Chapitre 6

"Les vrais amis sont ceux qui connaissent la chanson de ton cœur et qui te la chantent lorsqu'elle te fait défaut" - Inconnu

Malgré le malheureux incident de la veille qui était, comme je l'avais prédit, dû à une remarque sexiste d'un des molosses, nous avons passé la journée sur l'île d'Alcatraz, visitant sa célèbre prison. Je ne suis pas un crack en histoire, mais je sais tout de même qu'elle a accueilli les détenus les plus dangereux des Etats-Unis comme Al Capone et l'autrefois ennemie public numéro un, Alvin Karpis.

Il y avait un grand nombre de pélicans et nous tachions de les éviter. Nous avons également profité des différents points de vue qu'offrent l'île et pris une panoplie de photos. Je sais très bien que partager tous ces souvenirs avec mes parents jouera en ma faveur.

Il est 19 heures et nous dépassons tout juste la sortie de la ville. Les parents de Jen ont insisté pour qu'elle puisse assister aux cours du lendemain, je roulerai donc durant toute la nuit tandis qu'elle dormira tranquillement. Mes parents me forceront certainement à aller au lycée et je serai obligé d'obéir. De toutes façons, nous serons vendredi et j'aurai alors le weekend entier pour me reposer.

Pour le moment, Jen écoute de la musique à la radio. S'il y a bien quelque chose que je n'aime pas chez elle, ce sont ses goûts musicaux. Elle adore Beyonce, Jennifer Lopez et toutes ces autres chanteuses, féministes certes, mais produisant des chansons sans vraies vibes. Je préfère largement écouter Post Malone, Kendrick Lamar ou Linkin Park. Elle ne connaît rien à la musique...

Je tente de changer de station mais elle stoppe directement ma main.

— Pas touche à ça! Elle me gronde.

— Mais merde Jen, ta chanson me casse les oreilles, pourquoi est-ce qu'elle crie comme ça?

— Tu ne connais rien à la musique Miles, vieux con! C'est Sandcastles de Beyonce et elle ne crie pas, elle chante mais tes oreilles sont déjà détraquées à cause de ces rappeurs traitant les femmes de putes une dizaine de fois par couplet.

— Mes oreilles vont très bien, merci, ou devrais-je dire allaient parce que Beyonce me les casse vraiment avec ses châteaux de sable. Elle a fait une chanson sur des châteaux de sable tu te rends compte? C'est quoi la prochaine? Une chanson sur un parasol? Et puis pourquoi est-ce que cette chanson est aussi triste? Elle est millionnaire mais sa vie pue toujours la merde? Je fais définitivement agacé.

— C'est vraiment stupide un mec, elle souffle. L'argent ne fait pas tout et les châteaux de sable c'est une métaphore qui montre qu'on s'applique à bâtir quelque chose qui est finalement détruit par la nature.

— Ennuyant! Je geins.

Je crois que si je déteste tant que Jen écoute ce genre de musique c'est parce que c'est bien trop populaire et qu'elle est si différente qu'elle ne devrait pas avoir des goûts aussi populaires. Elle est tout le contraire d'une fille clichée. Je suis conscient que les chanteurs que j'écoute sont également très populaires mais pour quelqu'un comme moi, c'est normal. Je suis loin d'être un mec très original. Je suis un type assez cliché. Je suis brun, j'ai des yeux verts qui plaisent aux filles, j'ai une petite-amie magnifique avec qui je suis sans vraiment l'aimer. Un mec plutôt banal en somme.

Nous avons écouté le dernier album de Beyonce. Une chance que Jen l'ait sur son portable. Son album est vraiment génial. C'était un moment vraiment très agréable. J'espère qu'il y en aura de nombreux autres de la sorte. Vraiment.

Vraiment c'était un moment horrible. J'ai failli m'étrangler quand Jen m'a dit qu'elle possédait Limonade sur son téléphone. Que "Queen B" fasse une chanson sur des châteaux de sable, les utilisant comme métaphore, d'accord, je veux bien faire quelques efforts et l'accepter. Mais faire un album entier sur de la limonade? J'ai beau tenter de réfléchir, je ne peux distinguer d'autres métaphores que "cet album est rafraîchissant", car il ne l'est pas, il est déprimant. Et ce truc lui a rapporté des millions de dollars. Il y a une erreur dans le système.

Il est un peu plus d'une heure du matin, nous sommes vendredi et nous devrions arriver chez nous à temps pour faire un petit somme, nous préparer et nous rendre à l'école. Jen dort depuis plusieurs heures et j'adorerais en faire autant, mais au lieu de ça, je me concentre sur la route.

— On peut y aller? Fait la voix douce de Jen.

— Je croyais que tu dormais... aller où?

— Je n'ai pas vraiment sommeil, elle baille, je veux qu'on aille a Klamath Falls.

— Bien-sur que tu as sommeil Jenny deux couettes, rendors-toi.

— S'il-te-plaît Miles! Elle insiste. Allons-y.

— C'est trop tard, on a déjà dépassé l'entrée il me semble.

— Non c'est la prochaine.

— Ok...

Je soupire sentant mes chances d'avoir le temps de dormir avant le début des cours diminuer. Nous sortons rapidement de l'autoroute et tournons un peu en rond afin de retrouver l'emplacement du lac. Je stationne la voiture à la même place que la première fois et alors que je fouille dans le sac à la recherche de quoi nous sécher et de vêtements de rechanges, j'entends une porte se claquer. Je lève les yeux et trouve Jen me faisant coucou à travers le pare-brise tandis que la lampe de son portable est activée. Je lui souris en lui faisant un signe à mon tour et c'est là qu'elle s'en va en courant, s'enfonçant dans les bois. J'écarquille les yeux. Qu'est-ce qu'elle fait?

Je prends tout le sac, sors immédiatement de la voiture et la verrouille rapidement. Je m'élance à sa poursuite dans les bois en criant son nom. Bon sang elle est devenue complètement folle? Elle n'a pas le droit de courir comme ça et puis il fait nuit, nous connaissons à peine l'endroit. J'ai du mal à me déplacer simplement à la lumière de la lune tout en me précipitant, alors je tombe. Je me relève rapidement, je suis pratiquement sûr d'avoir entaillé ma main mais qu'importe, je continue et hurle toujours autant le nom de Jen. Mon cœur bat tellement vite.

Quand j'arrive au bord de l'eau, je remarque d'emblée que son téléphone portable est au sol, elle n'a pas pris la peine d'éteindre la lampe torche. Ses vêtements traînent non loin de là. Je la cherche dans le lac et distingue sa silhouette dans l'eau.

— Jen!

Je cours, sans prendre la peine d'ôter mes vêtements, dans l'eau. Ma main de lance des signaux de douleur, mes pieds qui rentrent brusquement en contact avec des cailloux également mais je n'arrête pas ma course pour autant. L'eau est froide et rentre sans aucune grâce en contact avec mon corps. Elle me frigorifie. Bon sang! Elle est bien plus froide que la dernière fois, elle est bien trop froide pour Jen.

— Miles...

Elle tombe dans mes bras. Je la retiens avec force tandis que l'eau nous arrive au-dessus du nombril. Elle tremble, ses cheveux sont trempés et ils dégoulinent sur son dos. Elle à certainement plonger sur le coup de l'adrénaline. Je la berce mais sa respiration demeure haletante et son cœur... oh il bat tellement vite. Il pourrait s'arrêter à tout moment.

— Jen, il faut que tu te calmes, tu vois le papillon, ses ailes battent trop rapidement, ton cœur bat trop rapidement...

— J'arrive pas... elle souffle.

Je me décolle légèrement d'elle afin de l'observer. Elle est totalement paniquée. Son cœur et sa respiration ne font qu'accélérer. J'ai l'impression de voir toute ma vie à ses côtés défiler sous mes yeux. Mais non, tout ne peux pas se finir maintenant, les choses ne se finiront pas ce soir, elle ne mourra pas dans mes bras. Sa respiration devient alors sifflante et ça me suffit pour poser mes lèvres sur les siennes.

Je sais qu'en embrassant, on arrête de respirer durant quelques instants. J'espère très sincèrement que ça fonctionnera, qu'elle respirera plus calmement et que sa fréquence cardiaque redescendra à sa normale.

Je baisse mes mains et elles se retrouvent dans le bas de son dos. Elle ne respire pas mais ne réagi pas non plus. Mon cœur bat très vite dans ma poitrine et j'espère que du côté de Jen les choses sont différentes. Je ne sais pas, mais je n'interromps pas ce baiser que nous partageons.

Je suis passablement surpris quand Jen place ses mains dans mes cheveux, amplifiant ainsi notre échange mais je la laisse faire. Ses mains frigorifiées rentrent en contact avec mon crane et mon cerveau est comme frappé d'une étincelle de bon-sens. Je mets fin à ce baiser mais nous demeurons très proches l'un de l'autre. Son souffle, bien plus apaisé rentre en contact avec ma bouche et je pose mes yeux dans les siens. Ils sont remplis d'étoiles dans cette sombre nuit.

— Ça va? Je lui demande.

— Non, pas vraiment, elle secoue la tête.

Elle pose timidement ses lèvres sur les miennes puis les retire sur le champs. Elle sourit tristement, enlève ses mains posées sur ma nuque et tourne la tête sur la gauche. Elle souhaite que je défasse mon contact mais comme je n'en fais rien, elle me regarde, ses sourcils sont froncés mais je ne réagis pas pour autant.

J'étais peut-être trop pris par le fait de la sauver que je n'y ai pas fait attention. Je le ressens juste depuis qu'elle m'a donné son baiser éclair. J'ai un mal de ventre, non pas celui signalant une envie pressante, ni même celui que je ressens dès que j'ai peur de la perdre. Ce mal de ventre, il est différent et puis ce n'est pas un mal, il ne me fait pas ressentir de douleur. Non, il me procure des frissons, qui s'en vont un peu partout dans mon corps. C'est comme des papillons qui s'envolent très rapidement à l'intérieur de mon corps. Oui c'est ça, j'ai des papillons dans le ventre.

Oh non. Non, non, non, non. Dîtes-moi que je rêve. Putain, non ce n'est pas possible. Ce n'était en aucunement prévu dans notre programme. Je retire mes mains et viens les placer dans mes cheveux. Non je ne peux pas être amoureux de Jen, elle est ma meilleure amie depuis toujours, ce serait juste bizarre et gênant. Nous ne sommes vraiment pas faits pour être ensemble, les disputes seraient bien trop fréquentes. Et puis Jen n'est pas amoureuse de moi, elle ne le sera sans doutes jamais car elle n'est pas aussi conne que moi je suis con. Et puis de toutes façons, c'est quoi l'amour? L'amour ça n'existe pas. C'est juste un concept inventé par de vieux cons. L'amour c'est de la merde et ça ne sert à rien. De plus ces "papillons" ou plutôt c'est frissons ont certainement plusieurs explications scientifiques logiques, comme un choc thermique ou une mauvaise digestion.

Ouais, c'est certainement ça, notamment parce que ce n'est pas la première fois que Jen et moi nous embrassons, elle a été mon premier baiser lorsque nous étions encore enfants et lors de jeux comme celui de la bouteilles nos lèvres mais aussi nos langues ont été forcées de se rencontrer à plusieurs reprises.

Une chose est certaine, je ne suis pas amoureux de Jen.

Je cligne plusieurs fois des yeux et me remets progressivement de mes émotions. Mon estomac s'est calmé et je remarque que Jen s'en va, s'approchant progressivement de la rive. Je la suis en laissant une distance entre nous. Quand l'eau ne lui arrive plus qu'à mi-cuisses, je constate que je découvre tout juste une facette de ma meilleure amie sur laquelle je crois avoir fermé les yeux, celle d'une jeune femme au caractère attachant pouvant séduire plus d'un. Je détaille les courbes de son corps, ses épaules sont plutôt larges pour une fille mais elles contrastent avec sa taille fine. Jen ne peut pas pratiquer d'autre sport que la marche, alors ses fesses sont charnues et le tanga qu'elle porte les couvre à peine.

Je sors une serviette du sac de voyage marron et enveloppe soigneusement Jen à l'intérieur. Tandis qu'elle est enroulée comme un fajita dans sa serviette, j'en récupère une autre sèche ses cheveux blonds et une fois ceux-ci un peu plus secs, je tapote tranquillement son visage à l'aide du tissus blanc cassé. Elle semble épuisée. Je passe ses cheveux derrières ses oreilles d'elfes et caresse ses dernières. Je lui souris timidement avant de planter un long baiser sur son front.

Nous sommes dans la voiture, nous avons quitté Klamath Falls il y a une quinzaine de minutes. Jen ne s'est pas rendormie, elle a allumé la lumière de la voiture et gribouille à présent dans son journal intime. Je me tourne plusieurs fois vers elle afin de surprendre quelques-uns de ses mots qui je le sais parlent de moi, pas besoin d'être devin pour le savoir.

— Concentre-toi sur la route. Elle m'ordonne.

— Laisse-moi lire un peu de ton journal.

— Dans tes rêves.

J'oublie un instant que je suis au volant d'une voiture et me penche vers elle afin de récupérer le petit cahier. Elle se débat et ne lâche pas facilement prise.

— Miles! Elle pousse un cri strident en diminuant son emprise sur son journal.

Une fois l'objet en ma possession, je me redresse rapidement et redresse la voiture qui déviait légèrement sur la voie d'un camion. La collision était, je l'admets proche. Je pose le journal dans ma portière en souriant l'air vainqueur.

— Je gère.

— Vieux con. Elle peste.

*******

Hey!

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Petit moment Jiles❤️

Bon alors j'avais oublié c'est quoi les cours... et hum là j'ai besoin de vacances, on peut stopper l'hémorragie svp? Cordialement. La direction.

Sinon autre chose de pas cool, il reste 3 épisodes avant la fin de Teen Wolf et mettons nous d'accord le 17 de la 6b était archi méga cute ! ( ne spoilez pas dans les commentaires merci❤️)

Cœur cœur

Noémie =)

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