15 - adrénaline
Ashton avait le cœur qui battait follement dans sa cage thoracique alors qu'il traçait dans la rue comme un malade mental, comme un taré, comme un dégénéré, comme quelqu'un qui était partit alors qu'il avait dépassé l'heure maximale mais qui espérait que son retard ne se ferait pas trop voir. Il croisait les doigts pour qu'elle soit chez elle, pour qu'elle soit revenue à l'endroit dit. Il n'avait pas envie d'air d'un con devant des inconnus alors qu'il transpirait comme un bœuf. Mais tout le monde le connaissait déjà dans cette ville alors il n'avait pas à se soucier de ce genre de détails. Il n'était un inconnu pour personne alors que tout le monde lui était étranger.
Ashton courait à toute allure et n'était point près à ralentir sa vitesse. Il était borné, fou, stupide, con mais il se sentait bien et l'adrénaline l'aidait à maintenir le cap, à tenir le coup. Il n'arrivait plus à respirer correctement mais il s'en fichait pas mal en réalité. Son but était de rester en vie jusqu'à la voir, lui dire tout ce qu'il ressentait et ce qu'il avait sur le cœur, de voir sa réaction et d'entendre ce qu'elle pourrait bien lui dire ensuite et puis, il pouvait mourir qu'il s'en fouetterait pas. Il s'en foutait pas mal du reste, il devait rester envie jusqu'à ce qu'il sache la vérité.
Ashton ne voyait presque plus rien mais continuait tout droit et ne s'arrêtait même pas quand il passait sur un passage pour piétons. Il s'en foutait aussi à vrai dire, comme de tout, comme du reste, comme du monde entier excepté Lila Saddam. Cette blonde n'était pas comme les autres. Elle était même totalement différent et il venait d'en prendre conscience et se sentait terriblement con de l'avoir détruit, de l'avoir blesser. Elle était une perle rare qu'il aurait plutôt fallut chérir mais au lieu de cela, il l'avait enfoncé bien plus bas que terre.
Ashton s'arrêta progressivement parce que même si l'adrénaline l'avait aidé à se rendre jusque là, elle ne pouvait pas faire tout le boulot non plus, elle ne pouvait pas faire tout à sa place et ne pouvait pas le conduire totalement au-delà de ces limites parce que même l'adrénaline a ses limites. Il était totalement à bout de souffle et presque à la ligne d'arrivée qu'était l'appartement dans lequel vivait Lila depuis même pas une semaine, pourtant, tout le monde sauf le châtain avait été au courant de son retour dans la ville mais ils avaient quand même été surpris de la voir dans l'université du coin.
Ashton commença de passer du trottinement, à la marche rapide et finit carrément par marcher parce qu'il n'en pouvait plus ; il avait mal aux jambes, aux pieds, aux talons, dans les orteils, bref il avait mal partout. Il n'avait pas l'habitude de courir aussi vite aussi longtemps. C'était bien trop dur pour lui-même s'il avait une bonne condition physique. Il ne s'était point échauffé et était partit en hyper vitesse et se demandait s'il n'avait pas oublié ces clés chez lui, par pur hasard. Il avait déjà envie de s'en foutre une parce qu'il aurait l'air con devant Lila en se tapant l'improviste pour s'excuser de quelque chose qui date.
Ashton trouvait que c'était trop longtemps que pour s'excuser, que c'était trop vieux que pour que cela ait une quelconque importance mais vu comment Lila a réagit, comment elle se comportait et la douleur qui débordait de ses yeux par le biais des lacrymales de rage et de tristesse, il trouvait qu'il était bon de quand même s'excuser ou du moins essayer. Il jugeait bon de le faire, malgré les années de retard. Mais il vaut mieux tard que jamais et puis, il n'est jamais trop tard que pour s'excuser. Il sentait déjà sa joue brûlé alors qu'il s'en prendrait une belle.
Ashton s'arrêta devant le petit immeuble à appartement assez similaire au sien. Il ne savait pas s'il fallait sonner chez la personne à qui on voulait parler pour entrer alors il attendit quelques temps devant en ayant l'air vachement con mais il s'en foutait. Il commença à faire les cent pas devant l'entrée alors qu'il n'était plus du tout sûr de ce qu'il faisait. Il avait peur de s'en prendre une, de la décevoir, d'avoir fait tout ce bout de chemin pour rien et n'était même pas sûr qu'il puisse rentrer chez lui. Le temps filait à toute allure alors qu'il était perdu dans ses pensées.
Ashton releva la tête lorsqu'il aperçu quelqu'un dans l'entrée et il avait espéré pendant un instant que se soit Lila mais même si cette femme avait la même couleur de cheveux qu'elle, elle était plus petite et il la trouvait tellement plus laide. Pourtant, elle n'était pas moche mais elle n'était pas aussi belle que Lila, elle n'était pas identique à Lila, elle n'était pas Lila. C'était sûrement cela qui posa un problème au châtain qui lui décocha un sourire un peu maladroit auquel elle répondit par un autre sourire et un clin d'œil. Mais il s'en foutait parce qu'elle n'était pas Lila.
Ashton regarda les boîtes aux lettres pour savoir à quel étage elle pouvait se trouver. Il chercha parmi les noms de famille et tomba sur celui qu'il cherchait ; « Saddam ». Le chiffre était dans les « 300 », c'était tout ce qu'il retenu alors il interpréta cela comme le fait qu'elle se trouvait au troisième étage de l'immeuble. Il passa sa main dans ses cheveux alors qu'il montait les marches de l'escalier, quatre à quatre et qu'il avait même failli rater l'étage. Il ouvrit la porte à la volé et se trouve devant un long et spacieux couloir.
Ashton avança dedans et regarda le nom de famille sur toutes les plaques qu'il y avait. Il avança et il lui fallait parfois plusieurs secondes voire même plusieurs minutes avant de réaliser qu'il ne voyait pas « Saddam » que c'était son subconscient qui lui faisait croire qu'il le voyait parce qu'il le désirait tellement. Tellement qu'il avait l'impression qu'il allait mourir s'il ne voyait pas son nom de famille, pour de vraie, sur une de ces plaques en faux or, là maintenant. Il passa sa main dans ses cheveux alors qu'un dame sortit de chez elle et le regarda avec mépris.
Ashton lui tira la langue quand elle se tourna pour prendre l'ascenseur et il se sentait vraiment con de ne pas avoir remarqué qu'il y en avait un. Cela lui aurait évité de se fatiguer à monter trois étages. Il passa sa main sur visage, las, et continua de regarder sur toutes les plaques pour trouver enfin celui où il était gravé « Saddam ». Il était stoïque devant la porte parce que maintenant qu'il avait fait le chemin, qu'il avait trouvé l'appartement de la blonde, il devait prendre son courage à deux mains et se lancer mais maintenant qu'il était dans le feu de l'action, le courage s'était volatilisé.
« La peur n'est pas intouchable, elle est juste invisible. »
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