Souffle court, battement frénétique et sueur. J'ai comme une sensation de déjà vue, mais cette fois aucun rayon ne traverse ma fenêtre. Il fait encore nuit.

Après ma sieste d'hier et un dimanche après-midi des plus calmes je me croyais tranquille pour cette nuit. Belle erreur. L'incarnation du néant qui me tourmente ne semble pas fatigué de terrorisé mon pauvre petit esprit.

Mon smartphone affiche 3h05, autant dire le milieu de la nuit, génial. Mon sommeil est foutu alors que ma rentrée est dans à peine quelques heures. Avec un peu de chance j'arriverai à me rendormir d'ici une heure ou deux mais il faudrait au minimum que j'essuie toute cette sueur.

Décidé à sauver ce qu'il reste de ma nuit, je tend le bras et allume ma lampe de chevet.

Enfin ça c'est ce qu'il aurait dû se passer, cependant malgré les cliquetis répétés de l'interrupteur, il semblerait que ma lampe ne soit pas décidée à exercer sa fonction. Evidemment c'est la même chose du côté de ma petite veilleuse à l'autre bout de la pièce.

On est vraiment sur une nuit mémorable.

Blasé au possible, je me lève et m'attaque directement à l'interrupteur de la pièce qui se trouve à côté de ma porte, non sans quelques tâtonnements aléatoires, mais là non plus, aucune lumière ne jaillit au sein de ma chambre.

"Ok. Restons rationnel. Il doit sûrement y avoir une coupure dans le quartier, ou sinon un problème avec les disjoncteurs de la maison. Oui, ce sont des choses qui arrivent, pas de quoi stresser. Tout est parfaitement normal."

Dans le but de vérifier mes hypothèses et pas du tout parce que je commence à flipper, j'attrape la poignée de la porte pour descendre au rez-de-chaussez. Malheureusement, bien loin de me calmer, tout ce que j'ai obtenu en faisant cela est une peur décuplée.

La porte ne s'ouvre pas.

La serrure n'est pas verrouillée et le système ne s'est jamais bloqué de lui-même avant aujourd'hui ! J'ai beau martyrisé la poignée et tirer de toutes mes forces rien n'y fait.

Tout à coup, un cri de douleur m'échappe alors que la blessure causée par la créature de mes cauchemars se met à me lancer.

"Non, non, non c'est quoi c-... bor-... non-... ai-...ai-...dez-...m-..."

Plus aucun son ne sort de ma bouche, je ne peux plus appeler à l'aide. L'air devient de plus en plus froid et les rares pointes de lumière présentes s'évanouissent les unes après les autres me plongeant dans l'obscurité la plus totale.

Toujours face au mur, un frisson me parcourt le dos. Une légère pression s'y fait sentir mais je me trouve incapable de bouger la moindre parcelle de mon corps. Une larme coule le long de mon visage et c'est dans cet état de désespoir et d'impuissance que mes oreilles se mirent à capter quelques bruits. D'abord incompréhensible ils devinrent vite plus clairs, puis ces sons sont vite devenues des syllabes et maintenant, je l'entend. Je l'entend presque clairement.

" J-... sui-...r-... Je su-... Je suis rev-... Je-... Je suis revenu, petit trésor."

***

"AAAAAAAAAAAAAAH !!!"

Souffle court, battement frénétique et sueur, le trio de l'effroi m'accueille de nouveau.

Tout ça était encore un cauchemar ? Est-ce que c'était un genre de rêve dans un rêve comme dans ce film là avec une toupie ? C'est pas croyable ça, peut-être que je suis vraiment en train de perdre la boule cette fois, tout ça semblait tellement vrai.

Mais en même temps qu'est-ce que j'ai d'autres comme option ? Le vilain démon m'a fait peur pour ensuite me remettre gentiment dans mon lit ? C'est complètement dingue.

Ce n'était qu'un cauchemar dans lequel il y avait juste... un autre cauchemar.

Rien de plus banal.

La sonnerie de mon réveil retentit m'informant qu'il serait intéressant de commencer à me préparer. Après un rapide check up, je constate que toute les lumières de la chambre fonctionnent correctement me confortant ainsi dans l'idée que toute cette aventure n'était que le fruit de mon subconscient.

A la suite d'une douche prise dans la crainte de croiser un quelconque être maléfique dans mon miroir, j'enfile un jeans confortable et un t-shirt rouge tout neuf acheté exprès pour la rentrer par ma mère. Heureusement notre diva familiale à bon goût. Mon sac contenant le stricte minimum sur l'épaule et une porte fermé plus tard je me dirige vers la cuisine me préparer un chocolat chaud et quelques tartines.

"Bonjour mon grand, ça à été cette nuit ?"

Bon. Il semblerait que tout le monde soit levé à part mon frère. Jinia et ma mère boivent leur café sur l'îlot de la cuisine alors que mon père semble occupé par la préparation d'œufs brouillés.

"Bonjour maman, oui ça va. Hey Monsieur le cuistot, il y en a pour moi ?

- Bien sûr je te sers dans deux minutes jeune estomac sur pattes."

Alors que je me sert tranquillement un verre de jus d'orange, un soupir de ma mère retentit dans la pièce. Je sens que je ne vais pas aimer ce qui va suivre.

"Ecoute Mael, Jini nous à dit que ça fait deux jours que tu te réveille en hurlant. Dit nous ce qu'il se passe. Tu sais que tu ne dois pas nous cacher ce genre de chose.

- Aaaaaah~ Je m'en souviendrai, Jinia.

- Désolé mais je ne m'excuserai pas, c'est ta rentrée là.

- N'implique pas ta sœur là dedans, j'aimerais que tu me répondes."

Jinia occupe la chambre juste à côté de la mienne donc si je hurle elle l'entend forcément, mais on avait un deal. Normalement elle n'est censée prévenir les parents qu'à partir du troisième jour cette traîtresse. Maintenant je dois me tapper cette horrible discussion juste avant d'aller au lycée. Super !

"Alors ? J'attends, jeune homme.

- C'est parce que tu fais toujours une montagne de tout que je ne vous ai rien dit. Je n'ai même plus le droit de faire des cauchemars ? Même les chiens font des cauchemars et il ne me semble pas qu'on leur fasse passer un interrogatoire à chaque rêve un peu agité !

- Je veux bien, mais tu n'es pas un chien, tu es un ado qui à subi un énorme traumatisme nécessitant un suivi psychologique encore aujourd'hui alors répond à ma question Mael, que s'est-il passé ces deux dernières nuits ? Si tu ne veux pas nous le dire soit, mais dans ce cas je te prend rendez-vous avec le docteur Williams et tu lui parleras à elle."

Tss ! Quelle merde ! En soit ce n'est pas que je n'aime pas le docteur Williams mais j'en ai juste... C'est juste une énorme perte de temps pour elle comme pour moi !

"Alors ? Qu'est-ce que tu décides ?

- Chérie tu est peut-être un peu trop dure avec lui non ? Ses dernières crises remontent à des années, ce n'est sûrement rien de bien grave. Je sais que tu t'inquiètes, moi aussi mais il va vraiment se braquer si tu continue comme ça.

- Mais je-...

- Allez calme toi Anne. Mael vient ici manger tes œufs.

- Je n'ai plus faim... désolé p'pa.

- Ce n'est pas grave je t'en ferai un sandwich pour ce midi mais mange au moins une tartine sinon tu ne quitteras pas cette maison."

Sous les conseils de mon père Owen Evans alias Gandhi, je m'efforce d'avaler ma rancune en même temps que ma tartine cependant l'une comme l'autre on du mal à passer.

"Aaaaah... Excuse-moi d'avoir insisté à ce point mon grand, mais je ne veux pas que tu nous fasse une rechute comme la dernière fois tu comprends ?

- Oui je sais, mais la dernière fois ça remonte déjà à 5 ans ! Là c'était juste de simples cauchemars, ok ? Je me retrouvais tout à coup dans une obscurité totale, c'est ce qui m'a fait peur, rien d'incroyable en somme.

- D'accord, je ne vais pas insister dans ce cas."

Oui ! Merci de me laisser un peu en paix. Ça ne me plait pas de leur mentir comme ça, mais si je dis clairement ce qui est arrivé hier soir, ce n'est pas chez ma psy que je vais finir, mais bien à la clinique psychiatrique.

"Aller met tes chaussures, il est l'heure d'y aller. Ce serait bête d'être en retard le jour de la rentrée."

Sur ces mots, ma mère déposa un baiser sur mon front avant de partir chercher son sac et ses clés de voiture. Sérieux, ça fait vraiment trop de stress alors qu'il n'est même pas huit heures du matin. 

***

Hey ! Vous avez apprécié ?

Pour cette version j'essaie de donner un peu plus de cadre à l'histoire et plus de poids aux personnages secondaires j'espère que ça fonctionne.

A bientôt pour le chapitre 3 !

***
Réécrit le 28/04/2024