Chapitre 9
Axelle.
Un peu de mascara pour faire ressortir mes magnifiques yeux verts comme me dirait Sofia, mes cheveux attachés en une tresse et me voilà prête pour cette sortie imprévue. Je jette un dernier coup d'œil au miroir pour être certaine de ma tenue, un jean basique avec un petit chemisier noir manche-trois quart que j'adore. Simple, décontracté, ça devrait le faire pour une soirée au hand !
C'est satisfaite que je quitte la salle de bain. J'observe l'heure sur mon téléphone. 16 h 55. Parfait ! Juste avant que Léane n'arrive, si ce n'est pas le talent ça ! Une ultime vérification pour ne rien oublier et je descends les escaliers, portable dans une main, sac dans l'autre alors que j'essaye de ne pas rater une marche. J'ai hâte de la revoir, mais j'appréhende quant à notre destination.
— Tu sors ? me questionne ma mère.
Au son de sa voix, je discerne de la surprise. Ce n'est pas comme si je l'avais habituée quitter ma chambre, surtout pour partir en fin d'après-midi. Certes, à Barcelone, je sortais un peu plus, mais je n'en reste pas moins casanière et attachée à mon petit chez moi.
— Léane voulait absolument que j'aille avec elle au hand... j'ai pas pu lui refuser. Puis je crois que papa voulait aussi, donc bon, je me dis que ça peut être pas mal.
Elle me sourit, certainement contente de mon initiative. Elle a toujours tenté de nous réunir, tous ensemble, malgré la fatigue qu'elle accumulait avec ses horaires, mais elle n'a jamais pu. J'ai l'impression que ma décision lui redonne un espoir d'être aussi complice que lorsque j'étais enfant. Elle observe ma tenue, la valide, me souhaite une bonne soirée et elle se reconcentre sur une série.
Le temps que je sorte et que j'atteigne le portail pour quitter mon palace pour la soirée, je vois arriver mon carrosse. Quelle synchronisation !
— Axou, tu m'as manqué !
Je peux à peine ouvrir la portière et m'installer sur le siège passager que Léane débite mille paroles à l'heure m'empêchant d'en placer une. En plus, je dois bien me concentrer pour tout assimiler parce qu'on ne va pas se mentir, c'est compliqué de reconnaître tous les mots en français quand tu n'as plus l'habitude !
Elle me scrute de ses magnifiques yeux bleu-gris dans l'attente d'une réaction. Je reste muette, la détaillant. Elle a laissé tomber ses longs cheveux blonds pour s'offrir une nouvelle coiffure : un carré plongeant qui met encore plus en avant son regard. Une beauté avec un sourire éclatant.
— Prête ?
— Pour mourir ? Toujours, tu me connais.
— Tu vas adorer, tu vas voir !
J'aimerais bien partager son enthousiasme, mais j'ai quand même beaucoup de mal. Positiver. Je dois positiver comme dirait Sofia. C'est évident que je vais passer ma meilleure soirée, voyons ! Un peu forcer, non ? J'en ai bien l'impression en observant les sourcils froncés de mon amie.
— On ne peut vraiment pas aller autre part ? tenté-je de l'amadouer.
Elle répond par la négative en secouant la tête sans se départir de son sourire. À croire que ça lui plait de me voir souffrir !
— Tu sais, c'est pas si différent que d'aller dans un bar ? se justifie-t-elle.
J'aimerais bien en savoir plus sur son raisonnement.
— Dans les deux cas, on est entourée d'inconnus et on boit. Sauf que là, ce sera moins cher et qu'en plus il y a un spectacle !
Je reste mitigée quant à son argumentation. Mais de toute manière, j'ai déjà accepté. J'espérais seulement réussir à lui faire changer d'avis. En vain.
La musique en fond, elle effectue une manœuvre et nous voilà en route vers Nousty. Je reconnais vaguement le chemin, il faut dire que plus jeune, je passais une bonne partie de mes soirées et week-end là-bas, tout ne s'efface pas entièrement, à mon plus grand malheur.
— Depuis quand tu suis l'équipe ? finis-je par demander ne tenant plus de ne pas avoir d'explication.
Elle jette un rapide coup d'œil en ma direction avant de se reconcentrer sur la conduite sans prendre la peine de me répondre. Je gonfle les joues tel l'enfant boudeur que je suis.
— Ne me dis pas que c'est parce que tu sors avec Élie ! rajouté-je après un instant.
— Quoi ? Non, jamais de la vie ! s'offusque-t-elle. Puis je t'aurais pas fait ça, t'es folle !
Il est vrai que j'ai peut-être eu des sentiments envers lui plus jeune. Passager, heureusement ! Après tout, avec Léane, ils étaient les deux seuls véritables amis que j'avais. Les autres n'étaient qu'éphémères. J'étais surtout la roue de secours lorsqu'une personne manquait à l'appel. Peut-être pour cette raison aussi que j'ai décidé de prendre mon envol loin de la France.
— Alors pourquoi ? T'es pas devenue bestie avec mon père, quand même ?!
— Où tu vas pour chercher des idées aussi folles ? se moque Léane. En plus c'est drôle, t'as l'accent espagnol qui ressort quand tu parles !
— Ah bon ? Tu viens de m'apprendre un truc incroyable, meuf, bougonné-je en me renfrognant dans le siège. Puis, désolée, mais tu discutes avec mon père, tu vas voir le hand et Elie est sympa, donc oui, y a de quoi me faire poser des questions !
Elle n'ajoute rien et se fout encore de ma gueule, à mon plus grand désarroi. Le silence emplit l'habitacle, vexée, je me contente de tourner la tête vers la fenêtre pour observer la route. Des arbres. Des arbres. Quelques maisons. Toujours des arbres. Puis le complexe se dessine enfin au loin. Le parking n'est pas encore rempli. 17 h 18 indique la voiture tandis que Léane se gare. Normal qu'il n'y ait pas grand monde, une équipe jeune doit certainement jouer. Le véritable match ne commencera qu'aux alentours de 20 h. Il y a foule à ce moment-là.
— Pourquoi on est arrivée aussitôt ? me plains-je.
— Eh bah, Barcelone t'as rendu encore plus grognon, ma parole !
— Mais ! Ose me dire que j'ai tort ! Le match n'est qu'à 20 h ou 20 h 30, alors qu'est-ce qu'on fait ici maintenant ?
— Supporter l'équipe deux et discuter avec les joueurs ?
Quel programme extraordinaire ! J'ai juste hâte de m'acheter un verre pour faire passer la soirée plus rapidement. Celui qui me dit que l'alcool ne résout pas les problèmes, je ne peux pas — ou je ne veux pas — le croire.
— J'te déteste.
— Mauvaise réponse, riposte Léane en imitant les buzzeurs des émissions télévisées. Sinon tu ne serais pas ici, avec moi.
Je lève les yeux vers le ciel même si un sourire se fraye un chemin sur mon visage. Il est vrai que je n'aurais pas fait l'effort si une autre personne m'avait proposé cette sortie.
— Let's go !
Joyeuse, Léane m'entraîne vers la salle alors que je tente de me persuader que rien d'horrible ne se déroulera. Après tout, ce n'est que l'histoire de deux matchs, non ?
Je passe les portes qui grincent dès que mon amie les pousse. Mes oreilles sifflent et je grimace aux différents sons. Je perçois distinctement le bruit des joueurs qui courent sur le parquet et du ballon qui colle lors des dribbles. Je peux également entendre les parents contester les décisions arbitrales ou des handballeurs, je ne saurais le dire avec exactitude.
J'essaye de m'habituer à la salle. Mes yeux parcourent les murs. De vagues souvenirs reviennent à la surface, m'assaillant de toute part.
Je devais avoir plus ou moins six ans. Les tribunes étaient remplies, l'ambiance était à son apogée. Je crois qu'il s'agissait d'une rencontre importante, une finale ou quelque chose du genre. Mon père jouait toujours à cette époque-là. Son dernier match d'ailleurs, si ma mémoire ne me fait pas faux bond. À côté de moi, Élie sautait fier de l'équipe et du résultat. Et moi, je sautais avec lui, heureuse de fêter le titre.
Je m'efforce de les effacer pour rester dans le moment présent. Vivre dans le passé n'est pas ce qui me réussit le mieux. J'avance en évitant de repenser aux anciens évènements. Je ne veux plus m'en formaliser, pas comme avant. J'ai appris à aller de l'avant, ce n'est pas pour que toutes mes tentatives s'effondrent aujourd'hui !
Mon attention s'arrête sur le mur décoré de nombreuses photographies. Je m'y approche, curieuse, alors que Léane semble chercher quelque chose ou plutôt quelqu'un, mais je l'ignore.
Je connais par cœur une des images affichées. Saison 2004/2005, champion de France N2 : toute l'équipe au complet, sourire aux lèvres, qui soulèvent la coupe. Sur les épaules de mon père alors que je devais avoir trois ans, je portais le maillot jaune et rouge beaucoup trop grand pour moi. Pour ne pas changer, Élie se trouvait non loin, sur les épaules de son père. Je semblais si fière à ce moment-là. Aucun problème, tout allait pour le mieux. Quelle insouciante je faisais !
Je renifle et détourne mon regard pour chasser les vieux souvenirs qui menacent de me hanter une seconde fois. Chose que je ne désire pas.
— Axelle, c'est bien toi ? m'interroge une personne alors que je me retournais pour rejoindre Léane.
J'observe l'individu qui me fait désormais face. Un homme d'une cinquantaine d'années habillé d'un jean avec un polo noir aux rayures jaunes et le logo du club me sourit. Impossible de savoir qui il est, mais lui, me connaît bien apparemment. Je me contente de lui rendre sa poignée de main, gênée de son attention. Et pour ne rien arranger à la situation, quelques regards curieux nous épient comme si nous étions l'attraction de l'année.
— Samuel, tu te souviens pas de moi ? Je jouais avec Sylvain.
Comment dire poliment que je ne me rappelle absolument pas lui ? Déjà que je ne suis pas la personne la plus physionomiste au monde, si en plus je dois me remémorer les anciens coéquipiers de mon père d'il y a dix ans, ce n'est pas gagné ! Je ne m'en sortirais jamais !
J'essaye de ne rien laisser transparaître, mais c'est assez compliqué sous ses yeux qui me scrutent à la recherche du moindre signe qui lui prouverait que je l'ai reconnu. Ne peut-il pas passer à autre chose comme toute personne censée, non ?
Je me contente d'esquisser un rictus gêné, de me gratter la nuque et je détourne mon regard pour trouver un soutien chez Léane. Peut-être comprendra-t-il que je n'éprouve pas l'envie d'entamer une discussion avec lui.
— Tu sais, t'étais un peu notre petite mascotte quand tu venais nous supporter. Toujours là avec Élie pour nous encourager.
Génial. C'est reparti pour un tour avec Élie. Il faut vraiment arrêter avec lui à un moment donné ! Il poursuit son monologue dans un enthousiasme que je ne lui partage pas. Non, loin de là même. Je bous intérieurement. Je n'ai aucune échappatoire qui se présente devant moi. Je veux m'extirper en douce, en vain. Il me tient en otage alors qu'il replonge dans ses souvenirs de l'ancien temps dont je ne porte aucun intérêt. Je tape du pied, anxieuse. Aucun volontaire pour voler à mon secours ?
Léane, où es-tu bon sang ? je peste mentalement en essayant d'éviter de me ronger les ongles de nervosité.
Le buzzeur retentit. Il annonce la fin du match. Je sursaute, surprise. Mon cœur bat à cent à l'heure n'étant pas préparée à cette attaque assourdissante sortie de nulle part. Mais à mon plus grand étonnement, il est mon sauveur. Je n'aurais jamais parié sur lui !
— C'était un plaisir de te revoir et discuter avec toi, Axelle, me salue-t-il.
Tu parles, il est le seul à avoir conversé. Je me suis contentée de m'échapper. Il me fait un dernier signe de la main et disparait vers le terrain encore occupé par les jeunes. Je lance un regard vers la photographie à la recherche de ce fameux homme, mais je ne trouve rien. Je finis par laisser tomber et je pars retrouver Léane qui m'a lâchement abandonné à mon triste sort.
Quelques personnes sont présentes dans les tribunes. Les parents des enfants qui ont joué ; des fans de la première heure capables de passer leur journée entière dans la salle ; les sportifs qui attendent leur tour pour jouer. Et parmi eux se fond Léane en pleine discussion. Je m'arrête au bord des gradins. Dois-je m'approcher ? J'hésite. Je n'ai pas spécialement envie de rester seule, mais me mêler aux handballeurs alors que je ne les connais pas du tout ? Je ne sais pas.
— Allez, Axou vient !
Les bras en l'air, Léane m'invite à les rejoindre. Pour une arrivée discrète, il y a mieux. Tous les regards se braquent désormais sur moi et mon amie. Pourquoi ai-je attaché mes cheveux ? J'aurais très bien pu me cacher derrière eux si je n'avais pas décidé de faire une foutue tresse. Je me mords la langue pour retenir une quelconque insulte et je la maudis intérieurement.
J'inspire. J'expire. Ils ne me mangeront pas. Enfin, je crois. Ils n'ont pas l'air très méchants bien qu'ils ressemblent à des géants. Je reste immobile, évaluant les risques qui s'offrent à moi. Peut-être un peu trop longtemps parce qu'une majorité des sportifs quittent leur perchoir en haut des tribunes pour rejoindre le terrain. Certains me saluent comme si nous étions amis de longue date alors que je n'ai pas la moindre idée de leur identité. D'autres m'ignorent, trop concentrés sur leur futur match, ce qui m'arrange. Ils passent tous non loin de moi, me surplombant de leur grande taille. J'ai presque l'impression d'être un insecte à côté d'eux. Ils ne me dévoreront pas, non. Ils m'écraseraient sans pitié si l'envie leur prenait.
Je déglutis péniblement à cette image mais je prends mon courage à deux mains et j'avance. Je me fraye un petit chemin parmi les handballeurs qui continuent de descendre les escaliers. Je fais bien attention aux marches. Pas question d'en rater une et de me retrouver au sol devant autant de monde !
Par je ne sais quel exploit, je réussis à rejoindre Léane toute souriante, accompagné d'un joueur, unique rescapé. Je ne peux pas m'empêcher d'observer le sol, mes chaussures apparaissant plus intéressante d'un coup. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais dire. Entamer une discussion avec quelqu'un n'a jamais été mon fort, encore moins lorsque je ne le connais pas. J'ai plus une tendance à paniquer et bégayer des phrases incompréhensibles. Je me contente de jouer avec mes bagues pour penser à autre chose, dans l'attente du moindre soutient de notre amie en commun.
— Tu te souviens d'Arthur ? finit-elle par me questionner.
Je cherche d'où je pourrais le connaître. L'option hand est à oublier. La fac ? Impossible, je suis restée une année à Pau. Ou alors je l'ai totalement ignoré et dans ce cas, pas de chance à lui. Bon, après ce n'est ni le premier ni le dernier que j'ignorerais. La bibliothèque ou une librairie ? Je n'y crois pas trop. Il ne me reste donc plus que l'option lycée.
Je fais fonctionner ma mémoire afin de dresser une liste des élèves de l'établissement à la recherche du fameux Arthur. Sans grande surprise, Léane arrive en pôle position. J'énumère dans ma tête les connaissances que j'avais, je tente de me souvenir de chaque personne que j'ai pu côtoyer. En vain. Rien ne semble correspondre à l'homme devant moi.
— Mais si ! Fais un effort, Axelle ! Il était dans la classe option sport et en cours de langues avec nous, me chuchote Léane en me voyant galérer mais en essayent d'être le plus discrète possible quand même.
Je lève un instant les yeux vers lui. Ses cheveux mi-longs brun foncé sont retenus par un bandeau. Immense, il ne devait certainement pas passé inaperçu au lycée. Alors pourquoi il ne me dit rien ? Il nous laisse discuter, concentré sur son téléphone. Je ne serais même pas surprise s'il me dit qu'il ne se souvient pas de moi. Ce n'est pas comme je passais beaucoup de temps avec eux. Ils m'ignoraient autant que je les ignorais et ils restaient principalement entre eux, donc je ne m'intéressais pas à leur groupe.
Est-ce correcte de répondre : aucun souvenir de lui ? Pas spécialement, pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque. L'unique chose qui m'intéresse actuellement est : comment Léane en est venue à lui parler au point d'être si proche désormais ?
— C'est cool que tu sois venue, ton père doit être heureux, m'annonce-t-il quittant son portable et me tendant la main.
Je me fige, le regardant dubitative. Heureux de quoi ? Parce que pour les deux jours que j'ai passé, je n'ai pas forcément eu l'impression qu'il soit content. Trop concentré sur le club, passant trop de temps à remplir des papiers dont je ne vois même pas l'intérêt mais qui lui a provoqué une belle nuit blanche.
— Sylvain nous a dit qu'il avait hâte que tu rentres, rajoute-t-il devant mon visage perplexe.
J'acquiesce sans trop savoir de quelle manière je devais me comporter. Lui dire que ce n'est qu'une façade, que le hand est plus important ? ou lui offrir un faux sourire approuvant ses paroles.
Léane me donne un coup de coude dans les côtes. Mais c'est qu'elle n'y est pas allée doucement en plus pour m'empêcher de répondre ! Elle sait que je n'ai pas la meilleure relation avec lui, mais elle a toujours vu les choses trop positivement. En grande fan de comédie romantique, de roman à l'eau de rose, pour elle, tout se réglera. Il suffit juste de trouver le bon moment et le destin se chargera du reste. Tu parles ! Mon destin est pourri jusqu'à la moelle donc je ne suis pas certaine qu'il change grand-chose et m'aidera à régler mes problème familiaux. Peut-être les aggraver plus, par contre. Ça ne m'étonnerait même pas.
J'ouvre la bouche. Je ne sais même pas ce que je veux dire mais je m'apprêtais à répondre. Sauf que je me fais couper la parole par l'arrivée d'une nouvelle personne. Je souffle, vexée sous le regard amusé de Léane.
Je suppose qu'il s'agit d'un handballeur car il salue Arthur. Plus petit, il semble un peu perdu. Ses yeux marron observent le terrain et il se gratte le coude ne sachant pas comment se tenir. Arthur hésite dans ses paroles. Je ne comprends pas pourquoi il bataille autant. Il se met à bafouiller, utilisant des mots espagnols pour se faire comprendre.
— Estéban est arrivé de Barcelone pour des études, et il ne parle pas encore très bien le français, explique Arthur un peu dépassé.
J'ai presque l'impression qu'il me supplie du regard de lui venir en aide. Après tout, j'habite en Espagne désormais, je dois bien pouvoir discuter avec lui, doit-il penser. Il n'a pas tort. Mais pourquoi m'investirais-je alors que je ne reviendrais certainement pas ?
Je m'approche de l'espagnol. Je suis presque certaine de l'avoir déjà croisé quelque part. Ce n'est pas impossible, j'ai vu de nombreuses personnes dans la ville catalane. Mais je ne sais pas, c'est comme si je l'avais aperçu plusieurs fois.
— Holà ! me présenté-je à lui dans sa langue natale.
Il tourne son attention vers moi et me répond timidement. J'entame une discussion avec lui qui gagne de plus en plus confiance. Peut-être avait-il seulement besoin de quelqu'un qui parle espagnol, mais en tout cas, il est beaucoup plus détendu qu'à son arrivée. Il a laissé reposer son sac à ses pieds et continue la discussion avec moi. Du coin de l'œil, je vois Arthur faire un signe à un de ses coéquipiers au loin, mais je ne fais pas trop attention.
Je me surprends moi-même de tenir le dialogue avec un étranger. Est-ce parce qu'il est espagnol et qu'il me rappelle mon arrivée dans le pays voisin ? Certainement.
Enfin de compte, la soirée ne sera peut-être pas si horrible que ça ?
Enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à ce je reconnaisse la personne qui nous rejoint dans les tribunes.
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