Chapitre 20

Hey tout le monde ! Chapitre plutôt long aujourd'hui. Je suis triste personne a réagit aux canards dans le dernier chapitre. Vous saviez qu'ils pouvaient être des violeurs nécrophiles homosexuels ? Quand j'ai vu ça ça m'avait choqué je me suis dit que je devais absolument le mettre XD Quand les recherches vont trop loin XD J'espère que ce chapitre vous plaira je me souviens que j'avais mis un temps fou à l'écrire. Je déteste les discours, vraiment XD N'hésitez pas à commenter~

1 semaine plus tard...

Assiégé chacun à leur place respective, les Hinvys des cinq Districts se faisaient face autour de l'immense table de cristal, trônant fièrement au centre. Seul meuble présent dans la vaste salle démesurément spacieuse et pourtant dénuée d'aménagement. Les rayons crépusculaires inondaient la pièce à travers l'imposante baie vitrée murale, propageant une douce lumière naturelle en son sein. Se situant dans la majestueuse tour de la capitale, la hauteur conséquente de leur étage leur procurait une vue sublime de l'ensemble de la capitale. Aucun gratte-ciel ne la surpassait.

Chaque Hinvys était éloigné de l'autre, entourant totalement la largeur de la table. Au bout de celle-ci, se dressait le Leader du pays, droit et imposant. Leur style et attribut permettait de tous les reconnaître aisément. Ils représentaient à eux seul leur District et leur population.

Contrairement à eux, le Leader incarnait la neutralité et le lien qui les unissait. Il possédait un emblème symbolique de chaque District sur son corps. Le bracelet technologique de Taenavia à son poignet droit, le foulard de Tirga au gauche, une plume authentique et traditionnelle de Reshea dans ses cheveux, les habits classiques et la bague gravée unique, symbole des génies de Riura ainsi que l'insigne de l'armée d'Araeth sur son haut noir.

Posant son regard sur chacun d'eux, il prit la parole.

— Commençons. Nous avons de nombreuses choses à régler aujourd'hui.

Il se pencha légèrement vers l'avant, prenant un air sérieux impénétrable.

— J'ordonne l'exécution immédiate de Kim Taehyung et Jeon Jungkook. Il est hors de question que j'accepte plus longtemps le chaos qu'ils propagent. Et s'il faut que l'armée soit déployée, alors elle le sera.
— Les Fears font tout leur possible pour les capturer. répondit le Hinvys d'Araeth.
— Qu'ils fassent plus que leur possible ! Je ne tolérerai plus longtemps leur incompétence. Le District un est en train de sombrer dans une folie absurde. Si nous ne faisons rien, ils les infecteront tous. Et je ne peux accepter cela. Nous nous devons de les protéger et pour cela il est temps que les Fears soient digne de leur réputation et agissent comme ils auraient dû le faire le jour de leur fuite. Ils sont une menace pour Riura, les laisser en liberté pourraient avoir de trop grandes conséquences dont nul ne serait capable d'assumer les conséquences.

Sa colère froide ne fit pas ciller le Hinvys qui inclina légèrement la tête.

— Je réglerai le problème.
— Ne me déçois plus, Keegan. Riura est sérieusement en danger à cause d'eux, nous courons à la catastrophe s'ils les contaminent tous.
— Entendu.
— Kéïna je veux que tu limites leurs déplacements et force la dissolution de ces stupides manifestations. Non seulement ils se mettent en danger mais en plus ils font chuter l'économie.

La concernée croisa les bras.

— Ils ne le feront pas. Quand bien même je leur dirai, ils s'obstineraient à conspuer.
— Si tu ne le fais pas, les Fears s'en chargeront.

Elle haussa un sourcil.

— Je t'ai toujours respecté Leader, mais je n'accepterai pas ça. Montrer leur désaccord publiquement fait parti de leurs Droits, c'est la Loi.
— Loi qu'ils sont actuellement en train de contester.
— Nous sommes des surdoués. Ne penses-tu pas que tu devrais les écouter avant d'agir ?
— Écouter les absurdités que deux malades ont propagés? Souhaites-tu réellement la destruction de ton District Kéïna ?
— Non. Mais je me suis penchée sur le cas et leurs arguments sont convaincants et cohérents.
— Quels arguments ?
— L'homosexualité n'est peut-être pas une maladie.
— Tu deviens aussi détraquée qu'eux ! s'exclama le Hinvys de Reshea.
— Ils ne sont pas aliénés. J'ai étudié minutieusement leur cerveau et il n'y a aucune anomalie, aucun dysfonctionnement ! Tous leurs arguments ont été étudiés et réfléchis. Et je pense sincèrement qu'ils ont raison.
— Tu ne sais plus ce que tu dis, reprit le Leader. Vous êtes tous en train de devenir irrationnels. Toi et ton District et tout ça parce que ces deux malades se promènent librement sur vos terres.
— C'est faux. Nous sommes juste réalistes. Ce n'est en rien de leur faute mais plutôt grâce à eux que nous avons ouvert les yeux. Parce qu'ils nous ont confrontés à des vérités oubliées. Si leur simple présence nous avait corrompus, alors cela ne se serait jamais étendu jusqu'à la capitale.
— La grande majorité d'entre eux appartiennent au District un.
— Mais aucun n'y vit. Voilà ta preuve. Nous sommes les cerveaux de ton pays alors cesse de faire l'ignorant et écoute-les.

Il soupira, acceptant sa défaite.

— Très bien, alors je t'écoute.

Prenant une grande inspiration, elle se lança, expliquant en détails ses recherches sur le sujet, ainsi que les nouvelles données qu'avaient fourni les deux jeunes fugitifs. Elle se fit souvent interrompre par le Hinvys de Reshea qui refusait d'y croire mais le remit sans cesse à sa place, l'énervant davantage. Elle y énonça chacun de ses arguments, faisant en sorte d'être suffisamment convaincante pour leur faire entendre raison. Le soleil se coucha, octroyant sa place à une lumière artificielle.

— Ce cas existe même parmi les animaux et cela n'a aucunement été une cause d'extermination de masse.
— Conneries ! s'énerva le Hinvys de Reshea. Tu mens !
— J'ai des preuves. répondit-elle froidement.
— Des preuves ou des falsifications?

Elle s'apprêtait à répliquer violemment mais le Leader l'interrompit.

— J'aimerais connaître vos avis à tous.
— Elle ment ! J'ai toujours vécu dans la forêt depuis ma naissance et jamais, je n'ai vu deux mâles ou deux femelles s'accoupler ensemble ! C'est insensé !
— Peut-être n'étais-tu jamais au bon endroit au bon moment.
— Évidemment ! Parce que toi tu l'étais peut-être ? Alors que tu ne vis même pas à Reshea !
— Keegan qu'en penses-tu ? reprit le Leader.
— J'en pense que si vous m'en donnez l'ordre, je les exterminerai tous.

Son manque d'émotion caractérisait bien le chef des armées. Les conséquentes horreurs qu'il avait vécues l'avait rendu insensible. Il était le soldat le plus fidèle et haut gradé du District et n'obéissait qu'au Leader.

— Tu ne sais faire que ça de toute façon sale chien.

Tout le monde se tourna vers le Hinvys de Tirga. Ces deux-là se détestaient autant que Reshea haissait Ruira et Taenavia. Leur façon de penser n'était pas conciliable, entraînant continuellement des discordes entre eux. Il était rare qu'aucune dissension n'ait lieu durant leurs réunions. Au contraire, Riura et Taenavia s'entendaient parfaitement tout comme Tirga et Araeth pouvait s'allier sur certains sujets.

— Kéïna est plus intelligente que nous tous. Vous semblez tous l'oublier. Il y a tant de choses dont nous ne croyons pas auparavant mais elle et son District nous ont toujours prouvé le contraire et c'est uniquement grâce à eux qu'on a su avancer et évoluer.

Un rire se fit entendre alors que les regards divergeaient vers le Hinvys de Taenavia.

— N'oubliez pas que grâce à nous vous avez eu beaucoup d'innovations également, sourit-il.
— Ton avis ? questionna le Leader.
— Neutre, Leader.
— Et toi ? demanda-t-il au Hinvys de Tirga.
— Je suis pour. Je crois aux capacités d'analyse de Kéïna comme nous devrions tous le faire.
— Bien. Alors maintenant dis-moi Kéïna, que feras-tu si tu te méprends ? Si ces deux malades continuent de se balader dans tes rues et contaminent les tiens ?
— Ça n'arrivera pas.
— Tu n'as aucune preuve de ça. Peut-être tout simplement que ça ne se voit pas. Que ceux qu'ils infectent deviennent bisexuels. Et si cela se répand comme un virus qui en prendra la responsabilité ? Toi ? Alors que l'humanité sera déjà condamnée et que rien ne pourra être fait ?
— Si c'était le cas alors cela ferait bien longtemps que nous ne serions plus.
— Je ne prendrais pas de risques pour des hypothèses infondées. Kim Taehyung et Jeon Jungkook seront exécutés, et si tu les protèges alors toi et ton District en payeront le prix.
— Tu ne peux plus continuer comme ça. Nous courons nous même vers notre propre destruction en tuant nos enfants !

Elle frappa sa main contre la table, sur la feuille sous ses yeux.

— Soixante-sept mille trois-cent-sept naissances en un mois. C'est si peu ! Et ça décroît sans cesse ! Sur ça treize mille cinq-cent-soixante-dix-huit sont exécutés et leurs parents stérilisés ! Bientôt plus personne ne sera fertile et nous ne pourrons plus jamais procréer !
— Il n'y a rien d'autre à faire pour les protéger.
— Ce n'est pas de la protection ! C'est un génocide ! Ces gamins à peine nés sont assassinés alors qu'ils n'ont rien fait ! Les parents sont terrifiés à l'idée d'accoucher à cause de ça, ils ne veulent pas perdre leur enfant ! Il y a deux siècles on dénombrait plus de trois-cent-mille naissances par mois, bon sang il faut qu'on arrête ça ou on sera tous finis !
— Je refuse. Le risque de les laisser vivre serait trop élevé, s'ils répandent l'homosexualité sur chacun de nous alors nous courront également à notre perte. De plus ils deviennent des meurtriers aliénés par la suite.
— C'est faux. Les statistiques sont incohérentes.
— Elles ne le sont pas. Puisque la plupart sont bisexuels. En prison ils se touchent tous dès que l'occasion se présente. Et si tu veux des preuves alors fais-toi un grand plaisir pour visualiser les caméras de surveillance.

Elle se pinça les lèvres, cherchant d'autres arguments. Quand bien même elle étudierait leur cerveau, il était actuellement impossible de déterminer un bisexuel.

— Trouvez une solution. Je vous fournirai tout ce dont vous avez besoin pour vos recherches mais trouvez un remède ou n'importe quoi qui les guérirait ou empêcherait les parents de les faire naître ainsi. Dans tous les cas nous courons à notre perte si nous ne trouvons aucun remède.
— La maladie ne se transmet pas...
— Ça suffit Kéïna. Le sujet est clos.

Elle croisa les bras, sa colère bouillant à travers ses veines. Il fallait trouver une solution. Et vite.

***

— Tu penses qu'elle a réussi ? demanda Jungkook.
— On va vite le savoir.

L'écran laissa enfin place au Leader, celui-ci ayant annoncé son discours quelques heures plus tôt.

— Mes très cher citoyens, il est aujourd'hui temps de régler certaines choses. J'ai conscience du mal qui vous ronge ces temps-ci, et vos voix sont parvenues jusqu'à moi. Je sais que vous souffrez tous de cette situation, de cette maladie incurable qui s'abat sur nos enfants. J'aimerais moi aussi, que tout cela cesse. Que ce virus cesse de s'en prendre à la chair de notre sang. Mais nous n'avons pour le moment aucune solution contre ça. Aucun antidote, aucune idée de la cause de son arrivée. Mais nous savons ce qu'elle engendre par la suite. Kim Taehyung et Jeon Jungkook sont comme vous le savez tous, deux fugitifs homosexuels. Et eux comme tous ceux touchés par la maladie, ont ou auront des défaillances cérébrales. Que cela soit génétique ou cérébral, il a été prouvé bien trop souvent qu'ils finissaient tous par en avoir. Je n'aime pas vous voir souffrir, loin de là, mais tout cela est fait pour votre bien. Pour celui des futures générations à venir et de l'humanité. Ils sont en train de vous retourner le cerveau. Il est temps que je remette les choses en ordre. Ces deux enfants se sont introduits dans le District un et y ont engendré un chaos depuis qu'ils y ont posé les pieds. Vous êtes persuadés de la véracité de leur propos, mais tout cela n'est qu'un mensonge. Une idylle qu'ils vous font croire en exploitant vos souffrances, en se servant de vos enfants malades et vos proches dévastés par la perte et la séparation. Ils ne doivent probablement même pas se rendre compte qu'ils divaguent. C'est pourquoi je tenais à restaurer la vérité que vous semblez oublier. Il ne s'agit pas là d'entamer un conflit interne entre nous, mais de se soutenir mutuellement contre ce virus dévastateur. Je ne veux pas me battre contre vous. Juste vous protéger. Les Healers guident l'âme de vos enfants dans un corps sain, il en a toujours été ainsi, et ce depuis près de deux siècles. Prétendre le contraire est absurde. Nous n'en avons peut-être aucune preuve, mais en avez-vous qui démontreraient le contraire ? Ce serait comme prétendre que Sheilan n'existe pas, étant donné que là aussi, nous n'en possédons aucune. Si nous laissons cette maladie se propager que pensez-vous qu'il se passerait ? La plupart des personnes qui sont entrées en contact sans protection avec des homosexuels sont devenus bisexuels. Nous n'avons jamais su comment les détecter à la naissance. Tout simplement parce qu'on ne nait pas bisexuel, on le devient. Et s'il en est ainsi, et que petit à petit tout se répand telle une traînée de feu, alors il en sera terminé de l'espèce humaine. Riura se chargera de trouver une solution afin d'éradiquer cette maladie pour qu'elle cesse de toucher nos enfants. Quant aux animaux, ils n'ont jamais eu de rapport sexuel avec le même genre, et ce n'est pas prêt d'arriver. Tout cela n'est qu'une immense mystification et les seules "preuves" fournies sont aisément trucable. Alors il est temps de reprendre vos esprits et de cesser ces divagations. La Loi sur l'homosexualité ne sera pas abolie. Pour votre sécurité et l'avenir de l'humanité. Les Fears vont régler cette affaire au plus vite et exécuter ces deux malades. Que tous les habitants de Riura limitent leurs déplacements et leurs sorties afin d'éviter une contamination générale. Tout sera rapidement terminé, je vous en fait la promesse.

L'écran laissa place à d'autres images, celle du Leader disparaissant. Jungkook administra un violent coup de pied dans la table basse, manquant de la renverser et la briser en mille morceaux. Il se leva, fou de rage et commença à faire les cent pas.

— J'y crois pas, cet enfoiré ! Mais je rêve !

Taehyung resta calme, l'observant tout comme Eywen, assis sur le canapé.

— Il ment comme il respire ! On n'est pas des putains de tarés ! C'est lui qui divague oui ! Comme si on pouvait contaminer les autres, il a la preuve vivante que Namjoon ne l'est pas ! Mais quelle connerie ! Maintenant on les rend bisexuels !? Et après quoi ? Ils vont nous accuser de rendre tout le District barjo !? Ah non, il l'a déjà fait ! cria-t-il.

Serrant sa mâchoire, il secoua ses cheveux, incapable de s'empêcher de faire des allers-retours devant eux.

— Qu'est-ce qu'il veut de plus hein !? C'est juste de la putain de mauvaise foi ! On lui a foutu toutes les preuves nécessaires sous ses yeux ! Le District un devrait lui suffire, nous sommes tous des surdoués ! Pas des abrutis comme lui, incapable de distinguer le vrai du faux !

Il donna un nouveau coup dans la table, la faisant se décaler un peu plus tout en continuant de marcher comme un lion en cage, rugissant toute sa rage.

— En plus il ose dire aux habitants de rester chez eux pour ne pas se faire contaminer ! Mais si c'était vraiment le cas, alors une grande partie du District l'est ! Et encore mieux, on a approché et frôlé des gens à la capitale alors quoi ? Eux aussi le sont !? En deux mois ils ont dû toucher tellement d'autres personnes ! Sachant que nous ne sommes ni les premiers, ni les derniers à avoir approché des civils hétérosexuels ! Mais l'humanité serait déjà foutue et enterrée depuis bien longtemps espèce d'abruti ! Il m'énerve, ça m'énerve ! Même pas capable d'accepter la putain de réalité !

Il envoya un nouveau coup dans la table, faisant soupirer Eywen.

— Tu vas finir par la casser.
— J'en ai rien à foutre ! Qu'elle se casse ! Il est même pas capable d'écouter Keïna alors qu'elle a plus de QI que lui ! En plus il ose prétendre la protection et la sécurité des citoyens ! Il les fait souffrir et anéantit lui-même l'humanité et ose insinuer qu'il souffre lui aussi !? Comme si on pouvait trouver un remède ! C'est même pas une maladie ! S'il y a tant d'enfants qui naissent ainsi, peut-être qu'à un moment donné faudrait comprendre que c'est naturel ! Surtout quand on a aucun déclencheur qui engendre ça !

Eywen lança un regard à Taehyung qui observait silencieusement Jungkook, sans détourner ses yeux de lui.

— S'il veut nous déclarer la guerre il l'aura ! Je me battrai jusqu'à la mort s'il le faut ! C'est dégueulasse ce qu'on fait à ces bébés, il dirait sûrement pas la même chose si c'était les siens ! Y'a aucune justice dans ce monde pourri !
— Nous la ferons.

Il tourna ses yeux noirs de colère vers Taehyung, cessant de marcher.

— Nous avons déjà commencé à la faire. Je t'avais dit que ce ne serait pas simple, qu'on devrait se battre et que ça prendrait sûrement énormément de temps.
— Oui, mais ça n'empêche pas que ça m'énerve. Comment peut-il continuer à tuer toutes ces âmes innocentes ? Elles ne sont pas dangereuses !

Il se leva, s'approchant de Jungkook avant de poser sa paume contre son torse.

— Garde cette rage pour notre combat. Ils finiront par comprendre leurs erreurs, et la justice sera rendue.

L'intensité de sa fureur s'atténua alors qu'il perdait son regard dans ses yeux bleu ciel apaisants.

— Que comptez-vous faire ? demanda Eywen.

Taehyung tourna son visage vers lui et sourit, ses yeux brillant d'une malice vicieuse.

— Nous allons leur montrer ce dont nous sommes capables.

***

Les manifestations s'intensifièrent, chaque citoyen blessé hurlant à l'injustice. Quelques-uns s'étaient retirés tandis que de nouveaux y avait pris part. Ceux en accord avec le Leader restaient cloîtrés chez eux, espérant que les choses se rétabliraient rapidement. Les murs de leur District si propres étaient emplis de graffiti et d'affiches dénonçant les horreurs de l'État et leur perpétuelle souffrance. Aucun d'eux ne voulait rendre les armes et enfouir leur peine. Il fallait que les choses changent. On leur en avait donné l'opportunité, et ils ne comptaient pas la céder. Cela dura une semaine avant que les Fears n'agissent. Se multipliant dans les rues, ils forcèrent les citoyens à se dissoudre, quitte à les attaquer physiquement.

Caché dans une ruelle, Jungkook serrait ses poings à en faire blanchir ses phalanges, se retenant d'aller se battre contre eux. Taehyung tout aussi énervé, n'en montrait rien, gardant ses traits calmes malgré la fureur bouillonnant en lui. Sa main serrait le poignet de Jungkook, lui donnant un point d'ancrage, afin d'empêcher sa colère de le submerger et le pousser à agir de façon inconsidérée. S'il ne le retenait pas, il n'aurait pu s'empêcher de rejoindre la foule et les défendre corps et âme. Mais intervenir les mettrait en danger. Ils ne pouvaient pas, contraints à observer, impuissants, les citoyens reculer face aux Fears. Certains plus audacieux, tentaient de s'y confronter, recevant des coups de matraques pour les maitriser. Les cris déchiraient l'air alors que les femmes, apeurées, continuaient de se replier.

Ils avaient reçu l'ordre de faire évacuer les lieux. Peu importe comment tant que ces manifestations cesseraient.

— Rentrez chez vous !

Ils lancèrent des bombes lacrymogènes, faisant fuir une grande partie des civils. Les autres, plus courageux continuèrent de se défendre contre les Fears, refusant de leur céder. Ils se prirent des coups, saignèrent et chutèrent mais se relevèrent sans arrêt. Aucun n'arrivait à blesser les Fears, trop compétents pour se laisser avoir. Ils toussèrent, commençant à avoir du mal à respirer à force d'inhaler le gaz qui leur brûlait les yeux. Jungkook fou de rage, ne put continuer à se contenir. Il fit un pas mais fut immédiatement retenu par Taehyung qui serra plus fortement son poignet.

— Lâche-moi, on doit les aider !
— C'est un piège. Ne fais pas ça.

Il serra ses dents, tremblant de rage alors que ses yeux ne se détachaient de la scène se déroulant sous ses yeux. Une grande partie des citoyens étaient au sol, toussant ou tentant de se relever suite à leurs blessures. Les Fears étaient sans pitié, les frappant jusqu'à ce qu'ils reculent d'eux-mêmes et s'en aillent. D'autres aidaient ceux au sol à se redresser pour partir. Le gaz brûlait leurs yeux et leurs poumons. Ils firent de leur mieux, se battant durant de longues minutes avant de renoncer, réalisant qu'ils n'étaient pas assez forts pour continuer. Certains plus téméraires avaient été maîtrisés, afin d'être jugés et emprisonnés par la suite.

Le torse de Jungkook se relevait inlassablement à chaque respiration effrénée de fureur. Son corps entier tremblait alors que son âme lui hurlait de faire quelque chose. Mais toutes pensées cohérentes l'avaient quitté, ne laissant que sa colère froide lui dicter ses actes. Taehyung l'empêchait de faire des erreurs fatales en le retenant. Une quarantaine de Fears étaient présents et équipés, quand bien même ils savaient se battre, ils n'auraient rien pu faire face à leur effectif. Il avait tout autant envie que lui de les rejoindre et les aider, mais son esprit lucide l'en empêchait.

Il ne resta bientôt plus personne, les derniers audacieux, se faisant arrêter sans forme de procès. Jugeant qu'il était temps de partir, Taehyung tira Jungkook à sa suite, ignorant ses protestations furieuses qui explosaient contre lui.

— Lâche-moi Taehyung !

Il tenta de se libérer, s'énervant un peu plus contre lui. Restant silencieux, il encaissa chacune de ses paroles blessantes, conscient qu'il n'en pensait pas un traître mot. Sa colère devait exploser, il ne pouvait la contenir en lui. Et puisqu'il n'avait pas les coupables face à lui, il se déchaînait sans le vouloir contre Taehyung jusqu'à arriver dans la maison. Eywen remarqua l'animosité de Jungkook tandis que le brun le forçait à entrer avant de fermer la porte à clé.

— On aurait dû les aider ! Tu as dit qu'on se battrait avec eux pas qu'on les regarderait comme des lâches ! Je ne suis pas comme toi Taehyung ! Je refuse de fuir et faire comme si rien ne s'était passé !

Il savait qu'il disait ça sous la colère, mais ça n'en était pas moins blessant. Il devait juste l'endurer, ça passerait rapidement et il finirait par se rendre compte de ses paroles, comme à chaque fois qu'il perdait le contrôle. Heureusement jusque-là, il ne se lâchait que très rarement contre Taehyung.

Celui-ci ne répondit pas, irritant encore plus Jungkook, qui partit dans leur chambre, claquant violemment la porte derrière lui. Il soupira puis alla s'asseoir à côté d'Eywen sur le canapé.

— Ça va ?

Il ne répondit pas, attrapant une feuille pour libérer ses pensées qui tournaient en boucle dans sa tête.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il attrapa un crayon et commença à dessiner.

— Les Fears ont attaqué.
— Vous avez été blessés ? s'inquiéta-t-il.
— Non. Mais certaines personnes oui.
— Merde...
— Est-ce que ça va aller ?
— Il va se calmer.
— Mais toi ?

Il haussa les épaules. Même s'il savait qu'il avait perdu le contrôle et n'en pensait rien, les mots le blessaient qu'il le veuille ou non. Eywen soupira avant de mettre une main dans son dos pour le soutenir. Celui-ci partit une demi heure plus tard, allant travailler et laissant Taehyung seul. Il continua de dessiner ce qui lui passait par la tête pendant deux heures, esquissant des traits aussi sombres que son esprit le lui dictait. Il en réalisa trois ainsi avant d'entendre une porte s'ouvrir. Il n'y fit pas attention avant de sentir des bras s'enrouler autour de son cou et une tête se poser contre la sienne.

— Je suis désolé... murmura Jungkook.

Il leva son crayon, cessant de dessiner.

— Vraiment désolé... J'ai été stupide j'aurais pas dû te dire tout ça alors que tu ne faisais que me protéger...
— Ça va. murmura-t-il.

Jungkook l'enlaça un peu plus fort, plongeant son visage dans son cou.

— Non... Je t'ai blessé...

Il ne répondit pas.

— Je ferai plus attention la prochaine fois. Merci Taehyung...

Il embrassa son cou, refusant de le libérer. Il devait se faire pardonner. Penser à tout ce qu'il lui avait balancé lui faisait mal, il n'en avait pas pensé un traître mot. Toute sa colère était dirigée contre les Fears, pas lui. Mais il n'avait réussi à se contenir et culpabilisait désormais. S'avançant devant lui, il attrapa ses dessins et les observa tristement. Ses mots avaient dépassé sa pensée et il ne pouvait qu'en observer les conséquences sur ses dessins sombres. Les reposant, il s'assit à califourchon sur ses jambes et posa son front contre le sien.

— Je t'aime El'hya.
— Moi aussi.

Il caressa doucement ses joues avant que Taehyung n'attrape son poignet. Il fixa la marque rouge qu'il avait laissé sur sa peau à force de l'avoir serré trop fort pour le retenir.

— Désolé...
— Je ne t'en veux pas. Ils m'avaient énervé, mais j'aurais dû t'écouter dès le début.
— Parler à un mur serait plus efficace.

Il rit, amusé par sa remarque véridique. Lors de trop grande colère il ne servait à rien de lui parler, sa fureur l'englobant à l'en rendre sourd. Il se pencha, embrassant ses lèvres avant de l'enlacer, profitant de la chaleur de ses bras.

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Jungkook.

Le silence lui répondit, chargé d'intense réflexion. Taehyung le serra un peu plus contre lui, enfouissant son visage dans son cou avant d'esquisser un léger sourire.

— On se défend.

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