Chapitre 14 - Mystère

Gracie

Il ne reste plus que trois mois avant le bac, quatre mois avant le bal, quatre mois avant de dire adieu au lycée, quatre moi avant de dire au revoir à ma ville, quatre mois avant de balayer toute cette horreur enduré.

Anna me rejoint dans la cour est sautille.

— Gracie ! J'ai réfléchi !

— Oui ?

— Au bal je vais parler à Luc !

— Il était temps que tu y penses, dis-je en riant.

— Je pense que ça sera le mieux, puis je serai apprêté et je pourrai danser avec lui !

Sa petite voix me fait rire. On dirait une enfant et ça me fait plaisir que rien n'est changé dans son obsession pour Luc. L'avoir épargné de la situation qui se tramait est la seule bonne chose que j'ai pu faire.

Luc arrive à cet instant.

— Gracie !

Il se met devant Anna qui n'ose rien dire.

— Anna. Voici Anna.

Il se tourne vers elle.

— Vraiment désolé. Je suis Luc.

Elle rougit, s'excuse et part dans les couloirs. Belle tentative de ma part.

— Je suis allé voir Dan hier.

— Alors ?

— Aucun effort ce débile. Il reste buté dans ses propos. Il veut se démerder seul dans je ne sais quelle histoire où il est mêlé.

Je ravale un énorme nœud qui s'est formé dans ma gorge.

— D'accord, d'accord. Il faut que je règle ça toute seule.

— Vous voudriez pas vous aidez au lieu de faire vos vies de votre côté ! Crie-t-il dans mon dos.

Je ris. Chacun sa partie.

*

Dan

Après avoir déposé mon CV auprès d'un garage automobile je me dirige avec ma voiture – encore dans un piteux état – au lycée. C'est la fin des cours de Kyle et Carl et j'ai besoin de leur parler une bonne fois pour toute.

Je sors et marche vers le lycée. Tous les regards accusateur sur moi. Les critiques.

— C'est lui alors ? S'enquit un groupe de filles.

Moi ? Quoi ?

J'aperçois de l'autre côté de la grille en fer, Gracie en train de parler avec Carl. Mais qu'est-ce qu'elle fait au juste ?

*

Gracie

En sortant j'attends le visage de Carl pour lui parler. Lorsqu'il sort mon corps se met à trembler. Pas de l'effet qu'il a sur moi car chaque sentiments que j'avais à son égard est enterré au plus profond de moi. Plus rien ne brûle pour cet être méprisant. Plus rien.

Lorsqu'il s'apprête à sortir pour rejoindre la route je l'arrête. Il se tourne, ses yeux verts électrifiant n'importe quelle jeune sotte.

— Il faut qu'on parle.

— J'attendais ce moment avec impatience, sourit-il.

— Qu'est-ce que tu cherches à faire ?

— Absolument rien.

— Tu mens ! Dan dans tout ça ! Tu l'accuses de ce que tu as fait toi à cette putain de soirée Carl !

— Tu dis n'importe quoi, s'énerve-t-il.

— C'était toi bordel ! Léa me l'a dit avant de partir !

— Tu crois cette salope ?

— La soirée était chez elle ! Elle a entendu les cris mais elle était trop bourré ! A cause de ton médicament la fille est tétraplégique !

Il ne dit rien et reste la bouche ouverte, puis des nerfs m'envoie une claque. Je le repousse et lui lance un énorme coup dans son bas ventre.

Puis une silhouette l'attire et le roue de coup.

Kyle apparaît et le repousse plus loin.

Mais qu'est-ce qu'il fait là au juste ?

Il me tend sa grande main et m'aide à me relever.

— Comment... Est-ce que tu savais ? Je bredouille.

— Je ne savais rien Gracie. Je voulais venir te chercher pour discuter.

Venir me voir ?

Derrière nous, Carl se relève à l'aide de Kyle qui lui tend le bras. Il essuie d'un revers la main le filet de sang qui coule sur sa bouche.

— Ça ne fait que commencer vous et moi. Chuchote-t-il à mon oreille. Puis il pousse la foule qui se tenait autour de nous et quitte le lycée.

Je reste figée quant à moi. Le regard insistant de Dan me paralyse. Je perds la capacité de réfléchir à ses côtés. Je ne sais même pas pourquoi il est ici, je ne sais même plus ce qu'il s'est passé pour m'être retrouvée à terre.

Lorsque les élèves se dispersent nous restons tous les deux, yeux dans les yeux. Son regard aussi dur que l'acier me paralyse sur place. Il est en colère, ça ne m'échappe pas.

Luc arrive suivit de très par Anna.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé au juste? Et qu'est-ce que tu fous là Dan ?

— Je voulais discuter avec Kyle et Carl mais Gracie m'a devancé. Lâche-t-il sur un ton on peut plus calme.

— Il ne vous ait rien arrivés de grave ? Nous interroge Anna.

— Rien, ne t'en fais pas.

Luc soupire et nous regarde à tour de rôle puis détourne le regard vers Anna.

— On va sûrement dans un bar ce soir. Vous vous voulez vous joindre à nous ?

Je regarde Dan comme si c'était à lui de décider, puis je réponds :

— Je vous répondrais ce soir pour ma part.

— Pareil pour moi.

Puis dans un petit sourire en coin il fait signe à Anna de le suivre et ils partent.

— Je te ramène chez toi. Prends ton sac. Ma voiture est garée devant.

— Non, je préfère rentrer chez moi seule, c'est gentil.

— Ce n'était pas une question Gracie. Je m'en voudrais s'ils se trouvaient à t'attendre sur ton chemin. On ne sait jamais.

Il ramasse mon sac à moitié vide sur le sol, le range et le met sur son épaule.

— En avant jeune fille.

Il ouvre sa voiture, je m'engouffre à l'intérieur. Il referme le coffre où il a rangé mon sac et démarre. Nous voilà partit, sous le regard braqué de nos spectateurs.

*

— Est-ce que ça te dérange si avant de te raccompagner je passe chercher un truc chez moi?

Je le regarde perplexe.

— Euh, non. Je vais pas refuser déjà que tu me raccompagnes.

— Super, ça ne prendra pas trop de temps.

Nous tournons dans une rue en montée et retournons à gauche. Une grande rue nous fait face, sur les trottoirs des tas de garages et quelques enfants jouant au ballon. Il se gare devant une grande porte marron abîmée et met en marche les deux clignotant pour indiquer qu'il n'est pas bien stationné.

— Attends-moi ici. Si des gars bizarre s'arrête à la fenêtre tu m'appelles... Sa phrase reste en suspens.

Il enlève la clé et détache sa ceinture.

— Viens avec moi, je n'ai pas vraiment confiance.

— Et la voiture ?

— On est plus ou moins habitués dans le quartier, t'en fais pas pour elle.

Je sors de la voiture. D'un tour de clé nous voilà à l'intérieur du bâtiment. Nous montons trois étages, l'ascenseur étant en panne. En quelques minutes nous sommes chez lui. L'entrée est immense. Un petit meuble blanc pour y déposer, clés et toutes sortes de petites choses puis un long couloir qui nous mène vers le salon où une table rectangulaire de bois surplombe la pièce, une télé accroché au mur, un lustre rond au plafond, des photos d'enfants sur le meuble en bois contre le mur gauche, deux immenses baies vitrées laissant derrière une immense terrasse.

— C'est dans ma chambre.

Nous passons devant la salle de bain, un bureau, les toilettes, deux chambres et voilà la sienne tout au fond du couloir. Il ouvre la porte et devant moi se dresse sa forteresse. Son histoire, son secret, sa vie, tout ce qui le concerne enfermé en une pièce. Son jardin secret, là où il est interdit à quiconque d'entrer. Je me poste dans l'encadrement de la porte.

— Tu as peur de quelque chose ? Il me demande en se tournant vers moi.

J'observe chaque recoin de la pièce.

— Oui, c'est le bordel, je suis désolé. C'est que je n'ai jamais accueillit de filles à la maison et j'oublie très souvent de mettre de l'ordre ici.

Je souris. Des tas de poster sont accrochés. Des posters de mangas, de films, de groupes de musiques. Une gigantesque étagère remplie de livre trône à côté d'une armoire beige. Son lit que j'aperçois de l'encadrement n'est pas bordé mais il est spacieux et fait office de canapé la journée.

— Cette chambre doit être sacrément grande si tu rangeais ton lit. Et si je peux me permettre, doit sentir meilleure lorsque tu ouvres les fenêtres.

Il lève les yeux au ciel et se met à rire fort.

— Je fais ce que je veux de cette pièce.

— Personne ne fera à ta place le ménage. Et si tu comptes inviter une fille chez toi, vaut mieux y mettre de l'ordre Dan.

— Allez foutons le camp.

— Tu as pris ce que tu avais à prendre? Je l'interroge soucieuse et curieuse.

— Oui.

Il ferme son sac à dos, me laisse passer en premier puis ferme la porte.

Cette maison est bien plus silencieuse que la mienne, que même nos pas ne se font pas entendre. Ce que parfois j'aimerais pouvoir prendre sa place, pour oublier quand rentrant chez moi, mon père hurlera sur mon frère et imaginant une énième fois la séparation que j'ai voulu leur éviter.

Je crois que oui. Je suis jalouse de ce Dan.

*

Il me ramène à la maison vers dix-sept heures trente. C'est lorsque que je déboucle ma ceinture qu'il me tire le bras et me tourne vers lui.

— Je t'attends. Je te laisse une heure pour te préparer.

— Quoi?

— Je t'invite au bar ce soir, je leur ai dit qu'on les rejoignait.

— Mais je n'ai pas prévenu mon père et mon frère.

— Tu peux maintenant.

— Ce n'est pas toi qui décide Dan.

Je sors et claque la porte. Il me sourit et m'indique l'arrière de la voiture puis passe sa tête à la fenêtre.

— Ton sac idiote.

— Je t'interdis de me parler comme ça !

Je récupère mon sac et sa voiture redémarre.

— Bon et bien, bonne soirée.

Puis il disparaît.

Ce Dan est le pire mystère que j'ai rencontré.


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