Chapitre 15

J'affronte tant bien que mal le vent glacial. Mes joues sont rosies par l'effort et la morsure du froid. Je n'ai rien pour protéger ma tête à part ma capuche mais qui ne sert strictement à rien vu les assauts du vent.

Mes lèvres se gercent et bien entendu, je n'ai pas de baume à lèvre sur moi ! Je passe ma langue sur celle-ci pour essayer de les humidifier mais j'ai l'impression que ça fait pire que mieux.

Je sens un goût âcre sur ma langue ; du sang. Mes pauvres lèvres doivent être bien abimées pour être dans cet état. En même temps, ça fait des heures que j'erre dans les rues à la recherche d'un endroit où passer la nuit.

Les hôtels sont bien trop cher et les abris bus bien trop ouverts pour m'y réfugier quelques heures. Peu à peu le temps s'empire, quelques flocons font leurs apparitions.

Je viens à peine de sortir de l'hôpital que je regrette déjà la douce chaleur de mon lit.

De plus, mon téléphone n'a plus de batterie. Lorsque je me suis arrêté à un café pour demander de passer un petit coup de fil, on m'a répondu :

« On n'est pas l'auberge du bonne accueil ici ! Si vous voulez sonner, il faut payer »

Et n'ayant pas de sous en liquide sur moi et mon compte en banque presque à sec, j'ai dû me résoudre à quitter l'endroit. J'ai tenté le porte à porte, en vain. Qui voudrait aider une personne qui a l'air en apparence propre, en pleine presque santé et habillé avec des vêtements chauds ?

Personne.


Je ne peux m'en prendre qu'à moi. Si j'avais été plus gentille avec Kira, si j'avais accepté sans rechigner son aide, je n'en serais pas là maintenant.

Ma bonne âme avait donné quelques heures plus tôt ma pizza à une personne dans le besoin. Malgré mon malheur, cette personne en avait plus besoin que moi.

Et maintenant, je meurs de faim.

Ne voulant pas me torturé d'avantage dans les axes principaux qui sentent la bonne odeur de nourriture, je décide de prendre les petites rues. Qui sait quelqu'un d'aimable pourrait m'aider ?

Désillusion totale.

Je n'arrive pas à croire ce qui vient de m'arriver. Une bande de « clochards » hargneux m'ont volés mon sac, arrachant mon manteau par la même occasion. Ces individus m'ont tiré par les cheveux pour essayer de m'immobilisé voulant arracher la chaine à mon cou. J'avais beau hurlé personne ne vint à mon aide.

Comme des charognards, ils se sont jetés sur les débris de mon collier. J'étais écœurée et choquée. Pendant qu'ils étaient distraient par ça, j'ai pris mes jambes à mon cou me réfugiant plus loin entre les poubelles.

Je me suis mise à sangloter en silence. Les minutes s'éternisant, j'avais l'impression qu'une décennie venait de s'écouler.

Je grelotte, je me frotte les bras tant bien que mal pour essayer de me réchauffer, en vain.

Qu'allais-je devenir ? Je suis si loin de chez Kira. Il me faudrait marcher toute la nuit pour arriver chez elle. Misère qu'ai-je encore fais au bon Dieu pour mériter ça ?


Après un certain temps, je fais demi-tour pour reprendre les fragments de mon collier. Je cherche du regard quelque chose de brillant, j'espérais que mon pendentif soit atterrit loin de la zone de ces pilleurs.

Un éclat attire mon attention, je m'approche. Par miracle, mon pendentif en forme de sablier est là entre deux sacs poubelles noirs.

Elyas me l'avait offert pour notre premier anniversaire, il m'avait dit que chaque minutes qui passent représente un grain de poussière, que nous avions au moins l'éternité devant nous...Mais il s'était trompé...


Soudain, j'entends l'écho de pas derrière-moi. Rapidement, je me camoufle entre les ordures. Je prie pour que ce ne soit pas l'un de ces voleurs.

- Est-ce qu'il y a quelqu'un ? On nous a appelés car une personne a entendu des cris.

Et si c'est un piège ? Je ne bouge pas.

- Je suis un agent de police, répondez-moi s'il vous plaît. Je veux m'assurer que tout va bien pour vous...


Soudain, je réalise la chance que j'ai. Je vais pouvoir demander de l'aide, je sors de ma cachette. Lorsque je vois le policier en question, mon cœur fait un rater.

- Caleb ?

- Nahèle ?


Je n'en crois pas mes yeux.

- Mais que fais-tu là ? Dit-il en me regardant stupéfait.

- Je...Je me suis disputé avec ma meilleure amie et...puis, je n'avais plus de batterie...et personne n'a voulu m'aider...Des mendiants m'ont volés mon sac, déchiré mon manteau...Dis-je en tremblotante.


Il se précipite vers moi puis me prend dans ses bras. Instantanément, je sens sa chaleur inondé mon corps. J'ai l'impression qu'il est un volcan en irruption tellement il dégage de la chaleur.

Il me repousse doucement pour plonger son regard dans le mien.

- Tu n'as rien ?

- Non, je suis juste sous le choc...

- Où vas-tu aller ?

- Je...Je ne sais pas...


Il songe quelques instants puis déclare d'une voix ferme :

- Tu viens chez moi !

- Quoi ? Dis-je en me reculant.

- Je ne vais pas te laisser ici seule dans ce froid, tu vas venir chez moi point final !

- Tu ne peux pas m'y obligé !

- Oh si ! Dit-il avec un regard sombre.


Je n'ai plus envie de me battre, j'ai si froid, je suis si fatiguée. Il enlève son manteau, comme le gentleman qu'il est, et le met sur mes épaules.

- Viens, je termine mon service et on rentre.


Je le suis sans broncher, il met son bras sur mes épaules et m'emmène jusqu'à sa voiture de patrouille. Je vois une belle blonde ouvrir la portière et sortir de l'habitacle.

- Cal, ça va ? Tu veux que j'appelle une ambulance ?

- Non, Bi. Je la connais, elle est juste en état de choc.


J'interroge Caleb du regard sur qui est cette belle blonde pulpeuse. Je sens en moi de la jalousie....Que m'arrive-t-il ? Je n'ai pas à être jalouse d'une blonde bien foutue...non, ce n'est pas mon genre...

- Blue remplace Clayton car il est congé maladie.

- Tu n'as pas à te justifier, dis-je plus froide que je ne l'aurais voulu.


Je décèle dans son regard de l'incompréhension. Je ne vais quand même pas lui dire que je suis légèrement jalouse de sa coéquipière remplaçante. Il me reste encore un peu de dignité.

- Mets-toi devant, me dit-il en passant devant sa collègue sans lui adresser le moindre regard. Ainsi tu pourras tout m'expliquer pour ta déposition.

- Euh Cal, je peux te parler une minute ? Dit-elle en s'éloignant.


Elle veut quoi à Caleb celle-là ? Pensais-je. Leur conversation vient jusqu'à mes oreilles.

- J'espère que tu plaisantais quand tu disais qu'elle allait se mettre à l'avant.

- Bah non, dit-il fidèle à lui-même.

- Je ne vais pas me mettre à l'arrière pour ses beaux yeux ! Je suis policière pas une simple civile. C'est sa place la banquette arrière.

- Premièrement, c'est ma voiture. Deuxièmement, tu n'es pas ma coéquipière, tu remplaces mon coéquipier. Et troisièmement, si je te donne un ordre tu dois obéir, à ce que je sache je suis ton supérieur !

- Mai-mais...

- Bi, je n'ai pas envie de me prendre la tête. Je vais terminer mon service d'ici cinq minutes et je n'ai pas envie de me m'engueuler avec toi !

- Bien, rentrons, dit-elle d'un ton sec.


Elle se dirige d'un pas déterminé vers la voiture, puis ouvre la portière à l'arrière et s'engouffre à l'intérieur. J'observe à son insu Cal, il passe sa main dans ses cheveux nerveusement, puis me lance un regard triste.

Il fait le tour de la voiture puis entre.

A l'intérieur de l'habitacle, il règne un silence de mort. Il enclenche le dictaphone puis je lui explique ma péripétie. Une fois terminé, je me tourne vers la fenêtre. Mal à l'aise à cause de l'autre harpie qui me lance des éclairs dans le rétroviseur, je soupire ce qui n'échappe pas à mon sexy policier.

Arrivés devant le commissariat, Blue sort en quatrième vitesse claquant la porte par la même occasion. Des collègues à eux sifflent, elle leurs jette un regard noir.

A mon tour je sors.


Cette fois, l'accueil est différent. Ils me regardent interloqués, se demandant sûrement pourquoi Bi était à l'arrière et moi à l'avant.

Je sens la main de Cal sur mon avant-bras.

- Attends-moi ici, d'accord ? Je n'en n'ai pas pour longtemps. Je tape vite ce que tu m'as dit, je l'imprime et puis j'arrive.


Je hoche la tête.

Il monte les marches puis entre. Ses collègues m'examinent comme j'étais un spécimen étrange. Quelques secondes après qu'il soit rentré, l'autre tornade vient à ma rencontre.

- Je ne sais pas qui tu es et d'où tu viens et ça ne m'intéresse pas mais je te préviens, ne touche pas à Cal !

- Si tu savais déjà ce que j'ai fait avec ! Répondis-je au tac au tac.


Je vois le rouge lui monter aux joues. Elle doit être sacrément en colère. Elle voulut ajouter quelque chose mais s'abstint voyant ses collègues la regarder de travers. Elle rebrousse chemin puis entre à nouveau au poste.

Cette Blue ne va pas franchement être dans mon cœur.

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