Chapitre 3 : Bonheur fragile
Bonjour tout le monde ^^ Heureuse de pouvoir continuer cette histoire qui a l'air d'en émouvoir plus d'un parmi vous ! Chapitre un chouilla plus court mais comme il s'agit d'un chapitre flashback c'est normal ^^. Bonne lecture <3
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Sept ans plus tôt...
Le Grand Sorcier de Brooklyn sortit discrètement son téléphone de la poche du jean serrant et rouge vin qu'il portait, assortit à une chemise noire brodées de motifs asiatiques dorés, puis soupira en constatant qu'il n'avait aucun message en attente. L'Indonésien secoua la tête tristement avant de ranger son appareil. Il n'avait eu aucune nouvelle de sa petite amie depuis la toute fin de matinée, lorsqu'elle lui avait dit qu'elle le recontacterait dès que sa mère, sa soeur et elle seraient rentrées de leur sorties entre filles au restaurant puis de leur petite virée shopping. Il était pourtant vingt et une heure passée, et malgré les nombreux messages et appels, mails et messages de feu qu'il avait envoyé à sa belle, Magnus n'avait toujours pas de réponse et il commençait à sentir l'inquiètude le gagner. Une voix, toute au fond de son âme, lui soufflait que quelque chose ne tournait pas rond, qu'un danger planait sans pour autant être capable de l'identifier. Sa voix raisonnable, elle, celle de son esprit, bataillait sans relâche pour lui faire comprendre que rien ne pouvait arriver à Annabelle, qu'elle était en sécurité à l'Institut et que, si jamais, vraiment, elle avait besoins de lui alors il répondrait toujours présent pour elle, peu importe l'heure du jour ou de la nuit et ce pour l'éternité. Secouant la tête pour chasser ses inquiétudes et reprendre son sourire de convenance, Magnus retourna au salon où l'attendaient son père, Ragnor Fell, et son meilleur ami, Raphaël Santiago, qu'il considérait également comme un petit frère, si ce n'est un fils par moment.
Le vampire hispanique était étendu nonchalamment sur le sofa, bavardant avec le sorcier à la peau verte qui, lui, était assis les jambes croisés dans son fauteuil préféré, celui qu'il utilisait tout le temps lorsqu'il venait chez son fils. Magnus sentit une pointe de fierté et d'amour lui percer le coeur. Etre avec sa famille, sa famille de coeur, celle qu'il s'était choisis et constituée au fil des siècles, le rendait toujours heureux et soulageait chaque fois ses peines et ses pires craintes. Jamais aucun d'eux ne l'avait abandonné, répondant toujours présent chaque fois qu'il avait eu besoins de leur soutient. Normalement, leur petit groupe était plus conséquent, cependant. Il y avait sa meilleure amie et la compagne de Ragnor, Catarina, mais cette dernière, également infirmière, avait été retenu pour une urgence à l'hôpital et ne pourrait pas se rendre, exceptionnellement, à leur petite soirée. Jem et Tessa, qu'il avait prit sous son aile alors que tout deux étaient encore mortels, voilà deux siècles de ça, étaient actuellement à Londres et n'avaient pas pu non plus les rejoindre. En dépit de leur absence, Magnus était tout de même heureux que son père et son ami soient tous deux présents. Il avait d'ailleurs une chose importante sur le coeur qu'il lui tardait de leur livrer enfin, afin d'obtenir leur avis et peut-être même leur consentement.
- Tout va bien, annaku ? S'enquit le britannique en observant son cadet s'installer en tailleur sur le tapis, les coudes posés sur la surface de verre de la table basse.
- Oui, ça va, soupira Magnus en se grattant la nuque. Je suis juste un peu inquiet pour Annabelle, ça ne lui ressemble pas de ne pas me donner de nouvelles. Je sais qu'il est avec sa soeur et sa mère mais...
- "Il" ? Répéta Raphaël en fronçant les sourcils. Pourquoi tu viens de dire "il", Magnus ?
L'asiatique échangea un regard entendu avec son paternel. Au tout début de leur relation, Ragnor s'était montré réticent, notamment face à l'âge d'Annabelle qui n'avait à l'époque que quinze ans et demi, presque seize. C'était une règles qu'ils s'étaient fixés dans leur groupe d'immortels : pas de relation avec des personnes de moins de dix-sept ans, les autres étant considérés comme bien trop jeune. Cependant Magnus avait conservé l'apparence d'un jeune homme à peine âgé de dix-neuf ans et à force d'insistance, il avait réussi à convaincre l'ancien Grand Sorcier de Londres de rencontrer sa petite amie. L'immortel était directement tombé sous le charme et, voyant la parfaite symbiose entre cette jeune fille et son enfant, il n'avait pu que féliciter Magnus et lui souhaiter tout le bonheur du monde. C'est après ça que l'Indonésien s'était mis à se confier de plus en plus auprès de son père, lui demandant conseil sur ce qu'il pouvait faire afin de limiter la peine et le mal-être de sa compagne. C'était ensemble qu'ils avaient comprit, ou tout du moins émis la forte probabilité, de ce qui rendait Annabelle si triste. Raphaël, lui, était encore un jeune immortel, encore dans sa première vie, cette période de temps qui constituait la première centaine d'année, et il n'était pas encore au fait de certaines choses que ses deux amis pouvaient comprendre sans échanger un seul mot.
- Alors ? Pourquoi ? Répéta-t-il en sentant très bien qu'il y avait quelque chose, sinon de grave, au moins de sensible dans toute cette histoire.
- Je ne peux rien te dire pour l'instant, n'en ayant pas moi-même confirmation, mais ce que je sais c'est qu'Annabelle ne se sent pas à l'aise avec qui elle est et qu'avec ton frère, on tente de savoir comment l'aider. Quoi qu'il en soit, Magnus, je suis sûr qu'elle va bien. Isabelle a ton numéro, si quelque chose n'allait pas elle t'aurait déjà appelé depuis bien longtemps.
Magnus ne put s'empêcher de sourire. Il aimait beaucoup quand son père incluait Raphaël dans leur étrange famille un peu désordonnée et pourtant tellement aimante. Le vampire fit la moue mais accepta la déclaration du plus vieux comme plausible et suffisante, au moins pour le moment. L'atmosphère autour d'eux se détendit et le Grand Sorcier de Brooklyn en profita pour s'éclipser un instant dans sa chambre et ne revenir que quelques instants plus tard, une petite boîte fourrée dans sa main. L'homme aux yeux de chats se pencha légèrement en avant, comme pour leur confier un secret, puis posa l'écrin sur la table basse en verre.
- Qu'est-ce que c'est ? S'enquit Ragnor qui, pourtant, avait bien une petite idée de quel genre de présent il pouvait s'agir.
- Annabelle va avoir dix-sept ans dans trois mois, commença à expliquer le sorcier à la peau mate tout en jouant avec la boite du bout des doigts. C'est la majorité, chez les Nephilim. Il va y avoir une grande cérémonie pour sa dernière rune permanente, une fête pour son passage à l'âge adulte et....j'avais pensé à ça comme cadeau d'anniversaire, souffla-t-il les yeux brillant d'espoir en ouvrant le boitier pour présenter le bijoux qui se trouvait à l'intérieur à ses proches.
Sur un lit de velour noir, une magnifique bague de fiançailles trônait fièrement. La monture ciselée d'arabesque dentelée et sertie de minuscules diamants était faite dans un or rose de grande qualité. Au sommet de celle-ci, une amétrine éclatante de pureté, doux mélange de violet et de doré : la couleur de mariage chez les sorciers pour l'un, chez les Chasseurs d'Ombre pour l'autre. Elle était tout simplement magnifique et les deux hommes ébahis se doutaient que Magnus avait du dépensé une fortune pour une beauté pareille. Mais avec Magnus, l'adage "quand on aime, on ne compte pas", avait toujours été de rigueur, qui que soit l'être aimé. Ragnor cru que sa mâchoire allait se décrocher avant qu'il ne se reprenne finalement et pose un regard d'une infinie tendresse sur son fils. Jamais l'asiatique n'avait pensé à un tel projet, avec aucun ni aucune de ses anciens partenaires, et cette fois, il sut qu'Annabelle était la bonne personne faîte pour ce sorcier touche à tout, enfin prêt à se poser et à construire sa propre famille. L'immortel cornu prit la main de son enfant dans la sienne, étonnement émus pour toute cette situation.
- Tu vas lui demander de t'épouser alors ? Depuis combien de temps est-ce que tu y penses ?
- Depuis un bon bout de temps déjà, avoua l'Indonésien. Je l'aime...tu n'imagine pas à quel point je l'aime. Je me sens vivant avec elle. Je n'ai plus l'impression d'être un immortel, je vis chaque jour comme si j'allais mourir demain, je savoure le moindre instant passé avec elle. Alors comme elle va être majeure et qu'elle n'aura plus besoins de l'approbation de ses parents, je vais lui demander sa main à son anniversaire, devant toute l'Enclave. Mais même si je suis adulte, tout autant qu'elle le sera...j'aimerais votre bénédiction à tout les deux, surtout toi papa, souffla-t-il en relevant ses yeux dorés et timide sur son ainé.
- Evidemment que tu l'as mon grand, te voir heureux est le plus beau des cadeaux que tu puisses me faire. Je te souhaite d'être heureux à ses côtés.
- Et si c'est pas le cas je viendrais squatter ton appartement, s'amusa Raphaël en lui donnant un coup de coude affectueux dans les côtes.
- Tu le squatte déjà de toute façon, je ne verrais même pas la différence !
Les trois hommes éclatèrent de rire, se chamaillant et se chahutant joyeusement, permettant ainsi à Magnus d'oublier ses inquiétudes pendant quelques instants au moins. Oui, il serait heureux avec Annabelle, il en était plus que certain. Une heure plus tard, Raphaël leur annonça qu'il rentrait à l'Hotel Dumort afin de vérifier que tout s'y passait bien avant le levé du jour et Ragnor suivit le même chemin pour laisser tout le loisir à son fils de se reposer et de prendre un peu de temps pour lui. Pourtant, le britannique voyait toujours la peine et l'angoisse dans le regard de son cadet dont le coeur était rongé d'inquiètude pour sa chère et tendre qui ne donnait toujours aucun signe de vie. L'ancien Grand Sorcier de Londres devait bien avoué que lui-même commençait à être intrigué par ce phénomène et espérait qu'il ne soit rien arrivé de grave. Egoïstement, il se surprit même à penser, voire à espéré, qu'il lui soit arriver quelque chose. Non pas qu'il lui souhaitait malheur, loins de là, mais il se souvenait d'une ancienne rupture qu'avait vécu Magnus, bien des siècles plus tôt, son compagnon de l'époque choisissant smplement de le délaisser jusqu'à ce que le message soit passé. Annabelle n'était sans doute pas comme ça, mais il ne pouvait s'empêcher de se faire du soucis pour son fils. Hésitant un instant, le plus vieux serra son cadet contre lui à lui en briser les côtes, le visages enfouit dans son cou.
- Appelle moi si tu as besoins de quoi que ce soit d'accord ? Et si tu n'as toujours pas de nouvelle d'ici demain je me rendrais à l'Institut avec toi, d'accord ?
- Papa..., commença à raler Magnus, levant brièvement les yeux au ciel.
- Je suis sérieux, Mags. S'il te plait, pour moi, tu veux bien ?
- Très bien, si j'ai le moindre soucis je t'appelerais, ça te va ? Abdiqua finalement l'asiatique.
Ragnor sourit, les mains posées sur les épaules de son enfant, puis il se penchant pour déposer un baiser affectueux sur son front. L'Indonésien ferma ses paupières un instant, profitant de l'amour de son père, puis il les rouvrit, dévoilant ses orbes félines mordorés, lorsqu'il le sentit s'éloigner. Le Grand Sorcier de Brooklyn se laissa tomber dans son canapé, les yeux rivés au plafond dans une profonde contemplation, attendant que le temps passe. Il aurait pu lire, ranger son bureau, trier ses vêtements par couleur ou changer de maquillage, mais il n'en fit rien. Rien n'avait d'intêret à ses yeux, et rien n'en aurait tant qu'Annabelle ne lui aurait pas envoyé un message ou ne l'aurait appelé pour lui dire qu'elle allait bien, qu'elle avait simplement perdu son téléphone ou qu'elle l'avait oublié à l'Institut. Oui, c'était peut-être ça, elle l'avait oublié. Soupirant, l'immortel déverrouilla son appareil et fit défiler les anciens messages qu'il avait échangé avec elle. La plupart se résumaient à des cœurs, des je t'aimes et des petits surnoms tendre. Puis il y avait les autres, plus sérieux, plus triste au fond. Ces messages étranges où Annabelle affirmait qu'elle allait bien mais où le ton de ses paroles semblait distant, presque froid, comme si ce n'était pas elle qui les tapait ou les envoyait, comme s'il y avait deux Annabelle, et ce comportement ne faisait, à chaque fois que cela se produisait, que renforcer la conviction de Magnus sur ce qui rongeait son âme soeur au plus profond de son âme. L'Indonésien, toujours inquiet, allait justement rédiger un nouveau message quand son téléphone sonna dans sa main, le nom et le visage d'Annabelle s'affichant enfin à l'écrant. Magnus décrocha dans la seconde, un sourire radieu et soulagé aux lèvres.
- Bonsoir mon amour ! Je suis content de t'entendre ! Comment vas-tu ? C'était bien avec Isabelle ? S'enquit-il avec enthousisame.
- Magnus...., souffla la voix de la jeune femme de l'autre côté du combiné tandis qu'elle semblait étouffer ce qui ressemblait à un sanglot.
- Annabelle, tout va bien, chérie ? Demanda une nouvelle fois le sorcier, tous ses sens en alerte alors qu'il se redressait pour se remettre debout, arpentant son salon de long en large comme un animal en cage.
- Je suis...je suis désolée Magnus....Je...je peux pas continuer....j'ai plus la force....
- Mon amour, de quoi tu parles ? Sayangku, s'il te plait, calme toi je suis là, est-ce que tu es blessée ? Dis moi ou tu es, j'arrive tout de suite.
Le Grand Sorcier de Brooklyn coinça son téléphone contre son oreille tandis qu'il faisait de larges et élégants mouvement pour ouvrir un Portail prêt à l'emplois sur la première destination que lui donnera sa petite amie. Pourtant, à l'autre bout du fil, les pleurs d'Annabelle redoublèrent, ne faisant qu'acroitre l'angoisse déjà grandissante de l'immortel.
- Tu...tu ne comprend pas...Je n'en peux pl-plus...Magnus je suis fatigué...je ne suis pas la personne que tu crois....Je suis désolée de te faire du mal....mais je ne peux plus vivre comme ça...
- Non ! Non je t'en prie mon amour s'il te plait ne raccroche pas ! Supplia l'asiatique dans un cri d'agonie, les larmes coulant d'elles mêmes sur ses joues pâlissantes. Je t'en conjuge...si tu m'aimes....si tu m'aime autant que je t'aime dis moi où tu es...laisse moi être avec toi, je t'en prie....
-....Brooklyn....
La suppliant de rester en ligne avec lui, Magnus su quel endroit rejoindre par le Portail qu'il avait ouvert. Le sorcier le traversa et se retrouva de l'aute côté sur le pont de Brooklyn, ce pont où il lui avait demandé, officiellement cette fois, de bien vouloir sortir avec lui. Ce pont était le leur, et maintenant, s'il ne se dépêchait pas, ce monument risquait de signer la fin de leur histoire. Il faisait sombre mais heureusement à cette heure les touristes se faisaient rares et l'immortel ne mit pas longtemps à repérer la jeune Nephilim, suspendue au bord du vide, tenant son téléphone contre son coeur d'une main tremblante. Un pique douloureux se planta dans la poitrine du sorcier lorsqu'il vit l'état de détresse avancé dans lequel elle se trouvait. Ses joues pâles comme de la craie étaient baignées de larmes, des sanglots pesaient déchiraient sa gorge et sa poitrine qui se soulevait à un rythme éffrainé, comme si elle ne parvenait pas à reprendre son souffle, sans doute en proie à une violente crise d'angoisse. Mais ce qui faisait le plus mal, c'était sa tenue. La jeune femme portait le costume que son compagnon lui avait offert à peine quelques mois plus tôt, celui qu'elle aurait du porter pour sa cérémonie runique. La pièce de tissus pendait en lambeaux, dévoilant son corps chétif et mis à nu, rougie par la morsure du froid nocturne. Mais la Chasseuse d'Ombre ne s'en souciait pas, son regard cobalt perdu dans les eaux qui s'étendaient à ses pieds, intrigantes et tentatrices. Elle amorça un mouvement en avant et Magnus s'approcha d'elle, appelant doucement son nom pour ne pas l'effrayer.
- Ann....Mon amour, se reprit-il en suspectant fortement la raison de son envie suicidaire. Mon trésor c'est moi...c'est Magnus, souffla-t-il en tendant presque timidement sa main vers elle pour qu'elle puisse s'en saisir. S'il te plait, regarde moi...reviens avec moi au bord, en sécurité, et on discutera de ce qu'il s'est passé, tu veux bien ?
- Non...On ne peux pas...Tu vas me détester...tu seras comme eux, tu comprendras pas...Tu voudras me transformer pour que je sois celle que tu as toujours voulu aimer...., sanglota Annabelle en reniflant douloureusement. Je suis un monstre...Tout le monde me déteste parce que je suis pas comme eux...
- Tu n'es pas un monstre mon amour, tu es...la personne que j'aime le plus au monde, la personne la plus merveilleuse qui soit sur cette terre...tu es ma....mon, petit ami et je t'aime.
Annabelle fixa son compagnon à la transition de pronom qu'il avait effectué, comme s'il avait déjà tout comprit, éberluée et incertaine. D'une voix brisée, la jeune femme murmura qu'elle ne pouvait pas, mais son regard suppliant démontrait le contraire et Magnus comprit qu'elle ne pouvait réellement pas, pétrifiée sur le bord de ce pont, effrayée par ses propres idées noires. Avec des gestes douc pour ne pas l'effrayer, le sorcier glissa un bras protecteur autour de sa taille, l'autre se saisissant de ses doigts avant de la soulever de terre avec grace pour la ramener de l'autre côté, en sécurité. Dans ses bras, la Chasseuse d'Ombre fondit en larmes une nouvelle fois, frigorifiée contre l'homme aux yeux de chats qui pleurait de soulagement d'être arrivé à temps, et surtout qu'elle l'ait appelé avant de sauter. Ouvrant un nouveau Portail, Magnus les ramena chez lui où il passa la nuit à veiller sur son sommeil agité, prévenant Ragnor d'un simple message qu'ils avaient raisons, et qu'il était temps qu'Annabelle soit enfin lui-même.
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Et voilà ! J'espère que vous avez aimé ! Des théories ? A bientôt !
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