Chapitre 1 (13)


Mike me tira à l'intérieur de son chalet. Une légère odeur de sueur me piqua le nez, où bien étais-ce l'odeur de ma propre peur, je ne pouvais pas faire la différence. Quand il me fit asseoir de force sur une chaise, j'ai sentis mon souffle se raccourcir encore plus. Il posa ses deux mains sur le dossier de la chaise, se penchant vers moi et m'empêchant de partir, me dominant de sa taille. Puis il me lança, moins fort que dehors :

- Bon alors tu vas me raconter tout ce qu'il s'est passé précisément.

J'ai ouvert la bouche comme un poisson hors de l'eau, luttant pour ne serais-ce que prendre mon souffle. Il a haussé un sourcil, et a ajouté :

- Ça va ? Tu fais de l'asthme ?

Dans le brouillard que formait alors mes pensées j'ai vaguement réalisé qu'il ne comprenait même pas la peur qui s'était emparé de moi. Et il vrai que l'ampleur de ma réaction n'était pas proportionnelle à ses actions, mais ça je ne pouvais pas lui expliquer.

J'ai trouvé la force de fermer mes paupières et j'ai lutté pour ralentir ma respiration, comptai jusqu'à trois en inspirant, et trois en expirant, me répétant en boucle dans ma tête qu'il voulait juste des réponses, qu'il ne me ferait probablement pas de mal. Cela me pris une longue minute pendant laquelle, il ne dit pas un mot.

Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai vu qu'il était parti se chercher une chaise qu'il avait tiré pour s'asseoir devant moi. Il me regardait avec méfiance, mais l'agressivité qu'il y a un instant quand on était dehors avait disparu. 

j'ai bredouillé avec difficulté :

- V-v-vous voulez q-que j-je vous dise quoi ? P-pourquoi ?

Il a regardé quelque part vers le plafond, l'air de ne pas vraiment vouloir admettre quelque chose, puis finit par dire à contre-coeur :

- J'admet que Min-ho ne m'inspire pas confiance. Et que votre culpabilité n'est pas si évidente.

- Mais tout à l'heure vous-

- Arrête de me vouvoyer on dirait que je suis vieux.

Il se frotta la nuque et expliqua :

- J'avais peur que quelqu'un m'entende et que ça m'isole ou attire la méfiance sur moi. Et puis je te soupçonne toujours. Tu pourrais être en équipe avec Min-ho.

j'ai secoué énergiquement la tête de gauche à droite, toujours tremblante. Au moins il ne m'avait pas attaché à la chaise, sinon je crois que j'aurais vraiment complètement perdu pied avec ce qui m'entourait. Il continua :

- Alors je veux ta version complète, et sans témoin.

- Pourquoi je devrais te faire confiance pour tout te confier.

- Parce que tu n'as aucune raison de ne pas le faire ? Je t'offre la possibilité de te défendre et tu n'as rien à y perdre.

J'ai fait un petite mou. Il avait raison, c'était trop tard pour commencer à vouloir faire sa rebelle. Alors j'ai commencé mon récit. j'ai tout raconté, de la soirée avec Min-ho et Anjali avant la découverte de son corps jusqu'au moment je m'étais enfuis avec Anoushka. Je ne suis pas allée plus loin, car je ne voulais pas impliquer mes amies. Ça aurait pu être un piège pour me pousser à dévoiler mes "complices". Il ne sembla pas s'en formaliser, car j'avais en revanche évoqué ma discussion avec Léo, et développé toute mes théories. 

Une fois que j'eus terminé, il me regarda un moment en silence, sans dire un mot. Puis il se leva et s'approcha de moi. Je me suis recroquevillée sur ma chaise et il m'attrapa encore une fois le bras avec plus de délicatesse cette fois et me guida dehors.

Avant qu'il ne ferme la porte, j'ai réussis à lui demander un petit :

- Convaincu ?

Il fronça ses sourcils couleur cannelle, un peu plus sombre que sa chevelure, l'ai confus, et sans croiser mon regard il grommela :

- 'Besoin d'y réfléchir.

Puis me claqua la porte au nez. Je suis restée une seconde sur la porte, confuse. Avait-on gagné un nouvel allié ? Si Mike votait contre Min-ho, peut-être que Aimana le rejoindrait, et peut-être même Randall. J'ai senti un bouffée d'espoir naître en moi. J'ai fait demi-tour, prête à retourner avec les autres, quand soudain je suis tombée droit sur Anoushka, qui s'était, sans que je ne comprenne comment, posté juste derrière moi. J'ai sursauté et ouvert grand la bouche prête à pousser un cri de surprise, mais en un éclair elle plaqua sa main sur mon visage et me fit signe de rester silencieuse, avant de m'emporter dans un endroit moins à découvert.

Comme d'habitude elle apparaissait par surprise, sans qu'on sache vraiment d'où elle sorte, ou comment elle avait fait pour rester aussi parfaitement silencieuse. Elle me murmura.

- j'ai vu Mike t'emporter. Est-ce que tu vas bien ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Il m'a juste demandé ma version des faits. il a l'air de reconsidérer l'innocence de Min-ho.

Anoushka me fit un sourire. Un beau sourire sincère qui ne montrait pas ses dents mais qui plissait son nez et ses yeux. J'ai été déconcentré quand elle s'exclama à voix basse :

- C'est génial, finalement ça va peut-être bien se passer !

- Euh... Oui..

Sur ces mots, on s'est de nouveau glisser chez Axel. Anoushka voulait encore passer par la fenêtre, mais j'ai insisté pour la porte. De toute façon, dans quelques heures, on aurait tous l'obligation de se réunir pour le dîner, et il ne nous restait rien de plus à faire pour l'instant, alors peu importe si la moitié des gens ici qui étaient contre nous essayait de nous emprisonner.

Axel n'était pas encore revenu, et Mélanie était elle aussi absente, probablement occupée avec autre chose.

Il n'y avait que Cassiopée, à genou sur le tapis devant la table basse, en train d'essayer de compléter un rubik cubes. L'air concentré et calme, elle sursauta quand nous avons poussé la porte.

L'éclair de peur qui traversa son regard me rappela la sensation que j'avais moi-même ressenti plus tôt. Anoushka était déjà partie vaquer à ses activités, quelque part vers la salle de bain, mais moi je suis restée debout dans le salon. Cassiopée me fit un sourire rassuré en me reconnaissant, mais j'avais eu le temps de voir un miroir de ma propre peur en elle.

Une fois débarrassée de mon manteau, je me suis rapprochée et assise en tailleur à côté d'elle. Elle prit la parole, avec un mélange de timidité, d'appréhension, mais aussi de joie :

- Alors ça s'est bien passé ?

- Oui, mieux que je ne le pensais... Royale m'a assuré qu'elle voterait contre Min-ho et Léo, et aussi surprenant que ça puisse paraitre, Mike ne semble plus aussi sûr de notre culpabilité.

Son sourire s'élargit, et j'ai remarqué ses épaules se détendre à l'annonce de cette nouvelle.

- Tu fais du rubik's cube ?

- Axel en avait un, et j'aime bien, même si je ne suis pas encore très rapide.

j'ai regarder le cube coloré :

- Je n'ai aucune idée de comment ça se résout.

Ses yeux pétillèrent, et elle ouvrit la bouche avec excitation probablement pour m'expliquer comment cela fonctionnait, mais Anoushka sauta sur le canapé à cet instant, nous faisant toutes deux sursauter, Cassiopée et moi.

D'une certaine façon, que quelqu'un soit aussi... sensible que moi m'apporta une forme de réconfort. Pendant une brève seconde, je ne me sentis plus autant misérable et lâche et cassée. Mais Anoushka me tira de ce genre de pensée en déclarant :

- Devinez qui va suivre encore 2 semaines de plus !

Devant notre manque de réaction à Cassiopée et moi, elle reprit joyeusement :

- C'est nous !

Un sourire naquit au coin de mes lèvres. L'optimisme et la joie qu'elle montrait devant une situation aussi inquiétante me parut soudainement un peu drôle. 

Après tout elle n'avait pas complètement tort, les choses auraient pu être pire finalement. Son optimiste me réchauffa un peu, et ma peur du chalet de Mike disparut complètement.

L'heure qui suivie, Anoushka piqua une petite sieste pendant que Cassiopée m'expliquait à voix basse comment résoudre un rubik's cube. À vrai dire ça ne m'intéressait pas énormément, mais la voix de Cassiopée et le bruit des morceaux de rubik's cube coulissant l'un contre l'autre étaient apaisants.

Axel nous rejoint, semblant plutôt content de sa discussion avec Remington. Puis ce fut au tour de Mélanie de revenir. Cette dernière en revanche, avait un air plus sombre quand elle rentra. Sa conversation avec Violaine ne s'était pas très bien passé. Elle allait directement s'enfermer dans l'atelier de Axel, qui la rejoint là-bas en attendant l'heure du dîner. 

Quand elle arriva, on s'est regardé avec un peu d'appréhension, on mis nos manteaux et on s'est dirigé tous ensemble chez le chalet de restauration.

Au moment où nous sommes rentrés, presque tout le monde était déjà là. Les têtes se tournèrent vers nous. La plupart des expressions se ressemblaient. Cela ne faisait que 2 jours que nous étions ici, mais tout le monde était épuisé, à bout. Le stress, la peur, le manque de repère, le froid, grignotait les nerfs de chacun.

Si au bout de 2 jours nous en étions rendu à ce stade, qu'en serait-il dans plus longtemps, une semaine, un mois peut-être ?

Car si une chose est bien sûre, c'est que s'échapper d'une montagne glacée, perdue au milieu de nul part, sans téléphone, sans radio, sans aucun moyen de communication, était tâche délicate.

Une longue table avait été dressée au fond de la pièce.

En s'approchant j'ai réalisé qu'il y avait un plan de table. Les places étaient déjà attribuée. Soudain j'ai remarqué Monokuma assis à l'écart sur un tabouret, qui nous observait de son œil rouge, son grand sourire de requin imperturbable.

Mes amis sont allés s'installer, et je les aie rejoint. Il ne manquait que Royale, et il restait 3 minutes avant d'être en retard.

Seulement quelques uns, comme Mike et Aimana, s'échangeaient des messes basses, mais l'ambiance général était écrasante et silencieuse. Soudain, à la dernière minute, Royale entra dans la pièce, en costume complet rose sombre pailletés, talons hauts, coiffés et maquillées comme si c'était une grande occasion. Elle s'installa à sa place, et Monokuma se leva. 

- Très bien. Tout le monde est là ! je vous rappelle que demain à 8h se tiendra le procès du meurtre d'Anjali. Rendez-vous dans la salle de spectacle. En attendant, bon appétit !

Sur ces mots il se rassis et des petits robots et drones, dont la forme n'étaient absolument pas humanoïdes se mirent en action, apportant les plats divers et variés sur la table.

J'étais assise entre Léo et Remington. Mon voisin de gauche, le cartographe, me mettait mal à l'aise à cause de notre dernière conversation. Alors je me concentrais un peu plus vers celui de droite, évitant de redresser les yeux vers mes voisins de face : Mike en face de moi, Aimana à sa gauche, et Min-ho à sa droite.

Si seulement j'avais été placé plus proche d'Anoushka, Axel ou Cassiopée. Les trois étaient réunis sur la même région de la table, avec Nikolaï et Randall. Mélanie, elle, était juste à côté de Violaine, alors je ne l'enviais pas trop. Cette dernière me jetait parfois des petits regards lourds d'accusation, alors j'évitais de trop tourner la tête.

Nous avons tous commencé à se servir. Pour être honnête je n'avais pas beaucoup d'appétit. Remington, sentant probablement mon malaise, essaya de distraire amicalement.

- Ce poisson sent un peu fort mais il a vraiment l'air délicieux, regarde comme ils l'ont bien cuit, l'intérieur est encore nacré, juste comme il faut. Tu cuisines un peu Lyslas ?

J'ai répondu à ses questions, les lui retournant de temps en temps, mais le coeur n'y était pas. À peine une dizaine de minutes dans le diner, la tension, qui avait atteint son comble, commença à transformer l'ambiance.

Bientôt celle-ci se chargea d'animosité. Les murmures se faisaient plus agressifs, et je pouvais entendre de temps en temps, une phrase, un reproche, une accusation. Surtout du côté de Mélanie et Violaine, qui visiblement n'arrivaient toujours pas à s'entendre.

Un long soupir s'échappa de Léo à ma gauche, qui avait gardé le silence. Remington s'enquit alors :

- Et toi Léo, c'est quoi ton type de nourriture préféré ?

Une question bidon qui ne bernait personne, et pourtant j'étais reconnaissante envers Remington pour ses pauvres tentatives, qui étaient bien la seule chose qui me permettaient d'avaler quelques bouchées.

Tout d'un coup, un grand bruit résonna alors que la table fut agité d'une secousse. Violaine venait de frapper violemment sur la table, et elle s'exclama, cette fois bien assez fort pour que tout le monde l'entende autour de cette table :

- C'est ÉVIDENT que ce sont elles qui ont fait le coup ! Pourquoi DIABLE est-ce que vous essayez de rendre les choses plus compliquées et de les défendre ! Vous allez nous faire TUER avec vos CONNERIES !

Mélanie répondit avec son calme parfait, mais sur un ton ferme et autoritaire :

- Parce que les choses SONT plus compliquées et tu refuses de seulement considérer les autres options.  

- Quelles options ?! Qui d'autres auraient pu ?! Mis à part Remington que tu as ÉGALEMENT innocenté pour des conneries de psychologie inversée ou je ne sais pas quoi de mes couilles !!!

- On te l'a répété cent fois, Min-ho est coupable !

Ce dernier protesta :

- Je n'ai rien fait !

J'ai remarqué le léger regard en coin que lui jeta Mike. Puis Violaine reprit :

- Est-ce que tu as une seule autre raison de l'accuser que le fait que Lyslas l'ai désigné comme coupable ?

- Bien sûr, ça tient la route !

- Absolument pas ! Tu n'as aucune explication sur comment les vêtements couverts de sang et de cendres sont arrivés chez Léo, il dit n'être sortie comme pour prendre le petit-déjeuner avec Min-ho et Mizuki.

Tout le monde observait le dialogue jusqu'ici, sans oser intervenir dans la dispute qui agitaient les deux. Royale, enlevait les arrêtes de son poisson consciencieusement. Soudain, Axel, malgré sa difficulté à s'affirmer, rejoint la conversation en déclarant :

- Il s'est absenté pendant 10 minutes. C'est assez.

Violaine se tourna brutalement vers lui et lui demanda avec agressivité. 

- Assez ?! Et il est passé par la cheminée, puis s'est changé et a caché ses nouveaux vêtements plein de cendres en 10minutes, peut-être ?!

J'ai vu dans les yeux d'Axel qu'il prenait violemment sur lui pour dépasser sa nature discrète et ne pas se recroqueviller sous la violence du ton de Violaine. Il rétorqua alors :

- Léo aurait pu lui donner la clef, et être son complice.

J'ai vu Léo sursauter à côté de moi, et il répondit immédiatement avec indignation :

- Je n'ai donné ma clef à personne ici !

Anoushka eut un rire cynique et dit d'une voix discrète, mais pas suffisamment pour qu'on ne l'entende pas :

- C'est ce que tu dirais si tu l'avais fait.

Violaine lança alors violemment à cette dernière :

- Oh toi ! Ferme bien ta gueule, il n'y a plus suspect que toi ici !

- Et pourquoi pas toi ?

Anoushka avait répondu d'un ton tranchant, en regardant Violaine droit dans les yeux. La tatoueuse répondit avec un presque un rire dans la voix :

- Parce que moi j'ai un alibi contrairement à toi.

- Oh oui, le fait que tu étais avec Mélanie ?

- Exactement.

- Et donc Mélanie est donc parfaitement fiable et n'aurais pas pu être ta complice ?

J'ai tourné la tête vers Anoushka, surprise. Venait-elle vraiment d'accuser l'une de nos seule vraie défenseuse ?! J'ai alors regardé Mélanie, et j'ai vu un mélange trouble de surprise et d'indignation dans ses iris. Celle-ci lâcha, la voix un peu faible :

- Je m'évertue à vous défendre et toi...

Violaine après une petite pause, répondit avec une voix plus sourde et grave qu'un instant auparavant :

- Je pense que tout le monde ici sait à quoi s'en tenir avec toi maintenant. Tu peux dire ce que tu veux, personne sain d'esprit ici ne ferait confiance à quelqu'un dans ton genre. Je sais que tu es coupable, et je changerais pas d'avis.

Chacun se mis à chuchoter les uns aux autres, de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'un véritable brouhaha s'installe. le chaos s'était répandu. Je me sentais tétanisée. Que venait-il de se passer ? Qui allait encore nous défendre ? l'égalité serait-elle encore possible ?

J'ai cherché du soutien autour de moi, mais les autres ne faisaient que se disputer, seule Cassiopée semblait aussi désespérée de partir d'ici que moi. Soudain j'ai croisé le regard de Min-ho par accident. J'ai vu son expression subtilement changer quand il remarqua que je l'observais. L'ébauche d'un sourire victorieux parcouru ses lèvres une seconde, puis il reprit son expression inquiète, effrayé, méfiante, comme tous les autres, et détourna les yeux.

Léo ne tourna même pas la tête vers moi, mais quand il parla soudain, je sus immédiatement que c'était à moi qu'il s'adressait :

- Après notre conversation... C'est ce que tu es allée raconter aux autres ? Que c'était moi, que j'étais dans le coup ?

j'ai bafouillé, paniquée.

- N-n-non non, e-enf-enfin j'ai suggéré q-que ça puisse être p-p-possible m-mais j-je-je...

- J'étais prêt à changer d'avis et écouter tes arguments, malgré mes doutes, mais maintenant....

Il se leva.

- Je ne pense pas que je puisse te faire confiance. Ni à toi, ni à Anoushka.

Il parti, en laissant son assiette à moitié pleine. Je me sentais trembler, complètement fébrile. En levant les yeux, j'ai croisé le regard aussi paniqué que le mien de Cassiopée, qui s'était faite aussi minuscule que possible entre Axel et Nikolaï.

Puis j'ai fixé mon assiette, en comptant chaque seconde passant, espérant que quelqu'un qui ne me croit pas coupable de meurtre se lève et que je puisse partir avec, n'osant pas me lever seule. Royale mangeait encore tranquillement, comme si de rien était, comme si le monde n'existait pas autour d'elle. Mais les autres se disputaient encore. Et Anoushka... j'ai beau avoir tenté d'attirer son attention par tous les moyens, elle fixait la table avec intensité, comme si elle refusait de me regarder, de regarder qui que ce soit.

Un autre bruit de chaise raclant le sol me fit tourner la tête. C'était Remington qui s'était levé d'un coup et qui était partie sur les pas de Léo.

Mike, qui, curieusement n'avait pas décroché un mot jusqu'ici, mis à part ses conversations secrètes avec Aimana, planta alors brutalement sa fourchette dans la table. Il se leva en annonçant clairement d'un ton assuré, presque rassurant :

- Je crois qu'il est claire que cette conversation ne mènera à rien. Avant qu'on en vienne aux mains, je propose qu'on rentre chacun chez nous. De toute façon, le vote final décidera de tout.

Et il partit, avec Aimana, et Randall qui les rejoignit.

J'ai de nouveau trouvé le regard de Cassiopée, et nous nous sommes échangé un accord tacite. Tant pis si personne ne nous suivait. La situation n'était pas tenable, nous vouliez toute deux autant nous enfuir de ce cauchemar. Surtout depuis que mes deux voisins étaient partis, et que le vide m'entourant me donnait encore plus l'impression vulnérable d'être à découvert.

Sur un signe de tête, nous sommes levées en même temps, aussi discrète que possible, attirant malgré tout l'attention de quelques personnes.

Avant de me retourner et de partir d'un pas rapide avec Cassiopée vers la sortie, j'ai juste eu le temps de croiser une dernière fois le regard de Min-ho. Il ne sourit pas, ne montra aucun changement, pourtant je sentis sa jubilation.

Il était certain d'avoir gagné. Et j'avoue que moi-même j'avais du mal à croire en l'inverse....






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