Chapitre 2 (9)
Après l'interruption de Cassiopée j'en aie profité pour fuir la situation gênante qu'était les avances d'Anoushka en proposant de raccompagner Cassiopée avec les autres, et l'ultime ramoneuse est restée dans son chalet, pas assez sociale pour rejoindre les autres.
Quelques heures après, il fut temps de sortir de nouveau dans le mauvais temps pour rejoindre le chalet restauration, puisque Monokuma voulait toujours qu'on dîne ensemble comme d'habitude. Il nous donnerait aussi l'autopsie, et demain matin....
Demain matin, il nous faudrait désigner un coupable. À cette pensée j'ai réalisé à quel point cette fois l'enquête avec piétiné et nous n'avions à la moitié du temps imparti, toujours aucune idée du vrai coupable...
Si cette autopsie ne nous donnait pas de piste... Je ne voulais pas approfondir plus cette pensée car je savais trop bien vers quoi nous nous dirigions.
Tout le monde était là à l'heure, dans une ambiance silencieuse, toujours aussi lourde, mais peut-être moins que ce moi je ressentais.
Nikolaï semblait toujours gardé un œil sur notre principal suspect, Mike, tandis que Mizuki ne s'éloignait pas beaucoup de Violaine. Malgré tout au moment de s'assoir, ils n'eurent pas le choix de se séparer pour rejoindre leur place attitrés, et Mike et Violaine se retrouvèrent à côté.
La tension entre les eux était plus que perceptible et je me crispai, craignant qu'un conflit n'éclate entre les deux. Notre groupe n'était pas exactement un modèle de calme, de mesure et de confiance mutuelle.
Le dîner commença exactement comme d'habitude, alors que tout le monde attendait le rapport de Monokuma, fidèle à lui-même.
Ce dernier attira finalement notre attention pour faire une annonce, brisant le suspense.
- Après observation du corps d'Aimana, plusieurs conclusion peuvent être tirées : sa mort est due au manque d'oxygène, il y a de très visibles marques d'étranglement sur son cou, et les canaux sanguins de ses yeux sont un peu éclatés, mais la taille des doigts en question n'est pas identifiable. Il était solidement attaché à une chaise, et il a du se débattre étant donné les traces qui sont restées à ses poignets et chevilles.
Un moment il se tue, avant de rajouter en nous scrutant de ses yeux écarlates, vides d'émotion, inhumains :
- Il est mort à 9h05.
L'ambiance changea soudain légèrement. Mélanie fut la première a exprimer ce que beaucoup pensaient :
- Presque tout le monde était au chalet à 9h05...
J'ai sentis un tressaut d'espoir me traverser alors. Cela devrait réduire la liste des suspects alors ?!
Mélanie reprit, sortit du sac à ses pieds son carnet.
- On peut dès maintenant ré-écrire la liste des suspects. Axel, Cassiopée, moi, Léo, Remington, Nikolaï, Mike et Anoushka étaient tous ici dans le chalet au moment où Aimana a été..tué.
Elle marqua une pause pour regarder le reste du groupe qui était retombé dans le silence. Tout le monde l'observait en silence. Elle reprit alors.
- Les gens qui auraient donc pu, d'un point de vue timing, commettre le meurtre sont : Violaine, Lyslas, Randall et Mizuki, puisque Royale était avec Monokuma.
Monokuma confirma en hochant la tête. J'avais sentis le moment d'hésitation dans la voix de Mélanie quand elle prononça mon nom, mais cela me dit tout de même un choc d'entendre, encore une fois, mon nom ajouté aux suspects.
Randall déclara alors la voix forte :
- Lyslas m'aidait à barricader mon chalet.
- Pendant le moment du meurtre ?
Il hocha la tête.
- Ça nous a prit une demi-heure. De 9h à 9h30 environ.
Mélanie eut l'air de se détendre alors :
- Randall et Lyslas ont donc un alibis.
Violaine, avec une pointe de panique dans la voix, s'écria alors d'un coup :
- Et pourquoi est-ce qu'on les croirait sur parole d'abord ? Ils auraient très bien pu être complice !
Axel intervint pour commenter :
- Lyslas et Randall ne se parlent quasiment pas... et même à eux deux, il n'est pas certain qu'ils auraient été capable de maitriser Aimana... Sans vouloir être vexante, ni Lyslas, ni Randall, n'ont vraiment une bonne condition physique...
- La force ça se dissimule ! Qu'est-ce qu'on en sait qu'ils ne soient pas assez forts ?! Et puis ça aurait aussi pu être Mizuki ! elle n'a pas d'alibis !
- Certes, commenta Remington, mais si Mizuki était coupable et toi innocente, pourquoi aurais-tu accusé avec autant de conviction Mike ?
Violaine frappa alors violemment du poing sur la table, faisant teinter les assietes sur la longue table.
- Je n'en sais rien ! Il doit être complice avec elle ! Je ne ment pas, il m'a attaqué !
J'ai jeté un bref coup d'oeil à Mike, et nos regards se croisèrent un court instant. Ses yeux, creusés par les cernes, se détournèrent immédiatement des miens, comme ombragés par un nuage de culpabilité.
Même si le timing l'innocentait, je sentais confusément que Violaine ne mentait pas. S'il n'était pas coupable, alors pourquoi avoir agressé Violaine ?
Léo juste à ma gauche posa alors la question, avec une certaine douceur :
- Mike ?
Sur sa peau pâle ses cheveux dorés et ses yeux claires, il était aisé de voir la nuance de rouge éclore sur ses joues. Son regard se fit légèrement fuyant, et avec une réelle honte dans la voix il avoua à demi :
- J'ai été figé par la scène. Quand Violaine a enlevé la cagoule et que j'ai vu qu'il était mort, j'ai... j'ai eu envie de fracasser les murs, j'ai brulé la cagoule, et j'ai crut que Violaine... j'ai crut que... Je n'ai pas réfléchit.... C'est vrai que j'ai agressé Violaine lorsqu'on a retrouvé le corps, mais je n'aurais jamais tué Aimana... Je l'ai agressé parce qu'étais hors de moi, et ensuite j'ai mentis parce que j'avais peur qu'on m'accuse...
Violaine blêmit quand elle vit sur nos visage que nous le croyons et que la culpabilité se tournait de plus en plus dans sa direction. Elle s'emporta encore une fois, mais avec moins de conviction :
- Et bien voilà, ça résout le mystère ! je n'ai pas menti !
- Pas menti sur le fait qu'il t'ai attaqué, le reste de l'histoire est toujours différente dans vos deux directions.... fit remarquer Remington.
- Je n'ai pas dit d'autres mensonges.
Mike a rajouté. Visiblement, confesser de façon plus ou moins direct l'effet que la mort d'Aimana avait eu sur lui n'avait pas été facile. Tout le monde pouvait voir qu'il tenait à l'ultime volcanologue plus qu'il n'osait le montrer. Il retomba dans le silence après cette dernière déclaration.
Violaine quant à elle, devant les regards accusateurs se défendit :
- Quoi ?! Vous pensez tous que c'est moi ?! Mizuki aurait pu le faire aussi !
- Ça ne change rien au fait que soit Mike, soit toi, ai mentis. Et puisque Mike était avec nous depuis une bonne dizaine de minute quand Mike s'est fait étranglé, il n'a pas de raison de mentir sur sa version des faits. Alors que toi...
Cette fois c'est de la détresse et non pas de la colère ou de l'indignation que j'ai sentis dans sa voix :
- J-Je ne comprend pas non plus ! Je n'ai pas mentis ! je ne sais pas comment c'est possible !
Anoushka demanda soudain à Mizuki en se penchant sur la droite :
- Et toi Mizuki ? C'est quoi ton alibis ?
- J'étais dans mon atelier, je peux vous montrer ce que j'étais en train de faire mais je doute que vous l'acceptiez comme une preuve de mon innocence...
Les autres se jetèrent quelques regards de côté. En effet ça n'était pas une vraie preuve non plus.
Violaine se leva soudain, et avec une voix comme je ne l'avais jamais entendu de sa part, qu'on aurait presque dit au bord des larmes, dit rageusement en sortant de la pièce :
- Faites bien ce que vous voulez au moins si je meurs je vous emporterais tous dans ma tombe !
Après ça le dîner devint très silencieux et ne s'éternisa pas beaucoup. Les gens qui avaient encore de l'appétit - comme Royale - finirent leurs repas avant que de nouveau tout le monde se sépare.
Ce soir là je n'étais pas d'humeur à passer la soirée avec Mélanie, Axel et Cassiopée, et je n'étais pas sûre de comment me comporter avec Anoushka alors je l'évitai. Au lieu de ça, j'ai laissé traîner ma cuillère dans un reste de coulis au fraise, perdue dans mes pensées, jusqu'à ce que quasiment tout le monde soit partis.
Quand je suis sortie de mon état songeur j'ai réalisé qu'il n'y avait plus personne avec qui je me sente assez à l'aise pour leur demander de m'accompagner. J'ai balayé des yeux Mike, Randall, Anoushka ou Mizuki... Je pris la décision d'y aller à pied malgré le certain risque.
Après tout mon chalet était vraiment juste à côté...
Je suis donc partie dans le froid et le vent direction mon chalet, constatant avec plaisir que la tempête était moins forte que je ne le craignait.
Je ne voyais pas très loin devant moi à cause de la neige, mais le vent s'était bien calmé. Soudain je distinguai une forme sur ma droite. Après un premier moment de panique, habituel de ma part, je me suis calmée en reconnaissant Léo, qui avait l'air planté au milieu du chemin. J'ai haussé la voix pour demander :
- Léo ? Qu'est-ce que tu attends ?
Ce dernier ne m'avait visiblement pas remarqué car il sursauta brutalement.
- Ah Lyslas c'est toi ? Rien ne t'inquiète pas.
J'ai penché la tête un peu, curieuse, hésitant sur quoi faire :
- Tu attends quelque chose ? Ou quelqu'un ?
- Non non, je ne t'attends pas, c'est juste que... J'essayais de voir combien de temps ça prendrait de traverser le complexe dans ces conditions... pour... je ne sais pas, essayer de comprendre qui a pu faire ça.
"Ça". Il n'avait pas besoin de développer pour que je comprenne qu'il parlait du meurtre d'Aimana.
- Et alors ? Tu as un avis ? Des idées ?
Il tourna la tête vers moi, me regardant soudain avec curiosité.
- Dis Lyslas, tu es ma voisine non ?
J'ai haussé les épaules.
- Quasiment.
- Tu ne voudrais pas en parler un peu plus au chaud ?
J'ai haussé les sourcils avec étonnement devant la proposition. Léo n'était pas vraiment le membre le plus social ici. Mis à part Remington, et parfois Randall, il ne parlait pas à grand monde, même s'il n'avait pas l'air de me détester.
J'ai eu un temps d'hésitation. Est-ce que ça ne pouvait pas être un piège ?
J'ai fixé ses yeux d'un brun quasiment noir, essayant d'y trouver un indice sur ses intentions. Je l'ai vu se tortiller un peu gêné et il ajouta :
- Je t'avoue que j'ai peur de ce qui nous attends demain, et je n'ai pas envie d'être seul tout de suite...
J'ai penché un peu la tête en l'interrogeant :
- Dans ce cas pourquoi pas avec Remington ou Randall ?
Il se frotta la nuque d'un main, l'air d'hésiter :
- Je n'ai pas osé lui demander... Je ne sais pas pourquoi, ça m'a rendu nerveux...
Je lui aie fait un petit sourire compatissant alors que me revenait en tête Anoushka et mon esquive inhabituelle.
- Okay.
- Okay quoi ?
- Okay allons parler de meurtre dans ton chalet en pleine tempête.
- Ah. Merci.
- Merci pour quoi ? Pour te donner l'occasion de m'assassiner en cachette ?
Il rit, de son rire bizarre et imprévisible.
- Non pour me servir de diversion si le meurtrier voulait s'en prendre à moi.
- Avec plaisir.
Sur ce mots nous sommes allez chez lui. Sur le pas de la porte, il hésita soudain, se tourna vers moi, et me demanda avec le plus grand des sérieux :
- Peut-être madame préfèrerait-elle passer par la fenêtre ? Pourquoi pas me jeter un peu de neige au visage ?
Cette fois ce fut moi qui éclata de rire.
- Madame se contentera de la porte d'entrée pour cette fois.
Il m'ouvrit alors la porte d'un geste pompeux, tel un majordome tiré tout droit d'un film cliché.
Nous avons alors exposé nos théories sur le meurtre actuel. Mizuki ? Violaine ? Pouvait-il y avoir un autre coupable ?
- Mettons, annonça Léo en faisant les cents pas devant moi, mettons que ça ne soit ni Mizuki, ni Violaine.
- Mais pourquoi pas Mizuki ? Elle n'a pas d'alibis, elle a des prédispositions violentes et elle-
- Chuuut. Lyslas enfin, arrête de faire ta Violaine, ça ne te va pas du tout. Il ne faut pas exclure la possibilité que quelqu'un d'autre ait commit le meurtre.
j'ai haussé un sourcil encore légèrement dubitative.
- Hm, continue donc ?
- Mettons donc que quelqu'un d'autre ait commis ce meurtre. Puisque Aimana a été étranglé, il n'y pas mille possibilités.
J'ai fait un geste de la main en me penchant plus sur l'accoudoir du fauteuil où j'étais installée.
- Qu'est-ce que tu suggères ? Un étranglement par télékinésie ? Un clonage du meurtrier ? Oh je sais ! Le meurtrier a un jumeau secret, caché parmi nous depuis tout ce temps, qui aurait commit le meurtre pendant que son jumeau forgeait le parfait alibi !
Léo s'est figé brutalement dans ses cents pas et me regarda avec de gros yeux.
- Je n'y avait pas pensé mais en vrai-
J'ai soupiré en levant les yeux au ciel :
- Ne me dit pas que tes théories sont du même niveau que ça !
- Non, non ! En fait, je pensais que peut-être il y avait eu une erreur sur les horaires... Ou sur la présumée présence de certaines personnes dans le chalet principal...
Il s'assit sur le canapé en face de moi, et posa ses coudes sur ses genoux, joignant les deux mains.
- Des... erreurs d'horaires....
Il hocha la tête.
- Je ne dis pas que Mélanie est coupable, simplement que... il peut y avoir eu des erreurs.
J'ai écarquillé les yeux en pensant à sa suggestion :
- Tu crois que le meurtrier aurait pu changer l'heure de l'horloge du chalet principal.... ?
- Oui. Et puis Mélanie n'a enregistré que les entrées des gens. Le chalet principal est divisé en espaces isolés. On voit rarement tout le monde en même temps...
J'ai prit mon menton dans ma main et j'ai continué de réfléchir à voix haute en suivant ses hypothèse.
- C'est vrai que les fenêtres ne sont pas très hautes, et assez grandes pour y passer, rien n'aurait pu empêcher quelqu'un de sortir en cachette de revenir une fois le meurtre commis....
Léo se leva d'un coup, bondissant sur ses jambes comme un ressort.
- Exactement, tu comprends vite Lyslas !
- Je ne fais que suivre tes pistes.
Il prit un air un peu embarrassé et avoua :
- La plupart de ces idées viennent de Remington en fait...
Je me suis replongée dans mes pensées et j'ai finis par lâcher d'un ton sombre, me sentant tout d'un coup découragée :
- À chaque fois qu'on pense n'avoir que 2 potentiels coupables, on se retrouve avec la quasi totalité du groupe suspects...
- Et cette fois-ci je ne vois vraiment pas comment on va faire pour réduire la liste....
- À vrai dire... Si, on pourrait. Enfin surtout toi.
Il me regarda surpris et j'ai explicité :
- Moi j'étais encore avec Randall quand le meurtre s'est produit, donc je ne peux témoigner que pour lui, mais toi tu es entré bien plus tôt, avant le meurtre, donc tu peux déjà dire qui n'a pas quitté la pièce.
Il compta sur ses doigts en réfléchissant :
- J'étais avec Remington, donc pas lui. Mike aussi est resté tout du long dans mon champ de vision. Je pouvais voir Cassiopée, qui parlait avec Axel et Mélanie. je ne voyais pas ces deux là, mais Cassiopée leur parlait visiblement et ils n'étaient pas proche d'un fenêtre. Anoushka et Nikolaï n'étaient pas visible. Ensuite Violaine et toi êtes rentrées mais le meurtre était déjà commis...
J'ai soupiré.
- On peut en conclure que Remington, Axel, Mélanie, Cassiopée et Mike ne sont pas coupables ?
- Oui à moins que le tueur n'ait trafiqué l'horloge du chalet...
Nous nous sommes regardé, nous comprenant instinctivement.
- Il faut aller voir cette horloge.
- Elle aurait pu être de nouveau remise à l'heure pour cacher les pistes...
- On a qu'a espérer que non et se dépêcher d'aller voir....
Sur ces mots, on s'est dépêché d'enfiler nos manteaux, et on s'est faufilé dans le froid jusqu'au chalet. La lumière a l'intérieur était toujours allumée. À vrai dire, je crois qu'elle n'était jamais éteinte. Les dépenses d'énergie que cela impliquait me hérissèrent le poil, mais au fond de moi je fus tout de même rassurée d'arriver dans une lumière bien illuminé plutôt que dans le noir total, avec la petite possibilité d'un meurtrier dissimulant ses méfaits.
L'horloge était accrochée bien en hauteur, au dessus de la porte d'entrée.
Elle affichait 20h57. Léo baissa les yeux sur sa montre.
- .... 20h57...
- Soit elle a été remise à l'heure, soit c'est une fausse piste...
J'ai soupiré en me laissant glisser contre le mur. Léo s'ébouriffa les cheveux.
- Je veux dire, c'est plutôt une bonne nouvelle, ça veut dire que nos suspects sont seulement ceux que ne pouvait pas voir pendant le moment du meurtre....
J'ai redressé des yeux fatigués vers lui. Il ne comprenait pas le problème. Les suspects étaient maintenant... J'ai prononcé la liste à voix haute :
- Violaine et Mizuki, comme avant, et on y ajoute Anoushka et Nikolaï...
Léo était de nouveau plongé dans ses réflexion, l'air stimulé par les nouvelles données.
- Bon, qu'est-ce qu'on peut conclure d'autre...
Je l'ai interrompu :
- C'est stupide, je ne sais même pas pourquoi on a prit toute cette peine. C'est Mizuki.
Il me regarda avec confusion :
- Pourquoi pas Violaine ?! Elle reste clairement la plus suspecte...
- Justement pourquoi rajouter des suspects à notre liste en trouvant des solutions pour justifier les problèmes de timings alors que tu penses que c'est Violaine ?
Il se tut un moment, puis répondit :
- Parce que je ne pense pas que ce soit Violaine...
- Exactement !
J'ai passé une main sur mon front, épuisée par la situation.
- Exactement Léo ! Moi non plus, je ne crois pas que ça puisse être Violaine. Elle....
J'ai cherché mes mots sans les trouver, mais Léo continua pour moi :
- Ça ne colle pas.
J'ai hoché la tête.
- C'est trop étrange, pourquoi se rendre sur la scène du meurtre ? Pourquoi avoir croisé Mike et accompagné voir Aimana ? Créer ces deux témoignages différents ? Pourquoi prévoir un meurtre si prémédité pour n'avoir aucun alibis après ?
- Mais pourquoi Mike aurait-il mentis ?
- Je ne sais pas ! Il y a quelque chose qui cloche avec ces deux versions.....
Léo se laissa soudain tomber dans un fauteuil en ébouriffant encore un peu plus sa chevelure sombre. Il avait l'air plus jeune quand il était actif comme cela. je me suis prise un court instant à le trouver beau.
- C'est pour ça que je cherche une autre possibilité Lyslas ! Parce que ça ne colle pas.
Je me suis accroupie devant lui.
- C'est pour ça que je dis Mizuki. Elle ne pensait peut-être pas que autant de personne seraient dans le chalet et auraient un alibis. Ça doit être ça.
Il me fixa alors dans les yeux.
- Mais pour Nikolaï ou Anoushka, ça parait tellement plus logique, ils ont un alibis eux, ils sont "exclus" des suspects.
J'ai serré les dents. J'avais mal au coeur d'y penser. Le visage souriant, chaleureux, amical, de Min-ho la première soirée passée dans cet endroit de malheur me revint brutalement, entre-coupé des dernières images de sa main ensanglantée, de ses présages funestes.
Je ne voulais pas imaginer la possibilité que Nikolaï ou Anoushka puissent être coupable.
J'ai baissé la tête brutalement, sentant les larmes me monter aux yeux.
- Non ça doit être Mizuki...
Soudain j'ai sentis les mains de Léo sur mes joues, très délicatement, relever mon visage pour me faire face.
- "Doit" parce que c'est ce que tu crois, ou parce que c'est ce que tu veux croire ?
j'ai tenté de résister un instant, et puis en voyant les yeux couleurs cafés de Léo me regarder avec douceur, compréhension, j'ai finit par craquer. Les premières larmes coulèrent. Moi qui ne pleurent quasiment jamais, même pendant mes crises de panique, même lorsque j'ai crut mourir pendant le procès, moi qui me suis interdit de pleurer en public depuis l'Évènement., J'ai craqué.
J'ai pleuré longtemps dans les bras de Léo, jusqu'à ce que les larmes se tarissent et qu'il me raccompagne chez moi.
Cette nuit là j'ai rêvé qu'Anoushka me transperçait le coeur avec un couteau et que Nikolaï m'étranglait de ses mains de géants.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top