Chapitre 17
"Petite étincelle engendre grand feu" - Proverbe français
— Tu pourrais pirater le système de surveillance de la ville?
Je répète face au mutisme d'Aurore. Elle me regarde, ses grands yeux se sont élargis. Je soupire et commence à taper du pied de nervosité sous la table.
— Alors?
— Oui, je pourrais le faire, mais non je ne le ferai pas. Elle secoue la tête.
— Pourquoi?
— Parce que c'est illégal Miles!
— Craquer des logiciels aussi c'est illégal et pourtant tu l'as déjà fait! C'est vraiment important et super urgent.
— Pourquoi tu veux que je le pirate? Elle s'inquiète.
— Pose pas de questions.
— Bien-sûr que oui! Elle s'offusque. Si je risque une amende, je veux au-moins savoir pourquoi.
— Je veux que tu me sortes la liste des naissances du 3 Octobre 1999.
— C'est... elle se coupe.
— Oui, c'est la date de naissance de Jen. Tu peux le faire ou non?
Elle fronce les sourcils, certainement vexée par mon manque de confiance en elle et se concentre sur son ordinateur, tapant à une vitesse hallucinante sur son clavier et replaçant de temps en temps ses cheveux derrières ses oreilles. Je la laisse faire son travail et me retourne progressivement.
Je remarque la présence de trois filles, elles ont certainement trois ans de plus que moi. Elles sont toutes les trois très charmantes et me rappellent les Totally Spies, une blonde, une rousse, une métis, en bien plus sexy. Leurs robes courtes laissent la vue libre sur leurs longues jambes et leurs poitrines sont mises en valeurs par ces décolletés. La rousse grille mon regard mais je ne détourne pas les yeux pour autant. Elle me sourit en tirant sur sa robe comme pour l'allonger. Je lui fais un large sourire et elle ne peut s'empêcher de rougir.
J'ai trouvé comment m'occuper pendant qu'Aurore fait son truc. Je dis à mon acolyte du jour que je vais aux toilettes et me lève. Je marche vers la sortie en empruntant le chemin le plus long parce qu'il me permet de passer près de la table des filles. Je fixe la rousse dans les yeux et ne détourne le regard qu'en atteignant la porte.
Une fois la porte de la bibliothèque refermée, je m'adosse au mur près de celle-ci et tapote mon jean pour patienter. Une minute plus tard, la porte s'ouvre de nouveau et la rousse en ressort, regardant autour d'elle. Quand elle remarque ma présence, elle se stoppe, replace une mèche de cheveux derrière son oreille et se mordille la lèvre. Je lui lance mon regard ravageur et elle cède complètement.
Elle se jette sur moi et s'empare rapidement de mes lèvres. Je la laisse mener la bataille avant de la retourner et de la plaquer contre le mur. Je caresse la cambrure de son dos et ça lui vaut des frissons d'excitation. Elle passe sa main sous mon t-shirt, caressant mon torse et je la colle un peu plus contre moi. Je descends ma bouche dans son cou, elle sent une sorte de parfum boisé devant coûter une fortune.
— Il y a un placard à balais juste là. Elle chuchote dans mon oreille.
C'est mal si je dis qu'elle a une voix d'actrice porno? Parce que c'est très franchement le cas.
Elle tient ma main et nous entrons ensemble dans le local de nettoyage, bloquant la serrure. La dernière fois que j'ai couché avec une fille? C'était Rima quand nous étions encore ensemble. La dernière fois que j'ai eu envie de coucher avec une fille? Jen, dans son lit le soir de notre retour du road-trip. Même la rousse qui semble experte en la matière n'arrive pas à me donner aussi envie que Jen l'a fait. Avec Jen, ce n'était même pas une envie, c'était un besoin presque vital.
Je pousse ces souvenirs au fond de ma mémoire et défais sauvagement la fermeture éclaire de la rousse, tandis qu'elle baise avec passion mon torse nu.
Mon téléphone sonne. C'est une malédiction? C'est Aurore. Je pousse un soupire d'exaspération et calme doucement les ardeurs de la rousse en posant plusieurs fois mes lèvres sur sa joue et en la décollant de plus en plus de moi.
— Désolé, je dois y retourner. Je lui chuchote à l'oreille.
— T'es sûr? Elle pose sa main sur mon torse et finit par porter son attention sur le collier de Jen.
— Ouais, désolé... je la dévisage.
— Attends!
Elle m'attrape par le bras alors que je m'apprêtais à m'en aller, je la regarde l'air interrogatif.
— Comment tu t'appelles? Elle m'interroge.
— Miles.
— Miles, elle répète. C'est ta petite-amie la fille dans la bibliothèque?
— Non, je souris, c'est... une amie.
— D'accord, elle me rend mon sourire.
Elle lâche mon bras et fait exprès de frôler mon entre-jambe de sa main. Elle garde un air innocent et angélique. J'aurais vraiment pris mon pied avec elle. Aurore a intérêt d'avoir ce que je lui ai réclamé.
— Au fait, je m'appelle Nicole mais tout le monde m'appelle Nikita.
Je hoche la tête silencieusement en détaillant son visage puis son corps et dois me résoudre à sortir malgré tout de cette pièce.
Je retourne dans la bibliothèque et quand je m'assois, Aurore a encore les yeux sur l'écran de son portable. Je me retourne et vois Nikita qui reprend sa place avec ses copines comme si de rien était.
— T'as des problèmes de prostate? Elle me demande.
— Quoi? Je manque de m'étouffer.
— Oui t'as pris beaucoup de temps aux toilettes. Ou alors tu as... merde alors. Sa voix se coupe et je me retourne vers elle. Ton t-shirt est à l'envers. T'es allé baiser pendant ce laps de temps ou j'hallucine?
— J'ai entrepris de baiser ouais mais tu m'as appelé. Je soupire.
— Ça... c'est parce que je suis rapide et aussi parce qu'ils ont tout informatisé récemment et n'ont pas encore pris la peine de mettre un par-feu compétant. Je te donne ta liste si tu me dis c'est qui.
Je me retourne discrètement et regarde Nikita, comme si elle sentait mon regard sur elle, elle me regarde à son tour, enroulant une mèche de cheveux autour de son doigt.
— Nikita! Elle manque de s'étouffer. Elle a au moins trois ans de plus que nous et c'est la présidente d'Alpha Omicron Pi.
— Et? Je fronce les sourcils.
— Et alors elle est genre inatteignable.
— Pourquoi tu veux traîner avec de genre de fille? Je lui demande. Elles ne sont pas vraiment comme toi.
— C'est pas vrai... elle secoue la tête choquée. Alors tu fais vraiment ça...
— Fais quoi? Je demande perdu.
— Tu dis des choses blessantes sans même t'en rendre compte Miles.
— Quoi? Non. C'est Jen qui t'a dit ça?
— Tiens la liste, je peux te l'envoyer par mail si tu veux. Dépêche-toi de me donner ton adresse, je dois y aller.
Je réagis lentement, parce que je ne comprends pas à quoi voulait-elle faire référence. Je sais que c'est Jen qui lui a dit ça... mais Jen ne s'en ai jamais plainte devant moi. Je ne sais même pas ce que j'ai dit qui a pu blesser ma meilleure amie un jour... je faisais tellement gaffe à elle.
Après avoir entré mon adresse mail je remercie Aurore, lui souhaite une bonne continuation et ne porte pas un regard à Nikita avant de sortir de la bibliothèque. Je marche à toute vitesse vers mon vélo et quand je l'enfourche, je m'élance à travers les rues de la ville fonçant pour arriver chez moi et enfin analyser cette liste.
Je laisse mon vélo tomber au sol et rentre rapidement dans la maison. Je remarque rapidement que ma mère est rentrée, ses chaussures sont encore dans l'entrée ainsi que sa veste. Je cogne mon front.
— Miles, t'es rentré? Elle arrive près de l'escalier.
— Oui... j'expire.
— Tu m'expliques où tu étais et pourquoi ton t-shirt est à l'envers? Elle plisse ses yeux.
— J'étais chez une amie.
— Et vous... elle place sa main devant sa bouche. Tu te protèges au moins Miles?
— Oui, oui, t'inquiète. Je fais désinvolte en commençant à monter les escaliers.
— Attends, elle me stoppe. Tu nous la présenteras un jour ou c'est juste une amie?
— Une amie. Je m'exaspère.
Elle me donne l'autorisation d'aller dans mes appartements. Je pense qu'elle est rassurée de savoir que je vois une fille, elle doit se dire que je reprends le cours de ma vie, mais c'est bien plus compliqué que ça.
Je jette mon téléphone sur mon lit, m'assieds devant mon bureau et ouvre mon ordinateur. Je monte la musique à fond afin que mes parents me laissent tranquille et entre dans ma messagerie. Mon dernier mail provient d'Aurore. Je l'ouvre, il s'agit de plusieurs captures d'écran.
Si j'en crois ces listes, il y a eu 34 naissances le 3 Octobre 1999 à l'hôpital de Corvallis. Je vais vérifier chacun des profils, filles comme garçons et quand je trouverai le bon, je pense que je le saurai. Je décide de commencer par la fin de la liste, espérant opter pour la bonne tactique.
J'ai analysé 32 des profils, dont Jen, sur les 34 ils pourraient tous être celui que je cherche et tous ne pas l'être également parce que la génétique est quelque chose de très aléatoire. Je vérifie que j'ai bien orthographié le nom du 33ème profil. Taylor Cooke. A cause de son prénom mixte, j'ignore s'il s'agit d'une fille ou d'un gars. J'imagine que je ne tarderai pas à le découvrir. J'appuie sur entrée et laisse Google faire son travail.
J'ai des résultats sur Facebook mais aussi sur Instagram. Je choisis de commencer par Instagram et quand je découvre le visage de Taylor... je sais que le profil 33 est le bon. Taylor Cooke est la solution. Je fais défiler son fil d'actualité Instagram faisant attention à ne pas aimer par inadvertance une de ses photos.
Taylor est le parfait mélange entre Jorge et Kristen, cheveux blonds, yeux verts, son nez est le même que Kristen, Maxence et Clyde. Taylor ressemble bien plus aux Hardee que Jen. Comme si j'avais besoin d'autres liens, sur la majorité des photos sont tagués différents endroits de la capitale de la Californie, j'ai nommé Sacramento. Taylor était la raison des disputes des parents de Jen.
Je ferme tout et me surprends à être rassuré que Jen soit morte avant de découvrir cela. J'imagine très bien que la nouvelle l'aurait brisée, pas de tristesse mais de culpabilité. Qui qu'elle soit, je sais qu'elle est ma meilleure amie et je suis content qu'on l'ai mis d'une façon ou d'une autre sur mon chemin.
Je crois que Jen aurait dû s'appeler Taylor Cooke et que Taylor aurait dû s'appeler Jen Hardee. C'est en face de chez elle que j'aurais dû vivre, c'est elle qui aurait dû se moquer de moi quand j'étais encore nouveau dans cette ville... mais ce n'est pas avec elle que j'ai passé la majorité de mon temps, ce n'est pas elle que j'ai eu la chance d'appeler ma meilleure amie, ce n'est pas elle dont je suis tombé amoureux... ce n'est pas elle qui est morte.
Je suis sur mon portable et je ne cesse de regarder le profil Instagram de Taylor Cooke. Elle est belle, elle a un visage fin et délicat. Ses cheveux blonds sont longs et semblent soyeux, ses pommettes sont relevées et ses yeux verts sont transperçant. Je crois qu'elle est assez grande de taille, plus grande que Jen en tous cas. Elle semble vraiment heureuse et en pleine santé.
Au final, Jen et Taylor ne sont pas si différentes, elles sont blondes et ont des yeux verts, mais elles ne se ressemblent pas du tout. Taylor n'a pas d'oreilles d'elfes ni un nez retroussé. Et si..? Non. Je repousse cette idée et me concentre de nouveau sur mon écran.
J'ai faillit aimer une des photos de Taylor. Ça aurait été catastrophique puisqu'il s'agit d'une qu'elle a posté l'année dernière. J'ai réussi à sauver la casse en faisant glisser mon pouce jusqu'au coin du bas à gauche de mon écran. Néanmoins, ceci a ouvert mon fil d'actualité, affichant une photo que Derek vient tout juste de poster.
Il doit être plus d'une heure du matin maintenant dans le Maine et Derek semble être à une fête... la soirée même de sa rentrée. D'accord, c'est la semaine d'intégration mais il exagère. Il est entouré de deux autres gars, j'appuie sur la petite silhouette afin d'afficher les profils des deux autres. Je dois halluciner? Froy Kostas. C'est en fait un brun au teint excessivement bronzé, aux cheveux très bruns et aux yeux multicolores. Je zoome sur l'image et crois exploser intérieurement quand je vois Derek, un joint entre les mains.
Je quitte Instagram, laissant un moment Taylor sur le côté et appelle mon meilleur pote pour lui demander ce qu'il est entrain de foutre.
Il décroche mais j'ai beaucoup de mal à entendre tant la musique résonne dans le combiné.
— Derek? Je parle fort.
Je n'entends pas de réponse mais je crois qu'il s'éloigne de l'agitation puisque le bruit environnant diminue.
— C'est pas Derek. Fait la voix.
— C'est qui?
— Un pote à lui, je m'appelle Froy et toi t'es qui?
— Je suis Miles.
— Ok Miles, qu'est-ce que tu veux dire à Derek? Je peux prendre un message, là il est un peu occupé. Il rigole et ça m'agace.
— Occupé à se shooter? Passe le moi.
— T'es sa meuf toi ou quoi? Il pouffe de rire. Relaxe et joue pas le rabat-joie, Derek a le droit de se mettre la tête à l'envers à quoi sert la fac sinon? Bye, bye Miles!
Il raccroche et je serre mon poing. Je tremble, ma main donne le rythme, puis ma jambe suit la danse, ma respiration est de plus en plus courte... Ça recommence. Je visualise une fois de plus le vol d'un papillon au ralenti et me calme progressivement.
Je respire à peu près normalement quand je prends une désision importante. Puisque Derek a le droit de retomber dans ses anciens vices, je vais moi, m'en créer de nouveau. Je ne souhaite plus me sentir comme un alcoolique alors c'est un non à la Vodka que j'ai laissé cachée sous mon lit depuis le jour du bal de promo. Non, je vais me rendre à Sacramento.
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Hey!
J'espère que vous allez bien,
Et que ce chapitre vous a plu!
Il est actuellement 3h du matin chez moi quand je poste ce chapitre , non que je n'ai une vie mouvementée et que je viens de rentrer de soirée, je fais juste une insomnie... du coup dans ma tête je fais de la Physique... ça se trouve je découvre des choses non découvertes mais flemme de prendre des notes et je crois que je retiens rien :(
Mais bref demain c'est Noël! ❤️ vous fêtez entre amis ou en famille ?
Oui je fais des blagues comme ça quand j'ai besoin de dormir mais que je n'y arrive pas...
Cœur cœur ❣
Noémie =)
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