Chapitre 6 : Bataille de farine

Deux jours plus tard, l'inévitable s'est produit. J'ai pensé que j'étais suffisamment fort pour oublier ce que Louis et moi avions vécu, pour tirer un trait sur mes sentiments et me convaincre que Madison et lui formaient un couple parfait et pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de l'embrasser. On visitait un aquarium avec Louis et les enfants, sans Madison puisque cette dernière travaillait. Je n'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi elle appréciait autant se rendre à son boulot et revoir ses collègues alors qu'avec l'argent qu'avait économisé Louis lors de ses quatre années dans les One Direction, ils pourraient encore vivre pour deux ans. Mais c'était un choix comme les autres après tout.

En tout cas, nous profitions au maximum de cette sortie et les enfants couraient un peu partout pour découvrir de nouveaux animaux marins, les mains plaqués contre les vitres et les yeux émerveillés devant de telles créatures.

-Alors ça te plait ? M'a demandé Louis et j'ai immédiatement hoché la tête.

-Ça me fait plaisir de voir les enfants aussi heureux. Je te remercie de nous accueillir chez toi pendant un mois entier.

-C'est moi qui te remercie. Je t'ai invité et je pensais que tu allais refuser mais tu es venu et... J'aime bien que tu sois là.

Sa dernière phrase m'a retourné l'estomac et je me suis senti tellement bien de l'entendre sortir de sa bouche que mes joues ont rosi et qu'un sourire que je ne pouvais empêcher s'est installé sur mes lèvres. Louis ne l'a pas remarqué et je l'ai intérieurement remercié d'observer les enfants. On est arrivé devant le bassin des requins et Gabriel est allé les examiner en tenant la main de Ivy puisque cette dernière était tétanisée devant un spectacle pareil. Louis et moi avons sourit et l'espace d'un instant, son regard a croisé le mien. Je n'arrivais pas à déchiffrer ce qui se cachait derrière ses yeux, quelle émotion il ressentait, ce qui lui passait par la tête mais moi je savais très bien ce qui me passait par la tête. Je mourrais d'envie de l'embrasser parce qu'à ce moment précis, le fait que Louis ai une copine ne signifiait plus rien, j'avais besoin de lui et je me fichais de savoir qu'il allait sûrement terminer sa vie avec une autre ; j'avais juste besoin de goûter à ses lèvres. Alors je me suis approché avec lenteur et en voyant que Louis ne bougeait pas d'un poil, j'ai cru comprendre qu'il en avait lui aussi envie. Sauf qu'au dernier moment, il a tourné la tête et mes lèvres ont atterri contre sa joue. Je me suis reculé pour l'observer et il avait les yeux fixés sur sa fille.

-Pas avec les enfants. Pas maintenant. Jamais, d'accord ? M'a-t-il chuchoté sans même me lancer un regard.

J'ai donc acquiescé sans ajouter un mot, observant à mon tour Gabriel qui déboulait jusqu'à moi avec un grand sourire et sautillait sur place.

-Je veux une photo avec le requin ! S'est-il exclamé et je lui ai souri avant de le rejoindre à côté de l'immense vitre.

Il s'est appuyé contre la rambarde et a serré Ivy contre lui. C'est à ce moment que mon portable a pris la photo et je dois bien avouer qu'ils étaient absolument adorables. Je leur ai montré le résultat et Gabriel s'est vanté d'avoir un jour pris une photo avec un requin alors que moi, je ne l'avais jamais fait. Louis n'a pas tardé à nous rejoindre et il a dit à Ivy que la photo était parfaite, quant à moi, il ne m'a même pas adressé un seul mot.

***

En rentrant, en fin d'après-midi, les enfants ont décidé de faire des crêpes et Louis et moi allions les aider.

-Faut mettre quoi dans les crêpes ? A demandé Ivy avec une petite moue.

Louis lui a expliqué la manière dont nous allions procéder et il a sorti tous les ingrédients nécessaires. Au départ, tout se passait plutôt bien, Ivy essayait de se débrouiller pour verser correctement les ingrédients même si Louis l'aidait toujours en posant une main sur la sienne et Gabriel a aussi essayé de casser des œufs mais autant dire que ça l'a rapidement énervé et qu'il a abandonné en disant que la cuisine, c'était pas pour lui. Tout le monde souriait mais c'est lorsque Louis a eu le dos tourné que Gabriel a déclenché la troisième guerre mondial avec bataille de farine au rendez-vous. Il avait saisi le paquet et il avait trouvé amusant d'en verser sur les cheveux de Ivy. Je m'étais empressé de le gronder alors que Louis s'affairait déjà à retirer le maximum de farine des cheveux de sa fille. Sauf que ça a été au tour de cette dernière d'en prendre une poignée et d'en asperger le visage de Louis avec. Evidemment, même si je devais lui montrer un soutien sans défaut, le voir se tourner vers moi, le visage blanc de farine m'a fait éclater de rire et c'est seulement lorsqu'il a réussi à rouvrir les yeux qu'il m'en a aspergé.

-On ne se moque pas ! S'est-il exclamé en riant.

Et c'est ainsi que chacun de nous terminait blanc mais on avait passé un si bon moment à rire et à s'amuser comme des gamins. C'est seulement lorsqu'on a entendu un hoquet de surprise et une voix féminine en colère que tout le monde s'est tut et s'est tourné vers Madison qui avait les mains posées sur ses hanches.

-Vous vous foutez de moi ?! Louis, regarde l'état des cheveux de ta fille, on va encore passer une heure à lui retirer toute cette farine. Et regarde toi, tu penses vraiment que tu ressembles à un père de famille ? On dirait un gosse sérieusement. Moi je me suis tué à la tâche toute la journée et je reviens à la maison pour voir la cuisine dans cet état. Tu fais chier, Louis!

Et avant même qu'il n'ai pu formuler une quelconque excuse, Madison était déjà partie à l'étage. J'ai jeté un coup d'oeil à Louis qui avait soupiré et qui commençait à ranger la cuisine. Gabriel s'est réfugié contre moi et a rajouté un peu plus de farine sur mon pantalon noir. Je l'ai pris dans mes bras et j'ai informé Louis que j'allais donner un bain aux enfants mais il m'a complètement ignoré. Ivy m'a pris la main et nous sommes monté dans la salle d'eau. Je les ai déshabillé et j'ai fais couler un bain.

-On s'amusait bien tous ensemble, a marmonné Ivy alors que l'eau était encore en train de couler dans le bain.

Je me suis assis sur le rebord et je lui ai glissé un petit sourire rassurant.

-On s'amusera une autre fois. Maintenant, ta maman est en colère parce que vous êtes dans un état pas possible mais ça va aller, t'inquiète pas, on ira faire quelque chose d'autre d'amusant demain, mh ?

Elle a hésité un moment puis elle a finit par acquiescer avec un grand sourire. J'ai enfin pu les mettre dans le bain et Ivy est venue embrasser ma joue.

-Merci, Harry, t'es super gentil.

Elle s'est rassis dans le bain alors qu'un sourire s'étirait sur mes lèvres. Et bien, c'est sûrement la première fois qu'on me dit un truc pareil.

Un peu plus tard, Louis a enfin rejoint la salle de bain alors que j'essayais tant bien que mal de laver Gabriel qui hurlait dans mes bras. Et oui, ce petit monstre n'est pas un adepte de l'hygiène et donc pas de la baignade obligatoire. Louis s'est agenouillé à côté de moi et m'a lancé un petit sourire.

-Pourquoi tu fais un caprice, Gab ? A demandé Louis.

J'ai souri au surnom qu'il avait employé et mon fils a un peu séché ses larmes pour pouvoir observer Louis.

-Je veux pas prendre le bain moi !

-Mais si tu ne prenais pas ton bain tu sentirais très mauvais et tu serais encore couvert de farine.

Gabriel a haussé les épaules et après un autre petit moment de pleurs et de crise, il s'est finalement laissé faire. J'ai envoyé un sourire à Louis pour le remercier et il m'a simplement chuchoté à l'oreille :

-Je suis désolé de t'avoir ignoré aujourd'hui, c'était franchement pas cool... Tout ça entre nous m'a juste rendu... bizarre.

J'ai tenté de comprendre ce qu'il voulait dire par 'bizarre' mais j'ai abandonné lorsque j'ai senti sa tête se poser contre mon épaule. Oui, lui aussi me rendait tout bizarre.


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