Chapitre 3 (1)


- Lyslas ? Lyslas !

J'ai relevé la tête d'un coup, sortie de mes pensées par la voix inquiète d'Axel.

- Est-ce que ça va ?

J'ai hoché de la tête pour le rassurer, mais je savais que mes cernes et mes absences régulières me trahissaient. Cela ne faisait que trois jours depuis l'exécution de Mike, mais je n'avais quasiment pas fermé l'oeil. Il reprit soudain, l'air embarrassé :

- Désolé c'était une question stupide...

- Non, merci de t'inquiéter...

Le silence retomba, et Cassiopée s'enquit d'un ton artificiellement joyeux :

- Vous avez déjà goûté les poires ? Elles sont toutes fraîches.

En effet, elles étaient toute fraîches. Monokuma nous avait de nouveau fournis en nourriture. J'avais essayé de comprendre comment, espérant voir une porte de sortie pour cet endroit de malheur, mais Monokuma n'avait pas besoin de cacher ce secret : la nourriture était livrée par drones. Les drones, contrairement aux humains, n'avait pas de problème à traverser le froid, la neige, les dangers des crevasses et éboulements que la haute montagne représentait.

Nous avions désormais 1 mois supplémentaire de nourriture, stockée dans notre garde-manger. Comme tout ne se conserve pas de la même manière, Mélanie nous avait suggéré, et à raison, de manger en premier les aliments rapidement périssables. Ainsi, les fruits y passaient en premier.

Cassiopée était en train d'éplucher une poire. Ses petits mains pâles et délicates tenaient un peu maladroitement son couteau et elle avait froncé légèrement les sourcils pour mieux s'appliquer dans sa découpe. Je l'ai regardé faire, me demandant comment une jeune femme d'apparence si fragile tenait mieux le choc de la violence à laquelle nous avions assisté que la majorité des autres ici.

Elle se mit à découper des petites tranches de poires qu'elle distribua dans nos assiettes à Axel et moi. Puis releva la tête vers moi et me fit un sourire.

Aujourd'hui, elle avait attaché ses cheveux dans un chignon d'une complexité telle que je n'arrivais pas à saisir comment il fonctionnait. Sa joie était presque déplacée... Sans que j'ai eu le temps d'y réfléchir, je lui demandai :

- Comment peux-tu sourire dans ce contexte ?

Les émotions, si lisibles sur son visage, se bousculèrent tout d'un coup : un flash surprise, de la honte, de la tristesse. Elle du croire que je lui faisais un reproche, mais je n'eu pas le temps de clarifier ma question qu'elle répondit déjà :

- Je ne souris pas parce que je suis joyeuse, je souris parce qu'on m'a toujours appris que sourire aidait à aller mieux. Tu sais, faire mine d'aller bien finis par te faire vraiment aller bien.

J'ai haussé un sourcil, dubitative.

- La personne qui t'as appris ça ne devait pas s'y connaître en tristesse.

Cette fois elle tiqua comme si je l'avais brûlé. Puis elle baissa le menton et confia doucement :

- J'imagine que non...

Je m'en voulais alors j'ai continué plus gentiment :

- Mais je suis sûre que rester positive ne peux pas faire de mal.

Elle releva un peu les yeux et me fit un petit sourire reconnaissant. Axel, qui avait déjà engloutit ses quartiers de poires, et qui visiblement n'avait pas remarqué à quel point Cassiopée semblait sensible sur le sujet, commenta :

- J'aurais plutôt pensé l'inverse en fait. À enfermer ses émotions et faire mine d'aller mieux, on finit par se faire encore plus de mal.

- Ça doit dépendre des gens.

J'ai préféré conclure pour ne pas attrister Cassiopée encore plus. Axel n'ajouta rien, se contentant de grignoter du bout de sa fourchette les œufs brouillés qu'il s'était fait. Mélanie n'était pas avec nous ce matin. Elle était restée faire la grasse matinée après avoir, d'après Axel, « disparue » toute la soirée d'hier (probablement avec Violaine pour être honnête, mais ni lui ni moi n'avions envie de parler de cette forte possibilité).

D'ailleurs, j'avais remarqué qu'Axel, depuis le dernier procès, ne faisait que grignoter. J'avais l'impression de constamment le voir manger... Cela devait être sa façon de gérer le stress. Il avait également les ongles rongés de façon inquiétante. Peut-être se tournait-il vers la nourriture pour ne pas ronger ses doigts maintenant que ses ongles étaient détruits...

J'ai pris un gorgé de mon café, et pensait à ce que j'allait faire de ma journée (que me restait-il a faire dans la fabrication de mon nouveau violon?) quand Axel me demanda, d'un ton qu'il avait probablement voulu léger mais qui était hanté par l'hésitation et la lourdeur du sujet :

- Lyslas ? Pourquoi.... Pourquoi est-ce que Royale t'as dit « je sais que c'est difficile mais il faut que tu te rappelles » ?

J'ai sentis mon cœur s'accélérer d'un coup. J'ai ouvert la bouche pour trouver quoi répondre mais rien ne me vint, il explicita sa question :

- C'est juste que...c'était un bout de scotch, un simple bout de scotch, et on aurait dit que tu allais t'évanouir...

Cassiopée intervint soudain :

- Axel c'est un petit peu indiscret comme question-

- C'est bon Cassiopée, ce n'est pas grave.

Elle me regarda la tête un peu penchée sur le côté, l'air préoccupée. Puis m'encouragea du regard. Je ne pouvais pas tout raconter. Je n'étais pas prête. Mais je pouvais faire un effort. Peut-être que si je m'ouvrais suffisamment, Cassiopée le ferait aussi un jour – à condition que nous ne soyons pas déjà morts. J'ai pris une grande inspiration avant de commencer :

- Quand j'étais petite j'ai........

Les mots me manquèrent. Mais mes deux amis attendirent patiemment que je trouve comment continuer :

- J'ai vécu un accident.

Ce n'était qu'une vague vérité, mais c'était le mieux que je puisse faire.

- Ça a ruiné ma famille. Ça m'a ruiné aussi. J'ai commencé à faire faire de l'insomnie. Quand je dormais c'était pour faire des terreurs nocturnes. Je faisais des crises d'angoisse régulières. Je n'avais plus d'appétit. Je ne parlais plus. Je ne supportais plus de sortir en public, mais je ne supportais plus d'être enfermée. J'ai commencé à faire de l'agoraphobie et de la claustrophobie. Au final, mon père a jugé que je devais changer.... disons de scénario, pour aller mieux. On a déménagé à l'autre bout du monde, et essayé de prendre un nouveau départ mais....

J'ai forcé un sourire sur mes lèvres, comme pour dédramatiser.

- Mais ça a juste été pire. J'ai complètement arrêté de sortir de chez moi, et j'ai commencé à complètement me plonger dans certaines activités, comme la lutherie, c'est la seule chose qui me permettait d'aller mieux. Plus je grandissais, moins j'avais besoin d'aide pour vivre, et plus je me suis détachée de ce qu'il restait de ma famille. J'ai commencé à aller mieux quand je me suis mise à discuter avec certains de mes clients. J'entretenais des conversations épistolaires avec certains d'entre eux.

Un faux rire, plus nerveux qu'autre chose m'échappa :

- L'un d'entre eux m'a convaincue d'aller voir quelqu'un, de professionnel je veux dire, pour m'aider. Après ça c'est allé un peu mieux. J'ai presque guérie mon agoraphobie, et je dors mieux et je sors un peu... de temps en temps....mais j'ai toujours... des réflexes, des angoisses, des peurs inexpliquées... Ce type de scotch... fait partie de ces choses là.

J'ai osé relever les yeux vers mes amis, craignant de voir de la pitié ou de l'incompréhension dans leur yeux. Axel avait plus l'air en colère qu'autre chose. Son visage était fermé, habité par une forme de ressentiment, envers les autres je crois. Peut-être était-il en train de s'imaginer quel genre d « accident » m'avait mise dans cet état.

Mais Cassiopée... dans les yeux de Cassiopée je voyais un miroir de mes blessures. Sans pouvoir dire pourquoi, je voyait qu'elle savait. Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire cela. Elle savait.

Axel posa soudain ses couverts, les faisant tinter sur la table.

- Je vais me chercher des biscuits.

- Mélanie a dit que c'était le genre de trucs à manger pour plus tard.

- Et bien Mélanie n'a qu'à être là pour m'en empêcher.

Et sur ce il s'éloigna dans la partie réserve du chalet-restaurant. Et je restais seule avec Cassiopée. Je n'ai pas osé la regarder, mais j'ai sentis sa main, trop froide, se poser sur la mienne. Elle ne dit pas un mot d'abord, puis, très doucement, elle confia :

- J'ai des relations... toxiques, mais dont je ne peux pas me séparer.

Je l'ai regardé d'un air grave :

- ...Pourquoi ?

Elle détourna les yeux, devenant soudain fuyante, se renfermant d'un coup sur elle-même. Je n'aurais pas du poser cette question, alors à la place j'ai serré sa main et je lui ai promis :

- Tu pourras, je t'aiderai.

Je sentis que sa main tremblait dans la mienne, mais elle ne dit rien de plus. J'ai vu Axel revenir vers nous, alors j'ai lâché sa main et je me suis redressée un peu. Axel se relaissa tomber sur sa chaise avec très peu d'élégance, un paquet de chocolat à la main. Il se justifia :

- Je me suis dit que le chocolat était plus périssable.

Puis il passa une main dans ses boucles rebelles, ses yeux bleus océans marqué par la lassitude, avant de lâcher d'un coup :

- Puisqu'on est aux confidences. J'ai besoin de votre aide.

Il essaya nerveusement ses lunettes, avec un petit chiffons, avant de demander la voix un peu tremblante :

- Il est clair que je dois passer à autre chose pour Mélanie. Mais je ne sais pas si je dois le faire en lui disant ce que je ressens ou si je dois juste penser à autre chose et tourner la page sans lui dire.

Cassiopée et moi on s'est regardé. J'étais à la fois un peu contente de le voir prêt à accepter sa situation, et un peu inquiète de ne pas savoir quoi lui répondre. J'ai tenté de dire sur le ton de l'humour :

- Tu demandes ça à une personne qui vient de te confier qu'elle n'avait pas eu de contact social depuis des années ?

Il grimaça :

- C'est vrai... Mais toi Cassiopée ? Tu dois avoir du succès avec un visage comme le tien, peut-être que tu as un avis sur la question ?

La question sembla l'ébranler, et je vis dans ses yeux le même éclat que la première fois que nous avions parlé : lassitude, rancœur, cynisme. Elle se contenta de dire en se recroquevillant :

- Je suis un peu timide...

Axel fit un sourire désolée :

- Pardon je n'aurais même pas du assumer, c'était stupide.

Il soupira :

- Je fais tellement de choses stupides en ce moment.... Bon je vais devoir trouver tout seul...

- Bonne chance pour ça Axel. Et bon courage, c'est... c'est pas facile.

Il se frotta encore une fois la chevelure.

- On traverse des choses tellement plus horribles que ça, je me sens mal de me plaindre de problèmes pareils...

Soudain je remarquai par la fenêtre, derrière l'épaule de mes deux compagnons, une tête auréolé de blond, aux deux puits noirs d'encre, me fixant avec intensité. J'ai manqué de m'étrangler sur la dernière gorgée de mon café, et puis, me levant, j'ai posé une main sur l'épaule d'Axel fit un sourire à Cassiopée et je suis sortie avec un mot d'excuse et un « à plus tard ».

À l'angle du bâtiment, Anoushka m'attendait. Je ne lui avait quasiment pas parlé depuis le procès, et il était vrai que cela me manquait de passer du temps en sa compagnie, mais j'avais aussi remarqué qu'elle me rendait plus nerveuse qu'avant. Une fois en face d'elle, voyant qu'elle ne disait rien, je lui demandai :

- Est-ce que tout va bien Anoushka ?

Elle essaya d'avoir l'air détendue mais je pouvais voir dans ses épaules comme elle était tendue. Elle me confia, allant droit au cœur du sujet comme à son habitude :

- Je me disais que peut-être, on pourrait reprendre notre petite habitude de passer la soirée ensemble après le diner ?

Et elle conclue sa question sur un petit sourire, presque timide, quelque chose qui était si incongrue sur son visage que cela me décontenança. J'hésitai un moment sur ma réponse. J'avais envie de lui dire oui (je venais moi-même d'avouer qu'elle me manquait) mais quelque chose, pour une raison mystérieuse, m'en empêcha une seconde de trop : Anoushka avait encore changé de pose, ne tenant pas en place, et en profita pour rebondir immédiatement sur sa propre question :

- Je suis désolée de t'avoir mise mal à l'aise la dernière fois, je te promet que je te reprendrais plus par surprise comme ça.

- Tu me prends toujours par surprise Anoushka.

- Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose ?

- Ça dépend. Ça fait parti de ce qui est surprenant

Elle me jeta un regard, une touche amusée s'y reflétant :

- Toi aussi tu peux être imprévisible Lyslas. Pendant le procès, par exemple.

- Je n'aurais rien fait sans l'aide de Royale.

- Mais tu as tiré les conclusions seule, et tu nous a convaincue.

J'ai soupiré, les autres aussi m'avait glissé quelques remerciements ou félicitations, que je ne trouvais pas franchement mérités, et qui avaient plutôt tendance à me mettre un peu mal à l'aise.

- Bref, hum, tu n'as pas répondu ma question... ?

- C'est vrai, j'avais une réponse à donner. Encore une fois j'eu du mal à comprendre pourquoi je ne répondais pas un oui enthousiaste.

- Et bien...

J'ai tourné la tête vers la droite, voyant à travers la fenêtre Axel rire devant Cassiopée rouge écarlate ses lèvres ornées d'une moustache de mousse. Soudain je compris ce qui me dérangeait. Je ne voulais pas à avoir à choisir entre elle et les autres.

- Ce serait avec plaisir, mais Anoushka je voudrais que tu me promettes de faire un effort pour mieux t'entendre avec Cassiopée, Axel et Mélanie... S'il te plait...

Elle regarda ses pieds un moment, l'air de considérer la chose, mais je pouvais voir qu'elle avait déjà fait son choix. Un léger sourire apparut sur mes lèvres avant même qu'elle ne me réponde :

- ...Okay, promis.

Mon sourire s'agrandit.

- Mais c'est bien parce que c'est toi !

- Merci Anoushka.

Elle commença à s'éloigner en pointant vers moi un doigt faussement accusateur :

- Il n'y bien que toi pour me forcer à « sociabiliser ».

Elle avait lâché son dernier mot avec un dédain exagéré à des fins humoristiques.

- À ce soir alors !

Et quelques secondes plus tard, elle avait déjà disparut au coin de la rue.

J'ai finis par décider de rentrer chez moi. J'avais passé suffisamment de temps en groupe et j'avais envie de me retirer dans mon atelier.

Plusieurs heures passèrent où je fus absorbée par mon travail, la tête vidée de mes tracas. Il n'y avait que comme ça que je me sentais réellement en paix.

Finalement il fut temps de retrouver les autres. Le rituel de l'heure du dîner commençait à devenir un événement familier, bien que récemment il fut rendu un peu plus sinistre par les chaises nouvellement vides d'Aimana et Mike.

J'étais en plein trajet, grelotant à cause du froid, quand soudain je surpris un chuchotement de derrière le chalet de Randall. Je me suis approchée, avec hésitation, ne sachant pas trop ce qui me poussait à aller espionner comme ça. Assis sur un banc à l'entrée du bâtiments de sport et spa, il y avait Royale, et Monokuma.

Je savais déjà que Royale menaient ses petites affaires un peu louches dans son coin, et qu'elles impliquaient des conversations mystérieuses avec Monokuma. Mais le voir de mes propres yeux me fit tout de même un léger choc.

Je suis restée à mon poste pour essayer de comprendre ce qu'ils se disaient, non sans une once de culpabilité de faire ma mégère ainsi.

- Et qui t'as fabriqué ?

- Je ne suis pas autorisé à révéler cette information.

- Est-ce que tout ce que tu dis est programmée ou tu disposes d'une forme de libre-arbitre ?

- Je suis une machine, je suis programmée.

- Tu sembles très intelligent pour une machine sans libre-arbitre.

- Peut-être.

Royale laisse planer une silence

- Si je te demande ton opinion sur quelque chose, est-ce une opinion que ton créateur t'as implanté, ou est-ce une opinion que tu as construite à partir des éléments qu'on t'as implanté ?

- Je ne le sais pas.

- Hm.....

Soudain Monokuma regarda droit où je me trouvais. J'ai essayé de me cacher aussi rapidement que possible, mais je suis à peu près sûr qu'il me vit. Ce qui se confirma quelques secondes après quand il m'apostropha :

- Je peux savoir que tu es là, je peux voir ton empreinte thermique.

J'ai sursauté, me sentant rougir de honte jusqu'au bout des oreilles, et je suis sortie de derrière le mur. Le visage de Royale était bien plus dur et refermé que je ne l'avais jamais vu, mais en me reconnaissant, il s'illumina. Je me suis demandée l'espace d'un instant si ce masque froid que j'avais entraperçu était son expression normale avec les autres, mais je n'eus pas le temps d'approfondir l'idée.

- Lyslas ! J'ai eu peur d'avoir droit à une rencontre déplaisante quand j'ai vu Monokuma remarquer notre petit espion, mais je constate que c'est la plus charmante des espionnes qui nous écoutait !

Elle conclut en hochant la tête comme si elle s'entendait avec ell-même. 

- Une agréable surprise.

Je me suis un peu raclée la gorge, toujours debout devant l'improbable duo. Je ne me sentais pas exactement à ma place.

- Je suis désolée, je passais par là et j'étais intriguée, je vais... rentrer maintenant...

Royale se leva promptement, dépliant d'un mouvement fluide ses longs membres imprévisibles de magicienne.

- Je vais te raccompagner ! À plus tard cher Cyclope, j'ai hâte d'avoir de nouvelles conversations fascinantes avec ton passionnant programme !

En trois grands enjambées elle me rejoint et m'offrant son bras, elle commença à marcher.

- Alors où tes pas te mènent-ils donc ma chère Lyslas ?

J'ai bredouillé, ayant moi-même momentanément oublié où ces traîtres pas avaient prévu de me guider avant que je ne les surprenne.

- Ch-chez moi je crois.

Elle rit et prenant le chemin de mon chalet, puis elle me taquina, toujours aussi joueuse :

- Ah tu crois ! Ta tête pensait à ta maison, mais peut-être tes pieds t'auraient-ils amenés ailleurs si ton cœur avait prit les commandes ?

J'ai bafouillé une phrases incompréhensible. Sans que ça présence ne me soit désagréable (au contraire), je semblais perdre toutes mes cellules grises en présence de Royale. Je n'avais jamais le temps d'analyser son comportement qu'elle me surprenait avec une nouvelle phrase ou un nouveau geste.



Moi qui avait tant l'habitude de m'attendre à tel ou tel réaction des gens en fonction de mille et un petit signe que leur corps, et voix, trahissaient, il m'était impossible de lire quoi que ce soit dans l'attitude de Royale.

Elle rit encore une fois devant ma perte de moyen et après quelques minutes, nous furent de nouveau devant mon chalet.

J'ai lâché son bras à ce moment, et elle fit quelque pas à reculons, me faisant un dernier clin d'oeil et concluant :

- À très vite j'en suis sûre !

Et sur ces mots elle fit demi-tour et repartis en grande enjambé rapides, semblant savoir exactement où elle allait.

Je suis restée quelques minutes sur la pas de ma porte, réfléchissant à tout ce qui venait de se passer...

Le dîner !

J'avais dit à Royale que j'allais chez moi alors que je voulais aller au chalet de restauration !

Je savais même pas l'heure qu'il était. J'ai manqué de peu de me casser la figure sur le verglas et j'ai foncé vers le chalet de restauration, en priant pour ne pas être en retard, me maudissant d'être aussi étourdie.

Ça n'était pas le bon moment pour commencer à désobéir à Monokuma.

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