Chapitre 61
Hey tout le monde ! Je suis si en retard sorry pour ça. Mais je suis de retour en France donc l'attente devrait être moins longue. Pour me faire pardonner ce ptn de chapitre qui a pris ma vie à s'écrire fait 6000 mots ! J'espère qu'il vous plaira parce qu'il m'a bien fait CHIER. Sur ce, n'hésitez pas à commenter, ça me boostera à fond pour la suite et passez une bonne lecture !
L'environnement se brisa soudainement, similaire à un miroir incommensurable se facturant en milliers d'éclats assourdissants. Owiron toute entière se désintégra des cieux jusqu'au sol sous leurs yeux ébahis. Peu importe où ils posaient le regard, d'innombrables failles se propageaient à travers l'espace temps, d'un simple mouvement de main perpétré par le Hinvys.
Une lueur d'inquiétude les traversa, avant de céder à l'émerveillement lorsque les fragments se désagrégèrent, tel une immensité de particules lumineuses se dissosiant vers les airs. Elles scintillèrent, similaires à des étoiles miroitant à travers l'azur de leurs pupilles avant de se dissiper d'une légèreté éthérée.
Le spectacle sublime laissa finalement place à une obscurité absolue, rapidement marquée de nombreuses taches de lumières espacées. Ils suivirent Jimin vers l'une d'elles qui s'élargit grandement, leur permettant de discerner à travers, la salle de réunion au sommet de la tour gouvernementale de Skyolas.
— Vos dettes ne cessent de se creuser, et je ne saurai tolérer cela plus longtemps, Park Aaron.
Jamais auparavant, ils n'avaient eu l'occasion d'apercevoir ce lieu privé, destiné aux hauts placés. Spectateurs de ses souvenirs, ils observèrent à tour de rôle les anciens Hinvys présents autour de l'immense table de cristal. Celle-ci chatoyait sous les rayons déclinant du soleil crépusculaire, tel un millier de diamants luminescents. La baie vitrée offrait une vue imprenable de la capitale, d'une magnificence inégalable à celles qu'ils avaient contemplées plus jeunes.
— Hélas, nous faisons de notre mieux afin de pallier ce problème. Cependant aucune invention actuelle ne semble suffisante à vous satisfaire.
À ses côtés, se tenait un enfant qu'ils reconnurent immédiatement. Jimin, à peine âgé de dix ans lança un regard à son père, qui d'un seul coup d'oeil d'avertissement, le contraignit à maintenir le silence. Celui-ci se renforgna sans pour autant montrer sa contrariété.
— J'ai pourtant eu vent que vous aviez créé de performants androides humanoïdes.
— Et c'est le cas. Néanmoins ils ne sont pas au point et possèdent des défauts que je me dois de régler pour la sécurité de la capitale et de Riann avant de les y envoyer. Nous avons besoin d'une phase d'expérimentation de quelques années afin de déterminer les potentielles instabilités jusqu'à ce qu'ils soient parfaits.
Le Leader plissa les yeux, posant ses coudes sur la table tout en se penchant légèrement en avant. Malgré son jeune âge, Kim Seokjin savait s'imposer et se montrer menaçant en cas de nécessité.
— Dans ce cas trouvez une solution alternative ou vous mettrez en danger la prospérité de Taenavia. Les autres Districts n'ont pas à payer vos dettes et vous n'êtes pas exempté de la taxe.
— J'en conviens.
— Si je n'ai rien d'ici le mois prochain, je serai contraint d'agir, soyez en conscient.
— Je le suis.
— Bien. Vous pouvez disposer.
Les Hinvys se levèrent d'un même mouvement, chacun accompagné de leur enfant dont l'âge n'était pas très éloigné les uns des autres. Seul celui d'Araeth n'en disposait pas, sa suite étant systématiquement concédée au plus performant des soldats et non pas à son héritier. Seul le Leader demeura dans la salle tandis que tous la quittaient sans un regard en arrière. Jimin ignora le regard curieux d'Hoseok avant de s'arrêter lorsque la Hinvys de Riura et sa fille, Kéïna, leur firent face.
— Si tu as besoin d'aide, sache que nous pouvons toujours travailler ensemble.
— Je garderai ta proposition à l'esprit, merci.
Le saluant d'un sourire, elle finit par s'éloigner tandis qu'ils en firent de même, quittant la tour. Ce ne fut qu'une fois seuls dans la voiture, qu'un silence pesant les enveloppa avant que Jimin ne le brise.
— Pourquoi leur mentir ?
— Parce que le temps est venu de faire changer les choses, fils.
— En ayant des dettes ?
— En reprenant ce qui nous est dû. Je ne le laisserai pas prendre la place qui me revient de droit. Nous sommes plus puissants et nombreux que les autres Districts alors pourquoi serions-nous leurs égaux ? Taenavia doit s'élever au sommet.
— Mais...des gens en souffrent.
Le regard en coin qu'il lui lança le fit frisonner.
— Il existe toujours un prix à payer Jimin. La vie est similaire à un jeu d'échec, à toi de le maîtriser pour vaincre ton adversaire et devenir le roi. C'est malheureux, mais certains pions sont voués à être sacrifiés. Si tu ne t'élèves pas au-dessus des autres, alors ils t'écraseront.
Jimin détourna son attention vers la route qui défilait, réfléchissant intensément au poids de ses paroles. Après tout, n'avait-il pas raison ?
La bulle de souvenir s’obscurcit jusqu'à se fondre à travers les ténèbres environnantes.
— Il est fascinant d'observer à quel point un enfant peut être aussi influençable qu'aisément manipulable, sourit-il. Nous ne sommes au final que de dociles marionnettes aux mains de nos propres géniteurs.
Il les téléporta devant une autre lumière plus éloignée qui laissa place à l'intérieur d'une chambre.
— Que penses-tu du pouvoir ?
Se tournant curieusement vers lui, Ina le dévisagea avec intensité, tentant de déceler ce qui le tiraillait tant depuis plusieurs jours. Assis au bord de sa fenêtre, Jimin fixait distraitement les nuages proches de lui, ne ce souciant aucunement des centaines de mètres qui le séparaient du sol, quatre-vingt-dix-sept étages plus bas.
— Pourquoi cette question ? s’enquit-elle en refermant délicatement son livre.
Il s'agissait d'un carnet détenant de nombreuses observations des expériences et inventions de ses parents. Ina marchait dans leurs pas, passionnée par le travail qu'ils effectuaient. Cela les avait décidés à le lui offrir afin de l’instruire davantage au métier d'ingénieur, se contentant de leur côté, de notes digitalisées.
— Mon père dit que le pouvoir est la chose la plus importante de ce monde. Qu'il faut tout faire pour le posséder.
Elle sembla sérieusement y réfléchir avant de secouer la tête.
— Je ne pense pas. Est-ce que ça inclus de faire du mal aux autres ?
— Si nécessaire, oui. Nous devons rester au sommet même si cela implique des sacrifices, c'est à cela que sont destinés les pions, récita-t-il, se souvenant parfaitement des paroles de son père.
Le stylo qu'il se reçut dans l'épaule le fit sursauter, le sortant des tréfonds de ses pensées sombres. Cela eu l'effet d'attirer son attention tandis qu'elle croisait les bras après s'être redressée, pinçant ses lèvres comme elle avait l'habitude de le faire lorsqu'elle était en colère.
— Les gens ne sont pas des pions ! Nous sommes tous humains et égaux. Ce sont nos frères et soeurs, nous sommes tous unis dans ce District et devons le rester. Dans les dessins animés tous ceux qui désirent le pouvoir finissent par faire du mal autour d'eux sans jamais parvenir à l'atteindre.
Jimin haussa les épaules.
— Ce sont des dessins animés. Ce n'est pas la réalité.
— Maman et papa font tout ce qu'ils peuvent pour venir en aide aux autres et améliorer leur quotidien. Vouloir la gloire c'est être égoïste. Et personne ne veut d'un Hinvys qui ne pense qu'à lui.
— Alors comment peut-on régler nos dettes ?
— En s'entraidant, déclara-t-elle comme s'il s'agissait d'une évidence.
— Donc... le pouvoir n'est pas le plus important ?
— Non, sourit-elle en s'approchant. Le plus important c'est ce qui nous tient à cœur. Le partage, l'amour, l'entraide, le bonheur, la liberté et nos rêves.
— Nos rêves ? Ou ton rêve ? s'amusa-t-il.
Ina lui frappa le bras, souriant davantage en entendant l'éclat de son rire. Il était difficile de lui tirer ses sourires en ce moment alors que son père s'appliquait à faire de lui le meilleur des héritiers. L'innocence des futurs Hinvys se perdait très tôt. Dès leurs six ans, ils étaient déjà plongés dans le monde des adultes et formés chaque année plus durement afin d'exceller dans leur rôle. Alors qu'un enfant normal s'amusait avec ses amis ou ses jouets, eux, devaient satisfaire de grandes attentes et être parfait très jeune. Leur maturité se développait ainsi bien plus tôt, tout autant que leur esprit stratège et vif.
— Tu m'as dit oui !
— Ah bon ? J'ai dit ça ?
— Jimin !
Il esquiva un nouveau coup et courut dans sa chambre, rapidement poursuivi par Ina.
— Tu m'as dit oui !
— Je ne m'en souviens pas !
— Menteur !
Leurs rires résonnèrent à travers la pièce tout autant que le bruit de leurs pas précipités.
— J'avais cinq ans !
— Tu me l'as promis !
— Parce que tu ne voulais plus me lâcher !
— Toi non plus !
Elle finit par le rattraper et sauter sur son dos, les faisant tous deux tomber au sol, hilares.
— Même ton père était d'accord, souffla-t-elle avec un sourire.
— Comment ne le pourrait-il pas ? Tu ne faisais que le répéter à tout le monde "je vais me marier avec Jimin, il m'a dit oui ! Je vais me marier avec lui parce que c'est mon..."
Ses paroles furent étouffés par sa paume contre ses lèvres. Il frisonna à la vue de ses pupilles pétillantes de malice.
— Dis un seul mot de plus Park Jimin, et je partagerai au monde entier ce que tu m'as répondu.
Lorsqu'elle retira sa main, seul son sourire lui répondit.
— J'avais cinq ans.
— Moi aussi ! s'exclama-t-elle.
Il finit par hausser les épaules, d'un air faussement résigné.
— Eh bien...ce n'est pas comme si je pouvais briser une promesse.
Cet aveux la fit rayonner de joie, si bien qu'il fut incapable de détourner le regard de son visage lumineux. Le bonheur hein ? Si la voir si heureuse réchauffait tant son cœur alors elle avait probablement raison. Le pouvoir n'était pas si important que ça, mais cette expression-là, était inestimable à ses yeux. Et il donnerait tout pour la revoir de nouveau.
— J'étais peut-être sa marionnette, mais il ne s'attendait pas à ce que je sois défectueuse. Ina était ma plus grande source d'apprentissage. Elle était le centre de mon monde et le phare qui éclairait mon chemin à travers la brume qui obscurcissait mon esprit.
Les téléportant de nouveau, ils firent face à une troisième bulle de souvenir.
— Et cette lumière qui m'était si précieuse...a été soufflé à jamais.
Bip...bip...bip...
Aussi constant qu'éprouvant, ce son ne cessait de résonner inlassablement, se répercutant contre les murs immaculés de la chambre.
Bip...bip....bip...
D'insupportables percussions qui tambourinaient sourdement dans son crâne tandis qu'il fixait d'un air absent l'épiderme meurtri de son visage. Cette résonnance était pourtant le seul élément qui prouvait que son souffle ne s'était définitivement pas stoppé. Malgré tout, il ne pouvait se résoudre à accepter cette situation qui lui paraissait surréaliste.
L'état de son corps, les blessures qu'on lui avait infligé le révoltait tout autant que l'impuissance qui l'avait empêché de la protéger. Une sombre colère irradiait à travers ses veines, dévastatrice et impitoyable malgré l'expression impassible qui ne permettait à aucune expression de modifier ses traits. Seuls ses poings serrés à tel point que ses phalanges en blanchissaient, le trahissaient.
— Ina n'avait jamais mérité qu'on la traite ainsi. Sa douceur était inégalable, elle donnait tant aux autres sans jamais rien demander en retour et pourtant si je ne l'avais pas trouvé ce jour-là, ils l'auraient laissée crever comme une chienne dans cette rue.
Se tournant vers lui, les deux jeunes identifièrent l'impassibilité de son expression tandis que son attention était polarisée sur son passé. Cela ne les empêcha en rien ressentir la profonde colère silencieuse qui le traversait, si bien dissimulée en lui.
— Sa liste de blessures était telle que c'était déjà un miracle qu'elle n'en ait pas succombé.
Du bout des doigts, le Hinvys effleura son souvenir qui s’accéléra rapidement dans le temps.
— Ces enfoirés l'avaient plongée dans un profond coma dans lequel personne n'attendait le réveil.
Lorsqu'il réapparut dans la chambre, un air déterminé marquait son visage.
— Je ne pouvais l'accepter, pas plus que ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Je n'avais que quelques heures devant moi avant qu'ils ne la débranchent parce qu'il "n'y avait plus aucun espoir". La vérité, c'était seulement qu'aucun d'eux ne voulait s'occuper de la fille de prétendus criminels. Ma seule chance était alors d'extraire sa conscience dans une X-Memoria. Et si je ne l'avais pas fait, j'aurais été confronté à sa chambre vide le jour d'après, sans aucun espoir de la sauver.
Un long sourire s'étira, les faisant frisonner face l'éclair de dangerosité qui parcourut son regard sombre.
— Aucun acte ne s'exécute sans conséquences. Comme on dit œil pour œil, dent pour dent. Un concept qui m'a particulièrement plu lorsque je leur ai appris la leçon en les envoyant à Kuluzar. Eux, et tous les responsables de son état.
Jungkook fronça les sourcils, ressentant un certain malaise à l'évocation de l'enfer qu'ils venaient de quitter.
— N'est-ce pas uniquement pour les criminels condamnés à perpétuité ?
L'expression amusée de Jimin lui fit réaliser à quel point il était sérieux et n'avait pas hésité une seule seconde à les y mener. Il ne le montra pas, mais d'une façon ou d'une autre il s'était assuré qu'ils paient pour leur crime. À seulement onze ans, Jimin n'était déjà plus un enfant et démontrait un haut potentiel d'intelligence. Sa seule connaissance de Kuluzar à cet âge affirmait sa future position au sommet.
D'un nouveau touché, le temps s'accélèra, leur laissant entrevoir le jeune Hinvys plongé dans des dizaines de livres immatériels. Les jours défilaient inlassablement, sans jamais qu'il ne s'en détache. L'entièreté de son temps libre était consacré aux recherches, aussi intenses qu'une obsession dont il ne pouvait se détourner.
En dehors de cela, il alternait entre ses journées scolaires ainsi que sa formation de Hinvys avant de s'enfermer dans sa chambre pour poursuivre ses investigations. Toute trace de joie s'était effacée, le laissant plus renfermé que jamais.
La plupart du temps de nombreux écrans immatériels l'entouraient tandis qu'il poursuivait les études qu'avaient débutées les Raykis sans jamais trouver de solution. Tout ce qui l'importait désormais, était de la faire revenir à ses côtés. Le seul livre matériel se trouvant dans ses mains était le précieux carnet d'observation des parents d'Ina. Et il regorgeait de nombreuses informations qu'il ne trouvait nulle part ailleurs.
— Deux ans m'ont été nécessaire avant de tenter une expérience. Deux ans où je n'avais ni le temps, ni la volonté ou le besoin de partager ma vie sur les réseaux.
D'autant plus qu'il avait dérobé les fichiers confidentiels de son père sur les expérimentations poursuivies à Kuluzar concernant de près ou de loin la conscience humaine.
— L'échec auquel ont fait face ses parents était dû au fait qu'ils s'acharnaient à envoyer ces âmes dans NAVIA 2.0. Au contraire d'eux, mon objectif était de la faire revenir près de moi et pour cela il me fallait un réceptacle. Et quoi de mieux qu'un androïde pour cela ?
Jimin avait poursuivit ses expériences contre la volonté de son père, ignorant ses interdictions qui les avaient menés à de multiples disputes glaciales. La relation qu'ils avaient entretenu n'était plus, car le jour où il s'était détourné des Raykis les avait inéluctablement plongés vers l'anéantissement de leur lien familial. Tout le respect qu'il avait un jour pu éprouver à son égard s'était transformé en une intense déception mêlée à la honte. Chaque instant où il songeait au corps meurtri d'Ina ne faisait que renforcer sa rage. Comment aurait-il pu restreindre la haine qui le parcourait à sa simple vu après cela ?
— Il était de toute évidence trop occupé à détruire Taenavia pour sa propre gloire. Nous vivions des temps de plus en plus critiques et la pauvreté – qui n'avait jamais existé jusque-là – s'amplifiait car le Leader s'assurait de récupérer toutes les taxes non versées sur les habitants qui au fil des années, ne pouvaient plus assumer ce qu'on leur saisissait.
À travers le souvenir, ils l'observèrent trafiquer plusieurs machines reliées à l’androïde dans un des laboratoires technologiques de la tour. La complexité des manoeuvres semblait réellement élevée et pourtant à treize ans à peine, Jimin savait parfaitement ce qu'il faisait, jonglant entre les écrans immatériels et les nombreux branchements. Ceci n'étant qu'un premier test, il inséra une X-Memoria quelconque d'une personne décédé – refusant de prendre des risques inutiles avec l'unique conscience d'Ina – dans l’androïde avant de régler quelques paramètres. Lorsque tout sembla dans l'ordre, il prit une grande inspiration, le cœur battant à tout rompre, puis enclancha le système. Ne s'attendant pas à la violente déflagration qui le projeta contre le mur, d'une telle brutalité qu'il perdit connaissance au centre de l'incendie qui se propageait dans la salle.
Horrifiés par la situation, les deux jeunes observèrent le prochain souvenir prendre place à l'hôpital. L'état de Jimin les firent frissonner tant il semblait mal au point. Une partie de son visage avait été brûlée par l'explosion, tout autant que sa jambe. D'une pâleur fiévreuse, il respirait à travers un masque à oxygène tandis que d'autres nombreuses machines étaient reliées à lui. Cependant le plus frappant était l'absence de son bras amputé tant il avait été grièvement déchiqueté.
À nouveau l’effleurement du Hinvys fit accélérer le temps, sans que jamais, son père ne lui rende visite. L'ennui était une seconde peau dont il s'était revêtu, attendant passivement son rétablissement sans que jamais, il ne daigne adresser la parole à quiconque. Ce ne fut qu'après deux semaines où il se sentait en meilleure condition, que son père entra finalement dans sa chambre.
— À quoi pensais-tu ?
Sa froideur ne le fit ciller, tandis qu'il l'ignorait, fixant l'horizon à travers l'immense baie vitrée. Deux semaines qu'il ne l'avait pas vu et ses premiers mots étaient destinés à le réprimander ?
— L'inconscience dont tu as fait preuve est inadmissible. Tu aurais pu en mourir.
Ses mots ne le touchèrent pas, passant au travers sans avoir le moindre impact sur lui.
— Estime-toi heureux de n'avoir perdu que ton bras.
Cela l'importait peu. Il pouvait facilement le remplacer après tout. Sa jambe n’avait pas échappée à la déflagration, néanmoins par miracle les soignants étaient parvenus à la sauver de l'amputation.
— Et tout cela pour quoi ? Ramener cette maudite fille dans ce monde malgré mon interdiction ?
Il ne réagit pas, refusant de lui adresser la moindre attention.
— Elle est morte Jimin. Accepte-le une bonne fois pour toute ou je détruirai son X-Memoria et alors tu ne pourras plus te faire d'illusions.
Un sourire en coin étira ses lèvres.
— Ça te fais rire ?
Son absence de réponse l'éprouva davantage, le faisant soupirer d'agacement. S'il pensait un jour avoir la possibilité de s'approcher de son X-Memoria, alors il le sous-estimait à bien des égards.
— Nous verrons bien qui rira le dernier, fils. Tâche de te rétablir, nous parlerons lorsque tu seras d'humeur plus bavarde, cracha-t-il froidement.
Lorsqu'il quitta la pièce, Jimin baissa son regard vers son bras manquant, incapable de restreindre l'élargissement de son sourire. Jamais il n'aurait pu songer qu'il s'agissait là, de la clé essentielle à son succès. Il lui avait fallu frôler la mort pour s'en rendre compte. Des heures et des jours de réflexions, immobilisé dans ce lit jusqu'à enfin trouver la solution.
Toutes ces expériences que les Raykis avaient menés sans jamais aboutir au moindre résultat. Un élément manquait désespérément dans l'équation, et maintenant qu'il en avait conscience, tout cela lui semblait si évident.
Cette perte n'en était pas une, elle était une véritable bénédiction. Car grâce à son nouveau bras mécanique, il pourrait enfin résoudre le problème. Après tout, seules les technologies disposaient d'une puissance suffisante à la fonctionnalité d'une autre. Tout comme NAVIA 2.0 avait besoin de TransDimensionnel pour fonctionner.
— Ce jour-là, m’a permis d'ouvrir la dernière porte derrière laquelle était dissimulé une infinité de connaissances. Deux mois d'hospitalisation ont été nécessaire à mon rétablissement. Six, afin de maîtriser ma prothèse cybernétique. Tout ce temps durant lequel je ne pouvais agir, était consacré à l'élaboration de nouvelles théories, sous point de vue diamétralement différent. J'ai ainsi pu débuter de nouvelles expérimentations et lorsque j'étais persuadé que tout se passerait bien, j'ai insérée la X-Memoria au sein de l'androide. Il n'y eut aucune explosion, aucun bug ni complication, et à l'ouverture de ses yeux, j'ai su que j'avais réussi.
— Comment avez-vous fait pour la dissimuler aux yeux de votre père ?
— C'était assez simple. Nous étions en pleine période de conflit, les tensions s'aggravaient pour des dizaines de raisons, ce qui l'obligeait à se concentrer sur la gestion de Taenavia. Me surveiller était loin de ses préoccupations, d'autant plus que je me suis servi du corps de mon androïde personnel en guise de réceptacle.
Un sourire sans joie étira ses lèvres tandis qu'il les téléporta face à une nouvelle lumière.
— Du moins c'est ce que je pensais.
— Je dois avouer que je suis impressionné, tonna la voix de son père, attirant leur attention sur l'écran.
Jimin faisait face au Hinvys, l'attitude détendue et calme malgré les pulsations effrénées de son cœur battant à travers ses tempes. Ina demeurait silencieuse à ses côtés, dans une apparence qui ne lui appartenait pas et qui pourtant ne semblait pas l'avoir trompé.
— Que tu aies réussi cet exploit ne m'étonne pas de toi, j'ai toujours eu beaucoup d'ambition te concernant. Cependant j'espère que tu en as bien profité, car il est temps d'en finir avec ça.
Il s'avança d'un pas, obligeant Jimin à faire de même afin de la protéger.
— Ne t'approche pas d'elle, le menaça-t-il d'une voix glaciale.
— Penses-tu pouvoir te dresser contre moi ? Je t'ai permis de la garder ces deux dernières années malgré mon interdiction, alors sois en reconnaissant.
— Je ne te laisserai pas la toucher.
— Le choix ne t'appartient plus. Ce qu'elle est aujourd'hui fait d'elle une arme redoutable alors que nous sommes si proche de régner sur Riann.
Ina attrapa sa manche, alors qu'une angoisse sourde s'insinuait en elle.
— Garde bien à l'esprit fils, que rien entre ces murs ne m'échappe. Il s'agit là de mes dernières pièces les plus puissantes pour remporter la partie et je compte bien m'en servir.
D'un signe de main, il ordonna à ses androïdes de s'emparer d'elle. Ne perdant aucune seconde, ils l'arrachèrent loin de lui malgré ses vaines tentatives visant à se dérober de leur poigne. Jimin fut également maîtrisé par deux d'entre eux, le maintenant avec fermeté malgré la violence de ses débattements.
— Fous-lui la paix ! Ça ne t'a pas assez suffi de lui avoir bousillé la vie ? s'exclama-t-il avec fureur.
— Ce n'était pas volontaire, les choses ont mal tournés et je me devais de les régler avant qu'elles ne deviennent incontrôlables.
Son rire sans joie lui démontra qu'il n'en croyait pas un mot.
— Ce n'était pas volontaire ? N'essaie pas de me faire croire le contraire de tout ce que tu m'apprends depuis l'enfance. Tu savais pertinemment ce qui finirait par leur arriver.
— Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes. Un jour ou l'autre tu finiras pas ouvrir les yeux et réaliser que la vie est une succession de choix qui définissent les résultats de ta partie. Je te l'ai dit Jimin, la vie est similaire à un jeu, à toi de tout faire pour ne jamais perdre.
Sur ces paroles il s'éloigna vers la direction où Ina avait été emmenée, ignorant l'obscurité de son regard étincelant de fureur.
— Bientôt fils, tu me remercieras.
Le souvenir s'éteignit peu à peu jusqu'à disparaître dans la noirceur environnante.
— J'ai maudit ce jour autant que sa personne. Je le haïssais pour ce qu'il s’évertuait à m'arracher sans se préoccuper de ce que je ressentais. Il m'avait déclaré la guerre, et je ne comptais pas la perdre.
Un long sourire malicieux étira ses lèvres.
— Je ne m'étais jamais préoccupé de ses plans et ses vices, quand bien même j'en avais parfaitement connaissance. Je ne demandais rien de plus que de vivre avec celle qui représentait le centre de mon univers. Elle avait été ma meilleure amie si longtemps que je ne m'étais jamais questionné sur la nature de mes sentiments. Et pourtant je n'avais pu les ignorer plus longtemps lorsqu'ils s'étaient approfondis de façon plus intime. L'avenir des Taenaviens m'importait peu, je les haïssais profondément pour lui avoir fait endurer tant de souffrances, à elle et sa famille. Ce qu'ils subissaient alors ne me concernait plus parce je m'étais détourné d'eux.
Il se tourna vers eux d'un air nonchalant, analysant leur expression avant de poursuivre.
— Nos dettes sont le résultat de plusieurs motivations. La première étant son ambition exponentielle alors que l'idée de s'approprier la place du Leader refusait de déserter son esprit. Une véritable obsession. Les refus d'exportation n'avait pour but que de maintenir une certaine puissance dissimulée au sein du District. Ses mensonges s'accumulaient, faisant croire que les nouvelles inventions n'étaient pas suffisamment stables pour la sécurité des citoyens. Les plus grandes inovations telles que les androïdes humanoïdes et les téléporteurs étaient donc jalousement préservés tandis que les moins importantes étaient envoyées à la capitale.
>>La seconde était dû à notre surnombre, ce qui inévitablement, nous contraignait à détruire l'environnement alentour et donc nos propres ressources que nous exploitions bien plus que nous l'aurions dû pour la fabrication de toutes les nouvelles technologies. Nous sommes le District le plus nombreux et pourtant le plus petit après Riura. La présence des androïdes n'ont fait qu'empirer cela car ils étaient une main d'oeuvre plus efficace et bien moins onéreuse sur le long terme pour les employeurs. Heureusement nous n'avions pas à les nourrir. Nous étions donc endettés et manquions terriblement de ressources, nos forêts avaient été anéanties et nos terres profondément saccagées par nos incessantes récoltes. Inéluctablement, certains d'entre nous ont dû faire face à la famine. En un sens, la loi contre l'homosexualité nous permettait un certain répit et une diminution de notre population, bien que ce soit loin d'être suffisant. J'avais pleinement conscience des projets de mon père, il ne me les avait jamais caché étant donné que j'étais son successeur légitime. Je n'avais aucune raison d'agir contre lui, d'autant plus que je savais que les Taenaviens en souffriraient profondément. Mais il m'avait arraché Ina et pour cela, je me fichais bien de tout ce qui pourrait leur arriver pourvu qu'ils ressentent au centuple l'intensité de sa douleur. Je n'aurais été qu'un simple témoin du chaos qui se profilait s'il ne s'était pas à nouveau interposé entre nous. Je ne lui avais pas pardonné sa première trahison, et je ne comptais pas accepter la seconde, le laisser se servir d'elle contre sa volonté. Alors j'ai agi contre lui. À votre avis... pourquoi les Fears ont-ils emmené et détruit tous les androïdes le 22.07.3655 ? sourit-il.
— Parce que l'un d'eux était défectueux et à commis une série de meurtres. Le...
Ses mots s’essoufflèrent avant qu'ils n’écarquillent les yeux sous le choc de la révélation qui les transperça. Avec toutes ces nouvelles informations, ils pouvaient compléter le puzzle aux multiples pièces manquantes. Une lueur de compréhension les traversa tandis que le sourire de Jimin s'élargissait, aussi dangereux qu'amusé.
Il les mena devant un nouvel écran, où se trouvait l'adolescent de quinze ans qu'il avait été. Seul dans sa chambre, souriant à la baie vitrée qui leur faisait face tel un véritable miroir. L'enfant souriait à l'adulte qui telle une ombre lui renvoyait le même rictus espiègle alors que l'ingéniosité de son esprit rusé avait élaboré un plan diaboliquement efficace et destructeur.
— Aucun androïde ne peut porter atteinte à la vie d'un être humain. C'est un fait, une loi, et une sécurité renforcée et inaltérable de quelque façon que ce soit. Du moins, pas pour quelqu'un qui ne possède pas les secrets de leur fabrication et plus particulièrement, la connaissance de paramètres profondément dissimulés qui, malgré leur grande complexité, peuvent être altérés une fois atteints. Ainsi, le 15.07.3655 est marqué par le premier meurtre d'Areski Nellys, rapidement suivi chaque jour par un nouvel assassinat. Jusqu'au septième et dernier dirigeant de Taenavia. Si au début tous pensaient aux actions d'un homme, ils furent rapidement détrompés en découvrant le véritable responsable qui n'était autre qu'un androïde "défectueux" qui s'était chargé de nettoyer la pourriture qu'ils étaient alors que seul le pouvoir avait un sens à leurs yeux. Le lendemain, l'affaire avait explosé, attirant l'attention du Leader qui par mesure de sécurité, avait ordonné la destruction massive de tout androïde humanoïde. De ce fait, l'armée que mon père s'était acharné à concevoir depuis de nombreuses années afin de renverser le gouvernement s'est vue complètement anéantie avant même d'avoir eu l'occasion de passer à l'action. Ceci faisant d'une pierre deux coups, chaque Taenaviens à grandement souffert de la perte de leur androïde avec lesquels ils s'étaient attachés. Après tout...il est difficile de vivre sans quelque chose que nous avons toujours eu auprès de nous pour nous assister.
>>"Aies toujours une longueur d'avance sur ton adversaire". Je l'avais en ce qui concernait Ina, rien n'avait été laissé au hasard. Mon père m'avait appris à jouer très jeune et ça n'a pu que se retourner contre lui. Ses projets avec elle n'ont jamais eu l'occasion d'aboutir. J'avais toujours su qu'il ne permettrait jamais sa présence à mes côtés, et qu'il n'ait rien fait pendant deux ans m'avait surpris. Cela ne m'avait pas empêché de faire en sorte que sa conscience soit capable de se transférer à travers NAVIA 2.0. Quoi qu'il ait pu imaginer, Ina était intouchable. J'avais bougé tous mes pions, il ne restait plus qu'à remporter la partie. Et si Ina n'avait pas été là, j'aurais été sans pitié.
— Ne fais pas ça, dit-elle fermement.
— Pourquoi pas ?
— Tu es le futur Hinvys Jimin. Ton rôle n'est pas de détruire ton District mais de le protéger !
— Je me fiche de leur avenir. Ils t'ont harcelée, battue à mort et ont insulté tes parents avant de les envoyer à Kuluzar et je devrais avoir de la considération pour eux ? Ils méritent amplement ce qui leur arrive.
Ina secoua tristement la tête avant de s'approcher, prenant délicatement son visage en coupe. Il ferma les yeux, reconnaissant envers les performances de NAVIA 2.0 pour les sensations que son touché – qu'il n'aurait jamais dû ressentir à nouveau – lui procurait.
— Ne les blâme pas tous pour ce qu'une poignée d'entre eux m'ont fait.
— Une poignée ? s'offusqua-t-il.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, ceux-ci brûlaient d'une colère sourde.
— Ils étaient plus que ça Ina !
— Et tu les as déjà suffisamment punis pour cela, il faut savoir pardonner Jimin.
— Je ne peux pas, siffla-t-il à travers ses dents serrées. Comment peux-tu oublier ce qu'ils t'ont fait ? s'indigna-t-il.
— Je n'oublie pas. J'ai eu mal, j'ai eu peur mais je suis là aujourd'hui, et c'est tout ce qui compte.
Il secoua la tête, les lèvres pincées.
— Je t'en prie ne fais pas ça, murmura-t-elle.
Elle déposa son front contre le sien, caressant délicatement ses joues.
— Tu vaux plus que lui. Ne sois pas aveuglé par une vengeance que je ne désire pas. Ils ont besoin de toi, d'un véritable Hinvys dévoué à Taenavia. Tu peux les sortir de ce gouffre avant qu'il ne soit véritablement trop tard, je sais que tu en es capable.
Les dettes se faisaient si oppressantes qu'elles s'étaient aggravées, passant d'une simple pauvreté à un véritable bidonville où commençait déjà à se développer les maladies. Cette zone était une tâche obscurcissant l'éclat somptueux du District.
— Je leur ai pardonné, tu peux en faire de même.
Elle déposa ses lèvres contre les siennes avant de se reculer.
— J'ai confiance en toi.
Le souvenir se troubla, laissant la voix de Jimin les ramener à la réalité.
— Si Ina n'avait pas été là pour m'en empêcher, j'aurais abandonné mon District sans un regard en arrière et Taenavia n'existerait plus aujourd'hui. Il me fallait réparer ses erreurs et le temps m'était compté. Étant donné que je n'avais que quinze ans, il m'était impossible de prendre la suite de mon père tant que je n'atteignais pas mes dix-sept ans. Seulement attendre aurait inévitablement signé notre perte et je ne pouvais le permettre.
L'écran redevint clair, laissant apparaître les deux Park assis à une table au centre d'une immense salle digitalisée.
— Je sais qu'Ina est avec toi, s'exprima sereinement Aaron avant d'avancer sa dame.
Jimin analysa le jeu de son père, avant de déplacer sa tour. Dès l'instant où il s'était emparé d'elle, Ina avait abandonné son corps robotique pour rejoindre NAVIA 2.0.
— Elle l'est.
— Donne-la moi.
Aucune émotion ne traversait leur visage impassible, dissimulant à la perfection leur stratégie. Son cavalier dévora sa tour.
— Non.
— Penses-tu que je ne peux pas la contrôler d'où elle est ?
— Je suppose que tu le pourrais.
D'un haussement d'épaule, il attrapa son verre afin de se désaltérer, incitant inconsciemment le Hinvys à en faire de même. Lorsqu'ils le reposèrent, Jimin avança son unique pion, faisant légèrement froncer les sourcils de son adversaire.
— Ton jeu n'a aucune logique, fils.
— Vraiment ?
Un soupir lui échappa tandis qu'il déplaça sa reine.
— Échec.
— N'oublie jamais que tu m'as appris à jouer, dit-il en reculant son roi.
— Pas d'une façon si désordonnée.
— En effet.
Il déplaça son pion, laissant un sourire fleurir sur ses lèvres en le voyant se tendre violemment.
— Néanmoins tu oublies que chaque pièce à son importance. Et qu'un simple pion est capable de faire tomber son roi. Échec et mat.
Sa voix tona en même temps qu'il s'effondra sur le sol, en un bruit sourd. Jimin déposa son coude contre la surface de la table, soutenant sa tête d'une main nonchalante.
— Ton règne semble se terminer aujourd'hui papa.
Incapable d'engendrer le moindre mouvement, le Hinvys était résolument paralysé au sol malgré ses grands yeux ouverts. Son fils se leva gracieusement, le narguant en se plaçant face à lui tout en sachant pertinemment qu'il était totalement conscient de ce qu'il se passait.
— Tu as assez fait de dégâts comme ça.
Il sortit un injecteur de son dos, dont la forme s'alliait à celle d'une arme puis s’accroupit à ses côtés. La glissant à sa tempe, il lui sourit d'une tendresse factrice digne d'un prédateur, avant de tirer, injectant la puce dans son crâne.
— Il est temps pour moi de réparer tout ça.
Le souvenir disparut sans qu'aucun d'eux ne bouge.
— TryX permet de contrôler un corps humain contre sa volonté. Terrifiant n'est-ce pas ? sourit-il en se tournant vers eux. Puisque je n'avais pas l'âge d'arranger ses erreurs, il m'avait fallu trouver une solution équivalente. À travers son corps, j'ai pu commencer le processus visant à nous sortir du gouffre. Il m'a fallu beaucoup d'efforts et de longues et interminables discussions et négociations avec le Leader. Après un an de lutte, les androïdes humanoïdes étaient à nouveau autorisés à Taenavia malgré plusieurs modifications incluant des lois et conditions qui ne leur permettaient plus de prendre la place des hommes au niveau du travail ou bien de tuer un humain. Le délais avant l'exportation avait été fixé à vingt ans pour ne prendre aucun risque. Nous en avons déjà envoyé quelques-uns à la tour gouvernementale il y a un an. Avec eux, ils ont également eu accès aux téléporteurs qu'ils sont les seuls capables d'activer puisque nous ne disposons pas de la puissance technologique nécessaire – si nous ne prenons pas en compte les prothèses cybernétiques tout autant apte à effectuer le même exploit.
>>À la suite de cela, il m'a fallu deux ans pour rembourser une grande partie des taxes. Au même moment, mon père eu le malheur de se suicider, laissant la place à son jeune fils de dix sept ans "tout aussi prometteur" de prendre la main. Douze ans ont été necessaire afin de réparer les dégâts et régler toutes les dettes. Néanmoins aujourd'hui encore certains d'entre nous en ressentent les répercussions.
Ne sachant comment réagir, ils en restèrent sans voix, choqués par tout ce qu'ils venaient d'apprendre.
— J'ai fini par leur pardonner et imposer certaines règles pour que ce genre de chose ne se reproduise plus. Notre face sombre est méconnue du pays et a été gardée secrète. Cependant je ne compte pas les laisser vivre ainsi toute leur vie et c'est pourquoi vous avez été témoins de leur souffrance à travers NAVIA 2.0.
— Vous voulez qu'on les sorte de là, déduisit Jungkook.
— C'est en effet, l'une des conditions que j'attendrai de vous si vous prenez la suite de Kim Seokjin.
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