Chapitre 59

Hey tout le monde ! Bordel vous m'avez tellement manqué ! Ce chapitre a mis dix ans à s'écrire et j'en suis vraiment désolée mais le temps n'est absolument pas en ma faveur (pour me faire pardonner il est long). Bref je suis putain d'heureuse d'enfin vous mettre la suite, j'étais moi même en manque de pas vous en donner ! Passez une super lecture et n'hésitez pas à commenter ça fait toujours aussi plaisir (en plus vous m'avez vraiment beaucoup manqué je rigole pas XD)

— Fait chier !

Redressant la tête à son injure, Taehyung eut à peine le temps d'apercevoir Jungkook élever son pied, qu'il envoya valser une pièce mécanique à travers la salle. Celle-ci percuta violemment le mur en un bruit sourd, se désintégrant sous l'impact en plusieurs morceaux.

— J'en ai marre, c'est qu'une putain de perte de temps !

La colère irradia à travers ses veines tandis qu'il engouffrait sa main dans ses cheveux, les secouant avec rage tout en faisant les cent pas.

— S'énerver n'y changera rien Ny'lan, tenta de l'apaiser le brun en fixant la pauvre pièce détruite.
— Comment veux-tu que je reste calme !? Ça fait une semaine qu'on est ici et on a même pas ne serait-ce que touché à ce foutu androide ! Il y a trop d'informations sur une mécanique qu'on comprend à peine parce que rien de tout ça n'appartient à notre domaine de connaissance ! Comment veux-tu rattraper les années d'apprentissage qu'ont eu tous les Taenaviens en si peu de temps ?
— Nous n'avons pas le choix, soupira-t-il en désactivant les lentilles bioniques que leur avait offert Jimin.

Celles-ci étaient d'une aide précieuse au quotidien, leur permettant ainsi d'avoir accès à de nombreuses données, de se repérer dans l'espace temps au sein de l'immense tour mais également d'exploiter certaines technologies qui ne s'exécutaient pas sans elles.

En disposer était l'équivalent de s'immerger au cœur de la puissance technologique propre à Taenavia. Tant de détails aussi somptueux qu'ingénieux et pourtant invisibles à l'œil nu s'étaient alors dévoilés sous leur regard émerveillé, révélant son aspect interne : sa véritable forme.

Toujours aussi grandiose et splendide, elle ne cessait de les surprendre, tant par l'élégance artistique que lui avait conféré Jimin que par l'habileté de chaque énigme et jeu plus ou moins complexe incorporé dans certaines salles. La plupart témoignait de sa grande capacité intellectuelle autant que de la finesse de son esprit espiègle.

Aisément contrôlable à travers le déplacement de leurs pupilles ainsi que le clignement de paupières, les lentilles agissaient en tant qu'amélioration visuelle et intellectuelle. Strictement aucun Taenavien n'en était dépourvu.

La complexité de chaque pièce composant les androides ne cessait de les plonger dans une profonde incompréhension. Changeant de stratégie, ils en avaient disposé plusieurs sur le sol face à eux, afin de leur permettre une étude plus approfondie et minutieuse grâce aux lentilles qui détaillaient leurs caractéristiques avec une incroyable perfection.

Grâce à elles, ils avaient pris connaissance de considérables informations tout au long de la semaine et s'étaient plongés des heures interminables dans des livres immatériels jusqu'à en avoir de douloureux maux de tête. Quand bien même ils s'acharnaient et y passaient l'entièreté de leur journée, cela ne semblait jamais suffisant.

Il y avait tant à savoir, tant à apprendre, et si peu de temps pour y parvenir. Leurs lacunes les empêchaient de comprendre complètement l'utilité et le fonctionnement des matériaux et le sujet des androides était trop vaste et sibyllin pour de simples novices qui n'avaient jamais étudié le mécanisme des technologies. 

— Nous n'avons pas le temps bon sang ! Chaque jour qui s'écoule entraîne le décès de plusieurs nouveau-nés.

Taehyung pinça ses lèvres en ressentant toute sa colère mélangée à la souffrance qu'ils éprouvaient tout deux face à cette injustice.

— Cette chose est inutile ! Et ce satané Hinvys qui disparaît tout le temps se fout ouvertement de notre gueule ! Il sait très bien qu'on a pas les bases pour réparer ce foutu androide ! Il n'a qu'à s'en charger, il a lui-même affirmé que ça ne lui prendrait que quelques heures !

Le brun observa attentivement le robot, comme s'il était capable de lui fournir des réponses tandis que Jungkook était incapable de tenir en place, aussi furieux et agité qu'un lion séquestré en cage.

— Peut-être qu'il y a une raison derrière ça ?
— Ouais y'en a une ! Se foutre de nous et s'amuser de notre incompétence ! Il s'est déjà bien marré de nous voir galérer à utiliser ses foutues lentilles bioniques. J'aimerais bien le voir face à la science et les maths, il serait aussi minable que nous sans ses technologies à la con !

Assis sur le sol, Taehyung étendit ses jambes et tenta de réfléchir.

— Nous devons avoir une véritable discussion avec lui. Il est hors de question que je passe plus de temps sur ce projet qui ne fait que nous ralentir.
— Peut-être qu'un accès à NAVIA 2.0 pourrait nous aider à avancer plus vite, s'exprima distraitement le brun.
— Il faut qu'on trouve ce satané Hinvys.

Il fixa son avant bras dénué d'encre, où se trouvait la marque indiscernable d'Ina.

— Et s'il s'agissait d'une clé pour la réveiller ?
— Taehyung !

Recentrant son attention sur le noiraud, il ne put s'empêcher de sourire légèrement en identifiant son expression agacée, qu'il jugeait adorable lorsqu'elle était dirigée contre lui. Il le savait incapable de la maintenir plus de quelques heures. Au moins s'était-il enfin arrêté pour le fusiller du regard, bras croisés contre sa poitrine.

— Tu ne m'écoutes pas.
— Discuter avec lui ne servira à rien Ny'lan, il est aussi têtu que toi.
— Eh bien ce sera à celui qui lâchera l'affaire en premier dans ce cas !
— Essaie déjà de le trouver, sourit-il en se levant.

Jimin était constamment occupé, à tel point qu'ils ne l'apercevaient que de rares fois et seulement quelques secondes. Disparaître semblait faire partie de ses meilleures aptitudes. De toute la semaine, ils n'avaient véritablement intéragi avec lui que trois fois durant lesquelles moins de dix minutes s'étaient écoulées avant qu'il ne leur fausse compagnie. D'autant plus que l'immensité de la tour rendait futile la moindre tentative de recherche lorsqu'il se trouvait hors de son bureau. Tout n'était qu'une perte de temps supplémentaire.

De ce fait, ils avaient consacré tout leur temps dans ce laboratoire pendant que Yoongi dépensait le sien dans les salles d'entraînement virtuelles. S'exerçant ainsi à tirer sur des cibles mouvantes lorsqu'il ne renforçait pas sa musculature.

Hoseok quant à lui, s'était isolé au cœur de l'étage mettant en scène la magnificence de l'environnement forestier. Bien qu'irréaliste, certaines pièces étaient façonnées avec tant de délicatesse qu'elles disposaient d'un incroyable aspect féerique. L'apaisement qu'elles insufflaient lui permettait de se calmer un temps soit peu.

Demeurer cloîtrer ici, dans ce District qu'il haïssait autant que le Hinvys qui le dirigeait, le rendait furieux et à fleur de peau. Chaque face à face, aussi rare soient-ils, s'achevait en véritable explosion. L'un réellement énervé tandis que l'autre s'amusait à ses dépends. L'ignorance ne faisait pas partie du vocabulaire de Jimin qui s'exaltait à l'irriter à la moindre occasion. Hoseok avait beau se contenir, le Hinvys de Taenavia finissait toujours par dépasser les limites.

— Je me demande bien ce qu'il fabrique de son côté pour s'absenter autant, marmonna Jungkook.
— Les Hinvys consacrent l'intégralité de leur temps aux responsabilités qui les incombent, s'exprima calmement une voix féminine. Notre District est aussi surpeuplé qu'ultra connecté, de ce fait, il nécessite une perpétuelle attention dans sa gouvernance.

Surpris par son intervention, ils se tournèrent vers elle tandis qu'un doux sourire éclairait son visage.

— Nous avons conscience de vos lacunes, et c'est pourquoi je m'engage à vous aider.
— À quel prix ? se méfia Jungkook.
— Aucun.
— Vraiment ?

Il plissa les yeux, ne dissimulant aucunement le doute que ses paroles exprimaient.

—  Comment peut-on la réparer dans ce cas ?
— La solution se trouve à NAVIA 2.0, y accéder vous fournira la possibilité de rechercher au cœur de milliards de données.
— Des milliards, rien que ça...
— C'est pourquoi je vous faciliterai cela en ne vous confiant que celles en lien avec Eylana.
— Allons-y dans ce cas, trancha Taehyung.

Sans plus attendre, ils se dirigèrent vers le TransDimensionnel, enveloppés à travers un silence inébranlable. Suspicieux, Jungkook ne la lâchait pas du regard, tentant d'analyser son comportement afin d'y déterminer sa véritable personnalité. Les seuls éléments dont ils disposaient d'elle étaient son nom et sa fonction de gardienne. Soit rien de suffisant pour lui accorder leur confiance.

Le fait qu'elle soit aussi énigmatique et complexe que Jimin était loin de lui plaire. Se fier à une illusion était toujours dangereux, car dès l'instant où son jeu se dévoilait, sa véritable monstruosité se révelait. Et lorsque ce moment se présentait, il était déjà trop tard pour réagir que le piège se refermait, les plongeant droit en enfer.

Traversant soudainement son esprit, l'idée de se servir des lentilles lui parut attrayant. N'étaient-elles pas utilisées dans ce but précis après tout ? Un fin sourire étira ses lèvres tandis qu'il les activa, prêt à en apprendre davantage sur elle. Sans s'attendre à lire une série d'erreur composée d'un codage incompréhensible défiler sous ses yeux. Il fronça les sourcils, tentant en vain de le déchiffrer. 

Chaque individu détenait une fiche de description complète, qu'ils soient humain ou non. Alors pourquoi n'en disposait-elle pas ? Il voulut s'y pencher plus intensément mais n'en eut pas l'occasion, car ils entraient déjà dans la salle immaculée. Ce qu'ils n'avaient pas distingué à l'œil nu se dévoila grâce aux lentilles, les subjugant autant qu'ils en eurent mal au crâne tant les détails dominaient l'espace de la salle entièrement digitalisée.

Les murs étaient recouverts à la fois de codages et de circuits d'une complexité inouïe, substituant leur blancheur à un émeraude vif sur fond noir. De nombreux lasers convergaient vers chaque zone de leur corps, les analysant afin de les retranscrire à la perfection à travers la seconde dimension. La quantité astronomique d'éléments intensifia rapidement leur migraine, les contraignant à fermer les yeux sous la nausée qui les submergea.

— Utiliser leurs fonctionnalités dans ce lieu est déconseillé.

Lorsqu'ils rouvrirent les paupières, se sentant légèrement mieux, ils se trouvaient au cœur de la seconde réalité virtuelle, entourés par les milliards de chiffres émeraudes.

— NAVIA 2.0 est une dimension à la puissance phénoménale. Pour cela, les TransDimensionnels se devaient de l'être tout autant. À tel point qu'il est impossible de ne pas se sentir affecté lorsque vous l'observez avec les technologies appropriées. D'autant plus qu'il existe une sécurité qui dissimule certains paramètres trop préposants dont la capacité est telle que sans protections, ils entraîneraient une cécité totale.

Frisonnant face à son avertissement, ils réprimèrent leur curiosité inée face aux TransDimensionnels et tout ce qui constituait l'élaboration de son fonctionnement. Après tout l'objectif de leur présence ici ne se résumait pas à cela. Cependant une pensée traversa l'esprit de Jungkook, et il refusa d'entamer quoi que ce soit avant d'en faire part à la principale concernée.

— Pourquoi nous avoir marqué l'avant-bras de ce tatouage ? À quoi fait-il référence ?

Aucune émotion ne trahit son visage imperturbable tandis qu'elle lui répondit calmement :

— Je regrette, il m'est impossible de vous révéler cette information.
— Pourquoi ?
— C'est à vous de le découvrir.
— Est-ce un moyen de nous géolocaliser contre notre volonté ? D'infiltrer nos pensées ? Ou bien...je ne sais pas moi ! De maintenir un certain contrôle sur nous pour que l'on soit vos marionnettes ?

Seul le silence lui répondit, mettant ses nerfs à rude épreuve.

— Qu'êtes-vous exactement ? demanda Taehyung.

Son calme apparent apaisa légèrement la tension du noiraud.

— Comme je vous l'ai dit, je suis beaucoup de choses, mais principalement la gardienne de NAVIA 2.0.
— Ça ne répond pas à la question. Vous ne vous êtes jamais réellement présenté et les lentilles ne transmettent aucune information sur votre personne.

Évidemment, lui aussi avait eu la même idée que Jungkook afin de se renseigner davantage. Un fin sourire étira ses lèvres tandis qu'elle leva ses mains, paumes en l'air.

— Dans ce cas, apprenons à nous connaître.

Ils plissèrent les yeux, sans exécuter le moindre mouvement. Tout de leur posture, indiquait la méfiance dirigée à son égard.

— Vous ne me faites pas confiance, constata-t-elle.
— Il est difficile de la donner lorsqu'on ne sait rien de vous, jusqu'au fait que vous soyez humaine ou non, expliqua Taehyung.
— C'est pour cela que je vous accorde cet échange. Quelques-uns de mes souvenirs contre les vôtres.
— Bien sûr, ironisa Jungkook. Pour que vous vous en empariez ? Ou bien les supprimiez ?
— Je ne ferai rien de tel.
— Qu'est-ce qui nous le prouve ?
— Je suis un paramètre de NAVIA 2.0, une partie indispensable à son fonctionnement. S'il m'en prenait l'envie, je serais capable de lire à travers vous contre votre volonté. Mais je ne le ferai pas, car cela engendrerait des conséquences qui pourraient nous nuire à tous. Il est nécessaire d'avoir la confiance de chaque District pour mener à bien votre révolution. Si nous ne sommes pas honnêtes les uns envers les autres, cela ne mènera qu'à un échec cuisant inévitable.

Ils la fixèrent intensément, tentant d'analyser le moindre signe distinctif indiquant une quelconque duplicité. Cependant sa neutralité était telle qu'elle n'en trahissait rien.

— Si vous ne nous faites pas confiance, une certaine tension persistera constamment et à la moindre diffamation adverse, cela se retournera contre nous. C'est une faille que nous nous devons d'anéantir à sa source avant de commencer quoi que ce soit.

Ses arguments étaient valables, et plus que cela, d'une réalité incontestable. Si aucun d'eux ne se montrait sincère, tôt ou tard, le gouvernement exploitera cette brèche afin de les démanteler de l'intérieur. Et le seul moyen d'empêcher cela était de faire un pas vers elle, et lui accorder leur confiance. Le regard qu'ils s'échangèrent confirma la concordance de leurs pensées. Sans émettre la moindre parole, ils réduisirent la distance entre eux, et glissèrent leurs mains contre celle d'Ina.

***

Les rires enveloppèrent la maison, tout autant que les pas de course des deux enfants à peine âgés de sept ans.

— Je vais vous attraper ! s'exclama Namjoon, un grand sourire aux lèvres.
— Cours cours ! s'écria Jungkook, tout en tirant Taehyung par la main.

Ils firent le tour du salon, tentant de fuir Namjoon à leurs arrières jusqu'à ce qu'il finisse par les attraper.

— Je vous ai eu !

Leur hilarité éclata davantage, se transmettant à l'adulte qui se réjouissait de leur bonheur. Il les souleva tous deux dans ses bras, Jungkook d'un côté, Taehyung de l'autre, et embrassa leur joue rougies par leurs efforts.

— À quoi joue-t-on maintenant ?

***

De nombreux souvenirs défilèrent sous leurs yeux, aussi limpides que s'ils les revivaient de nouveau. Seule une fraction de secondes s'écoula et pourtant ils firent face à plusieurs d'entre eux, qu'il s'agisse de leur enfance, leur adolescence ou bien même en tant que jeune adulte. Chacun d'eux, aussi agréable qu'affligeant, avaient façonné leur personnalité, et faisaient d'eux ce qu'ils étaient aujourd'hui. Ina les sondait attentivement, leur procurant une sensation de malaise désagréable. Être aussi vulnérable face à quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas réellement n'était en rien quelque chose qu'ils appréciaient. Et bien plus encore lorsqu'elle s'engouffra au plus profond de leur esprit, pénétrant au cœur de leur intimité.

***

S'embrassant avec une langueur ardente autant qu'affamée, la sueur dévalait le long de leur épiderme embrasé. Les lèvres rougies par leurs baisers, la peau marquée par leurs surçons, seuls de faibles gémissements s'échappaient hors de leurs croissants de chairs scellés. S'élevant à travers la pièce, leur respiration haletante se confondait à travers l'autre tandis que Taehyung se reculait légèrement. Glissant langoureusement sa main sur chaque zone qu'il savait extrêmement sensible, ils se gorgea de ses expressions terrassées par l'intensité du plaisir qui le foudroyait. Jungkook se cambra davantage sous l'énième coup de hanche qui le combla de sa présence en lui.

— Plus fort El'hya, je t'en prie...

Ses yeux brillants de supplice eurent raison de lui. Accédant à sa demande, Taehyung lui procura davantage de sensations, si bien qu'il en perdit la raison, laissant libre court à la profondeur de ses râles se mêlant à ceux du bruns.

***

— Ça suffit ! s'écria Jungkook, dissipant le souvenir de leurs ébats. Certaines choses sont privées, vous n'avez strictement aucun droit d'y avoir accès.

Sa voix grondait d'une colère qu'il peinait à contenir. Ina baissa les yeux sur sa main qu'il broyait entre ses doigts. Elle n'en démontra néanmoins aucune once de douleur.

— Je m'en excuse. J'oublie parfois que vous ne venez pas de notre District.
— Tâchez de vous en souvenir, parce que je ne supporterai pas plus d'intrusion, la menaça-t-il d'une voix débordante de fureur.
— Est-ce que vous partagez tous vos actes intimes ? demanda Taehyung.

Elle fut frappée par ses pupilles d'un bleu aussi profond que glacial. Lui indiquant clairement malgré sa neutralité et son calme, qu'il n'en était pas moins agacé par son affront.

— Plus que vous ne l'imaginez. Mais ce n'est pas le sujet. Vous m'avez permis d'apprendre à vous connaître, et il est temps pour moi d'en faire de même.

Leur laissant à peine le temps de réaliser la portée de ses paroles, ils furent transposés au cœur de ses souvenirs, les vivants comme s'ils leur appartenaient.

***

— En ce jour de malheur, nous déplorons la perte de nos frères avec un immense regret. Cette vague meurtrière a emporté plus de vingt mille personnes à l'occasion d'une expérience non approuvée qui sera sévèrement jugée afin de leur rendre à tous, la justice qui leur est dû, s'exprima le Hinvys à travers tous les écrans.

Cachée derrière la porte, Ina observait silencieusement ses parents dévastés, pétrifiée par l'effroi qui l'immobilisait. Incapable de faire un pas vers eux, elle ne put qu'assister à leur désespoir, d'une telle intensité qu'elle en ressentait toute la profondeur de leur affliction. Leur étreinte ne semblait procurer aucun réconfort face aux larmes qui les submergeaient. Déchirant son cœur, en un millier d'éclats lancinants.

— Qu'est-ce qu'on a fait ?

Tapie dans l'ombre, la jeune adolescente serra son poing contre sa poitrine, affligée par la douleur qui manqua de l'asphyxier. Reculant d'un pas, elle se détourna avant de disparaître dans le couloir, laissant ses larmes muettes dévaler ses joues.

***

Éclatant brusquement, la fenêtre à l'étage se désintégra en millier de fragments assourdissants, les faisant violemment sursauter.

— Vous les avez tués !
— Assassins !
— Soyez maudis !
— Comment pouvez-vous encore vivre après en avoir ôté autant !? Vous méritez tous de crever !

Leurs improbations résonnèrent à travers la maison, tout autant que les coups percutants chaque surface extérieure. Que ce soit sur les portes, les murs ou les planches de bois protégeant les anciennes fenêtres à présent anéanties, la brutalité infligée était telle qu'elle ne leur laissait aucun répit, les obligeant à rester sans arrêt en alerte, perpétuellement angoissés.

— Ina ! s'exclama la mère en identifiant la provenance de la vitre brisée. 
— Montons, vite ! s'exprima le père, tiraillé par l'inquiétude.

Grimpant rapidement les escaliers, ils tentèrent d'ignorer le vacarme opressant de leurs constantes accusations et rejoignirent la chambre de leur fille. L'ouverture de la porte dévoila la fenêtre pulvérisée à l'aide d'une large pierre sur laquelle était écrit "Meurtiers" en lettres écarlates similaires au sang. Recroquevillée dans un coin de la pièce, Ina se balançait d'avant en arrière, les paumes fermement posées contre ses oreilles. Des larmes de frayeur dévalaient ses joues pâles marquées par de sombres cernes.

Souvent contraints de demeurer éveillés à cause des Taenaviens, ils ne pouvaient qu'endurer leur colère – de jour comme de nuit – malgré l'épuisement colossal qui les accablait terriblement. Leur corps en possédait tous les signes après une semaine à supporter menaces et injures, allant des yeux rouges, à la lividité de leur épiderme, jusqu'au manque d'énergie de leurs muscles éreintés. Tant physiquement que psychologiquement, cette situation infernale les extenuait à tel point qu'elle menaçait de leur faire perdre la raison.

Verrouillant la porte de sa chambre afin de la sécuriser – au cas où –, ses parents se précipitèrent vers elle, ne perdant aucune seconde à l'éteindre afin de la réconforter.

— Pourquoi ils nous font ça... sanglota-t-elle. Je veux que ça s'arrête... J'en peux plus, je vous en prie...

Quand bien même elle en connaissait la raison, supporter les assauts agressifs des Taenaviens était devenu invivable. Endosser cette responsabilité à à peine onze ans se révélait trop difficile pour elle. Dévastée, sa mère embrassa tendrement ses cheveux, la serrant davantage contre elle. Ses pupilles brillèrent de larmes qu'elle tentait vainement de contenir face à la souffrance de son enfant.

— Pourquoi est-ce que vous avez fait ça...

La culpabilité les transperça de toute part, tout autant que la douleur et la colère qui les avait mené à recevoir toute la haine de leur patrie.

— Je suis tellement désolée mon amour...tellement désolée...

***

Centre de l'attention depuis le commencement de l'affaire, la cour de justice semblait en pleine ébullition. Retranscrit à travers chaque écran de Taenavia, le jugement était activement suivi par l'ensemble du District enragé qui exigeait une sentence digne de l'inhumanité de leurs actes.

Principaux accusés du génocide le plus meurtrier de ces dernières décennies, les Raykis se retrouvaient seuls, face au peuple qui les réprouvait sans pitié. Quand bien même la renommée de ses parents avait traversé le monde pour le crime qu'ils avaient commis, Ina demeurait innocente et ne pouvait se permettre de rester cloîtrer chez elle.

L'école tenait une part bien trop importante dans leur vie pour se permettre de s'absenter plusieurs jours. Se faire virer n'était pas une option, auquel cas il était aisé de se retrouver dans ce qu'appellaient les Taenaviens "l'autre côté", là où les bidonvilles substistaient.

Expirant lentement afin d'apaiser les pulsations effrénées de son cœur, Ina ignora le tremblement perceptible de son souffle avant d'enfin se contraindre à ouvrir la porte. Détériorée par les multiples assauts auxquels elle avait vaillamment résisté, celle-ci magnifesta toute l'étendue de sa souffrance à travers ses grincements stridulants.

Étouffant au plus profond d'elle l'angoisse qui menaçait de la submerger, Ina passa la tête hors de la fente afin d'analyser les potentiels dangers extérieurs. Remarquant l'absence de leurs tortionnaires, elle en soupira de soulagement avant de s'extirper vers l'extérieur. Son comportement, que ce soit le manque d'assurance de ses pas ou la furtivité de ses regards effrayés, trahissait l'ampleur de sa méfiance.

Deux semaines de réclusion s'étaient écoulées sans qu'elle ne quitte son habitat. Reprendre les cours s'était avéré bien plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé. Et même si cela faisait déjà trois jours qu'elle avait repris le rythme, chaque lendemain semblait de plus en plus intolérable.

Que ce soit dans sa propre maison devasté ou bien en dehors, elle se sentait constamment en insécurité, dans ce monde où sa vie était devenue un véritable enfer. Continuellement terrifiée, elle était aussi vulnérable qu'un faon pris au piège par des milliers de chasseurs qui la visaient de leurs immenses fusils.

Son regard envahi de tristesse se posa sur la façade de son ancienne maison aussi sublime que richissime, désormais réduite à un tas de ruine misérable. La plupart des murs possédaient d'importantes perforations – qu'avaient tant bien que mal rebouché ses parents –, les vitres étaient toutes intégralement brisées et avaient été substitués par des planches en bois dont la protection contrait les lancés de projectiles.

La porte tenait à peine en place, violemment dégradée et déformée par les attaques de ceux qui avaient impunément tenté d'en forcer l'ouverture. Mais plus que tout, il était difficile de passer à côté des inscriptions taguées en lettres majuscules écarlate.

"Crevez"
"Assassins"
"Ayez honte de ce que vous avez fait."
"Justice sera rendue."
"Vous ne vous en sortirez pas comme ça."

Se détournant des nombreuses autres insultes, elle emprunta des chemins peu fréquentés, évitant au maximum quiconque capable de la blesser. Sentant ses tremblements l'assahir, elle serra ses poings dans ses poches, ignorant la douleur de sa main droite bandée. Elle se concentra vivement sur la panique qui s'accentuait à chaque pas, la réprimant du mieux qu'elle put afin de ne pas faire de crise.

Les regards empli de reproches qu'elle sentait sur sa personne l'incriminaient du fardeau de la faute de ses parents. Se cacher, ou bien dissimuler son apparence n'était pas envisageable dans ce District où son profil et ses caractéristiques étaient diffusées à la vue de tous. D'autant plus qu'elle disposait désormais d'un statut spécial "alerte rouge" afin d'informer quiconque de sa véritable identité et sa situation précaire.

"Raykis Ina, fille de Yoran et Amalia Raykis, actuellement jugés pour le crime de plus de vingt mille décès"

Les rares personnes qui croisèrent son chemin l'insultèrent, la bousculèrent ou bien la dévisagèrent avec colère tandis qu'elle s'approchait de son établissement. Incapable de supporter le poids de leurs coups d'oeil chargés d'accusation, elle garda la tête basse, les évitant consciencieusement tout en ignorant les remarques indiscrètes à son égard.

Se dirigeant vers sa classe au retentissement de la sonnerie, elle manqua de chuter à chaque hurt qu'elle ne pouvait éviter, passant outre leurs moqueries avant d'enfin atteindre sa classe.

Se faisant aussi discrète que possible, elle s'assit à sa chaise, remarquant de nouvelles gravures sur sa table déjà surchargée de nombreuses insultes et menaces de mort. Un stylo heurta son front, manquant de peu son œil avant de s'écraser au sol.

— On ne veut pas de toi ici. Tu ne l'as pas encore compris ?
— Pourquoi es tu encore en vie ?
— Tu devrais avoir honte de te montrer sous nos yeux. A quel point es tu effrontée pour sortir alors que tes parents sont les criminels les plus célèbres du monde ?
— Tu ne mérites que de mourir toi aussi ! Suicide-toi.

Les affirmations des élèves résonnèrent tandis qu'elle serrait ses poings de honte. Chaque parole était similaire à une lame ardente qu'ils enfonçaient profondément dans son cœur, la blessant plus que jamais. D'enfant aimé de tous et populaire, elle était devenue le souffre douleur de sa classe. Ses anciens amis s'étaient joint à ses harceleurs, la ridiculisant sans aucune compassion.

Seule l'arrivée du professeur qui débuta son cours lui permit enfin un léger temps de répit – si l'on omettait les morceaux de papiers qu'ils s'amusaient à lui jeter au visage de temps en temps. Son attention dériva alors sur la table déserte à ses côtés, serrant son cœur d'une profonde affliction.

Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu ? Lui qui partageait toute sa vie depuis leur trois ans.

Toi aussi, tu vas m'abandonner ?

***

Recroquevillée contre le mur de sa chambre, Ina ne parvenait plus à contrôler le rythme de sa respiration chaotique, tout autant que l'abondance de ses larmes intarissables. Terrifiée par le gouffre béant sous ses pieds, elle se sentit sombrer davantage au creux des ténèbres, poussée par la crise de panique qui se délectait de l'effet qu'elle lui infligeait. Sa poitrine était si compressée qu'elle manquait d'en suffoquer.

Trois semaines avaient suffit à établir leur sentence : coupable à perpétuité. L'occasion de leur faire ses adieux ne s'était pas présenté, la dévastant d'une profonde affliction qui l'anéantissait. Abandonnée de ses proches et sa famille, elle se retrouvait désormais seule face à l'agressivité des siens. Harcelée, persécutée et humiliée par ses camarades, que ce soit en cours ou dans la rue. A tel point que l'idée d'abréger ses souffrances lui paraissait terriblement attrayant.

Qu'avait-elle fait pour mériter ce châtiment, si ce n'est être leur fille ? Était-ce une raison valable pour s'en prendre ainsi à elle ? Ne devait-elle pas tout simplement accéder à leur volonté et disparaître de ce monde ? Ne serait-il pas meilleur sans elle ? Après tout, qui voudrait d'elle dans ces foyers pour jeunes ? Elle était persuadée qu'aucun d'eux ne la désirait au sein de leur centre. Si elle se dépêchait, elle pourrait en finir avant même qu'ils ne viennent la chercher. Si elle se dépêchait...

— Calme-toi.

Sa voix percuta sa poitrine si violemment qu'elle lui en coupa le souffle. Sachant pertinemment qu'il ne s'agissait que d'une hallucination de son esprit détraquée, elle se refusa à redresser son visage engouffrée au creux de ses bras.

— Je suis là.

Des bras chalereux l'étreignirent, lui prouvant qu'il était bel et bien réel. Et même si elle eut du mal à y croire, elle ne put empêcher ses larmes de s'accroître alors qu'elle se blottisait contre lui.

— Respire... Ça va aller, je ne te lâcherai pas.

Sa présence l'aida grandement à restreindre ses pensées néfastes, tout autant que sa crise dévastatrice. Chacun de ses murmures apaisants la rassurait, lui offrant le réconfort dont on l'avait brutalement privé.

— J-Jimin...

Il renforça son étreinte en la sentant trembler, se mordant les lèvres afin de contenir sa colère. Son visage était perclus d'ecchymoses, à tel point qu'il n'osait pas imaginer l'état de son corps battu par les autres. Vivre cette situation alors qu'ils n'avaient que onze ans les détruisaient.


— Je suis tellement désolé d'être si en retard...

S'éclipser hors de la tour s'était révélé presque impossible tant elle était surveillée. Son père l'avait confiné au cœur de celle-ci, ordonnant aux androides de l'empêcher de quitter les lieux par tous les moyens.

Trois semaines à tourner en rond, alimentant sa haine grandissante contre lui en sachant ce qu'il se déroulait à l'extérieur. Comment avait-il pu lui faire ça ? Prisonnier de sa propre maison, il avait fini par élaborer toute une stratégie afin de s'évader quelques heures pour rejoindre sa meilleure amie.

— Je pensais que tu m'abandonnerais, toi aussi.
— Jamais.
— Tu ne venais plus à l'école...
— Mon père m'en empêchait.

La rancune qui brilla à travers ses pupilles démontrait l'intensité de la haine qu'il lui portait désormais. Se reculant légèrement, il observa son visage meurtri, fulminant intérieurement face à ses blessures.

— Ces enfoirés...cracha-t-il en caressant délicatement sa peau.
— Le procès...
— Je sais, se tendit-il.
— Ils ne savaient pas...l'expérience...devait nous aider à gérer notre surpopulation. Leurs morts n'étaient mentionnées nulle part, ça n'aurait jamais dû arriver et ce n'était pas le véritable but.
— Je sais...
— Ils les ont piègés Jimin... Pour les accuser à leur place.

Contractant sa machoire, il tenta de contenir la fureur qui brûlait à travers ses veines.

— Qu'est-ce que je vais devenir sans eux ? Ils sont innoncents... mais personne ne nous croit.
— Je suis tellement désolé... murmura-t-il déchiré.

Après tout, tout était de la faute de son père et ses dirigeants...

***

Boitant visiblement à cause de ses dernières blessures, Ina traversa les ruelles peu fréquentées afin de se rendre au foyer. Éviter la population était devenu son quotidien, sans quoi elle se retrouvait confrontée à trop de regards et injures qui la blessaient.

Seulement il n'était pas facile de les fuir lorsqu'ils la cherchaient. Le groupe qui s'avançait vers elle n'était donc pas surprenant. Elle s'arrêta avant de se retourner et abandonner tout espoir d'échappatoire en comprenant qu'elle était entièrement encerclée par une dizaine de jeunes plus âgés qu'elle. Être habituée à se faire tabasser ne la faisait pas moins angoisser à chaque confrontation. Ses dernières meurtrissures étaient trop récentes pour avoir eu le temps de guérir.

— Que fais-tu encore en vie hein ?

Ils s'arrêtèrent autour d'elle, souriant malicieusement en identifiant ses tremblements incessants.

— Pourquoi ne t'es tu pas encore suicidée ?
— Tu n'as plus aucun droit de vivre en ce monde.
— Ta vie, autant que celles de tes meurtriers de géniteurs ne sont que des erreurs qui nous ont coûté bien trop cher.

Chaque mot l'anéantissait plus qu'elle ne le montrait. Ils s'étaient ancrés en elle, similaires à une marque indélébile infligée au fer rouge. Les entendre constamment avait fini par les rendre réels. Comment pouvait-elle faire autrement ? L'un d'eux s'approcha dangereusement, d'un air aussi menaçant que terrifiant. La haine qu'il lui vouait la paralysa tant elle semblait véhémente.

— Mon frère est mort à cause de vous. Jamais, je ne vous le pardonnerai.

Le premier coup partit, manquant de la faire chuter.

— Sais-tu ce que ça fait, de perdre sa mère alors que ce n'était pas son heure ? s'exprima douloureusement un autre avant de la frapper.
— Je suis désolé...murmura-t-elle d'une voix à peine perceptible, pliée en deux tant son ventre perclus d'hématomes l'éprouvait.
— Tes excuses ne valent rien. Qui les fera revenir hein !?

Il faucha ses jambes, la faisant chuter avec brutalité avant de lui asséner un coup de pied d'une telle violence qu'elle sentit ses côtes se briser.

— Tu ne mérites que de souffrir et mourir pour les fautes de tes parents. Et si tu n'es pas capable de le faire toi même alors nous t'aiderons.

Les coups pleuvèrent sur son corps, le brisant sans pitié sous la rage qui les habitait. Parfois, lorsque sa voix parvenait à émettre un son de douleur, leurs pieds finissaient par écraser sa trachée afin qu'elle se taise à jamais. Quand bien même elle s'excusait misérablement, aucun d'eux ne semblait l'entendre, se défoulant sur son corps décharné. Jusqu'à ce qu'elle finisse par s'éteindre, laissant ses larmes témoigner de sa douleur.

La relevant de force, l'un d'eux enserra sa gorge tout en la maintenant contre le mur. Plus aucun souffle d'oxygène ne parvint à ses poumons, troublant rapidement sa vision.

— Tu n'es qu'un déchet.

La voix résonna lointainement dans son esprit tandis que sa conscience semblait se détacher de son corps. Au fond, n'était-ce pas mieux ainsi ?

— Crève.

Il la frappa si fort qu'elle s'écroula au sol, d'une telle violence que son crâne percuta brutalement l'asphalte. Lui lançant un regard empli de dégoût et de rage, les dix jeunes fixèrent indifféremment le sang qui s'écoulait, formant une flaque autour de sa tête.

— Tu n'as que ce que tu mérites.

Assénant un dernier coup contre son corps inerte, ils finirent par l'abandonner à son sort, seule dans cette ruelle où elle se vidait de son sang.

***

Libérant leurs mains des siennes, elle rompit le contact de ses souvenirs afin de les ramener à la réalité de NAVIA 2.0. Effectuant un pas en arrière, elle ne prêta qu'une faible attention sur leur regard horrifié.

— Suite à ce jour, je suis tombée dans un profond coma dont les médecins étaient persuadés que je ne me réveillerais jamais. Après une semaine, mon activité cérébrale était telle que me maintenir en vie n'était qu'une perte de temps et d'argent. Je n'étais plus qu'un corps mourrant dépourvu de conscience propre. Me débrancher était la solution la plus envisageable. Seulement Jimin refusait de l'accepter et a fini par me sauver.

Ses yeux verts les transpercèrent d'une profonde émotion qu'ils ne surent identifier. De son corps d'adulte, elle redevint la jeune fille qu'elle avait été dans ses souvenirs, leur montrant sa véritable apparence.

— Je suis beaucoup de choses, mais avant tout la gardienne de NAVIA 2.0. Mon existence humaine s'est achevée à mes onze ans lorsque j'ai été battue à mort par les miens. Aujourd'hui je suis l'arme la plus puissante de ce monde et la première conscience existante ne disposant d'aucune enveloppe corporelle physique.

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