Chapitre 88
Hey tout le monde ! Voici la suite où vous verrez enfiiinnn ce qu'il est advenu de Jungkook ! Passez une bonne lecture et n'hésitez pas à commenter~
— Est-il correctement attaché cette fois-ci ?
L'inquiétude qui transparut au travers de sa voix accentua le sourire hostile de Jungkook. Se tenant à distance respectable, la scientifique tremblait d'anxiété à l'idée de l'approcher à nouveau. En faisant l'erreur de ne pas restreindre complètement ses mouvements, elle s'était exposée à ses coups et en avait indéniablement fait les frais.
Vraisemblablement, ligoter ses chevilles n'avait pas été suffisant pour assurer sa sécurité. Jungkook n'avait pas hésité à saisir cette opportunité dès l'instant où elle s'était avancée de trop près, une seringue à la main.
La liberté de ses jambes lui avait ainsi permis de la frapper avec une telle force que sa table à instruments s'en était renversée à leur collision. Seringues et flacons s'étaient joints à sa chute en un éclat assourdissant.
Ceci, était la conséquence d'une vengeance personnelle pour l'état nébuleux dans lequel l'une de ses substances étrangères l'avait plongé. Et au vu de la légère inclinaison de son corps, il était prêt à parier que l'hématome qu'il avait causé, la faisait toujours souffrir.
— Il ne peut plus bouger, nous nous en sommes assurés.
Avec des coups bien placés. À postériori, cette petite satisfaction aurait dû nécessiter de plus amples réfléxions. Il n'avait pourtant pas pu s'en empêcher. Alertés par le bruit, les deux Fears qui surveillaient l'entrée lui avaient aussitôt fait regretter cet élan de témérité. Après les coups déchaînés qu'ils lui avaient octroyé, il se retrouvait désormais ligoté avec fermeté contre la chaise médicale. Les liens si serrés qu'il sentait à peine la circulation de son sang s'écouler. Son corps perclus de douleur l'élançait constamment, pourtant il ne regrettait aucunement l'impétuosité de son geste. Discerner la peur qu'il inspirait à la scientifique avait quelque chose de satisfaisant.
— Bien, dans ce cas je vais donc pouvoir procéder à l'expérimentation.
Ne l'avait-elle pas déjà fait ? La première injection l'avait plongé dans un état second proche de l'inconscience. Il se savait éveillé pourtant il ne disposait d'aucune prise avec sa conscience ; pareille à une marionnette soumise à la volonté de son maître. La réalité s'était confondue à un rêve abstrait dont il ne gardait aucun souvenir hormis le fait de s'être déplacé. Ce qu'il pouvait affirmer en revanche, était qu'à son réveil le monde vacillait tant qu'il n'avait pu réprimer la nausée qui l'avait submergé. Le cœur au bord des lèvres, il s'était incité au calme le temps que son organisme se stabilise.
Dès lors, sa colère avait irradié le long de ses veines, pareille à un feu ardent prêt à tout dévaster sur son passage. Non seulement il était ligoté dans ce qui semblait être un laboratoire, mais il avait beau essayé de savoir ce qu'on lui avait fait, il n'en avait pas la moindre idée. Alors, lorsque la scientifique s'était approchée avec une seconde seringue, sa fureur s'était embrasée comme de l'huile sur le feu et le coup avait été inévitable.
Cette fois-ci, alors qu'elle retentait sa chance, Jungkook éprouva ses liens sans parvenir à s'en libérer. Au contraire, se débattre accentuait seulement sa douleur, alors il s'arrêta.
— Qu'est-ce que vous allez me faire ? cracha-t-il.
De sa langue, il humidifia ses lèvres craquelées sans s'inccommoder du goût de fer qu'il en retira. Il les savait fendues après les coups qu'il s'était reçu au visage.
— Mon travail.
Elle s'empara d'un flacon auquel elle planta l'aiguille de sa seringue afin d'en extraire le liquide.
— Sans blague ?
Un soupir lui échappa tandis qu'elle s'avançait avec méfiance.
— Cela fait plusieurs années que je travaille sur votre maladie, je cherche seulement un moyen de vous guérir.
Jungkook ne put s'empêcher de rire noir.
— Allons vous venez de Riura, utilisez votre cerveau mieux que ça.
L'insulte la traversa sans qu'elle n'y réagisse. Les pulsations de son cœur s'accélérèrent brusquement lorsque l'aiguille effleura son épiderme. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle contenait et ne désirait vraiment pas le découvrir.
— Attendez.
La directive du Fear placé à côté de la porte interrompit son geste. Elle se redressa en haussant un sourcil à son égard. Demeurant silencieux, le concerné semblait écouter ce qu'on lui communiquait depuis son oreillette.
— Bien reçu.
Son humeur s'était d'autant plus assombrie – pour peu que cela soit possible. Et si un regard aurait pu tuer, nul doute qu'il ne serait déjà plus de ce monde.
— Vos expériences devront attendre. Contentez-vous de lui injecter le V1, nous devons le ramener à sa cellule.
— Mais...
— Ordre du Leader.
Contrariée, la scientifique soupira fortement en reposant son matériel. Il eut à peine le temps de souffler qu'elle brandissait une autre seringue. Se crispant involontairement, il tira sur son bras avant de cesser, convaincu qu'il ne pourrait y échapper. Autant ne pas souffrir inutilement. Une fois le produit dans son organisme, les deux Fears se placèrent de part et d'autre de lui.
— N'essaie pas de faire le con ou ce sera plus que des bleus que tu récolteras.
Un fin sourire marqua ses lèvres, néanmoins il obtempéra sans résistance lorsqu'ils le détachèrent. Il profita que l'un d'eux se charge de ses chevilles pour frotter ses poignets meurtris par les sangles de la chaise. Aussitôt, des menottes technologiques les lièrent à nouveau pour le contraindre à la docilité. Avec fermeté, ils le firent quitter le laboratoire sans lui laisser l'occasion de se dérober de leur poigne. Jungkook ne s'en formalisa pas, se faisant un devoir d'analyser le moindre recoin du passage qu'ils empruntaient. La gaité des couleurs murales le surpris tant qu'il marqua un temps d'arrêt. Les Fears le poussèrent avec brusquerie tandis qu'il examinait les nombreux dessins artistiques qui égayaient le couloir. Plusieurs portes se trouvaient sur le chemin, sans qu'il ne sache ce qu'elles renfermaient exactement.
Ne se rappelant aucunement de son arrivée ici, il ne pouvait que supposer le lieu où on l'avait mené, sans en être persuadé. La vue d'un salon pour enfants l'ébranla autant qu'elle confirma sa première impression. Ici, les dessins et personnages animés se mouvaient grâce aux technologies Taenaviennes. Personne ne s'y trouvait, mais les jouets des coffres encore éparpillés signalaient leur récent passage. Il s'y serait presque senti à l'aise si son sang ne s'était glacé d'effroi. La présence d'enfants n'était absolument pas rassurante en sachant qu'un laboratoire se tenait à quelques pas d'ici.
— Où sommes-nous ?
Sa question resta dans l'ignorance tandis qu'ils pénétraient dans une chambre définitivement plus froide que les couloirs. Immaculée de blancheur, sa seule possession consistait en un lit simple disposé dans un coin. Rien d'autre, en dehors d'un feutre marqueur noir placé au centre, sur le sol. Les Fears l'abandonnèrent après avoir détaché ses menottes, et quittèrent la salle en verrouillant derrière eux.
D'accord...
Son regard parcourut la pièce désespérément vide. Non seulement aucun matériel n'était à portée pour servir d'arme, mais l'absence de fenêtre l'empêchait de se repérer. Il n'y avait que cet étrange feutre qu'il ouvrit avant de le refermer en n'y trouvant aucun intérêt.
Après avoir fait le tour de la chambre, il s'accorda un repos mérité et s'allongea sur le lit. Un soupir de bien-être lui échappa à la reconnaissance de son corps perclus de douleur. Malgré les soins conférés lors de son étrange inconscience, les Fears avaient rouvert et rajouté certaines blessures en le frappant pour son élan d'audace. Un nouveau soupir lui échappa tandis que son regard se perdait vers le plafond.
Pourquoi l'avoir mené ici au lieu mettre fin à sa vie ? Que lui avait-on fait à son arrivée ? Pourquoi ne se souvenait-il de rien ? Quel était le but de la scientifique et où se trouvait-il exactement ? Mais surtout, et le plus important de tous... que lui avait-elle injecté et pourquoi y avait-il des enfants ici ? Que leur faisaient-ils réellement ?
***
Un froid sans nom s'était emparé de la salle au départ brutal de Taehyung. Le voir s'énerver était un phénomène si rare qu'il avait soufflé toute chaleur de l'ambiance générale. Seul Jimin dépeignait du tableau, l'expression trop enjouée contrairement à celles renfrognées de ses semblables. Il s'attira aussitôt le regard noir d'Hoseok et esquiva le coussin – seul objet à portée de main – qu'il s'empressa de lui jeter.
— Cesse d'être si... exaspérant ! Ton District est attaqué il n'y a rien de drôle là-dedans !
— Au contraire.
Son sourire malicieux le suivit jusqu'à ce qu'il quitte la pièce, laissant alors le sous-entendu équivoque flotter derrière ses pas. Un sanglot attira alors leur attention vers Laya qui s'approchait de son fils.
— Oh mon dieu...
Son murmure chargé d'émotions manqua de lui briser la voix. Yoongi effectua un signe de tête vers Hoseok et ses Tirgaans avant de se retirer pour leur procurer l'intimité qui leur était dû. Le salon se vida peu à peu jusqu'à ce qu'ils ne reste plus qu'eux. Mère et fils enfin réunis.
— C'est vraiment toi, mon enfant, mon tout petit...
Erhan la fixa sans ciller, analysant la situation avec un stoïcisme digne d'un soldat qui réfléchissait avant d'agir. L'impassibilité de son expression ne permettait en rien de déduire les pensées qui le traversaient en cet instant. Malgré cela, Laya effleura sa joue d'une main tremblante, pareille à une caresse empreinte de la plus tendre des délicatesses.
— Si un jour j'aurai cru cela possible... qu'aie-je donc fait pour avoir tant de chance de vous retrouver après toutes ces années ?
Le sourire qui illumina son visage au travers de ses larmes ne fit qu'accentuer sa beauté. Erhan s'en fit la réflexion sans pouvoir s'en empêcher.
— Vous vous ressemblez tant, murmura-t-elle avec admiration.
— Je ne lui ressemble pas. J'ai fais en sorte que ce soit le cas, se braqua-t-il.
— Peut-être bien, mais vos traits... vous tenez tous les deux beaucoup de votre père.
— Je ne suis pas lui !
Être comparé à Jungkook attisait la haine qu'il éprouvait à son égard. Il avait suffisamment subi de remarques déplacées depuis que son jumeau s'était fait connaître dans le pays entier. Malgré son ton glacial, Laya refusa de se démonter et essuya ses larmes.
— Oh Enoha, je ne dis pas le contraire.
— Ce n'est pas mon nom et je ne vous connais pas, lâcha-t-il froidement.
— Parce que l'on t'a arraché à moi.
— Ma mère est morte, asséna-t-il sans pitié.
Elle accusa le coup sans se dépatir.
— Lorsque je vous ai donné naissance les Healers vous ont arraché à moi en nous assurant que vous étiez tous deux atteints par la maladie. Nous ne voulions pas y croire et nous nous sommes battus pour vous garder mais... la Loi ne le permettait pas. J'étais encore affaiblie par l'accouchement, mais ton père était un Tirgan, sa nature même l'empêchait de vous abandonner sans se battre jusqu'à l'épuisement.
Son regard se perdit dans le vide alors qu'elle se remémorait ses souvenirs.
— Jungkook était dans mes bras tandis que tu étais dans les siens. Lorsqu'ils sont venus vous récupérer nous ne les avons pas laissés faire. Il a fallu plusieurs coups de matraques avant qu'ils ne réussissent à te séparer de lui. Seulement, ton père était furieux et dans cet état plus rien n'avait d'importance, autre que ce qu'il avait décidé de défendre. Peu après que vous ayez disparu, il s'en est allé à votre recherche. Je n'ai pas pu le suivre mais on m'a rapporté qu'il avait fait un tel carnage que les Fears ont été forcés d'intervenir pour l'arrêter.
Elle prit une inspiration tremblante qu'elle relâcha lentement.
— C'était la nouvelle de trop pour moi. Non seulement on m'avait arraché mes enfants puis mon mari, mais je devais encore être stérilisée. Mon monde venait de s'écrouler et je n'avais plus rien à perdre alors... je me suis battue à ma façon. Une Riu obtient difficilement les choses par la force physique, nous ne sommes pas des combattants. Néanmoins, notre intellect permet de grandes choses et je n'ai pas hésité un seul instant à m'en servir pour anéantir plusieurs de leurs incinérateurs avant qu'on ne m'arrête à mon tour. Sais-tu où nous avons été emmenés ?
Erhan secoua la tête, semblant pleinement à l'écoute sans pour autant montrer ses émotions.
— À Kuluzar.
Débuta alors un long récit dans lequel elle narra la descente en enfer irrémédiable qu'avait suivi le cheminement de sa vie. Comment pouvait-elle continuer alors que ses enfants étaient morts et son homme prisonnier loin d'elle ? Chaque jour était un supplice, d'autant plus qu'on l'avait forcée à réaliser ces expériences en menaçant la vie de son mari si elle n'y mettait pas de la bonne volonté. Plus aucune lueur d'espoir ne brillait alors qu'elle se savait condamnée à jamais à disséquer ces cadavres effroyables. Ça lui avait pourtant éviter de sombrer, car le travail l'avait empêchée de s'appesantir sur son sort et se laisser submerger par la peine et le désespoir qu'elle éprouvait. Cela avait fini par devenir une routine dans laquelle elle se donnait corps et âme pour penser à autre chose.
C'était sans compté sur l'arrivée inattendue de Jungkook qui avait rallumé l'espoir en elle. Contre toute attente, il était parvenu à la sortir de ce cauchemar.
— Et maintenant te voilà, mon deuxième trésor toujours vivant.
Erhan était profondément touché par son récit malgré ses réticences à y croire. Si ses dires étaient vrais, son existence entière avait été fondée sur le mensonge. À qui devait-il donc accorder sa confiance ? La femme qui se tenait sous ses yeux ou celle qui l'avait élevé sans véritable amour à son égard ?
— Comment s'appelle-t-il ? murmura-t-il. Ce père que je n'ai jamais connu.
— Driss.
— J'ai besoin d'y réfléchir. Je ne peux pas...
— Bien sûr, je comprends.
Elle avait pourtant tant de questions à lui poser. Avec qui avait-il grandi ? Sa famille avait-elle été aimante ? Avait-il vécu une vie heureuse ? Restreignant le flot de ses questions, elle lui offrit un sourire avant d'embrasser son front et de se relever.
— As-tu faim ? J'ai amené de quoi manger parce que je n'étais pas sûre que cette maison dispose de suffisamment de nourriture. Tout le monde doit être affamé après cette longue journée.
Il ne lui fournit aucune réponse, mais Laya n'en attendait pas particulièrement, déjà afférée à la préparation de ses plats. Elle comptait bien s'occuper l'esprit en satisfaisant leur appétit dès lors qu'ils auront fini de se reposer.
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