Chapitre 12 : Le revers de la médaille
Magnus se sentait heureux, il pouvait le dire. Le sorcier ne souvenait pas de la dernière fois où il avait été aussi heureux de toute son existence. Non pas qu'il était malheureux aux côtés de son époux, loin de là, mais le sourire accroché en permanence à ses lèvres ne trompait personne : l'immortel était un nouveau jeune papa fier de sa petite merveille. Oh, il avait eu un moment de doute et de peur, certes, quand Alec lui avait annoncé la nouvelle de sa grossesse, mais depuis l'arrivée de leur fils dans leur existence, l'Indonésien se sentait comme sur un petit nuage de bonheur, petit nuage qu'il espérait ne jamais avoir à quitter. Voilà pourquoi il se retrouvait, ce matin-là, à préparer une omelette aux lardons et au fromage pour le petit déjeuner de son compagnon. Sifflotant dans la cuisine pendant qu'il faisait cuire les oeufs, picorant de temps à autre un morceau de pancake qu'il avait également préparé un peu plus tôt, l'homme aux yeux de chat fredonnait et dansait sans quitter son fils des yeux. En effet, il avait installé Max dans son transat balancelle et avait posé cette dernière sur le comptoir de la cuisine pour garder un œil sur lui. Le bébé d'à peine un mois gigotait dans sa grenouillère lapin-blanc, agitant ses bras et remuant faiblement des pieds comme s'il voulait se trémousser avec son père. Magnus, ravi, lui tendit ses doigts pour qu'il serre les siens autour et donne l'impression qu'ils dansaient ensembles. L'asiatique changea de main pour surveiller la cuisson de son omelette et il coupa le gaz en laissant sa magie préparer un biberon au bébé qui le réclamerait sans doute d'ici quelques minutes. Max, normalement, passait son temps à dormir ou à pleurer, ce qui était normal chez les bébés, alors quand le nouveau né était aussi vif et qu'il ne fondait pas en larmes, l'immortel n'en perdait pas une seule miette.
- Aller, Blueberry, on va aller voir Dad ? Comme ça il te donnera ton biberon ! Je suis sûr que tu as déjà faim, pas vrai ? Gazouilla-t-il en déposant un baiser sur ses pieds si petit et mignon que l'Indonésien rit de lui-même devant tant de gagatitude de sa part.
En réponse, le bébé gazouilla et balbutia quelques sons à peine perceptibles et Magnus prit la balancelle dans une main, le plateau avec le petit déjeuner de son époux dans l'autre et le biberon de Max flottant derrière lui à l'aide de sa magie. Le sorcier retourna chargé de ses merveilles dans la chambre conjugale qu'il partageait avec Alec pour lui offrir son petit déjeuner de roi. Dans leur lit, le Chasseur d'Ombre était étendu, somnolent encore, ses cheveux noirs décoiffés et ébouriffés comme si une tornade lui était passée dessus. Magnus sourit affectueusement en le voyant et s'approcha doucement de son homme pour lui caresser la joue afin de le tirer du sommeil tout en déposant Max à ses côtés dans le lit. Aux caresses de son homme, le noiraud s'éveilla peu à peu, le sourire groggy, les yeux gonflés et lourds de sommeil, et il se retourna pour lui faire face dans un faible gémissement d'inconfort. Magnus fit la moue en observant son cher et tendre. Cela faisait un mois que leur Blueberry était né, mais aussi un mois que le Chasseur d'Ombre devait passer la majeure partie de ses journées allongé au lit, dans leur chambre, afin de se remettre de sa césarienne. Bien sûr, il avait le droit de se lever, d'aller aux toilettes, de prendre une douche et de dîner, mais étant un Nephilim, qui plus est un Nephilim sous traitement hormonal, la période de repos post-partum était plus longue et plus douloureuse que chez la moyenne des femmes ayant subit une césarienne. Alec n'aimait pas se sentir ainsi, avec l'impression d'être faible et malade, mais Magnus prenait toujours soin de son époux avec la plus grande dévotion, lui permettant de se remettre sur pied en douceur. Le Grand Sorcier de Brooklyn aida son cher et tendre à se réinstaller dans les draps, des coussins placés dans son dos pour le soutenir. Alec sourit doucement en volant un baiser à son aîné pour le remercier tandis que ce dernier plaçait le plateau sur ses genoux.
- Et voilà, le petit déjeuner de monsieur est servi ! Sourit-il de toutes ses dents.
- Merci mon chat, mais avant...., commença-t-il avant de se tourner vers leur fils qui battait toujours des bras comme pour attirer l'attention,...bonjour mon coeur, chuchota le noiraud en caressant sa joue. Tu as bien dormi mon bébé ? S'enquit-il en le détachant pour le prendre contre son cœur. Je vais te donner ton biberon, c'est Ayah qui te l'a préparé, tu vas voir je suis sûr qu'il sera très bon.
Suivant ses paroles, le jeune papa prit le biberon tendu par Magnus et en testa la température avant de permettre au nouveau né de boire. Posant ses lèvres sur la tétine, Max ferma ses petits yeux pour boire tranquillement son lait, bercé par la chaleur des bras de son père. Alec ne put s'empêcher de sourire pleinement et Magnus lui fit un clin d'œil en lui donnant à son tour la becquée pour lui faire goûter son omelette, satisfait du gémissement de bonheur du noiraud lorsqu'il goutta à sa préparation.
- Comment tu te sens, Sayang ? S'enquit-il en posant une main sur la sienne, préférant ne pas parler trop fort pour ne pas déranger Max qui somnolait vaguement en terminant son biberon avec lenteur.
- Ça va. Enfin, je crois, sourit presque timidement le plus jeune. Mon dos m'élance un peu et j'ai quelques douleurs au niveau de ma cicatrice mais c'est moins fort qu'avant. Je suis sûr que bientôt j'irais mieux et je pourrais enfin perdre ce ventre !
Magnus pouffa doucement mais laissa tout de même sa main s'égarer sur le ventre de son homme. Certes, la peau était largement détendue et il gardait cette forme arrondie de grossesse, mais l'Indonésien aimait ce ventre puisque c'était celui de son mari, celui qui avait abrité leur fils pendant neuf mois pour lui permettre de voir le jour. Alec sourit en silence et versa quelques larmes de soulagement en constatant que son cher et tendre ne le repoussait pas et même, mieux encore, qu'il l'acceptait. Le Grand Sorcier était habitué des larmes de son amant qui en versait plusieurs fois par jour depuis la naissance de leur enfant, ses hormones le travaillant encore. Catarina l'avait prévenu que c'était normal et qu'il ne devait pas s'en inquiéter outre mesure. Sentant Max gigoter dans ses bras, Alec baissa les yeux et vit que leur petite myrtille avait terminé son repas. Le noiraud confia le biberon vide à son mari et plaça Max contre lui en se redressant pour lui faire faire son rot en fredonnant tranquillement. Max ne mit que quelques minutes pour réussir à chasser l'air mais commença immédiatement à pleurer après, Magnus prenant le relais pour le calmer, Alec se laissant tomber contre les oreillers la mine basse.
- Sayang..., je sais à quoi tu penses, soupira l'asiatique en essayant d'endormir le bébé dans ses bras. On en a déjà parlé...
- Mais ça arrive chaque fois après que je l'ai nourrit ! Pleura le Chasseur d'Ombre en se renfrognant, serrant un coussin contre lui. Il pleure toujours avec moi...Qu'est-ce que je fais de mal...
- Tu ne fais rien de mal, Alexander...Max pleure tout autant quand j'essaie de le changer. Il est peut-être plus sensible que les autres nouveaux nés, c'est tout. On a rien fait de mal, mon ange, d'accord ? Enlève toi cette idée de ta jolie petite tête, souffla-t-il dans une tentative d'humour. Tu es un excellent père pour Max, crois moi.
Le noiraud hocha lentement la tête en essayant de contenir ses sanglots et il s'excusa un instant. Dégageant une main pour l'aider, l'immortel tira la couverture et aida son homme à se remettre debout et l'accompagna jusqu'à la salle de bain avant de retourner à la chambre pour tenter de bercer Max. Le bébé à la peau bleue finit par s'endormir, heureusement, une bonne vingtaine de minutes plus tard et Magnus alla le coucher dans son berceau, gardant le babyphone avec lui en cas de soucis. Revenant à la chambre, Magnus retendit les draps d'un claquement de doigts mais se figea la seconde suivante en entendant un gémissement plaintif suivi d'un sanglot déchirant qui brisèrent son cœur en quelques secondes à peine. Se précipitant vers la salle de bain, l'immortel posa la main sur la poignée pour l'ouvrir mais se retrouva dans l'incapacité d'entrer. Alec avait bloqué la porte.
- Sayang, Alexander c'est moi, s'il te plait laisse moi entrer, lui demanda-t-il en posant une main baguée sur le battant. S'il te plait, mon ange, ouvre moi...
- Va-t-en ! Pleura Alec en gémissant lourdement, ses sanglots se répercutant sur les murs de la salle de bain et se frayant un chemin directement jusqu'au cœur brisé de Magnus.
- Alexander, laisse moi t'aider, dis moi ce qu'il se passe...Ne me repousse pas, s'il te plait, quoi...quoi qu'il se passe, peu importe ce qui ne va pas je ne t'abandonnerais pas...Pour le meilleur et pour le pire, tu te souviens ? Mon amour...
- Je veux pas...Veux pas que tu me...Tu me vois comme ça, hoqueta le Chasseur d'Ombre. Hum...., gémit-il douloureusement à nouveau, inquiétant cette fois son mari.
- Alexander, s'il te plait ! Sayang...? L'appela-t-il alors que seuls des gémissements lui répondaient. J'appelle Catarina, d'accord ? Je suis là, mon ange, ça va aller, tiens bon !
Son cœur battant follement dans sa poitrine sous la force de l'inquiétude et il empoigna son téléphone à toute vitesse pour appeler sa meilleure amie et lui demander de venir au plus vite. L'infirmière promis d'être là d'une minute à l'autre et raccrocha. L'Indonésien, de son côté, retourna à la porte de la salle de bain, continuant à parler à son époux à travers le montant de bois, même si les seules réponses qu'il recevait étaient les sanglots étouffés d'Alec qui n'en finissaient plus. Il ne fallut pas attendre longtemps avant que l'immortel n'entende la voix de sa meilleure amie, arrivée par Portail pour être plus rapide.
- J'ai fais aussi vite que j'ai pu, qu'est-ce qu'il se passe ? S'enquit-elle en le rejoignant.
- Alexander s'est enfermé dans la salle de bain, il est en larme je ne sais pas ce qu'il se passe...
- D'accord, je pense savoir ce qui lui arrive, si mes calculs sont bons...Alec ? Alec, c'est Cat...Est-ce que tu veux bien me laisser entrer pour qu'on discute de ce qui ne va pas ? Je me doute que tu as peur, mais on avait pris le risque que ça arrive après ta grossesse...Alec, s'il te plait, je peux t'aider, tu veux bien me laisser entrer ? S'il te plait...
Les deux immortels entendirent des bruits étouffés ainsi que le loquet de la porte qui s'entrouvrit sur le visage larmoyant du noiraud qui les observa toujours avec crainte, son corps dissimulé derrière la porte.
- Tu peux rentrer...Mais seule..., souffla-t-il avant de refermer la porte d'un claquement sec, fondant en larme une nouvelle fois, pour le plus grand malheur de son mari qui n'eut d'autre choix que de se sentir rejeté et blessé par l'homme qu'il aimait.
Le Grand Sorcier de Brooklyn soupira tristement en baissant les yeux. Catarina offrit un sourire contrit et compatissant à son meilleur ami, sa main serrant gentiment son épaule en guise de soutien et elle entra dans la salle de bain, comme demandé par Alec, seule. L'immortel aux yeux de chat se sentait brisé, tout autant qu'il était inquiet pour son époux. Le noiraud allait mal, et au lieu d'accepter son aide, ce dernier le repoussait corps et âme pour le tenir éloigner de lui le plus possible. Pourtant, Magnus avait toujours tout fait pour son époux, il avait toujours fait en sorte de lui faire plaisir, de lui rendre la vie plus facile...Qu'avait-il donc fait de mal cette fois pour que le noiraud le repousse avec aussi peu de remords...? Reniflant tristement, sentant quelques larmes de rancune lui monter aux yeux, le descendant d'Asmodée partit s'asseoir au bord du lit pour attendre, prêt malgré tout à intervenir si jamais sa meilleure amie ou son époux avaient besoin de ses services. De l'autre côté de la porte, il pouvait entendre les sanglots étouffés d'Alec et la voix de Catarina essayant de l'apaiser. Magnus ne sut combien de temps il attendit, s'il s'agissait d'une heure ou d'une minute à peine. Quoi qu'il en soit, au bout d'un moment, la porte s'ouvrit, et Catarina en sortit à pas feutrés, puis elle s'agenouilla devant Magnus, une main sur son genoux. L'immortel n'aima pas la voix qu'elle prit pour lui parler, comme si elle lui annonçait qu'Alec pouvait se briser d'un moment à l'autre, ce qui était peut-être quelque part le cas.
- Magnus...Alec demande à ce que tu le rejoigne, il veut t'expliquer lui-même ce qu'il se passe mais il est terrifié. Il ne voulait pas te voir, parce qu'il a peur de ta réaction, il a vraiment peur que tu le déteste si tu le vois dans cet état. En tous cas il refuse le moindre contact avec moi alors ne sois pas vexé si c'est la même chose pour toi, d'accord ? Entre les hormones et ce qu'il s'est passé...Vas-y doucement, conclut-elle en se redressant pour le laisser rejoindre son mari.
- Merci, Cat'..., souffla-t-il en se tordant les mains nerveusement.
Le sorcier poussa la porte de la salle de bain avec lenteur et sentit ses larmes lui monter subitement face au spectacle qui l'attendait. Son Alexander, son magnifique ange guerrier, se trouvait là, recroquevillé dans le bac de douche, à peine vêtu d'un t-shirt et d'un boxer, son dos collé au mur carrelé , ses jambes ramenées contre son torse en dépit de l'évidente douleur à sa cicatrice de césarienne, comme pour se protéger du monde autour de lui. Son visage était baigné de larmes, ses épaules tressautaient au rythme de ses sanglots douloureux et ses tremblements étaient pénibles à voir, donnant l'impression à Magnus que son amant était l'être le plus torturé qui soit sur terre. Mais là n'était pas le pire. Le pire se trouvait sur les mains de son homme, rougies de sang. Ce sang qui semblait également s'étendre au niveau de ses cuisses et qui glaça l'asiatique tout entier. Lorsque son regard félin se posa sur le tas informe composé du pantalon du Chasseur d'Ombre et de diverses serviettes elles aussi tachées d'hémoglobines, il comprit. Alec était entré dans son cycle, lui qui n'avait pas eu ses règles depuis plusieurs années déjà. Évidemment que la nouvelle était arrivée sur lui comme une bombe larguée lui explosant au visage, le ramenant à toutes ses angoisses et à toutes ses souffrances passées. Déglutissant difficilement, l'immortel s'agenouilla devant son compagnon tout en gardant une certaine distance pour ne pas l'effrayer. Alec, lui, gémit plus fort, ses larmes redoublant.
- Sayang...C'est moi, juste moi, d'accord ? Je ne m'approcherais pas si tu ne m'y autorise pas, c'est promis. Est-ce que tu veux bien me parler, mon ange ? S'il te plait.
- J'ai...je...je suis..., balbutia le noiraud en essuyant ses yeux du dos de sa main sanglante, ....Suis désolé...., fondit-il en larme, entraînant Magnus avec lui puisque le sorcier venait de libérer les siennes.
- Oh Alexander..., chéri, ce n'est pas ta faute...Mon ange, regarde-moi, tu veux bien ? Ce n'est pas ta faute, répéta-t-il en détachant chaque mot. Mon amour, je n'ose pas imaginer ce que tu ressens, et je ne doute pas que c'est très dur pour toi, mais ce n'est en rien ta faute...Ce n'est pas toi, c'est ton corps qui...
Les yeux écarquillés, Magnus s'interrompit de lui-même, comprenant que sa dernière phrase avait toutes les chances d'être mal interprétée par Alec, mais trop tard, le mal était déjà fait, en témoignent les larmes redoublées du noiraud.
- Mon corps...Mon corps de femme..., pleura-t-il en se recroquevillant un peu plus sur lui-même. Je sais pas ce que j'ai cru...Je serais jamais un homme...Je serais jamais Alec...Toute ma vie je serais An...Annabelle...Toute ma vie j'aurais ce corps...Je suis qu'un monstre ! Hurla-t-il de chagrin en se détournant de son mari. Ils avaient tous raison...Aldertree et les autres...Je suis qu'une merde...Je vaut rien...
L'Indonésien secoua la tête, ses larmes coulant librement sur ses joues, et il s'enfuit en direction de son bureau avant de revenir tout aussi vite au pas de course. Déposa une pochette à document reliée de cuir, il en sortit ce qu'il espérait faire changer d'avis son compagnon.
- Regarde, regarde ce que je tiens. Tu sais ce que c'est ? Lui demanda-t-il en lui montrant la feuille de ses mains tremblantes. C'est notre acte de mariage, tu vois ? Tu vois ce qui est écrit dessus ? Magnus et Alexander Lightwood-Bane. Et là, l'acte de naissance de Max, ce sont nos deux noms dessus. Ce sont des documents officiels, Sayang. Tu es Alexander Gideon Lightwood-Bane, pas Annabelle ! Je t'en prie, Alexander ! Tu n'es pas Annabelle Lightwood, elle n'existe plus !
Lentement, comme si les mots pénétraient à peine son esprit, le Chasseur d'Ombre frissonnant et sanglotant releva son visage vers son amant et observa d'un air meurtrit les documents qu'il lui présentait. Tendant la main vers la feuille de papier, il la caressa du bout des doigts comme s'il s'agissait d'une relique sacrée. Le noiraud releva alors son regard vers son époux et fondit une fois de plus en larme. Pourtant, cette fois, Magnus su que c'était différent, comme une autorisation tacite de son compagnon pour qu'il puisse le prendre dans ses bras. Sans se faire prier, l'immortel rangea ses documents et vint enlacer son cher et tendre pour le réconforter. Alec pleura de tout son soûl dans les bras protecteur de son mari qui le berça contre son cœur, chuchotant à voix basse pour le rassurer. Le noiraud se laissa faire en marmonnant à voix basse, s'excusant de mille maux dont il n'était guère coupable. Magnus, dans une infinie douceur, le souleva dans ses bras et le déposa dans la baignoire avant de lui retirer lentement ses vêtements. Le Nephilim frissonna lorsque le froid rencontra sa peau nue mais soupira de soulagement lorsque son homme massa doucement son corps endoloris et son bas-ventre en passant le pommeau sur lui, lavant ses mains et ses jambes du sang qui le tâchait. Il y avait tant de douceur, tant de tendresse, d'amour et de respect dans les gestes de l'Indonésien que le plus jeune ne put que se calmer, reniflant de temps à autre et serrant ses larmes qui lui brûlaient les yeux.
- Pardon..., souffla-t-il timidement, brisant le silence. Pardon de t'avoir repoussé...
- Tu as fait ce que tu as cru bon de faire, Sayang, chuchota l'immortel avec patience. Mais jamais je ne te jugerais. Ce qui arrive...Personne ne l'a décidé, mais on peut arranger les choses, comme la première fois, et je te promets que tes règles s'arrêteront, tôt ou tard. Même dans ce genre de situation tu reste mon Alexander, d'accord ? Et tu sais comment je le sais ?
- Comment ? S'enquit le plus jeune en le regardant plein d'espoir.
- Parce qu'il n'y a qu'Alexander Lightwood-Bane qui a su voler mon cœur, sourit-il avec un clin d'œil.
Le noiraud souffla un "dragueur" en levant les yeux au ciel mais pouffa tout de même de rire, ce qui les détendit tous deux. Magnus s'occupa alors de lui, prenant soins de son âme sœur, et il usa de sa magie pour lui faire apparaitre serviettes et tampons puisqu'il n'avait malheureusement pas d'autre choix. L'immortel plaisanta sur le fait que tout ce sang aurait pu nourrir une famille entière de vampires et Alec se détendit un peu plus, acceptant finalement de sortir de la salle de bain, main dans la main avec son époux. Catarina, elle, les attendait dans la cuisine, ayant pris la liberté de se préparer une tasse de café. Lorsque les époux Lightwood-Bane arrivèrent, elle releva la tête vers eux.
- Max s'est réveillé pour sa couche, je m'en suis occupée, les informa-t-elle avec un sourire. Il vient de se rendormir. Vous deux, ça va ?
- Mieux, sourit le noiraud en étouffant un bâillement, préférant malgré tout s'asseoir à cause des douleurs qu'il ressentait encore.
- Je me doute que c'est une passe difficile pour toi, Alec, tout s'enchaîne et c'est compliqué. J'aimerais que tu prennes une séance avec Jem au plus tôt pour en parler, d'accord ? Bon, ajouta-t-elle lorsqu'il promis de le faire, il faut aussi parler de ton traitement. Entre ton accouchement et ton cycle qui vient de recommencer...Il va falloir attendre un peu avant de reprendre le traitement.
- Combien de temps...?
- Selon ton état...Je dirais deux à trois mois...
Alec du réfréner la nausée subite qui le prit aux tripes à l'entente de la nouvelle. Magnus, conscient de la difficulté pour son amant à admettre qu'il devrait dire temporairement au revoir à son mode de vie actuel, l'enlaça tendrement et embrassa sa tempe pour lui signifier qu'il le soutenait, quoi qu'il arrive.
- Et après...Je pourrais redevenir moi-même ?
- Après, plus rien ni personne ne t'empêchera d'être toi-même, Alec, sourit Catarina avec confiance. Et puis, après tout, tu es déjà toi même, pas vrai ?
- Oui...Je suis Alexander Gideon Lightwood-Bane.
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Toutes mes excuses, je viens de me souvenir que je n'avais pas publié ce chapitre alors que ça fait trois mois qu'il est terminé...J'espère malgré tout qu'il vous aura plu. A très bientôt pour la suite (si je n'oublie pas encore une fois).
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