Chapitre 8 - Parle
Gracie
Nous marchons en direction du parc. Si j'avais su dès le début qu'il parler à Kyle et Carl j'aurais tout fait pour l'éviter. Dire que ses autres amis sont si gentils et pas du tout dans le même style que ces deux autres merdes.
Dan s'installe sur un banc à l'ombre. Il n'y a quasiment personne à cette heure-ci dans le parc.
— Alors, parle maintenant que tu m'as entraîné ici Dan.
— C'est quoi ce plan ?
Merde. Il est au courant. Au courant que depuis le début je lui parle pour seul but : Anna.
— Euh... Je bredouille. C'est pas ce que tu peux croire.
— Explique alors.
Je ne sais même pas comment expliquer ça à un garçon si gentil... C'est tellement ridicule.
— Tu t'es servit de moi Gracie c'est ça ?
— Jamais ! Jamais je ne ferais une chose pareille.
— Tu sais, Kyle m'a parlé de toi. Et il a raison. Tu te sers des gens par pure intérêt de ne pas te sentir seule.
Mais comment peut-il penser ça ?
— Dan, calme-toi je te prie. Tu ne me connais pas assez pour me juger, tu ne sais rien de moi. Rien. Kyle n'est pas une source positive. Si tu commences à le croire tu vas gâcher ton adolescence.
Il se met à rire sarcastiquement.
— Je n'ai rien à perdre Gracie. Rien.
Et moi alors.
Sur ces mots je prends le chemin direction la maison. Je cours jusqu'à mon bus espérant semer ce Dan. Il n'a donc aucun opinion. Ses parents ne lui ont jamais apprit à juger par lui-même ?
Je marche en direction de la maison lorsque Julie sort de l'immeuble.
— Oh Julie, dis-je tout sourire.
Elle me lance un bref sourire. Puis quitte l'espace. Je grimpe les marches et ouvre la porte.
Mon père se trouve assis contre le mur du salon. A ma vue il se lève d'un bond.
— J'ai vu Julie en bas, elle est montée ?
— Oui elle avait oublié de me rendre quelque chose.
Je regarde autour de moi. Les meubles avaient été payé à deux, elle n'a rien emporté il y a quelques jours hormis ses vêtements. Puis sur la table un petit objet se met à scintiller. Et j'ai compris que c'était la bague de fiançailles. Alors c'est bel et bien définitif. Elle nous quitte, comme maman l'a si bien fait.
*
Dan
Je prends le métro pour rentrer chez moi. La discussion que Gracie et moi avons eu n'a mené à rien car elle est partie en ne disant aucune phrase. Alors j'en resterai là avec elle.
Je monte dans ma maison récupérer mes clefs. Ma sœur et ma mère ne sont toujours pas rentrées. Je marche en direction de mon garage où ma voiture est garée. J'ouvre et prépare tout mes outils pour tout remettre en ordre.
Au bout de bien trente minutes, j'entends taper sur le capot. Je glisse de sous la voiture et me relève. Kyle se tient devant moi.
— Salut mec, dis-je en lui tapant dans la main.
Mais il ne répond pas et agrippe mon col de mon grand t-shirt blanc pleins d'huile.
— Traînes pas avec Gracie. Elle va te manipuler. Cette fille est un danger. Tu m'entends ?
— Qui es-tu pour me donner des ordres Kyle ?
— Dis toi qu'à cause d'elle, des tas de merdes sont arrivés. Et aujourd'hui, c'est Carl qui en paie les conséquences.
Ma mère débarque alors à cet instant. Kyle me lâche et part.
— Qu'est-ce qu'il se passe Dan ?
— Rien maman. Un petit compte à régler.
Je range toutes mes affaires et ferme mon garage à clef.
— On va manger au restaurant ce soir, tu viens ?
— Franchement, j'en ai très envie, mais j'ai un devoir important à finir pour demain.
— Très bien. Il y a des choses à manger dans le frigo.
Puis ma mère et ma sœur quitte l'appartement.
J'inscris le numéro de Carl sur mon téléphone. Au bout du troisième «bip», il répond enfin. Je soupire un énorme coup.
— Je voulais savoir quelque chose, c'est au sujet de Gracie.
*
Gracie
Les quelques phrases échangées cet après-midi au parc avec Dan ne cesse de se reconstituer dans ma tête. «Tu sais, Kyle m'a parlé de toi. Et il a raison. Tu te sers des gens par pure intérêt de ne pas te sentir seule.»
Alors Kyle lui a bien parlé de moi. Lui qui nier ça lors du repas. Je savais que je ne devais pas faire confiance aux garçons. Ils sont tous pareils. Aucun pour rattraper l'autre. Il croit me connaître mais il ne sait rien de moi. Il va écouter ses potes qui sont les pires connard du monde. S'il savait... Si j'arrivai à dire ce qu'il y a eu. Si j'avais surtout confiance...
Je sors de ma chambre et vois mon frère assit sur son lit, la porte à moitié ouverte. Je ne m'arrête pas pour lui parler. J'ai aussi des choses à régler de mon côté.
Dan
Au bout de l'appareil j'entends la voix de Carl soupirer. Je me demande maintenant si c'est une bonne idée de lui demander ça, mais je ne peux plus faire retour en arrière. Il va se douter de quelque chose, il m'a vu ce matin avec elle dans l'amphithéâtre et vu l'expression de leurs visages, je me doute qu'il y ait quelque chose derrière eux. Mais quoi ? C'est une autre question que je me pose.
— Écoute mec, écoute-moi bien. Tout ce que je vais te dire dois rester entre nous. Si je viens à apprendre que quelqu'un est au courant, je te bute toi et elle. Compris ?
J'avale un énorme nœud qui vient de se former dans ma gorge. Finalement, ai-je vraiment envie de savoir ce qu'il se passe... ?
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