Chapitre 5 : Le coeur au bout des doigts


Bonsoir tout le monde ! Claquée de ma journée merdique au boulot, j'ai besoins de tendresse et de beaucoup d'amour là tout de suite, alors je rédige ce petit chapitre pour m'auto-faire un câlin (j'avoue c'est un peu triste dit comme ça). Bonne lecture à tous, n'oubliez pas les commentaires ! 

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Annabelle ne rêva pas, cette nuit là. La veille au soir, épuisée par ses larmes et ses sanglots, bercée dans les bras de son petit ami qu'elle sentait à peine passés autour de son corps tremblant et chétif, elle s'était endormie le coeur en lambeau, priant silencieusement pour que sa vie prenne fin, que son calvaire cesse enfin, et que l'enfer de son existence se termine. Pourtant, elle était belle et bien en vie, étendue sur les draps de soies de l'Indonésien, fixant le plafond comme si le grand mystère de la vie allait se résoudre sous ses yeux. L'air était emplie de magie et, touchant instinctivement le tissus de ses vêtements qui couvrait se corps qu'elle avait apprit à haïr, elle réalisa qu'elle portait un pantalon de jogging large, noir, et un t-shirt unis gris qui cachait ses formes, notamment sa poitrine. Magnus l'avait changé sans la touchée, préférant attendre son accord pour poser ses mains sur elle, et elle lui en fut reconnaissante du plus profond du coeur, tout autant que de lui avoir donné des vêtements neutres qui la firent se sentir un peu plus détendue, relâchant ses épaules crispées. Finalement, un soupire passa la barrière de ses lèvres tandis qu'elle essayait de refouler la boule d'angoisse qui se formait dans sa gorge. 

- Mag...Magnus ? Appela-t-elle doucement, d'une voix presque inaudible, les yeux à présent rivés sur la porte. 

La jeune femme savait qu'elle n'était pas encore prête à discuter de ce qu'il s'était passé sur le pont de Brooklyn, ni de comment elle en était arrivée là, mais la Chasseuse d'Ombre ressentait ce besoins presque vital, viscérale, jusqu'au plus profond de son âme de se trouver en compagnie de Magnus, logée au creux de son giron afin de se sentir en sécurité. Il n'y avait qu'avec Magnus qu'elle se sentait plus au moins bien et heureuse. La Nephilim se doutait, au plus profond d'elle-même, que l'homme aux yeux de chat avait depuis longtemps comprit ce qui en était de son secret, et elle en avait même eu une presque confirmation la veille au soir, lorsqu'il l'avait empêché de se suicider. Mais peut-être avait-elle rêvé, après tout ? Son sorcier, comme elle l'avait espéré, arriva quelques secondes plus tard, ayant sans doute utilisé un peu de sa magie pour savoir le moment exact où elle aurait besoins de lui. Sa silhouette féline était vêtue d'un pantalon bateau noir à hauts boutons nacrés et d'un pull qui tombait sur ses épaules, les laissant nues, dévoilant sa peau caramel et chaude, attirante, envoutante. Nombre de fois, Annabelle avait rêvé de Magnus, de pouvoir toucher ses muscles, son corps, tout. Mais ça n'arriverait pas, pas tant qu'elle serait dans ce corps, ce corps hideux qu'elle était désormais incapable de voir dans un miroir sans se donner envie de vomir et de pleurer tout à la fois. 

- Mon amour ? Souffla doucement l'asiatique en se rapprochant d'elle avec précaution, comme s'il avait peur de l'effrayer, inquiet de ne pas la voir réagir. 

- Je....

Mais la fille Lightwood ne pouvait pas lui demander de la prendre dans ses bras, de la serrer contre son coeur. Magnus ne voulait peut-être même plus d'elle désormais. Et s'il avait juste attendu qu'elle soit réveillée pour lui dire de ficher le camp, qu'il ne voulait plus jamais la revoir ici ? Annabelle ne supporterait pas de voir son compagnon disparaître de sa vie. Le Grand Sorcier de Brooklyn était tout pour elle, il était la seule personne capable de la faire vivre. De plus en plus inquiet face au manque de réaction de son âme soeur, L'Indonésien se déplaça jusqu'au lit où il s'assit avant de draper ses bras autour du buste de la jeune fille, la rapprochant de lui pour déposer un baiser léger sur sa tempe et dans ses cheveux, fredonnant une vieille comptine de son enfance pour l'appaiser. La Chasseuse d'Ombre se laissa enveloppée dans ce cocon d'amour et d'affection, expulsant un soupire tremblant de larmes. Mais elle ne pleurerait pas, ne pouvait pas, pas devant Magnus. La future majeure garda le silence quelques instant avant d'oser ouvrir la bouche. 

- Est-ce que...ça t'emêtte si j'utilise ta salle de bain et..que je prenne une douche ? S'enquit-elle presque timidement. 

- Tu es ici chez toi, Sayang, tu sais où se trouve la salle de bain, sourit-il tendrement en caressant sa joue. Tu veux que je te prépare d'autres vêtements de rechange ? 

- Pas de robe ! S'écra-t-elle en se redressant brusquement, prête à faire une crise d'angoisse. Je...excuse moi, je ne voulais pas...

- Un pantalon et une chemise, ça t'irait ? Demanda-t-il avec un sourire confiant. 

La Chasseuse d'Ombre opina du chef puis se dirigea vers la salle de bain en serrant ses bras autour de sa taille, tentant vainement de disparaître à la vue de son petit ami. Magnus se passa une main dans les cheveux, attristé. Il savait qu'il ne pouvait pas aborder le sujet de sa tentative de suicide d'entrée de jeu, mais la, non, le voir aussi perdu rendait le coeur du sorcier meurtrit. Dans son âme, dans son coeur et dans sa tête, l'immortel avait déjà fait la transition du féminin vers le masculin. Ce n'était pas un problème, loins de là, mais il restait un léger détail à régler : son prénom. Il savait bien que "Annabelle", ne serait bientôt plus de rigueur. Lui-même, par le passé, avait quitté son nom de naissance pour se choisir celui de Bane, Magnus Bane, parce que c'était un nom qui lui correspondait, qui le rendait heureux, et il souhaitait que son petit ami puisse se choisir un nom qui lui plaisait réellement, sans craindre de l'utiliser, et Magnus respecterait n'importe lequel de ses choix. Il était même prêt à lui donner son propre nom, si cela pouvait ramener un sourire sur les lèvres tendre de son cher et tendre. Malheureusement, le sorcier fut tiré de ses pensées par un hurlement déchirant et une myriade de sanglots en provenance de la salle de bain. Le coeur battant à tout rompre dans sa cage thoracique, le sang pulsant dans ses oreilles bourdonnantes, Magnus se leva et courut aussi vite qu'il le put jusqu'à la pièce d'eau avant de se figer sur le seuil, les larmes aux yeux. 

Son magnifique Chasseur d'Ombre était recroquevillé contre un mur, roulé en boule, les jambes ramenées contre sa poitrine. Du verre brisé maculait le sol, ainsi que quelques goutes de sang qui perlaient de son poing. Le miroir venait d'être brisé dans un accès de détresse, de douleur et de rage, le plus jeune libérant enfin les larmes et le chagrin qui l'étreignait, sans doute depuis des années déjà. Le sorcier déglutit difficilement et, d'un geste du poignet, répara le miroir comme il aurait souhaité pouvoir réparer le coeur de son âme soeur. Annabelle, en attendant qu'il se trouve un nouveau nom, releva ses yeux larmoyant vers lui et, comme un enfant en peine, tendit les bras dans sa direction, quémandant silencieusement un câlin d'urgence. Magnus se laissa tomber à terre et serra son partenaire comme si sa vie en dépendait, comme si le simple fait de le lâcher aurait signer sa perte. Le plus vieux fit quelques mouvement de balancier pour tenter d'apaiser son compagnon, en vain. Le plus jeune pleurait toujours et l'asiatique comprit que ce serait le seul moyen d'avancer : libérer ce qui avait été trop longtemps retenu. Alors Magnus fit la seule chose qui lui restait : le soutenir. 

- Laisse couler tes larmes mon ange, ne retient rien. Je sais que ça fait mal, mais ça te fera du bien, je reste là je ne te lâche pas, c'est promis. 

Les pleurs de son cadet redoublèrent alors, comme s'il avait attendu l'autorisation de son petit ami pour libérer pleinement sa peine, revivant par la même occasion des événements de la veille qui martyrisaient encore son esprit comme un fer chauffé à blanc. Il fallut attendre plus d'une heure pour que les sanglots se transforment en gémissement, puis en petits reniflements léger, le Nephilim se calmant enfin. Magnus avait tenu parole et ne l'avait pas lâché une seule fois, recueillant ses larmes tout en lui chuchotant des mots d'amour à l'oreille, lui murmurant à quel point il l'aimait, à quel point il souffrirait de le voir s'en aller, à quel point il souffrait de le voir si triste sans espoir de pouvoir l'aider. Le plus jeune commença à somnoler dans son giron, ses yeux mi-clos se fermant d'eux même, épuisé. Ce fut comme un signe pour Magnus qui décida de porter son cher et tendre jusqu'à son lit, leur lit même sans doute désormais, l'étendant sous les draps pour lui permettre de rattraper de nouvelles heures de sommeil. Le Nephilim repoussa ses longs cheveux et enroula ses doigts tremblants autour du poignet de l'asiatique, soudainement effrayé. 

- Reste..., souffla-t-il d'une voix enraillée d'avoir trop crié. 

- Je ne vais nulle part mon ange, lui assura l'immortel en caressant son visage avec vénération. Je vais juste m'allonger contre toi, tu veux bien ? 

- D'accord...

Magnus se glissa tout contre lui, le serrant dans ses bras, caressant ses longues mèches noires qu'il aimait tant et qu'il supposait, bientôt, seraient certainement coupées. Epuisé, Annabelle bailla longuement, ses yeux baignés de larmes de fatigues. Magnus cru qu'il s'endormiraient tout deux sous peu, tout simplement bien dans les bras de l'autre, mais c'était sans compter sur son petit ami qui ressentit l'urgence du moment, le besoins de livrer son coeur à ses pieds, aggrippé à la chemise du Grand Sorcier de Brooklyn. 

- Magnus je...Je ne suis pas qui tu crois...Je ne suis pas Annabelle...Je suis né dans son corps, je porte son nom, mais ce n'est pas...ce n'est pas moi, je ne suis pas une fille...Je suis un garçon, avoua-t-il en retenant une fois de plus la boule qui venait de se former dans sa gorge, l'obstruant peu à peu. 

- Merci de me le dire mon amour, je suis heureux que tu te confie à moi, chuchota le sorcier avec sincérité. Je m'en doutais, et je suis certain que tu le sais, mais je ne voulais pas te forcer la main, alors ça me rassure et me soulage que tu m'ouvre ton coeur, Sayang. 

- Tu...tu n'es pas fâché ? S'étonna le noiraud avec inquiétude et surprise. Tu ne crois pas que je suis...un monstre ? Tu ne vas pas me mettre à la porte ? 

- Oh, mon amour..., déplora le plus vieux en combattant ses propres larmes. Comment pourrais-je penser que tu es un montre alors qu'à mes yeux tu es le plus bel ange qu'ait porté la Création. Pourquoi je serais fâché ? Parce que tu es un garçon ? Chéri je t'aime pour qui tu es, qu'importe ton corps, ton genre ou ton identité. Tu es Sayang, et c'est ton âme que j'aime, plus que tout au monde. Jamais je ne te mettrais à la porte ! Mais...est-ce que quelqu'un d'autre l'a fait ? Tes parents t'ont laissé dehors ? S'enquit-il alors alors qu'une rage sourde grandissant dans son coeur à l'encontre de Maryse et de Robert. 

- Non, non...enfin...pas vraiment...Hier soir, Izzy est partit retrouver Simon après le restaurant, alors j'ai été faire du shopping avec ma mère et...et elle voulait me trouver une tenue pour ma cérémonie des dix-sept ans, avec une robe aux épaules nues pour laisser voir mon cou et ma prochaine rune. Elle m'en avait essayé tant, mon chat, je me sentais tellement humilié, comme si elle m'avait mit un costume de clown...En rentrant, j'ai enfilé ton costume et je lui ai dit que je voulais le porter pour la fête. Après ça on s'est disputés et elle m'a dit...elle ma dit que je ferais ce qu'on me dit de faire et qu'il était tant que je devienne la jeune fille qu'elle voyait en moi depuis ma naissance...Je ne l'ai pas supporté, en plus elle avait détruit mon costume avec une rune spéciale et...Et après je voulais juste...

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, incapable de continuer. Magnus ressera sa prise sur son petit ami, son coeur douloureux de peine. Il voyait déjà se profiler la scène dans son esprit et il n'osait imaginé tout ce que son cadet avait du ressentir la veille au soir : le mensonge, le déni de soi, l'humiliation, le dégout, la peur, la peine, la colère peut-être. Et pourtant il avait fait preuve d'un immense courage en se présentant à sa mère habillé de son magnifique costume, même sans avoué qui il était, mais c'était un pas en avant, et le sorcier se sentit fier et honoré d'être aimé par un être aussi extraordinaire que l'était son compagnon. L'immortel voulait lui montrer à quel point il était fier et heureux, à quel point sa force était inspirante, bien que le premier concerné pensa certainement tout le contraire de lui-même. C'est alors que l'Indonésien retira l'une de ses bagues, fine et sertie d'une turquoise, la déposant dans la paume ouverte et tremblante du Nephilim. 

- Qu'est-ce que c'est ? S'enquit le noiraud. 

- C'est ma bague porte bonheur. Elle me rappelle que parfois, même quand tout va mal, les choses peuvent encore s'améliorer, si l'ont est entouré des bonnes personnes et que l'on y croit suffisamment. Je ne m'en sépare jamais. 

- Alors pourquoi me la donner ? S'étonna-t-il en fronçant les sourcils. 

- Parce que je ne m'en sépare jamais, répéta le sorcier avec une lueur amoureuse dans le regard. 

Il fallut plusieurs minutes au Chasseur d'Ombre avant de comprendre le sens des paroles de son petit ami mais, quand se fut le cas, un sourire étincelant étira ses lèvres, ses orbes cobalt s'emplissant une nouvelle fois de larmes, mais cette fois des larmes de bonheur et d'amour, un amour tendre et ineffable. Il l'enfila à son doigts et la regarda avec gratitude, comme s'il s'agissait du plus beau trésor qu'il ait jamais vu. Magnus, lui, soupira de soulagement en voyant qu'il avait réussi à mettre un peu de baume au coeur de son compagnon. Cependant, il restait toujours un point à éclairer, et il ne savait pas réellement comment aborder le sujet. 

- Mon ange...Il reste quelque chose cependant qui me dérange un peu...

- Tu veux que je parte ? Supposa le noiraud avec une pointe de regret dans la voix. Je t'en prie Magnus je...je ne peux plus retourner là-bas, je n'en ai pas la force...

- Quoi ? Non, non bien sûr que non Sayang, je compte bien te garder ici pour le restant de tes jours ! C'est simplement qu'il faudrait te trouver un nom. Je ne peux décemment plus t'appeler Annabelle, tu ne crois pas ? 

- En fait...J'y ai déjà réfléchis, avoua le plus jeune en se mordant la lèvre, rougissant doucement avant de retirer la chevalière de sa famille. Cette bague...tu me l'as offerte à moi, pas à Annabelle. Et je me souviens de son histoire, de ce que tu m'as dit. Elle a appartenu à Gideon Lightwood, père d'Alexander Lightwood alors je pensais...J'aimerais bien que ce soit Alexander Gideon Lightwood. Alec, pour les intimes, tu sais pour aller plus vite....

- Je ne raccourcirais jamais ton prénom mon amour, puisque ce sera le tiens. Mais, puisque tu es décidé, et ça me convient parfaitement....Aki Cinta Kamu, Alexander Gideon Lightwood. 

Alec releva la tête vers son compagnon, ses yeux bleus étincelant de pureté et de bonheur retrouvé. Une nuée de papillon s'envola dans son ventre lorsqu'il entendit son nom complet dans la bouche de son amant, et enfin pour la première fois de sa vie, le noiraud se sentit exister, reconnu, et surtout : aimé. 

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Tadaaaaaa ! Alors, des avis ? Des théories ? La suite bientôt ! 

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