Chapitre 10


Quelqu'un vient frapper à ma porte. Je n'ai vraiment pas envie d'avoir de visite après ce que je viens de faire. Je ne réponds pas. Un nouveau coup. Je soupire puis ordonne qu'on entre.

- Salut mon petit cœur, me lance Connor le sourire aux lèvres.


Mon souffle se coupe. Je rêve ou cet imbécile est devant moi avec un sourire niais ?! Si je pouvais me lever, je l'étriperais sur le champ !

- Qu'est-ce que tu fous là ? Dis-je froidement.

- Ça ne va pas ? Me dit-il en s'approchant.

- Si tu t'avances encore, je te mets un coup de béquille sur la tronche, ok ? Le préviens-je.

- Oh ma pauvre, me dit-il l'air faussement triste. Ta mère m'a dit qu'avec ton choc, tu n'es pas vraiment toi-même mais ne t'en fais pas, ça va aller mieux.

- Tu te moques de moi là ?

- Mais non, mon Amour.


Je mets ma main droite sur la tige de fer qui se trouve contre la paroi de mon lit. S'il continue à me prendre pour une débile, il va déguster.

- Pourquoi viens-tu plusieurs jours après que mon accident se soit passé ?

- Tu sais j'ai eu beaucoup de boulot...

- Donc premièrement, tu trouves que c'est une excuse ça ? Deuxièmement, si je comprends bien, ton boulot passe avant ta copine. Et troisièmement, quand vas-tu enfin me dire que tu as passé ces quelques jours auprès de ta pouffiasse de coordinatrice ?! Dis-je rageusement.

- Mais...Mais... Qu'est-ce que tu racontes ?! Dit-il mal à l'aise.

- J'ai peut-être eu un accident mais je n'ai pas perdu toute ma tête. Je sais que tu me trompes avec elle.

- Jamais de la vie je n'oserais te faire ça ! Dit-il en s'agenouillant près du lit.

- Arrête de mentir, je déteste les menteurs !

- Mais ma douce fleur, tu sais que j'en suis incapable !


Je vois ses pupilles se dilater, des gouttes de sueurs perlent sur son front signe qu'il me ment.

- Ton petit jeu ne m'amuse plus, dis-je d'un ton tranchant.

- Mais ...

Je le coupe.

- Ne remets plus les pieds ici, c'est compris ? Et tu peux mettre mes affaires dans un carton et les rendre à ma mère.

- Nahèle ! Ne fais pas ça ! Elle m'a séduit... Et ... Et je ne suis qu'un homme ...faible...

- Ça je le sais ! C'est pour ça que je me débarrasse de toi car tu n'es pas capable de prendre soin de moi correctement.

- Ma doudoune d'amour... Dit-il les yeux brillant.


Et c'est reparti ! Il va encore me faire ses fausses larmes de crocodiles. Pitié qu'il nous évite ça à tous les deux. Ça en devient gênant.

- Je t'en prie ne me quitte pas... Que vais-je devenir sans toi ?

- Bah la même chose qu'avant qu'on se connaisse.

- J'étais un minable et un raté avant toi !

- Ce que tu es toujours, dis-je lasse de son comportement.

- Mais... Dit-il à bout de mots.

- Et maintenant, tu peux ajouter que tu es un vrai connard puisque tu m'as trompé !

- C'est cette salope qui...


Je le coupe directement dans son élan.

- A ce que je sache vous êtes deux adultes consentants !

- Ah, non ma chérie ! Moi je ne l'étais pas ! Elle l'a fait contre mon gré !

- Tu crois que je vais vraiment gober ça, Connor ?

- Si...Si tu pars, je vais me suicider !


Il vient de sortir se dernière carte.

- Bah tu sais quoi ? Suicide-toi, ça me fera des vacances !

Il me regarde outré.

- Tu me laisserais crever ?

- Franchement, oui ! Et en plus pour te montrer ma bonne foi, je t'aiderai même à faire le nœud autour de ton cou. 

- Mais tu n'es vraiment qu'une garce !

- Monsieur est à court d'idée ? Car à ce que je sache, je suis droite dans mes bottes, MOI !


Il s'approche de moi l'air menaçant. Ni une ni deux, je prends ma béquille et lui met un coup dans l'abdomen.

- Mais tu es malade ! Hurle-t-il.

- Malade de voir ta tronche, dégage maintenant ! Criai-je à mon tour.


Magda entre en trompe dans la chambre.

- Que se passe-t-il ici ? Dit-elle en mettant ses mains sur ses hanches.

- Ce bouffon ne veut pas quitter ma chambre.


Il me jette un regard mauvais.

- Veuillez Monsieur sortir de la chambre de Mademoiselle Nenko.


Il m'adresse une dernière parole qui malgré moi me fait froid dans le dos.

- Je n'en n'ai pas finis avec toi !


Ensuite, il sort en claquant la porte. Magda la rouvre et lui lance :

- Chez vous on ne claque pas les portes alors ne le faites pas ici, espèce de malotru !


Quand elle la referme elle vient à mon chevet.

- C'était qui ce malade ?

- Mon ex-copain !

- Cet abruti ?

- Et oui... Soupirais-je.

- Ma pauvre... Allez repose-toi maintenant. S'il vient encore t'embêter appelle-moi, je me ferai un plaisir de lui botter son cul.

- Promis, dis-je en riant.


Je voyais déjà la scène. Lorsqu'elle sortit, je pousse un long et profond soupir. J'ai presque cru qu'il ne viendrait pas du tout me voir mais bon, le point positif est qu'enfin je me suis libérée de cet idiot.

Maintenant que nous ne sommes plus ensemble, je me rends compte que j'ai vraiment été bien bas pour m'être mise en couple avec cet âne ! J'espère qu'il va me foutre la paix et faire chier cette « voleuse de mec ».

J'aspire à une vie meilleure, à quelque chose d'inattendu, d'inespéré.

Je ferme les yeux bercé par les gouttes qui viennent frapper la vitre. J'ai secrètement espéré que Caleb revienne. Qu'il m'enflamme avec ces douces paroles et ses yeux incandescents.


J'attendis encore et encore mais il ne vint pas.

Désespérée et épuisée, je succombe aux assauts de Morphée.

Je vis distinctement Mon Elyas. Il était encore plus beau que dans mes souvenirs. Il irradiait de lui une tellement puissance, un tel aura lumineux. En cet instant, j'oubliais tout.

Il n'y avait plus que lui et moi comme autrefois. Où il n'y avait que l'insouciance d'un amour fou et profond, où il n'y avait que nous contre le monde, où il était encore en vie...


Lorsqu'il me sourit, je cru défaillir. Il avait toujours su conquérir mon cœur contre vent et marée même quand il y avait de l'eau dans le gaz. Ses yeux rieurs me scrutaient.

- Elyas... Dis-je fébrile.

- Nahèle...


Ensuite, il ajouta :

- Où sommes-nous ?

- Dans mon rêve, dis-je tristement.

- En es-tu sûr ?

- Oui puisque tu n'es plus là...Dis-je amer.

- Alors, je suis mort... Dit-il en regardant son torse.


Je vis du sang apparaître comme par magie sur sa chemise bleue ciel. A l'endroit exacte où les balles s'étaient logées.

- M'as-tu oublié ?

- Jamais !

- Pourtant si...

- Quoi ? Mais non... Dis-je désarmée.

- Il t'a éloigné de moi...

- Ne sois pas idiot, tu sais bien qu'il n'y a que toi !

- Alors oublie-le ! Me dit-il froidement.


Ses traits doux et délicats se transformèrent, ils devinrent durs et calculateurs. Il se plia en deux comme si on l'avait frappé à l'abdomen.

- Elyas ? Tout va bien ?

- Non, puisqu'IL m'a tué ! Dit-il en se relevant d'un coup.


Ses yeux étaient noirs, du sang dégoulinait de ses blessures, ses vêtements étaient déchirés, il semblait fou.

- Qui « il » ? Arrête, tu étais en mort cérébrale !

- C'est ce qu'ils t'ont dit ?

- Oui...Dis-je en tremblant.

- Alors ils t'ont mentis...Ils t'ont tous mentis ! Je t'en prie découvre la vérité ! Me dit-il en titubant vers moi les paumes en avant.

- Mais tu es mort ! Ça changera quoi que je sache ! Tu ne reviendras pas !

- Et si c'était un meurtre ? Ne voudrais-tu pas le savoir ?

Soudain son image devint floue. Ses traits crispés s'évanouirent et je me réveillai en sursaut.

Je suis trempée. Petit à petit les pièces du puzzle s'assemblent. Et si tout cela n'était pas une coïncidence ? Si on l'avait piégé ? Et si on l'avait assassiné ?

Une question se répète en boucle dans mon esprit : Pourquoi ...Pourquoi lui ?

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Coucou,

J'espère que vous allez bien? Désolé de ne pas avoir posté mercredi la suite mais j'ai eu quelques soucis ( rien de grave). 

Merci beaucoup pour votre patience et votre fidélité!

Un très grand merci et à très bientôt pour le chapitre suivant :)

Si vous désirez nous rejoindre, n'hésitez pas :)

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