Chapitre 6 : Petite flamme
Bonsoir tout le monde, j'espère que vous allez bien ? Nouveau petit chapitre plein de douceur pour vous ce soir <3 Je suis d'humeur tendresse, comme souvent ces derniers temps, alors bonne lecture ^^ J'ai écris ce chapitre en écoutant la chanson en média, je trouve que ça colle parfaitement, alors si vous voulez vous pouvez la mettre <3
*********************
Magnus ne se souvenait pas souvent de ses rêves. La plupart d'entre eux étaient sans queue ni tête, ou issue d'une vie qu'il commençait peu à peu à oublier. Certes, il avait huit cent ans et une mémoire fabuleuse. Il se rappelait de chaque pays dans lesquels il avait voyagé, chaque plat gouté, chaque événements auxquels il avait participé, et même certains visages à jamais gravé dans sa mémoire. Et pourtant, en dépit de cette existence riche d'expérience, le sorcier avait toujours l'impression que sa vie avait débutée le jour où la route d'Alec avait croisée la sienne. Ainsi, lorsqu'il rêvait, l'immortel se rappelait en réalité de souvenirs qu'il avait partagé avec le noiraud, bien qu'au réveil ces derniers ce soient bien souvent déjà évaporés à peine ses yeux de chats ouverts. Pourtant, cette nuit, il se souvenait d'un sourire en particulier qui l'avait tiré du sommeil le sourire aux lèvres : sa première fois avec son époux. Plutôt que de faire monter son désir en flèche, cette réminiscence l'avait étreint avec douceur, caressant son coeur d'un manteau de tendresse pur. Peut-être était-ce du à ce qu'il s'était passé la veille, aux réflexions misogynes et transphobes d'Aldertree, à la manière dont Alec avait réagit ou comment Magnus avait su, une fois de plus, gérer cette crise, mais leur première fois s'était imposée à son esprit en plein coeur de ses songes et une seule pensée trainait à présent dans son esprit : draper ses bras autour de son hommes, capturer ses lèvres, et replonger dans les bras de Morphée avec lui. Cependant, son Chasseur d'Ombre n'était plus au lit. L'asiatique tendit la main vers la place inoccupée et constata qu'elle était encore tiède, signe que le Nephilim ne devait pas être debout depuis très longtemps.
- Alexander ? Appela le Grand Sorcier de Brooklyn en se redressant sur un coude.
L'Indonésien attendit un moment avant de froncer les sourcils face au silence. Il se plaça en position assise au bord du lit, pieds nus à plat sur le parquet froid le temps que son oreille interne soit totalement réveillée, puis il se leva du lit, à la recherche de son bien-aimé, appelant son nom une fois de plus. Cette fois, Alec se manifesta. Plusieurs haut-le-coeurs parvinrent aux oreilles de l'homme aux yeux de chats qui sentit une légère inquiétude tordre ses entrailles et pincer son coeur. Alec était malade ? Pourtant, la veille au soir, il n'avait rien manger de particulier et il n'avait pas l'air de couver quoi que ce soit ? Une angoisse sourde prit possession de son être lorsque Magnus se souvient que, lors de crise de panique réellement violente, Alec en devenait physiquement malade tant son stress était grand. Mais le sorcier se reprit bien vite : si son mari avait été anxieux en se réveillant, comme toujours il l'aurait lui aussi sentit à travers leur liens et leur rune de mariage. Magnus secoua donc la tête pour chasser les inquiétudes de son esprit et se dirigea à pas lents et mesurés jusqu'à la salle de bain, poussant la porte pour entrer. Là, agenouillé sur le carrelage blanc, ses bras entourant la cuvette des toilettes, la tête plongée dans cette dernière, Alec vomissait le contenu de son estomac dans un bruit écœurant, le haut de son corps secoué de légers spasmes douloureux. Lorsqu'il releva la tête quelques secondes, Magnus put voir les yeux de son hommes briller de quelques larmes de peine, la gorge le brulant sans doute atrocement.
- Mags..., gémit-il en l'appercevant du coin de l'oeil avant qu'une nouvelle vague de nausée ne soulève son estomac et le fasse rendre une nouvelle fois.
- Je suis là mon ange, je m'occupe de toi, promis, souffla le plus vieux en s'agenouillant derrière lui.
Magnus embrassa sa tempe, retroussant son nez face à l'odeur nauséabonde, puis posa l'une de ses mains baguée dans le dos de son âme soeur pour le détendre. L'autre s'égara sur son estomac contracté et le sorcier laissa agir sa magie, petites étincelles bleutées qui soulagèrent peu à peu le noiraud jusqu'à ce que ses vomissement cessent enfin. Quand il se sentit suffisamment en état pour s'éloigner de la faience tachée, le noiraud se redressa avec lenteur et se laissa tomber contre le torse de son époux qui le berça sans faire de gestes brusques afin de ne pas provoquer une nouvelle crise. Le sorcier tira un peu de papier pour essuyer la bouche de son amant avant de claquer des doigts pour faire apparaître un verre d'eau qu'il confia au plus jeune. Alec bu quelques gorgées avant de déglutir d'inconfort en gémissant douloureusement. Sentant les nausées de son compagnon revenir, l'Indonésien l'aida à se pencher en avant et ils attendirent quelques minutes. Finalement, l'estomac du Nephilim accepta le liquide clair et finit même par gronder joyeusement, signe qu'il avait désormais faim, arrachant un sourire amusé aux deux époux. Magnus aida son mari à se remettre debout et fila préparer le petit déjeuner tandis que le Chasseur d'Ombre se brossait les dents pour chasser le gout de ce qu'il venait de rendre. Occupé à faire cuire des crêpes, l'asiatique n'entendit qu'à peine Alec qui le rejoignait pour leur servir un café à tous deux.
- Je suis désolé que tu ais eu à me voir comme ça, s'excusa-t-il timidement. Merci d'être resté avec moi, ajouta-t-il avec affection.
- Pou le meilleur et pour le pire, dans la santé et la maladie, répondit simplement le plus vieux avec un sourire attentionné pour rassurer le plus jeune. Comment est-ce que tu te sens à présent ?
- Mieux, même si je reste encore un peu fatigué. Ce n'est pas un soucis cependant, je dois aller voir Catarina tout à l'heure pour mon rendez-vous mensuel à propos de mon traitement, je lui demanderais de m'examiner pour savoir ce que j'ai, surtout que ce n'est pas la première fois.
Lorsqu'il avait commencé son traitement hormonal afin d'entamer sa transition, Alec voyait Catarina, qui était devenu son médecin attitrée, toutes les semaines. Il ne s'agissait pas forcement de son traitement, mais simplement parfois de discuter des opérations possibles, des changements qu'il allait subir. S'en suivait alors une séance de psychologie avec Jem qui suivait sa santé mentale. Depuis un an à présent, les rendez-vous s'étaient espacés, le noiraud ne voyait plus Catarina qu'une fois par mois et Jem toutes les deux semaines, voire plus s'il en ressentait le besoins. Magnus faisait en sorte de venir à chacun de ses rendez-vous et à chacune de ses séances, sauf quand le plus jeune lui demandais explicitement de lui laisser de l'espace, et l'asiatique ne s'en plaignait jamais, bien au contraire, sachant que son homme était entre de bonnes mains auprès de deux de ses plus vieux amis. Cependant, le fait de savoir qu'Alec n'était pas malade pour la première fois inquiéta le sorcier qui oublia de rattraper la crêpe qu'il venait de faire sauter, cette dernière atterrissant sur le plan de travail sans qu'il ne s'en soucis plus. Coupant de gaz de la plaque de cuisson et s'installa face à son époux, le regard étincelant d'inquiétude, soucieux, les sourcils froncés.
- Comment ça, "pas la première fois" ? S'enquit-il. Depuis quand est-ce que tu es malade ? Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dit ? Commença-t-il à paniquer.
- Justement pour éviter que tu réagisses de cette manière, souffla le noiraud. Ecoute mon chat, ce n'est arrivé que deux fois et soit j'étais fatigué, soit j'étais contrarié, ce n'est peut-être rien et comme je savais que mon rendez-vous avec Catarina approchait j'ai préféré attendre de la voir aujourd'hui. Alors calme toi, respire, je vais bien d'accord ? Je sais que tu t'inquiète pour moi mon chat, mais je vais bien, tu me crois ?
- Bien sûr que je te crois, Sayang. Mais la dernière fois Cat' t'avais fait tester un nouveau traitement et je n'ai pas envie que ce soit la cause de ces nausées, ça voudrait dire tout recommencer au début et...
- Et rien du tout, sourit le plus jeune en posant une main sur son genoux, le pressant doucement pour le rassurer, son autre main prenant son visage en coupe. Je sais que tu t'es fais un devoir de prendre soins de moi mon amour, et je trouve ça adorable. Je sais aussi que je n'étais pas au meilleur de ma forme hier soir et que j'ai du te blesser à douter de nous comme je l'ai fais, mais je ne suis plus cet adolescent effrayé que j'étais, je ne veux plus l'être, et ça c'est grâce à toi, alors respire, calme toi, et fait moi confiance. Laisse moi te rassurer comme tu me rassure si souvent mon chaton. Je t'aime.
Le Grand Sorcier de Brooklyn sourit aux paroles de son époux et hocha la tête avant de se pencher pour capturer ses lèvres qui le tentaient tant. Non, Alec n'était plus le jeune homme blessé et perdu qu'il était à l'époque de leur rencontre. Et, en dépit des quelques rares moment de doutes, comme sa crise face aux paroles d'Aldertree, Alec allait bien mieux, s'affirmait plus, devenant l'homme dont il avait toujours rêvé d'être. Et Magnus devait bien avoué que parfois, bien qu'il aima son époux plus que sa propre vie, pouvoir désormais se reposer sur lui lui enlevait un poids considérable des épaules : il n'avait plus à porter le monde pour eux deux. Cette fois, le Nephilim aussi pouvait prendre soins de son homme comme il avait prit soin de lui depuis ces sept dernières années. Rassurés l'un et l'autre, les époux Lightwood-Bane finirent leur petit déjeuner et retournèrent dans la chambre, ressentant ce besoins presque visceral de s'unir à l'autre dans les affres du plaisir, se chuchotant des paroles d'amour dans le creux de l'oreille. Après ces quelques heures supplémentaires passées au lit, Magnus s'habilla de son plus beau costume violet à paillettes et déposa un baiser sur les lèvres de son amant avant de quitter leur appartement. L'immortel aurait aimé accompagner son cher et tendre à son rendez-vous, mais Ragnor lui avait demandé de le rejoindre pour lui donner un coup de main au Labyrinthe en Spiral. Alec, heureusement, ne lui en tenait pas rigueur, car si Magnus ne pouvait jamais rien lui refuser, il en allait de même avec son père. Le Chasseur d'Ombre s'habilla donc sobrement d'un jean et d'un pull épais pour faire face au mauvais temps puis il se rendit à pied jusqu'à l'hôpital où travaillait Catarina.
La sorcière à la peau bleue était devenue une grande amie au fil des années, l'une de ses plus proche confidante face à tout ce qu'il traversait. Et même si le Nephilim était reconnaissant envers son sorcier de mari pour tout ce qu'il faisait pour lui, tous deux savaient que sans Catarina, jamais sa transition n'aurait été possible, puisque les conditions physiques des Chasseurs d'Ombres et des Terrestres n'étaient pas la même et qu'un médecin mortel n'aurait rien pu faire pour son cas, ou si peu. Alec attendit donc quelques minutes dans la salle d'attente, en avance comme à chacun de ses rendez-vous, puis l'immortelle infirmière l'accueillis avec son éternel sourire bienveillant, ce sourire d'une mère qui regarde son enfant avec fierté, celui qu'Alec avait gardé comme réconfort lorsque sa propre mère, avant de l'accepté, l'avait rejeté corps et âme. Ses relations avec Maryse s'étaient améliorées à présent, certes, mais Catarina restait cette maman de coeur qui prenait soins de lui comme s'il n'était qu'un petit garçon en mal d'affection, et il appréciait ce sentiment de chaleur et de foyer qu'il ressentait en sa compagnie. La sorcière s'installa à son bureau et l'invita à faire de même. Alec obtempéra, habitué à la procédure.
- Alors dit moi, comment étaient ces vacances avec Magnus ? Demanda-t-elle sans se départir de son sourire.
- C'était incroyable, on a fait des dîners sur la plage, des ballades, des siestes, on a...on a fait l'amour de nombreuses fois, avoua-t-il en rougissant, sachant pourtant qu'il pouvait tout lui dire.
- Je suis heureuse pour vous deux alors, ça se voit que tu es plus épanouis, tu rayonnes. Mais tu me sembles aussi fatigué. Est-ce que tu dors assez ? Tu aimerais qu'on en parle ? Tu sais que je suis là pour ça, Alec, n'est-ce que pas ?
- Je sais je sais...en fait...pour tout t'avouer après la première semaine de vacances sur l'île j'ai commencé à me sentir un peu fatigué. J'avais...j'avais oublié de prendre mon traitement avec moi dans nos bagages et je n'ai pas voulu inquiéter Magnus. Mais j'ai aussi était malade trois fois depuis notre retour, tu crois que ça peut être ça ?
- C'est possible en effet, même si je doute qu'une seule dose puisse faire autant de dégâts on est jamais à l'abri de rien, comme tu le sais le traitement n'a pas les mêmes effets sur toi que sur les Terrestres. Je vais te faire une prise de sang, prendre ta tension puis on avisera selon les résultats, d'accord ? Ne t'en fais pas trop, il n'y a rien que je ne puisse faire pour t'aider tu me connais, souffla-t-elle avec un clin d'oeil amusée.
Alec hocha la tête, rassuré, puis laissa son amie écouter les battements de son coeur et prendre sa tension. Pour le moment, tout semblait normal et Catarina ne semblait pas inquiète le moins du monde, ce qui acheva de rassurer le plus jeune. L'infirmière à la peau bleue lui préleva ensuite deux petits flacons de sang et amena les échantillons au laboratoire pour examens, lui offrant un café à la cafétéria en attendant les résultats. Ils discutèrent une bonne demie-heure de tout et de rien, des vacances d'Alec et même de l'absence de Magnus à leur rendez-vous et Catarina secoua la tête d'amusement lorsque le Chasseur d'Ombre lui indiqua où le Grand Sorcier de Brooklyn se trouvait à l'heure actuelle.
- Il n'a jamais pu résisté à son père. Il l'aime de tout son coeur, et il se sent surtout reconnaissant envers lui. Ragnor lui a tout donné et Magnus a parfois l'impression de devoir payer sa dette envers lui. On a déjà essayé d'en discuter tous les trois, mais tu connais Magnus, dès que Ragnor lui dit qu'il n'a pas besoins de faire tout ça il est convaincu que son père va le laisser tomber.
- Ils sont fusionnels et j'aime les voir échanger comme ils le font tous deux, confia Alec avec un sourire compatissant. Je préfère le voir comme ça, je sais que ça le rend heureux, et au moins ça lui occupe l'esprit.
- Je suppose que tu as raison oui, lui accorda l'infirmière. Aller vient, tes résultats doivent être arrivés maintenant.
Les deux amis se levèrent et retournèrent au bureau de Catarina où les attendaient en effets les résultats demandés. L'immortelle à la peau bleue consulta la fiche de compte rendu avec soins, fronçant les sourcils. Alec déglutit difficilement, soudainement inquiet face à sa réaction.
- Est-ce que...est-ce que tout va bien ? J'ai quelque chose de grave ?
- Grave en sois je dirais non, j'affirmerais même que c'est une bonne nouvelle selon le point de vue. Selon ton analyse de sang, tes taux sont tous normaux, sauf deux. Ton tax de testostérone est en chute libre tandis que ton HCG grimpe en flèche. Il n'y a pas de doutes possibles.
- Je ne comprend pas un traitre mot de ce que tu me dis Cat, je ne suis pas doué pour le jargon médical. En clair, qu'est-ce que j'ai ?
- Alec, ça risque de te faire un choc, mais tu es enceinte. Tu porte le bébé de Magnus. Et selon ta prise de sang tu serais enceinte de deux semaines, soit le début de vos vacances sur l'île. Etant donné que tu as sauté ton traitement et que tu es malade ces derniers temps il n'y a aucune place au doute. Ce n'est normalement pas censé arriver, mais comme je te l'ai dit, ta condition est différente de celle des Terrestres.
Le noiraud cessa de respirer. Il s'était attendu à tout, mais certainement pas à apprendre qu'il attendait un enfant. Portant une main à son ventre, Alec sentit ses yeux s'embuer de larmes et une boule se former dans sa gorge. Il était enceinte. Enceinte. Ils allaient avoir un bébé. Le Chasseur d'Ombre pensait se sentir mal, il pensait à crier, hurler, de douleur et d'inquiétude, que son corps agisse encore et toujours comme celui d'une femme, et pourtant il ne n'éprouvait que du bonheur, du bonheur et de l'amour, un amour inconditionel pour ce petit être qu'il ne connaissait pas et qui grandissait en lui, mélange de Magnus et de lui. Catarina apperçut son sourire et en fut rassurée.
- Il faudra qu'on discute de tout ce que ta grossesse implique, mais je me doute au vu de ton sourire que c'est une bonne nouvelle, et nous avons tout notre temps pour en reparler. Je te propose de revenir d'ici à quelques jours, une fois que Magnus sera au courant, d'accord ? Et essayez de venir tous les deux cette fois.
Alec hocha la tête, libérant ses larmes de joies, puis il la remercia avant de quitter son bureau et de sortir de l'hôpital pour rentrer chez lui. Cependant, il fallut un temps avant que les paroles de son amie ne parviennent à son esprit. Magnus. Magnus ne savait pas. Comment lui annoncer la nouvelle ? Ils n'avaient jamais parlé d'avoir des enfants, et si le sorcier le forçait à avorter ? Et s'il le quittait ? Sentant une crise d'angoisse d'une rare violence enfler dans sa poitrine, le Nephilim sortit son téléphone de sa poche, les doigts tremblants, et appela le seul numéro capable de l'aider. Son interlocuteur décrocha au bout de deux sonneries à peine.
- Allô, Alec ? Tout va bien ?
- J'ai...j'ai besoins de te voir, seul à seul. On peut se retrouver chez Taki's ? J'ai vraiment besoins de parler à quelqu'un, s'il te plait....
- Donne moi dix minutes et j'arrive. Je t'aime.
Le Chasseur d'Ombre souffla de soulagement et raccrocha, se dirigeant au lieu dit pour vider sa conscience et tâcher d'y voir clair, une main toujours posée sur cette petite flamme d'espoir qui l'habitait désormais.
******************
Taddaaaaa ! Des avis, des théories ? La suite bientôt ^^
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top