Chapitre 5 - Questionnement
Gracie
Il ne reste plus que quelques jours avant la reprise. J'ai énormément bossé durant la première semaine.
Je m'allonge sous ma couette toute habillé. Le temps commence à s'assombrir et le vent se lève, je n'ai vraiment aucune envie de mettre un pied dehors !
J'ai envoyé les cours à Dan il y a deux jours. Il m'a remercié mais je n'ai plus de nouvelles. Je m'en contre-fiche, ça ne m'affecte même pas à vrai dire, mais je pensais qu'il aurait voulu que l'on se voit. Peut-être pour que je lui explique les petites choses qu'il a raté en plus de recopier mes cours. Mais non rien. C'est pour ça que je ne veux en aucun m'attacher de nouveau à un garçon. J'ai l'impression de ne pas être intéressante, plutôt chiante et au moment où ils me connaissent ils me laissent en plan. Au beau milieu du parking du lycée...
Je sors de ma chambre et décide d'aller voir mon frère qui n'a toujours rien avoué à mon père. La porte est légèrement ouverte. Je l'entends parler. Je n'entre pas mais écoute un peu la discussion. Je ne suis pas du genre à espionner, mais son comportement reste suspect...
— T'inquiète je te dis ! Demain on se voit et je t'explique tout...
Qui ça peut bien être ? Je peu railler d'ors et déjà ma mère, elle n'est sûrement pas prête à nous revoir, même, elle ne reviendra jamais nous voir.
Peut-être un de ses amis ? Ou alors il a une copine qu'il veut pour le moment nous cacher...
Je rentre.
Il se relève de son lit et me lance son coussin. Il raccroche immédiatement.
— T'aurais pu taper putain.
— Désolée mais il faut que tu me parles au moins.
— J'en ai pas envie Grac'. Chacun ses secrets ok ? Je me suis pas mêlée de ta vie quand t'étais avec C...
— Ne prononces pas son nom ! Je le coupe.
— Pourquoi t'aurais trop de mal à l'entendre ? Il continue.
— Je veux l'effacer, point final. Si t'as des problèmes faut en parler.
— T'en as pas parlé toi ! Je l'ai découvert au lycée parce que t'es passé dans la cour en pleurant !
Il marque un point.
— Je ne veux juste pas que tu finisses comme moi.
Je quitte sa chambre. Pleins d'images du passé remontent. Il a des problèmes, d'accord mais pourquoi m'en faire bavé sur ce qu'il s'est passé ? L'être humain peut-être si horrible quand il le veut... Je prends mon sac et dis à mon frère que je pars baladait. Il ne me répond pas, très bien. La famille n'est pas mon élément finalement.
Malgré le froid qu'il fait, j'ai pris le métro et me suis réfugié dans un petit café où la plupart des gens de mon lycée passe le plus clair de leur temps.
Je commande un chocolat chaud et m'installe à une table pour deux vers le fond de la salle, près de l'immense fenêtre qui décore la devanture. J'ai croisé quelques filles de ma classe et un garçon qui était avec moi l'année dernière. Vraiment tout mon lycée. Je savais à quoi m'attendre de toute manière en venant ici.
Je bois une gorgée et observe les gens dehors. La pluie commence à tombé. J'attendrai que cela se calme un peu pour rentrer.
Je reçois un message de Anna, me demandant si ma fin de vacances se passe bien. Je lui réponds que oui et qu'à la rentrée je devais lui expliquer mon après-midi avec les amis de Dan, mais je ne suis pas rentrée dans les détails.
— Tiens !
Je relève brusquement les yeux. Pas ça, c'est un cauchemars. Devant moi ce tiens le meilleur ami de mon soi-disant ex copain.
— Que fais-tu ici et seule ?
Je ne réponds pas et me remets sur mon téléphone.
— La politesse est de regarder les gens dans les yeux lorsqu'ils nous parlent.
Parler de politesse, lui ?
— Je serai polis quand on me respectera. Pour le moment c'est pas le cas, alors casses-toi de ma table.
Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.
— Il a raison, une petite conne.
Il se lève de la chaise et disparaît du café. Que je le veuille ou non, tant que je n'aurais pas une discussion plus claire avec l'autre tout cela me suivra encore et encore...
*
Je descends du métro et me retrouve vers les arrêts de bus car là se trouve tous les Terminus. Je marche ma musique aux oreilles. Concentrée sur mes pas je n'entends rien. D'un coup brusque une main me freine. Je lève ma tête.
— On dit pas bonjour ?
Je souris.
— Je t'avais pas vu désolée !
— C'est rien.
Dan se tient appuyé contre l'abri-bus, les mains dans les poches de sa veste en cuir. Ses cheveux sont tous mouillés par la pluie. Il porte une chemise légèrement ouverte au torse – ce qui lui va plutôt bien.
— Tu allais où comme ça ? Me demande-t-il.
— Je rentrais chez moi, j'étais au café vers la ville.
— Oh j'étais pas loin non plus ! J'ai rejoint un pote qui y était d'ailleurs !
Tiens, lequel ?
— Ah c'est qui ton pote ?
— Kyle, un grand cheveux bruns avec une mèche blonde qui fume tout le temps.
Oh non, ce n'est pas possible... Pas le meilleur ami de l'autre... A l'entente de son prénom mon visage se ferme.
— Tu le connais ? Il me demande.
— Euh ouais de vue.
Je préfère mentir que devoir expliquer ma situation.
— Tu veux que je te raccompagne ? Me propose-t-il.
— Non ça va aller, j'ai besoin... D'être seule !
— Comme tu voudras, sois prudente quand même ! A Lundi pour la rentrée !
— Oui, si tu viens. Dis-je en lui lançant un clin d'œil.
Il rit puis je pars en marchant rapidement. La pluie me trempe et je commence à mourir de froid. Le voir m'a en quelque sorte rassuré, car il ne m'a pas vraiment oublié malgré le fait que je n'ai eu aucune nouvelle par message ou proposition pour que l'on refasse la même chose qu'avant les vacances, mais ce qui me rend mal c'est qu'il parle avec ce gars que je ne supporte pas. Et à mon avis il doit connaître celui que je méprise le plus... J'espère que si un jour ils parlent de leur «conquête» amoureuse ils ne disent pas que du mal sur moi. Je ne voudrai pas vraiment apparaître comme l'horreur qu'il décrit. Car je ne le suis pas. Mais vu comme les réputations fusent dans cet établissement, je me demande s'il n'est peut-être pas déjà au courant finalement...
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