Chapitre 8 (2)
J'ai rétorqué à Monokuma :
- Je n'ai pas le temps, je dois aider Nyx.
- Nyx est passé par ici, c'est elle qui m'a mise dans cet état.
J'ai sursauté. Il venait de parler Nyx, de reconnaître son existence, et n'avait même pas cillé au changement de nom.
- Ne t'inquiète pas je ne peux plus transmettre le moindre ordre aux drones, ils ne l'attaqueront pas.
Je me suis un peu détendue. Juste un peu. La curiosité me poussa à demander :
- Pourquoi t'as-t-elle détruit ?
- Pour ne pas que Remington puisse connaître sa position à travers moi.
Évidemment, ma Nyx penserait toujours à ce genre de chose en quelques secondes. Avec un pincement de culpabilité je me suis dit qu'elle se serait probablement déjà enfuie de cet endroit si ce n'était pour moi.
- Je n'ai plus beaucoup de temps, je vais bientôt cesser de fonctionner, mais pour l'instant mon programme est complètement déréglé. Je veux te montrer une vérité.
Je me suis agenouillée à côté de lui :
- Quoi ?
Il fit tourner sa tête vers le mur blanc à sa gauche, son œil s'ouvrit en plus grand et un rayon de lumière blanche en sortie pour frapper la surface plane. Une image s'y forma. Je comprenais qu'il s'agissait d'un enregistrement.
La vidéo se lança. J'ai reconnu Anoushka, dans sa robe fleur rose pâle, ses cheveux indomptables lissés et retenus tant bien que mal avec une pince en forme de fleur. Elle avait enroulé un châle gris autour de ses épaules et frissonnait avec ses jambes fines découvertes frappé par le vent glacial de fin de journée. Elle traversait la station vers le chalet de spectacle. Soudain deux petites silhouettes apparurent au coin d'un chalet.
Cassiopée et moi. Cassiopée dans sa longue robe au tissus épais et riche d'un vert émeraude et sa coiffure sophistiquée, et moi avec mon affreux costume de gaze noir et mes bijoux en argent. Anoushka s'arrêta un instant nous fixant d'un air sombre.
Pourquoi est-ce que Monokuma voulait me montrer ça, je n'avais plus envie de penser à Anoushka. Rien que venir ici me remplissait de rancœur et de colère.
Soudain la silhouette d'Anoushka se cacha derrière le mur du chalet principal alors que Cassiopée tournait la tête dans sa direction. Le drone zooma sur son visage, son expression insondable. Elle baissa la tête, plongée dans ses pensées. Pensait-elle à son futur meurtre, à tout jeter en l'air, ses mensonges et sa comédie ?
Elle releva soudain la tête, comme si quelque chose l'avait interpellé, elle entra en vitesse dans le chalet et espionna à travers la fenêtre. Le drone ne permettait pas de voir ce qu'elle voyait, mais son expression se durcit. Ses yeux noirs devinrent concentrés, son corps se fit tendu et crispé.
Au bout d'un moment, elle sortit de nouveau et s'approcha d'un chalet en silence. Elle tourna au tour, se penchant dans la neige pour observer quelque chose, elle se redressa et recommença plus loin, puis s'interrompit.
La caméra ne la suivait pas précisément. Il était difficile de voir ce qu'elle cherchait au sol exactement. Au bout d'un instant, elle regarda autour d'elle, l'air hésitant sur la marche à suivre.
J'ai vu le dilemme sur son visage, sans savoir en quoi il consistait. Je ne pouvais que supposer : rejoindre les autres à la fête ou commettre son meurtre ?
Elle se rapprocha du chalet de Mizuki, examinant les fenêtres, toutes fermées. Puis elle s'approcha de la porte d'entrée. Fermée elle aussi.
Elle fit de nouveau le tour de la station, l'air de chercher un moyen d'entrer. Enfin elle posa le pied sur une planche qui dépassait un peu plus que les autres, agrippa le rebord d'une fenêtre et se hissa sur celle-ci. Le rebord ne faisait que quelques centimètres mais elle s'y percha sur la pointe des pieds comme si de rien était. Elle atteint le rebord du toit, d'une traction sans effort s'y hissa et marcha en équilibre jusqu'à la cheminée. Elle s'y appuya, l'air d'examiner son état, conclue visiblement que cela convenait, et y bascula gracieusement.
le drone tourna autour de la cheminée sans entrer et soudain le point de vue changea. Désormais la vidéo montrait ce qui semblait être une caméra de surveillance qui montrait le salon de Mizuki. Celle-ci faisait les cents pas dans la pièce, sur la table basse un verre rempli d'un liquide ambré qui ressemblait à s'y méprendre à ce que buvait Violaine quand elle allait mal, reposait, une bouteille similaire à moitié vide à côté.
Un bazar dont je ne comprenais pas l'utilité encombrait la pièce autrement parfaitement rangée. Soudain la caméra se concentra sur un minuscule mouvement. Le bord du visage d'Anoushka pointa pendant une seconde de la cheminée. La seconde d'après elle s'était de nouveau cachée dans le conduit.
Après quelques secondes qui parurent une éternité, Anoushka se laissa tomber dans la cendre de l'âtre, faisant sursauter Mizuki. Anoushka ne lui laissa pas le temps de réagir et se précipita vers la gauche, en direction de la porte de la cuisine.
Avec un léger temps de retard, probablement dû à la surprise, Mizuki se jeta à sa poursuite. Le point de vue changea encore une fois. On était maintenant dans la cuisine, Anoushka tenait un couteau devant elle. Quand Mizuki entra, elle ne lui laissa pas une seule seconde avant de se jeter vers elle. Mizuki attrapa de justesse une casserole pour se protéger.
La lame glissa le long du métal de la casserole et entailla le bras de Mizuki, celle-ci en retour leva la casserole pour l'abattre sur la tête d'Anoushka. Elle esquiva l'attaque en plongeant vers le sol.
J'ai cru qu'elle s'était contentée de se jeter au sol, mais une seconde plus tard j'ai constaté qu'elle s'était glissé entre les jambes de Mizuki et était sortie de la cuisine.
Mizuki se retourna, et le point de vue revint dans la cuisine.
Anoushka tenait un objet dans son point. À cette vision, Mizuki se figea.
Soudain une voix résonna dans la pièce, sortant de la bouche ouverte de Monokuma. L'enregistrement avait également du son. La voix me fit sursauté. Bien qu'un peu grésillante, c'était sans conteste celle d'Anoushka.
Dans la vidéo, celle ci tenait son couteau d'un air menaçant en gardant l'objet bien en vue. Elle dit sur un ton moqueur qui dissimulait une pointe de menace :
- Qu'est-ce que c'est que ça Mizuki ? Tu veux m'expliquer ?
- Qu'est-ce que toi tu fais là ? La fête a déjà commencé.
- Les fêtes, c'est pas mon truc. Je préfère les réjouissances en petits comités. Alors tu vas me dire ce que c'est ?
- Ce n'est rien et tu ferais mieux de sortir de chez moi.
Anoushka pencha la tête sur le côté en souriant.
- Ah bon ? Si ce n'est rien je peux appuyer sur le bouton ?
Mizuki se tendit et ne répondit pas pendant une longue seconde avant de lâcher aussi nonchalamment qu'elle le pouvait, c'est à dire pas beaucoup :
- Oui vas-y si ça te chante, je te dis que c'est rien.
- C'est ça, et on est juste en colonie de vacances.
Mizuki s'approcha d'un pas et Anoushka l'arrêta avec un claquement de langue :
- Non non non, ne bouge pas de là où tu es, pas avant qu'on ait tiré cette situation au claire.
- Je pense que tu sais déjà ce que c'est.
La voix d'Anoushka s'abaissa un peu alors qu'elle répliqua qu'un ton glacial.
- Donne-moi une seule bonne raison de ne pas te planter.
Mizuki éclata de rire :
- Tu veux me tuer ? Si tu me tues tu mourras aussi, tu le sais. Aucun meurtre ne restera impuni ici. Et puis tu sais bien que je n'ai pas peur de la mort.
- Qui a parlé de tuer.
Anoushka fut cette fois celle qui fit un pas en avant, et j'ai vu Mizuki hésiter à reculer, mais elle tint bon. Anoushka reprit :
- Je pourrais te faire regretter que je ne tue pas. Je pourrais te faire me supplier de te tuer.
Un rictus dégoulinant de venin déforma son visage :
- Ça ne sert à rien de jouer les dures petites Anoushka, tu n'en feras rien. Tu as trop peur que ta chère Lyslas te déteste et te remplaces par la belle Cassiopée. Où est elle en ce moment dis-moi ? Ah oui, en train de valser avec son amoureuse, pendant que tu menaces de me torturer sans aucune preuve.
- Je pense que ce que je tiens dans ma main est preuve suffisante.
- Tant que personne n'appuie dessus je doute que vous puissiez prouver son effet.
- J'ai vu ce que tu as installé dehors. Jusqu'où en as tu mis ?
Mizuki se relaxa, posant les mains sur ses hanches.
- Partout. Mais d'ici quelques heures la neige et l'humidité les rendront inutiles.
Mizuki avança d'encore quelques pas, jusqu'à ce que les deux ne soient plus séparées que par un mètre ou deux.
- Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire pour m'empêcher de tout faire sauter Anoushka ?
Anoushka serra les dents alors que mon cœur se serra. Petit à petit la situation s'éclairait, et un sentiment d'horreur montait en moi.
Anoushka serra les poings sans répondre. Alors Mizuki continua, résumant la situation :
- Si tu ne fais rien, ma poudre à canon fera sauter toute la station. Mais pour m'arrêter, il faudra me tuer, si tu y arrives et que je te tue pas avant. Si nous nous battons je n'arrêterais pas de me battre avant que l'une de nous soit mortes. Et si tu me tues, tu meurs aussi. À moins que tes amis ne croient même pas en ta culpabilité, que tu n'auras pas le droit de leur avouer, et qu'ils se trompent de meurtrier, alors là ils mourront tous, sauf toi. Qu'est-ce que tu vas faire ?
La colère faisait briller ses grands yeux noirs. Elle siffla de rage :
- Pourquoi te tuer toi ne suffisait pas, pourquoi tu dois tous nous crever avec ?
- Parce que Monokuma m'a promis que si je parvenais à tous vous éliminer, le jeu s'arrêterait. Pas juste pour nous, mais pour tout le monde.
- ... comment ça ?
J'ai jeté un coup d'oeil vers Monokuma pour sonder son expression, mais il était immobile, diffusant simplement la vidéos. J'ai tourné de nouveau la tête vers l'écran quand Mizuki répondit :
- Ce jeu, ce n'est pas que nous. Il y en a d'autres, et il y en aura d'autres. Vous sacrifier est le seul moyen d'éviter à des tonnes d'autres personnes de souffrir la même chose.
Anoushka s'énerva soudain :
- Et tu crois ce ramassis de mensonge
- Pourquoi me mentirait-il ?
Elle éclata d'un rire amer et incrédule :
- Mais parce que c'est ce qu'ils font depuis le début ! Ils veulent qu'on s'entre-tue ! C'est le principe !
- Exactement et c'est pour ça que je compte tous vous emporter avec moi. Leur donner ce qu'ils veulent.
Anoushka leva de rage les mains :
- Mais s'ils nous voulaient juste morts, ils n'auraient pas fait tout ça bordel, tu fais exprès ou quoi !
Mizuki ne répondit pas et s'avança d'encore un pas. Anoushka recula en même temps tout en chuchota :
- Tu fais exprès... Tu cherches n'importe quelle excuse pour avoir l'impression que c'est un sacrifice et pas juste un suicide....
- Rend-moi ça ou meurs.
Elle accéléra et se jeta vers l'avant pour attraper Anoushka. Celle-ci esquiva sur le côté.
- De toute façon tu es déjà morte ! Soit je te tue, soit tu meurs en me tuant ! À moins que tu veuilles sacrifier tous tes "amis" pour sortir d'ici !
Elle bondit en avant pour attraper son cou, Anoushka poussa un meuble pour lui barrer la route et Mizuki trébucha sur l'obstacle.
- Et tu crois que je vais prendre peur d'être exécutée alors que comme tu le dis si bien, je suis déjà morte !
Elle sauta sur le côté, plus rapide que Mizuki, et abandonna le déclencheur sur le sol près de la cheminer pour attraper le tisonnier. Dans une main, un couteau de boucher, dans l'autre un tisonnier. Mizuki elle n'avait aucune arme. Mais Anoushka n'était pas là pour un combat juste.
Et le but de Mizuki n'était pas de survivre, juste d'appuyer sur un bouton. Elle se rua en avant pour atteindre son objectif, mais Anoushka ne la laissa pas approcher, dans un geste d'une précision et d'une vitesse bluffante, elle planta le tisonnier dans sa main avec tant de brutalité qu'elle la cloua au plancher. Mizuki ne poussa même pas un cri, mais elle découvrit ses dents dans une grimace presque animale, et frappa avec son pied pour toucher Anoushka aux jambes et la faire tomber.
Ce fut inutile, Anoushka sauta facilement au dessus de son attaque, trop vive et agile pour la lenteur de Mizuki, et lâcha son tisonnier que Mizuki s'empressa d'essayer de retirer du sol. Puis elle passa ses jambes de chaque côté du dos de Mizuki, pour s'y accrocher comme un mélange de corrida et de rodéo. Cette dernière se secoua, rua, et tourna pour la déloger, mais avec sa main toujours fichée au plancher, elle ne pouvait pas la faire tomber de son dos.
Anoushka leva alors son couteau et l'abattit dans l'épaule de Mizuki. Celle ci poussa un cri de rage et décida d'ignorer son agresseuse pour se reconcentrer sur sa cible. Elle se projeta comme elle put vers l'avant mais ce fut peine perdu. Entre sa main clouée, son épaule blessée, et le poids sur son dos, elle échoua.
Anoushka attrapa à pleine main ses cheveux et tira sa tête vers l'arrière pour placer sa lame sous son cou.
Mizuki lui jeta un dernier regard mauvais :
- lls ne te penseront jamais coupable, Monokuma ne te laissera rien raconter, Lyslas te fait trop confiance et ils la suivent aveuglément. Ils mourront tous à cause de toi.
Elle lui susurra, sa voix étrangement tremblante d'émotion pour la première fois de leur confrontation :
- Alors je leur donnerais une vraie raison de m'accuser. Je les ferais me haïr.
Elle trancha sa gorge, profondément. Le sang jaillit, tâchant le sol et la robe d'Anoushka d'un rouge écarlate. Petit à petit Mizuki cessa de bouger. Anoushka se remit lentement debout. Fixant le carnage sans émotion. Elle ferma alors les yeux, bascula la tête vers l'arrière et pris un moment de silence.
Moi je ne pouvais pas détacher mes yeux de l'écran, privée de mots, le souffle coupée, la gorge serrée.
Soudain Anoushka bougea de nouveau. Elle se pencha de nouveau sur le corps de Mizuki sous lequel la flaque sombre s'agrandissait toujours plus à chaque seconde. Elle repris ses cheveux, tira de nouveau la tête vers l'arrière, ouvrant la plaie béante, et elle coupa de nouveau, enfonçant le couteau, sciant quand elle rencontrait une résistance, tirant et tordant la tête quand elle n'arrivait pas à sectionner ce que le couteau touchait.
Enfin elle put soulever la tête séparée de son corps. Elle récupéra son châle qu'elle avait laissé un peu plus loin, y posa la tête et referma le drap autour pour faire comme un sac qui s'imbiba immédiatement de sang.
Elle se dirigea vers la porte d'entrée. Dès qu'elle eut franchit le pas de la porte, le point de vue changea pour montrer une demi-douzaine de drones, attirés par l'action et la violence.
Elle les fixa d'un air épuisé et résigné, puis elle se laissa tomber sur la marche d'entrée, s'y assit et prit sa tête dans ses mains. Elle resta comme ça de longues secondes avant de relever la tête devant elle.
Le point de vue changea une dernière fois. C'était celui de Monokuma lui-même cette fois. Elle lui dit :
- Tu ne diras rien à Lyslas
- Non.
- Elle va me détester.
- C'est probable.
- Il le faut, il faut qu'ils votent pour moi au procès.
- Je ne peux pas influencer les votes.
Elle passa une main sur son visage, y étalant le sang.
- Au moins les autres ne me font pas confiance. J'ai fait assez de menaces stupides pour qu'ils y croient.
- Tu leur apporte une tête coupée.
Elle sourit, mais il n'y avait que de la tristesse sur son visage.
- Je l'ai décapité.
- Oui.
- Le pire c'est que.... Lyslas va quand même vouloir m'innocenter.
- Certainement.
- Il va falloir que je joue bien mon rôle.
Cette fois Monokuma ne répondit rien. Elle lâcha avec une voix serrée d'émotion, comme si elle se retenait de pleurer :
- Une partie de moi voudrait lui expliquer. Écrire une lettre d'explication. Je voudrais qu'elle sache tout, qu'elle me voit comme quelqu'un qui l'a sauvé, pas comme un tueuse de sang de froid.
Elle se leva, reprenant le sac.
- Mais je ne peux pas être égoïste. Si elle pense que je l'ai fait pour elle, elle souffrira encore plus, elle souffre assez comme ça.
- Et toi tu ne souffres pas suffisamment ?
Elle tourna son visage vers Monokuma, un sourire douloureux aux lèvres, et son regard se plongea dans le mien à travers la caméra. Ses yeux si sombres, bordés de cils blonds, pleins de mystères, de rires et d'inquiétudes, étaient brillant de larmes et d'un chagrin sans fond.
- Moi je suis déjà morte.
La vidéo s'arrêta brutalement.
Je suis restée immobiles sans dire un mot et sans bouger jusqu'à ce que la voie de Monokuma ne me sorte de mon état second.
- Lyslas ? Je vais m'éteindre d'une seconde à l'autre. Je suis désolée si ça te fait souffrir, mais j'ai pensé.... qu'Anoushka avait droit à... être égoïste...après vous ......avoir... tous...... sauver..........
Sa voix s'arrêta, son œil rouge s'éteint en clignotant, et il s'immobilisa complètement une dernière fois. Il ne fonctionnait plus. Je ne sais pas si c'était possible de le réparer, ni si ses créateurs en prendraient la peine, mais j'ai posé une main sur sa tête en silence comme un signe de pardon. Il n'était qu'une machine contrôlée par son programme. Je ne lui en voulait pas.
Puis je me suis redressée, un blizzard au fond du cœur, des larmes de colère sur les joues. Anoushka ne m'avait jamais trahie, j'avais eu raison de croire en elle jusqu'au dernier moment, et Remington avait si tort, tellement tort, s'il croyait que les gens ne comptait pas, que leurs mots et leurs actions ne comptaient pas. Chacun d'entre eux comptait. Chaque souffrance comptait. Celle de mes compagnons et celle de tous les autres inconnus de cette planète.
Anoushka était morte pour moi, comme Léo et Nikolaï, et je n'avais pas pu protéger Cassiopée, mais il me restait quelqu'un à sauver.
Je ne comptais plus. Ce n'était plus une question de mes valeurs et mes scrupules, de qui j'étais et de si je pouvais me regarder dans la glace et être en paix avec moi-même. Je ferais comme Anoushka et mille fois pire si cela me permettait de sauver ce qu'il me restait. Nyx m'avait un jour dit qu'elle irait me chercher mille fois en enfer s'il le fallait. Et bien moi j'y brûlerais mille fois pour elle.
J'ai pris la hache et je suis sortie dans la tempête.
Il était temps d'aller commettre un meurtre.
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