Chapitre 10 : Le bonheur, aussi simple que ça


Je me suis trituré l'esprit pour savoir ce sur quoi j'avais envie d'écrire ce matin. Alors certes, je ne respecte pas précisément l'ordre de la fic, comme j'avais parlé des chapitres flashback, mais ce n'est pas grave ^^ Le but, c'est de s'éclater, non ? Bonne lecture ! 

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Accoudé au chambranle de la porte, bras croisés sur sa poitrine, Alec observait avec attention l'homme de sa vie en pleine action, le bout rose de sa langue dépassant d'entre ses lèvres alors qu'il se concentrait dans sa tâche, le faisant étrangement et adorablement ressembler à un petit garçon. Magnus, pieds nus en salopette en jean rose pâle couvert de strass argentés qui gravaient sur le devant de son torse "Bite me Sexy", ne portant rien d'autre que cette simple pièce de tissus, peignait les murs de la chambre de leur futur bébé, afin de l'accueillir dans les meilleures conditions. Le sorcier aurait pu utiliser sa magie, bien entendu, mais il s'était refusé à le faire à la minute où il avait apprit la grossesse de son compagnon. Alec était enceinte, Alec portait leur bébé, Alec lui offrait ce miracle qui n'aurait du avoir aucune chance de voir le jour, et pourtant qu'ils désespéraient tous deux de serrer dans leurs bras le plus tôt possible. Alors l'immortel s'impliquait au maximum pour le bonheur de leur enfant à naitre. L'Indonésien avait été lui-même, en utilisant le mini-van de Simon, dans un magasin de meuble pour acheter tout le nécessaire pour leur bébé. L'asiatique avait lui-même monté la table à langer, le berceau, les armoires, acheté les jouets et les vêtements pour leur enfant, chaque fois en compagnie de son époux qui sentait son coeur battre un peu plus fort devant les efforts et l'investissement de son mari dans cette nouvelle et fabuleuse aventure qu'ils vivaient désormais tous deux. A présent, enfin, Magnus peignait sur les murs de la chambre déjà recouverte de sous-couche jaune canari, des paysages inspirés de ceux trouvés chez le Petit Peuple, avec nombre de magie, de fée, d'animaux et d'élements de la nature. C'était une chambre où il se sentait bien et où, il l'espérait, leur bébé se sentirait également à la maison et en sécurité. 

Cela faisait à présent six mois que le Chasseur d'Ombre portait en lui leur petit trésor et son ventre était aujourd'hui pratiquement impossible à dissimuler sans utiliser de charmes sorciers. Le noiraud avait cessé les patrouilles à la minute où il avait apprit qu'il était enceinte et passait ses journées en compagnie de son homme à planifier cette vie qui les attendait. Par une chance inouïe, ou l'intervention inavouée d'un certain immortel aux yeux de chat, Alec ne saurait le dire, la grossesse se passait à merveille. Certes, il avait quelques envies culinaires étranges, des maux de dos parfois récurant et sa libido crevait le plafond, mais en dehors de ces quelques phénomènes, il ne ressentait aucune nausée, ses sautes d'humeur passaient pratiquement inaperçues, et, miracle, pas une cheville gonflée et pas une vergeture à l'horizon ! Catarina lui avait expliqué que, pour tout ce qui touchait aux hormones, Alec était préservé en raison des circonstances de sa grossesse. Même si le Nephilim prenait un traitement pour s'assurer de la bonne continuité du développement du bébé, son corps en contenait drastiquement moins que n'importe quelle femme enceinte au monde, ce qui était, dans son cas, un avantage certain. Finissant donc de peindre la sirène sur laquelle Magnus était depuis près de deux heures à présent, chaque écailles semblant plus réelle encore que la plus parfaite reproduction, se redressa et Alec rit doucement à la moue adorable de son conjoint, le visage couvert de peinture. L'immortel porta la main à sa joue et, comprenant que son amant se moquait gentiment de lui,  attrapa son pinceau et vint lui badigeonner la figure de peinture tout en riant avec lui, Alec se débattant en éclatant d'un rire heureux sous les chatouilles. Le sorcier sentit son coeur battre plus fort et ses yeux s'embuer de larmes de rire et de joie. Voilà ce qu'était sa vie désormais, voilà quel était son bonheur. Un bonheur simple et doux, un bonheur parfait, celui d'être ensemble, tout simplement. Leurs lèvres finirent par trouver leur chemin jusqu'à leurs jumelles et ils s'embrassèrent avec tendresse, Magnus posant une main sur la joue de son homme, l'autre sur son ventre, Alec nouant ses bras autour de la nuque de son ainé. 

- Si tu savais comme je t'aime, souffla le noiraud les larmes aux yeux, son coeur parlant pour lui. 

- Oh mon ange, je t'aime plus encore, affirma l'Indonésien en souriant comme un bien heureux, capturant une nouvelle fois ses lèvres avant qu'un coup de pied ne les fasses tous deux sursauter et rire gentiment. Bien sûr que je t'aime aussi bébé, ne soit pas jaloux de ton Dad, souffla adorablement le sorcier en s'agenouillant devant le ventre tendu de son cher et tendre, Alec relevant son t-shirt pour le laisser peau nu devant son époux. 

- Ou jalouse, le taquina le Chasseur d'Ombre. Qui te dit que ce n'est pas une fille ? 

Et pourtant, le doute serait bientôt levé. L'après-midi même, les deux hommes devaient retrouver Catarina à la maternité pour qu'elle leur apprenne enfin le sexe de leur bébé. Plus encore, elle pourrait enfin et surtout leur confier les résultats des tests et analyses effectués par Alec, ainsi que ceux de ses multiples prises de sang pour savoir si leur trésor se portait bien et qu'il, ou elle, était en parfaite santé. Ils n'avaient jamais discuté pour savoir s'ils préféraient un garçon ou une fille, mais Alec, en tous cas, ne souhaitait rien de plus qu'un bébé en bonne santé. Surtout que, l'ayant lui-même vécu, il savait que le sexe de leur bébé importait bien peu, tant qu'il était aimé et chéri par ses parents, ce qui était déjà le cas. Magnus, amusé, leva les yeux au ciel mais déposa tout de même un baiser sur la peau tendue du ventre de son amant, ne pouvant se passer du moindre contact avec lui ou avec leur bébé. 

- Je me fiche que ce soit un garçon ou une fille, assura l'immortel d'une voix tendre et câline. Tout ce que je veux, c'est que le bébé ait tes yeux. Tu sais comme je les aime, et je voudrait qu'il les ai aussi. Un bleu si beau, si pur, si toi. Plein de bleu partout, ricana gentiment l'Indonésien. 

- Tu ne veux quand même pas un bébé bleu ? S'amusa Alec bien qu'il savait que, si leur enfant était un sorcier comme son père, c'était une possibilité à ne pas négliger. 

- Oh si, un bébé myrtille rien que pour nous, petit Blueberry, rêva Magnus en souriant plus encore, quand bien même ce serait possible. Tu en dis quoi toi bébé ? Demanda-t-il à leur enfant tout en posant sa main à la peau caramel sur le ventre blanc comme le lait d'Alec. 

Alors, sous leurs yeux effarés, Magnus sentit une pression tout contre sa main et, la retirant, ils virent tous deux que leur bébé appuyait sa propre main contre celle de son Ayah. Normalement, seuls les pieds pouvaient être visibles de cette manière, mais à six mois, et si leur bébé était un sorcier, ce qui laissait peu de place au doute, désormais, c'était bien possible. Les deux hommes sourient d'autant plus et Magnus reposa sa main contre celle de leur bébé, poussant avec délicatesse sans lui faire mal pour lui montrer sa présence. Une fois encore, le bébé donna un coup, puis un autre, et l'Indonésien l'entendit une nouvelle fois ronronner comme la première fois, trois mois plus tôt. C'était un phénomène récurant, avaient-ils réalisés, lorsqu'ils se sentaient tous ensemble en harmonie et paisibles, leur bébé ronronnant pour leur faire part de son propre sentiment d'amour et de sécurité, comme s'il percevait le bonheur de ses papas, bien au chaud dans le ventre d'Alec. Emus, le noiraud ne put s'empêcher de sécher ses larmes de joie et Magnus se redressa tout en caressant son ventre, l'entrainant dans un baiser tendre, une fois de plus. Peu à peu, le bébé donna moins de coup et sembla se rendormir, au grand soulagement d'Alec qui, lorsque leur enfant donnait beaucoup de coups, devait se rendre plus souvent aux toilettes, ce qui n'était pas toujours agréable lorsque c'était, presque littéralement, toutes les cinq minutes. Le noiraud alla se reposer dans leur chambre, tout de même fatigué comme ça lui arrivait régulièrement, et Magnus profita de sa sieste pour terminer de peindre la chambre d'enfant. La tâche lui prit le reste de la matinée, jusqu'à une heure avancé et ce n'est que quand Alec se réveilla et vint le chercher qu'il consentit à prendre une pause pour manger. Il ne lui restait qu'à réinstaller les meubles et à remplir les armoires et les étagères des affaires de leur miracles et la chambre serait enfin terminée. Le sorcier était quelque peu épuisé, lui aussi, mais la fierté et le bonheur qu'il en retirait valaient bien toute la fatigue du monde. Alors qu'ils dégustaient tranquillement leur repas, Magnus se pencha en avant, prenant doucement la main de son époux. 

- Mon ange ? L'appela-t-il sans brusquerie. 

- Oui mon chat ? S'enquit Alec en fronçant les sourcils. Tout va bien ? 

- Tout va bien, Sayang, ne t'en fais pas, le rassura l'asiatique. Je me demandais juste ce que tu voulait toi. Tu préfèrerais un garçon ou une fille ? Pas que ça change quoi que ce soit, évidemment, mais tu ne m'as rien dit. 

- En fait...je pense que je m'en fiche un peu, tout ce que je veux c'est que le bébé ailles bien. Mais si réellement j'avais le choix...je n'en sais rien. D'un côté j'aimerais un petit garçon, qui te ressemblerait et en même temps...je crois que je voudrais une fille, lui permettre d'être celle que je n'ai jamais été, confia-t-il alors qu'une boule d'émotion obstruait sa gorge. 

Magnus serra doucement la main de son compagnon, entrelaçant leur doigts et il lui offrit un regard emplis d'amour, de respect, de tendresse et de compassion, de compréhension. Le noiraud aurait beau affirmer le contraire, il portait Annabelle dans son coeur. Même si ça n'avait pas été long, Alec avait jadis été cette jeune femme aujourd'hui disparut. Il avait été cette battante aux longs cheveux noirs et, d'une certaine manière, avoir une fille leur permettrait, lui permettrait surtout, de faire la paix avec lui-même, de laisser vivre celle qu'il avait, d'une certaine manière, tué pour prendre sa place. Magnus n'était pas d'accord avec cette vision, évidemment, Alec n'avait rien fait de mal, mais il comprenait, et surtout il respectait la vision de son époux. Alec, qui n'avait pas, ou plus, l'habitude d'evoquer l'histoire d'Annabelle, son histoire qu'il le veuille ou non, essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Magnus secoua la tête, coupable d'avoir amené le sujet sur le tapis, et changea de thème, enfin, presque. 

- Tu as réfléchis à des prénoms que tu aimerais ? Demanda-t-il subitement. Que ce soit pour l'un ou l'autre d'ailleurs ? 

- Et bien si c'est une fille..., souffla-t-il tout en laissant sa phrase en suspend, Magnus comprenant parfaitement le sous entendu. Mais si c'est un garçon, j'aime bien Max. J'ai découvert ce prénom quand j'étais petit et je l'ai toujours adoré, ça veut dire "le plus grand", et ce bébé serait notre plus grand bonheur alors...Et toi, tu es des idées ? 

- Je pensais à Hope, "espoir", si c'est une fille, et j'aime beaucoup Aïko. C'est un prénom japonais que m'avais apprit Jem, il signifie "enfant de l'amour", expliqua-t-il alors qu'Alec ouvrait grand la bouche et les yeux, ébahis. 

- Pourquoi tes prénoms doivent êtres magnifiques par rapport aux miens ? Bouda-t-il comme un petit garçon. 

Magnus rit gentiment et le rassura en disant qu'il aimait tout autant ses prénoms. Les deux hommes se mirent donc d'accords pour mélanger les deux prénoms que chacun avait choisis et c'est donc avec en tête Max Aïko Lightwood-Bane et Annabelle Hope Lightwood-Bane qu'ils se rendirent à la maternité pour retrouver Catarina qui les attendait déjà. La sorcière à la peau bleue sourit en les voyant arriver et les invita à s'installer. Ils allaient donc d'abord parler des résultats des analyses avant de déterminer le sexe de leur bébé. Les époux se mirent à l'aise et la meilleure amie du plus vieux sortit leur dossier de ses tiroirs. Elle relu les documents une fois de plus, s'assurant pour la millième fois qu'elle n'avait rien oublié, puis elle joignit ses mains , le visage soudainement sérieux. 

- Alors...j'ai lu les résultats et...votre bébé a une vraie santé de mort, annonça-t-elle avec un rire contenu dans sa voix, faisant sourire Magnus de bonheur. 

- Que...quoi, comment ça ? Paniqua Alec en libérant soudainement ses larmes, un poids pesant sur sa poitrine, une main protectrice placée sur son ventre. Qu'est-ce...qu'est-ce qui va pas avec le bébé...? Supplia-t-il avec un sanglot, fondant en larmes sans qu'aucun des deux immortels n'ait le temps de réagir. 

- Oh non, non non non mon ange ne pleure pas, chuchota Magnus alors que le noiraud sanglotait plus fort. 

- Mince je suis désolée, souffla sincèrement Catarina, une main sur le coeur. Je pensais qu'il avait déjà entendu l'expression....

- Mon ange, chéri, l'appela Magnus. Catarina ne voulait pas te faire peur mon amour. Une santé de mort, c'est une expression utilisée chez les immortels. On ne vieillis pas, donc c'est un peu comme si on était mort, comme les vampires, mais on ne tombe jamais malade, d'où le 'santé de mort'. Je pensais aussi que j'avais déjà dit cette expression devant toi mon amour. S'il te plait ne pleur pas...

- Votre bébé va parfaitement bien, Alec, affirma Catarina avec conviction, s'escusant mille fois. Votre bébé est un sorcier, c'est pour ça que je me suis permise de dire ça comme ça. Il va très bien, je te le promet. 

Peu à peu, Alec se calma, séchant ses larmes. Leur bébé allait bien. Leur bébé était immortel, comme Magnus. Tout allait bien, tout serait parfait. D'un soupire tremblant, il acquiesça lorsque l'infirmière lui proposa de découvrir le sexe de leur enfant, désespérée de rendre le sourire qu'elle avait inconsciemment volé au noiraud. Rassuré, sa main nouée à celle de son mari, le Chasseur d'Ombre s'allongea sur la table d'examen, soulevant son haut pour dévoiler son ventre. Catarina alluma l'appareil d'échographie et plaça du gel sur la peau du plus jeune qui glapit de surprise sous la sensation de froid. La sorcière, souhaitant le détendre, mit en route le son pour qu'ils puissent entendre les battements du coeur de leur bébé pendant qu'elle le cherchait. Aux premiers battements, Magnus et Alec sentirent l'émotion les étreindre et ils retinrent bravement leurs larmes, jusqu'à ce que la silhouette de leur bébé apparaisse enfin à l'écrant, déjà sublime et si petit à l'abri dans le ventre du Nephilim. L'immortelle sourit à leur encontre et attendit. 

- J'ai trouvé le sexe. Vous avez déjà réfléchit à des noms ? 

- Annabelle Hope si c'est une fille, et Max Aïko si c'est un garçon. Alors, dit nous ! La pressa Magnus qui ne tenait plus en place sur sa chaise. Garçon ou fille ? 

- Mes amis, je vous présente Max Aïko Lightwood-Bane, votre fils, sourit la sorcière avec tendresse. 

Les futurs parents fondirent en larmes de bonheur. Un fils. Ils allaient avoir un fils. Un petit sorcier. Max. Et cette fois, Magnus pouvait réellement garder espoir d'avoir son bébé blueberry, peut-être. Voilà quel était son bonheur, aussi simple que ça. 

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Tadaaaa ! J'espère que vous avez aimé ! Des avis, des théories ? La suite bientôt ! ^^


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