Prologue

(pardon c'est un très long chapitre de 4000 mots, et il y a beaucoup de description de personnage, mais j'espère que vous lirez et apprécierez quand même, après celui-là je me calme promis ^^')



Ce qui m'a tout de suite frappé, c'est la taille que semblait avoir la pièce. Je dis bien semblait, car d'autres étagères de livres délimitaient l'endroit et le compartimentait, si bien que je ne pouvais que me fier au plafond, sur lequel je n'avais pas eu une vision aussi large du coin où je me réchauffais avant. Elle était vraiment grande.

Devant moi, sur un grand tapis de fourrures, 8 fauteuils de tailles, matériaux, et couleurs différentes, étaient en demi cercle autour d'une table basse en bois, devant un autre mur de livres. Je n'étais absolument pas habituée à l'ambiance montagnarde, mais j'aimais énormément tout ce bois vernis dont on voyait les veines dessiner des tableaux abstraits sur le sol et les meubles.

Sur ces 8 fauteuils, 8 personnes.Certains avaient un mug à la main. Ça sentait le chocolat chaud et le vin aux épices. Les 8 paires de regards étaient sur moi.

Mes muscles s'étaient automatiquement crispés. J'ai fait un petit geste de ma main, mécanique et rouillé comme celui d'un automate. 


Soudain une petite boule colorée est tombée du plafond. Enfin pas du plafond, mais du haut d'une étagère, et pas vraiment tomber, mais plutôt sauter souplement. C'était Anjali. Elle s'avança vers moi, posa sa main sur mon épaule et me poussa un peu en avant en me présentant aux autres.

- Du coup, voici Lyslas Bloom tout le monde, c'est l'ultime fabricante et réparatrice d'instruments de musique.

- Luthière.

- Voilà luthière.

Elle a enchainé en me montrant une à une les personnes assises en les présentant de gauche à droite.


Tout à gauche, une jeune fille semblait vouloir disparaître dans son siège. Elle était tout menue, une chevelure d'un blond surprenant et bouclés, faisait un gros nuage autour de son petit visage pointue marqué par les deux puits noires de ses iris sous ses longs cils pâles. Elle s'étaient cachée sous un plaid à rayure.

- Voici Anoushka Tomczyk, ultime ramoneuse.

Elle me fit un très léger sourire et se renfonça dans son plaid. Ensuite Anjali passa à sa voisine de gauche. C'était une jeune femme à la peau bronzée, une chevelure noire ondulée, à moitié attachée de façon complexe avec un équilibre de tresse et de nœuds et dont l'autre moitié retombait sur son épaule droite, découverte par un pull au col large. Elle portait un short en jean masculin avec des chaussettes longues dépareillées sur ses jambes repliées. Elle serrait entre ses mains un mug qui semblait contenir du thé noir.

- Voici Cassiopée Belange, l'Ultime coiffeuse.

La jeune femme était effectivement, comme l'avait dit Anjali dans son récit, très belle. Au delà du fait qu'elle avait un visage parfaitement équilibré en triangle, avec des pommettes hautes mais pas trop pointues, elles avait des lèvres pleines et en forme de cœur. Mais le plus marquant de cette ensemble était ses grand yeux d'un vert intense. Grands ouverts, transperçants et pleins d'intelligence, ils contenaient pourtant une grande crainte qui gâtait un peu l'harmonie du reste. Comment une femme aussi belle et qui visiblement, le savait et savait le montrer, pouvait avoir une attitude si farouche ?

- Anjali passait à la prochaine personne. Encore une femme. Celle-ci était assise avec beaucoup d'assurance, la moitié du crâne rasé et le reste court et teinte en vert et bleu, les oreilles alourdis de boucles et de piercings, elle avait les yeux marrons, la peau claire. Elle portait un jean déchiré avec des bottes noires cloutées, débardeur au motif de groupe de musique, elle avait un collier de chaine autour du cou, et les poignets encombrés de bracelets.

Mais ce qui était marquant chez elle c'était les tatouages qui la recouvraient quasiment de la tête au pied. Sur son bras gauche on voyait des motifs végétaux, de ronces,de fleurs, de larges feuilles de formes variées, comme une jungle ; sur ses mains, écritures, formes géométriques, l'autre bras avait un thème beaucoup plus urbain, on pouvait deviner skate, balcon, tags, scène d'un New-York populaire. Sur son cou, une rose des vents. Une branche venant de la gauche venait faire éclore des fleurs de cerisiers sur sa tempe. Chaque tatouage était une œuvre d'art, d'une précision et d'une maîtrise à couper le souffle.

- Ici, voici Violaine Klein, L'ultime tatoueuse.

La personne à côté était un homme. Lui aussi en débardeur, qui laissait voir une musculature de sportif, il était visiblement d'origine asiatique, la peau pâle,les yeux noirs et bridés, et les cheveux très sombres, coupés courts et ébouriffés, une petite boucle argentés à l'oreille droite. Indéniablement beau, il faisait tressaillir sa jambe gauche dans son bas de survêtement noir, comme le mien, d'un air tendu.

- Lui c'est Min-ho Kim

Il fit un signe de main avec un pâle sourire, tout son corps exultait la méfiance, le stress. Alors c'était lui Min-ho. Le danseur de quelque chose. Au vu de son physique ça ne devait pas être de la valse. Il ajouta lui-même.

- je suis l'ultime B-boy, ça veut dire que je fais de la break dance.

Il avait un léger accent difficile à définir parce que très léger. Au vue de son nom, il devait être d'origine coréenne. À côté de lui, un type grand, musclé lui aussi, mais bien plus massif, avec une coupe en brosse courte et blonde, et des yeux bleus pétillants n'attendit pas que Anjali le présente pour se lever, venir vers moi et me serrer la main énergiquement

- Je m'appelle Mike Walker, enchanté, je suis l'ultime pilote de chasse.

Il avait un fort accent américain. Je lui fit un sourire, répondu un petit enchanté, et il retourna s'assoir ne voyant pas plus d'enthousiasme de ma part. Je me suis tournée vers le prochain, encore un garçon. Il était d'une carrure bien moins musclée que les deux autres, enroulé dans un pull retroussé aux coudes, criblé de patch couleurs pastel peut-être là pour dissimuler des trous, peut-être là pour donner un style, ou bien les deux. Il avait des petits boucles d'oreille pointues qui brillaient entre ses cheveux châtain clair bouclés. Il avait le même genre de cheveux que la fille tout à gauche, la ramoneuse, Anouschka, maist out de même plus court, et bien plus sombre qu'elle, qui les avait presque blanc. Sur son nez, de grosse lunettes rondes un peu rétro laissaient voir des yeux effilés et bleus océan. Il avait des tâches de rousseur sur le nez, un nez un peu retroussé, et un visage un peu fin. Il avait à vrai dire des traits assez féminins. Son jean, comme pour son pull était cousu et rafistolé avec des couleurs et des éléments dissymétriques. Il ressemblait à la description faite par Anjali de l'Ultime Opticien.

- Je m'appelle Axel Smith, je suis l'ultime opticien.

J'avais raison, c'était bien ça. Il restait deux personnes. Encore 2 garçons. Le premier était assis calmement, avec une tasse de chocolat chaud entre les mains. Il avai tun tee-shirt noir, très large, rentré dans son jean un peu usé, avec quelques bracelets aux poignets. Son style était plutôt simple, la seule chose un peu surprenante sur lui était le collier au bout duquel trois clefs pendaient. Elle était finement ouvragées et ciselées, ne ressemblant pas du tout aux clefs banales que j'avais pu voir dans mon quotidien. Il avait les cheveux bruns, une coupe à la garçonne, mais tout de même assez long pour un style masculin. Une autre chose qui attirait le regard sur lui était ses yeux vairons, l'un était d'un brun étonnamment clair, l'autre d'un bleu étonnamment sombre. Anjali repris son rôle et le présenta :


- Voici Remington Miller, il est l'ultime serrurier

- Bonjour

il ajouta un signe de main à sa formule de politesse. Le deuxième et dernier restant était grand et maigre, brun lui aussi, mais plus sombre, les cheveux courts sur sa nuque, et dégradés plus long à l'avant, il avait dégagé son front des mèches les plus longues en les rabattant sur le côté de celui-ci. Il avait une barbe courte, plus la négligence de quelqu'un qui avait la flemme de se raser qu'une véritable volonté esthétique. Les yeux très sombres, presque noirs, légèrement cernés, la peau claire. Il portait une polaire noire, et un jean qui ressemblait beaucoup à celui de son voisin, à la différence que celui-ci était un peu trop grand pour lui. Il laissa échapper

- Léo Vallée, ultime géographe.

Il ne semblait pas enclin à la discussion, ce qui ne me déplaisait pas alors je n'ai pas insisté. Ça faisait un certain nombre de gens. J'ai jeté un regard de gauche à droite pour reprendre les différents inconnus qui venaient de m'être présentés pour voir si je me souvenais de tous les noms. On avait donc dans l'ordre, Anouschka, Cassiopée, Violaine, Min-ho, Mike, Axel, Remington, et Léo. À côté de moi Anjali se tortillait embarrassée. Elle s'est tourné vers moi et m'a dit assez bas pour que les autres ne m'entendent pas.

- voilà, je sais que ça fait plein de gens, tu peux aller leur parler si tu veux, si tu préfères on peut aller dans un coin pour que tu aies le temps de remettre de l'ordre dans ta tête.

Je l'ai remercié, et je lui ai annoncé que ça allait aller. Elle a hésite une seconde, puis elle a attrapé le rebord d'une des étagères et a commencé à se hisser à son sommet. Elle avait beau être ouverte et souriante, certaines personnes ici semblaient la mettre mal à l'aise. Les autres me regardaient toujours. Quelques uns n'avait pas l'air de manifester un grand intérêt envers moi, comme Anouschka ou Léo, d'autres au contraire me fixait avec curiosité. La femme tatouée, Violaine si je ne me trompais pas, fut la première a lancer ses questions.

- Alors, t'as une idée de pourquoi tu t'es retrouvée toute seule dans la neige ?

Même avec toute la bonne volonté du monde, je n'aurais pas trouver d'explication à cela. J'ai haussé les épaules

- Nan, aucune idée, je ne sais même pas ce qu'on fait tous ici.

- Tu n'es pas la seule !

C'était Mike qui s'était exclamé. Il enchaina

- Je sais que c'est une situation très stressante, mais il ne faut pas paniquer, on va se serrer les coudes !

J'ai tenté un sourire, ce qui malheureusement n'était pas ma spécialité. Voyant mon malaise, le serrurier, Remington si je n'avais pas mal entendu, se leva alla chercher un fauteuil plus loin et l'ajouta au groupe en le plaçant à côté de Léo. Il m'y invita poliment

- N'hésite pas à demander du thé, café, ou chocolat, on a amené tout ce qui fallait depuis le restaurant.

- Merci...

Je me suis assise, ne sachant que dire ou que faire, n'étant pas particulièrement aidée par mon voisin ne qui semblait pas déterminé à lancer la conversation. Encore une fois Violaine me questionna

- Tu fabriques quoi comme instruments ? Comment t'es devenu une Ultime ? Tu viens d'où ? T'as quel âge ? T'as pensé quoi de Nikolaï quand il t'as sauvé ?

Devant l'avalanche de question, je me suis immédiatement crispée, et j'ai remarqué que le géographe à ma droite en fit de même. J'ai pris sur moi pour sociabiliser un peu, et réciter de façon un peu automatique :

- J'ai 19 ans, je fabrique principalement des instruments à cordes, violon, alto, violoncelle, contrebasse, des violes, vièles, arpeggione, guitares, ukulélé, banjo, banhu, une fois j'ai fait un dàn tranh, luth, dulcimer, cithare, harpe, ehru, kankara, kissar, mandoline, lyre, piano, clavecin, enfin j'en passe, de toute façon certains ne sont presque plus voire plus du tout utilisés aujourd'hui, après je sais aussi faire des instruments à vent, genre flûte, clarinette, trompette, cor et hautbo...

Violaine m'interrompit

- Okay okay, je comprend rien, mais j'ai compris que tu t'y connais, pas besoin de m'en dire plus. Ça me suffit.

Puis, comme elle semblait attendre d'autres réponses, j'ai répondu aux restes de ses questions

- Euh sinon, je viens de nouvelle-zélande, mais je suis allée dans pas mal d'autres endroits, pour apprendre des techniques, et autres.... et je n'étais pas consciente quand il m'a trouvé.

Mes réponses n'étaient visiblement pas assez croustillantes à son goût. J'ai encore une fois regardé ses tatouages sans pouvoir m'en empêcher. Elle le remarqua et commença de son initiative

- C'est moi qui aie fait la plupart de mes tatouages. Ceux que j'ai pas fait moi-même ont été fait par mon frère, qui est quasiment aussi bon que moi. J'ai 20 ans, au fait.

Mike s'immisça encore dans la conversation

- Moi aussi j'ai 20 ans, Je suis rentré très jeune dans l'armée, mais on m'a tout de même reconnu l'ultime, j'imagine que c'est parce que je suis le meilleur, mais je ne me suis jamais vraiment comparé aux autres, je faisais juste de mon mieux, alors je ne saurais pas vous dire ce qui fait de me moi un ultime à part que je sais bien piloter.

Comme il était à côté de Mike, on s'est tourné vers celui d'à côté, que lui aussi nous parle de son parcours. Il eu l'air embarrassé et se dépêcha de dire

- Je... je fabrique et vend des lunettes personnalisées, je suis plus styliste de lunettes qu'opticien, enfin je suis aussi opticien puisque je tiens mon magasin, en fait, mais je ne sais pas, enfin bref, j'ai 18 ans. Je viens de Londres.

Il se renfonça vite dans son siège, le visage rouge d'embarras. J'ai essayé de cerner un peu les gens qui m'entouraient. Violaine avait l'air plutôt sûre d'elle, et curieuse. Mike, lui était du genre a beaucoup parler, la ramener un peu trop peut-être. Axel était un timide, Léo était renfermé. Il restait Remington, qui se tenait droit et me regardait beaucoup, mais qui semblait amical. Cassiopée qui jetait des regards nerveux autour d'elle comme une biche aux abois. Min-ho qui continuait de faire tressauter sa jambe de stress, et la dernière au fond, Anoushka, qui était plus difficile à cerner. J'ai levé les yeux pour regarder Anjali, boule de couleur qui feuilletait des livres depuis son perchoir.

J'étais en train de me dire que j'allais retourner vers Anjali, ou essayer, vu la hauteur où elle se tenait, quand un grand battement de porte et un courant d'air froid se répandit dans la pièce. On a tourné la tête vers la porte qui était visible de notre spot. Dehors, le ciel était gris sombre à peine marbré de rose et d'orange. Il semblait faire presque nuit, et froid. Dans l'encadrement de la porte se tenait une personne. La personne est entrée de quelques pas, laissant un peu de neige derrière lui. La silhouette du nouvel arrivé était massive, carrée, elle bouchait le peu de lumière grise de jour touchant à sa fin dehors. Anjali, qui avait relevé la tête, a sauté souplement au sol à côté de moi, et m'a chuchoté :

- C'est Nikolaï...

L'homme s'est avancé dans la pièce, et la lumière artificielle a éclairé son visage. Il était blond, avec une chevelure courte et une barbe fournie qui mangeait son visage. Son nez avait une arrête fine comme coupé dans de la glace, tout comme ses pommettes à l'angle net, et ses yeux d'un bleu glacier effilés. Il portait un manteau épais à capuche et un pantalon noir épais et grossier. Personne n'a bougé, tout le monde l'a fixé en silence. Il nous regardé, l'un après l'autre. Quand il est arrivé à mon tour il s'est un peu attardé, faisant un geste de tête quasiment imperceptible. Personne ne voulait parler en premier. Onze inconnus dans un endroit inconnus. C'est évidement Mike qui a finis par briser le silence :

- Je vois que tu n'as trouvé personne d'autre....

L'homme a ouvert la bouche et a répondu. Sa voix était grave, en accord avec son apparence, et pourtant, il y avait quelque chose dans son inflexion qui rendait le son rocailleux de sa voix curieusement doux, presque comme un ronronnement.

- Non personne dans la neige, mais il reste cinq personnes dans un autre bâtiments.

Il n'a rien ajouté, alors Remington s'est enquit

- Tu veux quelque chose à boire ?

Il secoua la tête négativement, et resté debout un peu maladroit, une sorte de grand ours polaire qui ne savait pas où se mettre. Il a enfin ajouté quelque chose

- Je pense qu'on devrait se retrouver tous ensemble...

Violaine a haussé une épaule tatouée :

- Alors amène les autres ici.

Il a épousseté son épaule et a objecté :

- Hm il vaudrait mieux aller dans l'autre salle, je pense.

Violaine s'est levé d'un coup, et rapproché pour se mettre devant Nikolaï.

- Tu veux qu'on te suive ?

- Oui.

Elle a haussé un sourcil. L'ambiance était désagréablement tendue. Mike se tenait prêt à agir, Anjali se cachait un peu derrière moi, Min-ho et Cassiopée semblait vouloir disparaître dans leur fauteuil. Axel était à peu près aussi crispé que Léo. Anoushka elle, semblait avoir disparut, elle n'était en tout cas plus dans son fauteuil, je n'avais même pas remarqué son départ. Violaine a reprit, son ton n'était pas explicitement menaçant mais son attitude débordait de défiance, presque de provocation.

- Pourquoi on te suivrait ? Tu crois qu'avec la façon dont tu t'es comporté on a envie de faire confiance ?

Il avait naturellement l'expression grave, les sourcils un peu froncés, mais cela s'est accentué encore un peu plus.

- J'ai de bonnes raisons de penser que nous devrions tous aller dans l'autre bâtiment.

- Et quelles sont ces raisons je te prie ?

Elle croisa les bras, il serra un poing. Il était effrayant. Il desserra son poing et lâcha brutalement

- Il y a un enfant cyborg cyclope bicolore qui prétend être notre proviseur et nous avoir réunis ici pour jouer à un jeu.

Un long silence suivit sa déclaration. Violaine fut la première a reprendre, d'un ton plus que dubitatif, et presque méprisant

- Pardon ? Tu es sérieusement un abruti, ou tu te rend compte d'à quel point ce qui vient de sortir de ta bouche est stupide ?

Il soupira. C'était un soupire de retenu. Il prenait visiblement sur lui pour rester calme.

- Mais c'est vrai, libre à vous de ne pas me croire.

Sur ces mots il balaya une nouvelle fois la pièce du regard. Cherchant peut-être un peu de soutien dans un des regards froids qui se posait sur lui. Je venais de me réveiller, je ne savais pas ce qui s'est passé, mais visiblement, ici personne ne lui faisait confiance. Je ne sais pas si c'était juste une impression, mais j'avais l'impression que son regard était plus appuyé sur moi. Peut-être que je me l'imaginais, peut-être que c'était parce qu'il m'avait sortis de la neige. Soudain une voix me fit sursauter violemment et me coupa le souffle un instant, juste derrière mon dos. C'était Anoushka, la ramoneuse. Elle venait d'apparaitre derrière Anjali et moi, comme par magie.

- Je ne pense pas qu'il mente.

J'ai pris une seconde à répondre le temps de récupérer mon souffle.

- Que s'est-il passé pour que tout le monde le regarde comme ça ?

Anoushka me souffla simplement :

- Il s'est battu avec une femme. Mais je ne pense pas qu'il mente

Je n'ai pas osé en demandé plus. Anjali elle a demandé à voix basse

- Pourquoi tu crois qu'il ne ment pas ?

Anoushka l'a fixé, avec ses yeux très noirs sous sa frange de boucle blondes


- S'il voulait mentir il aurait inventé un truc crédible.

J'ai penché un peu la tête en signe d'accord. Elle avait parfaitement raison, c'était logique, et moi aussi ça me paraissait trop délirant pour être inventé. Anjali hésita tout de même un peu

- Justement, parfois on dit que les plus gros mensonges sont ceux qui passent le mieux, et il pourrait vouloir jouer sur notre curiosité...

- Qu'est-ce que ça lui apporterait ? Et puis non, regarde-le, tu crois que c'est là un homme qui a de l'imagination ?


Anjali jeta un coup d'oeil à l'armoire à glace que l'Ultime bucheron était. Je suis intervenu pour donner mon avis, soit que j'étais d'accord avec Anoushka, quand soudain, Violaine a monté le ton

- On fera nos propres choix, et toi tu es bien la dernière personne à qui on a envie de faire confiance ici ! Maintenant retourne donc dans ton trou et arrête de vouloir nous donner des ordres.

Je me suis fait la réflexion que Violaine réagissait elle aussi au quart de tour. La situation prenait petit à petit mais très certainement un mauvais tour. Remington s'est levé d'un coup

- Hey hey, tout va bien, on s'en fiche. Ceux qui veulent le suivre le suivront, et ceux qui veulent rester resteront. Comme ça, ceux d'entre nous qui y seront aller pourront dire aux autre ce qu'il en est vraiment. Ça vous va ?

Violaine le regarda intensément. Je n'aurais pas su dire quelle émotion s'y reflétait exactement, j'étais trop loin. Toujours est-il qu'elle s'est éloigné d'un geste sec et est reparti s'assoir dans son fauteuil en déclarant :


- Je vous rejoindrais si lui...


et elle pointa Léo du doigt

- ...Confirme que c'est vrai.

Il redressa la tête indigné

- Pourquoi moi ?! Je n'ai rien à faire avec tout ça !

Violaine se justifia

- Tu es neutre, et tu fait que critiquer tout depuis que t'es arrivé, en restant dans ton coin. Je pense que t'es le plus à même ici de dire la vérité.

- J'en ai rien à faire de ta gueule je fais pas me taper un aller-retour gratuit pour madame ! Et qui dis que je veux y aller tout court ?!

- Voilà ! C'est exactement pour ça que je me fierais à ton avis.

Il se leva brutalement, sans ajouter un mot, attrapa un manteau bordé de fourrure et avant qu'on puisse vraiment réagir pour le retenir, il sortit rageusement. Violaine se renfrogna

- Et merde....

Nikolaï se tenait immobile, toujours silencieux et grave. Il redemanda :

- Qui veut-bien venir avec moi ?

Il semblait que devoir formuler poliment cette requête semblait lui coûter, parfois quand il parlait, un léger accent perçait dans ses paroles. Anoushka nous regarda, Anjali et moi.

- On devrait y aller.

Avant que l'une de nous puisse le formuler de façon plus audible, Remington se leva.

- Peu importe ce qu'on va y trouver, ça ne coûte de rien d'aller un peu voir ailleurs. On devrait tous y aller je pense.

Anjali fit un petit signe de tête, chercha dans mon regard un peu d'approbation que je lui concédai d'un clignement d'oeil. Elle déclara assez fort pour que les autres l'entendent

- Nous trois aussi, on va y aller.

Le prochain à suivre fut Min-ho

Cassiopée et moi aussi.

Axel s'est exclamé dans la foulée.

- Moi aussi !

Il ne restait que Mike et Violaine.Mike les bras croisé a poussé un soupire et a dit avec réticence.

- Je viens mais je jure que si c'est un piège.....

il n'ajouta rien, mais c'était clairement une menace. Mike était imposant, mais pas de la même manière que Nikolaï. Il était plus sec, un peu plus petit. Il était plus ouvert, parlait plus, criait plus aussi, sommes toutes, il était plus prévisible et moins massif, mais plus réactif et agressif, pourtant il ne paraissait pas mauvais. C'était plus difficile à dire pour Nikolaï. Tous le monde s'est alors tourné vers Violaine. Elle nous a regardé, levé les yeux aux ciel, et enfin concéder

- Très bien... je vous accompagne.


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