Chapitre 32

"Oh ! L'amour d'une mère ! - amour que nul n'oublie ! (...) Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier !" - Victor Hugo

— Elle m'a accompagnée jusqu'ici pour me soutenir... m'explique Karen.

— Maman... j'ai l'impression d'halluciner.

— Mon chéri...

Elle se rapproche de moi en souriant et pleurant mais quand elle est assez proche pour me prendre dans ses bras, elle semble hésitante. Elle passe une main dans ses cheveux bruns courts dont elle est si fière. Elle serre ensuite son poing, le porte à sa bouche et se le mordille pour, je crois arrêter de pleurer.

Je ne l'ai jamais vu pleurer, hormis les jours qui ont suivi le départ d'Austin. Alors savoir qu'elle pleure à présent à cause de moi me fait mal au cœur. Je ne sais pas comment Austin fait-il pour être aussi fort, pour n'éprouver aucun remord parce qu'en la voyant dans cet état j'ai juste le sentiment d'avoir foiré à tous les niveaux et je ne perçois que de la culpabilité. Je regrette de ne pas avoir pu lui parler, lui expliquer les raisons de mon départ même si je sais qu'elle ne m'aurait jamais laissé faire car j'étais son dernier fils, le seul qui ne lui avait pas encore tourné le dos.

— Maman, je plonge dans ses bras. Je suis désolé, désolé, désolé... je... je t'aime tellement, tu m'as tellement manqué, je suis désolé...

— Mon chéri... elle me berce. Toi aussi tu m'as manqué... affreusement.

Ses cheveux chatouillent mon nez mais l'euphorie que j'ai en moi de pouvoir pendre ma mère dans mes bras ne couvre pas cette odeur acerbe de tabac froid. Je ne lui dis rien, parce qu'elle est ma mère, qu'elle est responsable est vaccinée mais je n'en pense pas moins. Elle n'a jamais fumé, même quand elle était jeune et commencer la clope à plus de cinquante ans ne me semble pas être une idée judicieuse. Peut-être fumait-elle uniquement parce qu'elle était triste... qu'elle se sentait responsable de mon départ. Elle fumait, fume à cause de moi...

Je dépose un long baiser sur son front, comme pour lui promettre que je serai toujours là pour elle et que je l'aime.

— Tu vas bien? Je lui demande en l'invitant à s'asseoir sur la banquette en face de Karen.

— Maintenant oui, elle me sourit en séchant ses larmes.

— Et papa, comment est-ce qu'il va? J'enchaîne en m'asseyant à côté d'elle.

— Il... elle hésite. Il a vendu le café, il n'arrivait plus à le gérer et le promoteur lui mettait la pression. Il essaie de passer l'équivalence de son diplôme pour pouvoir exercer en tant qu'avocat.

Elle m'explique et je hoche tristement la tête. Il a quitté sa routine à Manchester, son travail qui l'affectait trop, pour une vie totalement différente à Corvallis. Mais voila que les choses lui reviennent à la figure, lui montrant qu'on ne s'enfuit jamais et qu'on demeure prisonnier de nos hantises.

— Et toi Miles? J'ai appelé Derek il m'a dit qu'il n'avait aucune idée d'où tu te trouvais... elle soupire.

— On ne se parle plus vraiment, je hausse les épaules indifférent.

— Pourquoi tu es parti?

— Il est venu pour Taylor, fait Karen, il a tout découvert et il est venu.

— Tu aurais dû me prévenir Miles, m'en parler... Miles... je croyais que l'on se disait tout...

— Je ne savais pas comment m'y prendre, je baisse la tête, j'avais perdu Jen et tout à Corvallis me rappelait son absence et puis pour Taylor... tu n'aurais jamais pu comprendre, tu aurais essayé de m'en empêcher et peut-être même qui tu aurais réussi, mais je serais resté à souffrir, à pleurer Jen... au moins ici je m'occupe.

Au fil des minutes, la conversation se débride et ne porte rapidement plus sur les erreurs des uns et des autres. Ma mère laisse sa main nouée à la mienne durant tout ce temps comme si elle avait peur que je m'en aille.

Elle a aussi téléphoné à mon père et lui a fait promettre de ne rien dire à mon propos à Jorge qui est supposé croire que Karen et elle sont en vacances à Los Angeles pour se ressourcer et relâcher la pression. Elle m'a ensuite passé le combiné et mon père a fondu en sanglots en reconnaissant ma voix. Il m'a dit qu'à mon retour je serai puni, mais si tant est que je revienne un jour, je sais que ce ne sera pas le cas. Il m'a parlé du café et quand je lui ai demandé si c'était à cause de moi il n'a pas hésité avant de me répondre que je n'y suis pour rien, que le café n'a jamais bien marché et qu'il aime bien l'idée de rechausser son costume d'avocat.

— C'est dommage, je bosse dans un café à Sacramento, je lui raconte, il y a tellement de clients alors que ce n'est même pas une chaîne de restauration. J'aurais pu voler quelques recettes pour que tu puisses te les approprier.

— Evidemment Miles, il rigole. Tu suis encore le basket, hein? Tu es encore mon fils?

— Carrément! J'étais comme un fou quand les Warriors ont battu les Kings de Sacramento.

— Je suis fier de toi fiston.

On a commandé des frites à la serveuse, qui après nous avoir poliment demandé si nous ne souhaitions pas quelque chose de moins chiant à préparer, comme des chips ou encore des cacahuètes, s'est rendue dans la cuisine où elle a commencé à crier contre un certain Spencer, lui disant de se mettre au travail.

Puisque les frites sont toujours synonyme de bonne ambiance, nous rigolons entre nous. Enfin surtout Karen et ma mère. Moi, parfois je me remémore qu'avec Jen, quand nos mères nous emmenaient avec elles au restaurant, nous faisions tout ce qui était en notre possible pour quitter la table et partir nous amuser dehors, parce qu'avoir des mères meilleures amies est très problématique, elles ne sont jamais à court de sujets de discussion et c'était vraiment pénible à vivre.

Comme si je ne retenais pas les leçons que me donne la vie, mon portable est posé sur la table quand je reçois une alerte le faisant vibrer. Je me redresse pour le récupérer, mais ma mère a pour réflexe de jeter un coup d'œil à l'écran. Elle me lance un regard suspicieux et ce n'est qu'en lisant le message et son destinataire que je le saisis.

> Taylor: Tu es sûr qu'on ne peut pas se voir ce soir? :(

Nous sortons du bar presque deux heures après l'arrivée de ma mère. Karen commande un taxi et quand il arrive, elle me prend dans ses bras, me rappelle mon délais de 3 jours avant de tout dire à Taylor et s'engouffre dans le véhicule blanc. Je crois que ma mère va la suivre, mais elle dit juste à la blonde qu'elle se commandera un autre taxi, qu'elle doit discuter avec moi.

Je fronce les sourcils et quand ma mère se retourne vers moi, elle me fait un petit sourire timide et je sais que la prochaine phrase qu'elle me dira sera à propos de Taylor alors je la devance.

— C'était la meilleure façon pour moi d'obtenir la vérité... c'était plus simple comme ça.

C'est en le disant à voix haute que je me rends compte à quel point je me mens à moi-même. Taylor ne m'a pas vraiment été utile dans mes recherches, tout ce que j'ai découvert c'est qu'elle n'est au courant de rien. C'est Aurore qui m'a servi toute la vérité, avant de repartir pour Palo Alto, mais qu'importe.

— Ce n'est pas de ça dont je veux te parler Miles, elle se pince la lèvre, bien que je ne veuille pas que tu te mettes à croire que Taylor et Jen sont une seule et même personne...

— Je sais que Jen est irremplaçable. Je la rassure. Tu veux me parler de quoi?

— D'Austin... elle baisse les yeux. Je sais que tu sais où il est... je crois qu'il vit dans cette ville, mais j'ignore où... je veux tellement le voir Miles, entendre le son de sa voix. Je t'ai appelé le jour de l'anniversaire de Jen et ce n'est pas toi qui a répondu, c'était une fille, elle m'a dit qu'elle est la fiancé d'Austin... mon premier bébé va se marier, peut-être même qu'il s'est déjà marié entre temps? Tu peux m'amener le voir, s'il-te-plaît...

— Maman, je fais non de la tête, il te déteste, il vous déteste papa et toi. Ce n'est pas une bonne idée.

— Laisse-moi l'occasion de lui expliquer... de lui dire que je suis désolée, s'il-te-plaît Miles.

Elle me fait tellement de peine, ses yeux sont injectés de sang. Non, à bien y réfléchir, elle me brise le cœur. Je ne sais pas ce que ça fait que d'être rejeté par quelqu'un à qui on a donné la vie et qu'on aime de toute notre âme, mais ça doit faire mal, atrocement mal.

Je n'ai jamais vraiment su ce qu'Austin reproche aux parents. J'étais jeune quand il a débuté sa crise d'adolescence, personne ne m'a expliqué la situation et je n'ai pas non plus posé de questions, non que ça ne me préoccupait pas mais je ne voulais ni détester mon frère ni détester mes parents. Quand leurs disputes éclataient je courais précipitamment chez les Hardee, voir Jen, elle était mon refuge.

— Suis-moi.

Je m'exclame limpidement et son visage éclaire la nuit comme les réverbères. Je me dis qu'ils ont pris du recul sur la situation, surtout Austin dont la vie a bien changé. Je ne pense pas qu'il ressente toujours de la haine pour les parents. Je crois qu'ils lui manquent même s'il ne l'avouera jamais, surtout maman, parce que l'amour d'une mère on ne s'en déleste jamais complètement.

Cependant, je ne suis pas totalement inconscient, si la voiture de Brandy est garée devant la maison, il sera or de questions que nous fassions un pas de plus. Au stade où ils en sont, Brandy ne doit jamais découvrir la vérité, non, nous ne sommes pas orphelins.

Je passe mon bras au-dessus de l'épaule de ma mère sous ce froid nocturne californien. Les trottoirs son vides. Nous longeons le cimetière et ma mère me lance des regards inquiets croyant sûrement que je vais lui annoncer cyniquement que son fils aîné est mort. Mais non, nous nous engageons dans la petite rue Henry way, dans laquelle se trouve le pavillon d'Austin. Je vois de loin que la voiture de Brandy n'est pas là et c'est un poids qui se déleste de mon corps. Nous marchons jusqu'à la quatrième maison tandis que ma mère observe le coin avec admiration. Je sonne à la porte de la maison blanche et perçois rapidement la réponse d'Austin.

— Entre!

Je pousse la porte et ma mère qui a du mal à réaliser qu'elle s'apprête à revoir son fils après six ans d'absence réfléchit longuement avant de finalement passer le pas de la porte. Moka me saute dessus et je caresse sa petite tête avant de le porter dans mes bras. Je montre à ma mère le chemin vers le salon, j'y retrouve Austin, le nez plongé dans des lots de dépliants. Il porte un jogging rouge à bandes blanches sur le côté et un simple t-shirt noir, exposant ses bras tatoués. Ses cheveux longs sont détachés, ce qui est plutôt rare.

— Ah! Miles tu tombes bien, nous serons deux contre une et Br... il se coupe en sursautant. Miles, qu'est-ce qu'elle vient foutre ici? Il se remplit de colère et se met rapidement debout.

— Austin... elle tente rouge de tristesse.

— Miles putain! Il crie. Pourquoi tu l'as ramenée ici?

— Je veux juste te parler... sa voix se casse, tout comme son espoir et peut-être aussi son coeur.

— Merde, ferme-la toi. Miles, putain réponds un peu. Pourquoi t'as ramené cette connasse chez moi?

— C'est notre mère, je resserre mon emprise sur Moka qui essaye de s'échapper face aux cris.

— Vous êtes tous cons dans cette famille, putain, il se masse les tempes. Brandy est partie faire de l'essence avant que les derniers pompistes ne s'en aillent, elle va revenir d'un instant à l'autre alors Miles fais cette connasse dégager.

Je lâche Moka et prends ma mère par la main en toisant Austin du regard. D'accord, il a peur que Brandy découvre le pot aux roses mais ça ne lui donne en aucun cas le droit d'insulter sa génitrice de la sorte. Je la traîne vers la porte puisqu'elle pleure trop pour s'y diriger seule, mais des pas se sont entendre sur le perron. Mon cœur rate plusieurs battements et je fais demi-tour. Quand Austin nous voit revenir, il écarquille les yeux parce qu'il comprend que Brandy arrive, qu'il va perdre dans les prochaines secondes la femme de sa vie.

— Pourquoi tous ces cris les garçons? Elle demande en ouvrant la porte.

— Brandy, reste où tu es, on va promener Moka ensemble. Austin joue sa dernière carte.

— Ah non, j'ai faim!

Elle nous rejoint dans le salon et est trop obnubilée par Moka qui est dans ses pieds pour nous voir. Je lance un regard paniqué à Austin mais lui semble complètement perdu. Il observe Brandy comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait. Elle est comme toujours en tenue de sport, des baskets noires, un leggings et une veste de sport grise et jaune fluo.

Quand elle monte son visage vers nous, elle est souriante, comme toujours. Ses boucles noires sont en pagaille comme toujours. La petite métis essaie tout de même de se recoiffer rapidement quand elle constate qu'il y a une inconnue dans le salon.

— Oh, bonsoir, je suis désolée, je ne vous avais pas vu. Je suis la fiancée d'Austin. Elle s'empresse de lui tendre la main.

Ma mère, ignore sa poignée de main et prend instantanément Brandy dans ses bras. Elle me lance un regard affolé, puis observe Austin. Elle doit se demander qui est cette inconnue la serrant si fort dans ses bras et puis pourquoi son fiancé qu'elle aime tant lui semble soudainement étrange. Alors elle porte son regard sur la femme aux cheveux courts, aux yeux remplis de larmes, avec une veine prête à exploser sur son front, ce front... ce visage qui lui semble familier puisqu'il est le portrait féminin et rayé par les années de son fiancé, l'homme de sa vie, qui n'a pas su honorer la confiance qu'elle lui portait. Elle fait un léger pas en arrière, Moka aboie, elle a failli lui marcher dessus, mais la jeune femme semble soudainement trop déboussolée pour s'excuser. Et comme si ce n'était pas assez, comme si tout n'était pas gâché, la femme de deux fois son aînée lâche quelques petits mots apocalyptiques.

— Je suis leur mère... je suis la mère d'Autin et de Miles.

Les yeux de Brandy quadruplent de volume. Elle ne sait pas si elle a bien entendu alors elle se retourne vers son fiancé dont le regard la transcende et puis vers moi. Elle ne me lâche pas des yeux et je crois qu'elle me demande silencieusement de lui dire que son fiancé ne lui a pas raconté des bobards depuis le début. Je baisse la tête honteux.

— Austin... tu m'avais dit que tes parents sont morts dans un accident de voiture, que tu es orphelin. Elle sort le tout étonnamment forte. Tu m'as menti?

— Brandy, je t'aime et je suis désolé... il s'avance vers elle mais elle recule.

— Réponds à ma question, elle dit sèchement. Est-ce que oui ou non tu m'as menti? Est-ce que oui ou non tu m'as prise pour une conne?

— Ce n'est pas aussi simple, laisse-moi t'expliquer, s'il-te-plaît tu es toute ma vie...

— Et moi je ne sais pas qui tu es. Elle réplique en haussant les épaules. Aies au moins le courage de me dire que tu m'as menti.

— Ok, je t'ai menti Brandy, mes parents sont en vie mais ce sont de vrais cons, pour moi ils n'existent plus alors ça n'a pas d'importance.

— Ça n'a pas d'importance? Brandy explose. Tu m'as menti et j'ai été trop conne pour le voir. Je t'admirais d'être aussi fort face à la vie. Je voulais que tu fasses le bal d'ouverture avec ma mère, je voulais que mes parents soient aussi les tiens. Je voulais vraiment que tu sois le bon Austin. Je croyais que tu étais la perle rare, celui que les filles ont dans les films romantiques, mon happy ending. Tu sais quoi? Je te rends ça. Elle retire sa bague sous les regard ahuri de mon frère avant de se retourner vers ma mère. Madame je suis contente que vous soyez en vie et désolée pour votre fils. Miles, elle me détaille rapidement, Austin n'osait pas te le demander il mais voulait que tu sois notre témoin, prends soin de toi...

Elle ne pleure pas, mais je crois que c'est juste histoire de faire bonne figure. Moka lui réclame des caresses mais elle l'ignore et sort de la maison n'oubliant pas de poser sa bague de fiançailles sur la console. Je pivote vers Austin, il se dirige rapidement jusqu'à la sortie. Je l'entends crier le nom de sa chère et tendre mais à travers la fenêtre, je vois sa voiture s'en aller.

— Il lui a fait croire que nous étions morts ton père et moi? Ma mère se passe la main sur le visage sous le choc.

— Toi!

Austin revient sur les nerfs et récupère la bague de Brandy au passage. Il lance un regard plein de haine à notre mère.

— T'es une plaie! Il commence. Ma vie rentrait dans l'ordre, mais putain il a fallut que tu foutes tout en l'air. Miles... il se retourne vers moi et je constate qu'il pleure. Pourquoi tu l'as amenée?

Je le prends dans mes bras et il me serre de ses bras sveltes. Il secoue la tête, espérant qu'il ne s'agissent que d'un rêve.

— Maman, faut que tu t'en ailles. Je lui dis gentiment.

— Casse-toi connasse. Renchérit Austin.

— Arrête. Je le reprends.

— Je suis désolée Austin... hum... je, non rien.

Elle disparaît rapidement et je concentre mon attention sur mon frère. Il n'a pas séché ses larmes et fixe du regard la bague de fiançailles qu'il a proposé à Brandy. Je sais qu'il l'aime beaucoup, il m'a clairement dit qu'il ressentait des papillons dans le ventre quand elle était là, elle l'a aidé à se reconstruire... mais maintenant elle ne veut plus de lui et il ne peut s'en prendre qu'à lui même, car même si c'est moi qui est amené ma mère jusqu'ici, c'est lui qui a choisi de mentir à Brandy et de ne jamais lui révéler la vérité.

— Austin, je soupire, tu sais personne ne m'a vraiment expliqué. Je sais que tu détestes les parents, mais je n'ai jamais su pourquoi...

Il va s'asseoir sur le sofa et j'en fais de même. Il ne pleure plus, mais ses yeux son encore focalisés sur le petit anneaux qu'il glisse entre ses doigts. Sa respiration est lente et lourde.

— Je n'ai jamais voulu quitter Manchester, j'aimais vraiment cette ville, j'avais des amis, toi tu avais cinq ans quand nous sommes arrivés à Corvallis à cet âge là c'est facile de se faire des amis, mais à onze ans c'est plus compliqué surtout dans une petite ville où tout le monde connaît tout le monde depuis la naissance. Mais bon, j'ai fini par m'y faire, surtout que je pouvais y faire de l'équitation et que j'adorais vraiment ça. A l'époque, je rêvais d'être jockey. Quand j'ai eu 15 ans, j'ai fait une chute, je me suis cogné le dos contre la barre d'un obstacle, j'aurais pu m'être cassé la colonne vertébrale mais non j'avais juste un problème de moelle osseuse. C'était opérable, mais c'était cher alors les parents ont demandé si c'était obligatoire et les chirurgiens ont eu la bêtise de leur dire que je pouvais vivre avec ce problème, que je sentirais une douleur de temps à autres mais qu'elle serait vraiment supportable surtout en prenant des antidouleurs.

— Mais ce n'était pas le cas... j'expire longuement.

— Non, je ne pouvais pas rester debout durant quinze minutes sans souffrir, je me souviens que tu voulais parfois que je joue avec toi dehors, mais je ne pouvais pas parce qu'à force de prendre des antidouleurs, je ne sentais presque plus leur effet. Tout ça parce que mes parents refusaient de payer pour ma santé, à côté de ça il y avait les Hardee qui s'endettaient à chacune des opérations de Jen, ils sacrifiaient tout pour elle et pour moi ils étaient des parents admirables. Je me suis juste rendu compte que les parents ne m'aimaient pas, je ne sais pas pourquoi mais c'est le cas. Je suis parti, pour moi ils ne sont plus mes parents, c'est DD Brikes qui a pris en charge mes frais d'hôpitaux, c'est pour ça que je le considérais comme mon père...

— Je ne savais pas tout ça...

— Ta meilleure amie avait déjà de lourds problèmes de santé, je ne voulais pas te faire peur alors j'ai demandé aux parents de ne rien te dire quant à mon accident. Il enfonce sa tête sur le coussin.

— Tu devrais expliquer à Brandy, lui dire la vérité, elle t'aime.

— La famille pour elle c'est très important, elle me l'a toujours dit et ça ne m'a pas empêcher de lui mentir... il faudra plus que de l'amour pour qu'elle me pardonne un jour. Il soupire longuement et se met à fixer le plafond.

Je crois qu'il vaut mieux que je ne rajoute rien, il est épuisé et je le comprends. Je sors mon téléphone et le message de Taylor réapparaît quand je le déverrouille. Je ne sais plus trop ce que je fais avec elle, j'ai conscience d'avoir perdu les pédales, en particulier hier où mon esprit était dans le brouillard mais parfois être dans le flou c'est mieux. Par exemple quand Brandy était dans le flou et croyait que nos parents étaient morts, tout allait bien entre Austin et elle. Et puis hier, quand j'étais dans le flou, je crois bien que j'ai vu Jen... enfin je l'ai plus que vue, j'avais réellement l'impression qu'elle était avec moi, je pouvais sentir sa présence. C'était étrange, mais délicieux et je jure que si Taylor peut me faire ressentir des choses comme celles-ci, je ne la lâcherai pas de ci-tôt.

— Dis Austin, Taylor peut passer la nuit ici?

Il hoche silencieusement la tête et j'envoie immédiatement une réponse à Taylor.

*******

Hey!

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu!

Je voulais faire une parenthèse pour vous dire que je me sens vraiment désolée d'être aussi inactive sur Wattpad ces temps-ci. Genre je poste des chapitres toutes les semaines mais je ne suis plus du tout en interaction avec vous... alors que vraiment je vous aime énormément, enfin je ne trouverai pas les mots pour dire à quel point vous me rendez heureuse. J'ai l'impression d'être devenue quelqu'un que je n'ai jamais voulu être à à peine répondre à mes commentaires. Mais il se trouve que je suis dans l'année du bac, que j'ai de moins en moins de temps avec ParcourSup qui a ouvert et tout... enfin, je vais essayer d'être plus active parce que vous le méritez vraiment et que ça me rend triste de ne pas communiquer d'avantage avec vous :(

Voilaaa

Sinon, j'essaie de trouver un petit chréno dans ma vie histoire d'aller au cinéma voir Le Labyrinthe 3 /!\ Ne spoilez pas svp. Et OMG je crois que je ne vous ai pas encore partagé ma récente passion pour The End of the F*** world ici (ou peut-être que oui mais j'ai oublié lol), mais vraiment vraiment cette série elle est super rapide à regarder (trop :s) mais elle est tellement géniale, elle est f*** good et les personnages sont f*** good too. JAMES JE T'AIME.

Cœur Cœur <3

Noémie =)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top