𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟺
Bonne lecture !
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Le collège est au village d'à côté. Une toute petite ville (ou peut-être un grand village), qui contient deux supermarchés, un tabac, une boulangerie, un fleuriste, et même une boucherie. Et, contre toute attente, deux collèges.
Iruka travaille à l'autre, et une semaine avant la rentrée il a demandé à Naruto si ce dernier voulait prendre le bus, ou bien y aller avec lui.
— Je peux te déposer, a-t-il dit. T'arriveras peut-être un peu tôt, mais...
Naruto l'a regardé : Iruka est toujours gentil avec lui. Il ne s'énerve presque jamais, sauf quand Naruto se met en danger (en sautant de l'arbre dans son jardin, par exemple, ou en faisant le tour du village avant de rentrer de l'école, juste pour pouvoir marcher et que par conséquent, Iruka n'a aucune idée de pourquoi il est en retard alors que le bus vient de passer devant chez eux).
C'est une sensation incroyable, d'avoir vraiment le choix. Bon, Naruto continue de ne pas prendre de gâteaux au gouter parce que ça coûte cher (il le sait, on le lui a dit) et qu'il ne veut pas qu'Iruka croit qu'il en veut, et il ne montre jamais ce qui lui fait envie dans les magasins, mais dans l'ensemble si Iruka lui demande s'il veut une poire ou une banane pour le dessert, il ne prend pas la décision pour lui. Il attend vraiment que Naruto choisisse (et il ne lui fait jamais sentir qu'il n'a pas bien choisi).
— Je vais prendre le bus. Tout le monde prend le bus, ça serait bizarre si je le prenais pas.
Il y a bien réfléchi : toute la nuit, même. Cette fois, ça sera différent, et Naruto veut être le plus normal possible. Il veut avoir des amis à retrouver à la récrée, il veut pouvoir arriver en classe et ne pas stresser de sa place (car il a failli avoir une attaque quand Iruka lui a dit que leurs places étaient libres, et que les élèves changeaient de classe à chaque heure).
Il ne veut pas être mal à l'aise. Il ne veut pas mettre les autres mal à l'aise.
Il se passe plusieurs choses pendant la première semaine de cours au collège du coin. Tout d'abord, il n'est pas dans la classe de Sasuke Uchiha. C'est étrange, car il est toujours dans son bus, ils attendent ensemble à l'arrêt le matin (parfois ils se parlent, parfois non) et ils marchent ensemble jusqu'aux grilles de l'entrée.
Mais quand Naruto est arrivé dans sa classe de 6èmeB, Sasuke n'était pas là.
Ensuite, Naruto s'est fait presque immédiatement des amis. Non pas un, ni deux, mais bien trop copains rien que pendant la première journée : ils se sont retrouvés à côté, un peu perdus, et à la fin du premier cours ils étaient amis.
Naruto a raconté ça à Iruka pendant des heures en rentrant le soir. Il était tellement content que ses jambes en tremblaient.
Et pour finir, la première semaine il a aidé une fille à se repérer, une fille très timide et jolie comme une poupée, qui l'a remercié et lui a dit qu'il était vraiment gentil, d'une voix basse et à peine audible.
Il s'est passé des choses, des choses bonnes, et Naruto a l'impression de voir le monde avec des couleurs plus douces. C'est très agréable.
— Non, Naruto ! Pousse-toi, vite, vite ! Je vois plus rien avec ton perso...
Assis sur le tapis de la chambre de Kiba, Naruto hausse les sourcils et tente de faire quelque chose avec toutes ces touches et toutes ces commandes. Il grimace quand son personnage, sur l'écran, se suicide sans autre forme de procès.
— C'est..., commence Kiba en haussant les sourcils.
Même Shikamaru pouffe dans sa manche.
— T'es vraiment nul, en fait, remarque Choji.
Naruto baisse la tête. Il leur a dit pourtant : Kiba les a tous invité chez lui pour le samedi après-midi, et après avoir eu la boule au ventre pour demander à Iruka de l'emmener (il a dit oui immédiatement, bien sûr), il a été étonné en arrivant de constater qu'une après-midi entre copain de onze ans consistait, en fait, à jouer aux jeux vidéo.
C'est marrant. Mais Naruto n'a jamais touché une console de sa vie, et Kiba prend sa nullité vraiment personnellement.
— Kiba, soupire Shikamaru avec amusement. Tu sais, peut-être que c'est peine perdue.
— Nan. Quand il sortira d'ici, il aura le niveau d'un pro, c'est moi qui vous le dis.
— J'ai faim.
Kiba lève les yeux au ciel.
— Ma maman va arriver avec le gouter, je crois.
Shikamaru sourit.
— Oh ? Ta maman ?
— Tais-toi, rougit-il. C'est elle qui veut que je l'appelle comme ça.
— Bien sûr.
— C'est vrai ! Elle a dit que ma future crise d'ado m'empêcherait pas de lui faire un bisou avant de dormir.
— Tu lui fais un bisou ?
— Pas toi ? Tu crains. T'es un mauvais fils.
— Pas moi, je — Eh, les gars. Vous embrassez votre maman avant de dormir, vous ?
Kiba hausse un sourcil, et Choji hausse les épaules.
— Bah ouais.
Shikamaru pouffe.
— Un vrai groupe de loser. C'est pas grave, vous êtes quand même sympa. Et toi ?
Il se retourne vers Naruto, qui jusque-là fixait l'écran avec attention.
— Oh, moi ? J'ai pas de maman.
Un petit silence accueille ses paroles.
— Mais c'est pas grave, hein. Je pense que je lui ferais un bisou avant d'aller dormir, si j'en avais une. Tu devrais le faire aussi, peut-être qu'elle pense que tu l'aimes pas, du coup ?
Naruto ignore leurs expressions et tente de relancer le jeu en appuyant sur les boutons. Rien ne se passe sur l'écran.
— Crotte.
— Tu sais quoi ? souffle Shikamaru. Ouais, j'vais peut-être lui dire bonne nuit, à partir de maintenant.
— Bonne idée, acquiesce Naruto.
Et avant que quelqu'un ait le temps de dire quoi que ce soit d'autre, quelqu'un toque à la porte et une dame aux cheveux noirs et aux yeux chargés de rouge arrive avec un plateau.
— Salut les garçons, alors vous faites quoi ?
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