l'est. Dis-je en me retournant pour ne pas qu'il écoute notre conversation.

- Bah quoi !

- Ecoute, j'ai fait un pari et je dois rester trois jours avec lui.

- Et après tu ne me diras qu'il n'y a rien eu !

- Mais si je te le dis ! Dis-je excédée.

- L'autre con est venu apporter tes affaires ici plutôt que chez ta mère.

- Euh...D'accord. Je viendrai les prendre demain si ça te va.

- Pas de soucis, je pourrai voir ce sexy policier alors !

- Tais-toi, il est juste à côté de moi. Dis-je en lui jetant un regard.

Trop tard, il sourit. Je viens de me faire griller en beauté, la honte !

- Je te déteste, ajoutais-je.

- Moi aussi ! A demain alors !

- Oui !

Je raccroche rouge pivoine.

- Alors comme ça, je suis sexy ? Dit-il d'une voix terriblement sexy.

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