Chaptire 5 : Le poudlard express


C'était déjà la fin de l'été. Grâce à Ron et Hermione, au Terrier où il se sentait chez lui, Harry n'avait pas vu passer le mois d'août. Même si la tension entre les 2 ne s'était pas dissipée, car il ne se parlaient plus depuis un mois déjà, le travail pour l'école et pour la maison était si prenant qu'Harry n'avait pas eu le temps de penser. Et maintenant il était là, surpris de se retrouver si tôt à nouveau devant sa valise dans la chambre de Ron, au milieu des parchemins, des chaussettes perdues et des robes de sorcier toutes propres. Il souffla un bon coup, en train de réaliser ce qu'il allait faire. Il n'était pas vraiment sûr d'avoir la force d'affronter ces lieux chargés de souvenirs en faisant comme si de rien n'était. Pour lui Poudlard c'était certes toute sa vie, mais c'était surtout la bataille finale contre Voldemort, dont personne ne s'était remis. Voldemort avait laissé dans le monde des sorciers une trace indélébile, en marquant très fort deux générations. D'abord les parents d'Harry avaient vécu dans la peur du mage noir et de ses fidèles, et avaient même été tués de sa propre main, puis Harry avait lui aussi vécu dans la crainte de le voir surgir depuis sa première rencontre 10 ans après avec lui, derrière la tête de son professeur contre les forces du mal. La dernière bataille où il avait été définitivement anéanti avait été éprouvante pour les deux camps, et Harry avait perdu des êtres chers. Il avait peur qu'après ce mois à ne presque plus y penser qui ressemblait à une vie normale, il se prenne de plein fouet le poids des souvenirs en arrivant dans son école. Quand il avait reçu la lettre il était pourtant si déterminé, mais à cet instant il se sentait perdu, vidé. Avant d'arriver au Terrier, il croyait qu'il ne pourrait plus jamais continuer à avancer sans tous ceux qu'il avait perdu ces dernières années, mais ce dernier mois lui avait fait voir les choses autrement. En s'occupant il avait presque réussi à passer au dessus et dormait correctement le soir, et maintenant ce qu'il avait pris comme une solution lui paraissait comme un problème. Poudlard, c'était son moyen de s'occuper et d'échapper à ce qui le hantait, mais devant sa valise il réalisait que Poudlard, c'était ce qui le hantait. Pourquoi ne pas annuler et se trouver un travail, pour s'occuper loin de ce château qui hantait ses cauchemars ?

Harry ne trouva jamais de réponse à cette question, et se retrouva donc le lendemain dans la nouvelle voiture d'Arthur Weasley pour aller jusqu'à King's Cross. C'était un pickup Bedford bleu, comme l'ancienne voiture, sur lequel Arthur avait déjà commencé à ajouter certaines touches de magie comme l'invisibilité ou l'agrandissement à l'intérieur. Il avait dit à Harry pendant l'été qu'il travaillait à la fonction volante de la voiture, mais en secret bien sûr, pour ne pas déclencher la fureur de Molly. Ils étaient donc 5 dans la voiture, et Harry était assis entre Ron et Hermione, ne se parlant toujours pas, et Ginny était à l'avant, et se retournait régulièrement pour sourire au brun. Après 4 accidents évités de justesse et une bonne dizaine d'insultes proférées contre Arthur par les autres conducteurs, ils arrivèrent enfin à la gare. Pour aller sur le quai 9 3/4 sans être remarqué par les moldus ce fut une tâche ardue avec Coquecigrue et Nox qui semblaient faire le concours de celui qui faisait le plus de bruit. Un contrôleur vint même les voir alors qu'ils attendaient entre les quais 9 et 10 pour leur signaler qu'ils devraient surveiller leurs animaux une fois dans le train. Il fallut mille promesses et approbations pour qu'il accepte enfin de s'en aller, et ils eurent tout juste le temps de passer la barrière et de monter dans le train. Ginny partit de son côté après avoir déposé un bref baiser sur la joue d'Harry, et le trio partait en quête d'une place assise dans le train quand Pansy Parkinson arriva dans leur direction.

- Ah parfait je vous cherchais ! Venez on a deux compartiments réservés.

Aucun des trois amis ne lui demanda comment elle savait qu'ils étaient à bord du train, ou même qu'ils retournaient à Poudlard puisqu'ils savaient qu'elle ne leur répondrait pas clairement. Ils la suivirent jusqu'en tête de train où deux compartiments avaient un petit panneau sur la porte marqué « Réservé aux 8es années ». Harry n'eut pas le temps de demander pourquoi tous étaient dans un seul et pas répartit dans les deux avant que leurs amis ne leur sautent dessus. Ils n'étaient que 10 à être revenus : Dean Thomas, Seamus Finnigan, Neville Londubat et le trio d'or représentaient les anciens Gryffondors ; Suzanne Bones, Hannah Abbott et Ernie Macmillan de Pouffsoufle, et uniquement Pansy de Serpentard, il n'y avait personne de Serdaigle, ayant tous eu déjà un succès relatif pour faire ce qu'ils voulaient. Harry était étonné de voir Pansy, qui n'avait jamais été proche de qui que ce soit hors de sa propre maison, discuter tranquillement avec Suzanne et Hannah. Elle paraissait cependant timide et réservée, comme craignant d'être rejetée au moindre faux pas. Harry ressentait contre elle toujours une certaine haine, bien naturelle puisqu'elle était dans l'autre camp lors de la bataille de Poudlard et que, accompagnée de Drago Malefoy, elle n'avait jamais hésité à se montrer odieuse avec les autres élèves, surtout avec les amis d'Harry. Il reconnaissait pourtant en elle comme une envie d'être acceptée, de se faire pardonner quand il la voyait si changée parler aux deux filles de Pouffsoufle, et se promit d'essayer de la voir changée, et peut-être de lui donner une chance. Après tout ils étaient là pour ça non ? Il détacha son regard des cheveux brun de la Serpentard avant de regarder autour de lui dans le compartiment. Il y avait des exclamations dans tous les sens, des éclats de rire à n'en plus pouvoir, et cela faisait tellement d'agitation pour Harry qu'il avait besoin d'air. Il était content de les revoir, mais après ces derniers mois plus ou moins seul, il avait du mal à supporter une si soudaine agitation. Il alla donc dans le deuxième compartiment qui leur était réservé, pensant qu'il serait seul, mais ce qu'il vit en arrivant le laissa sans voix.

- Potter.

- Malefoy.

Ils s'étaient salués comme les deux ennemis d'enfance qu'ils étaient. Même s'il était prêt à donner une chance à Pansy, qui faisait visiblement des efforts comme elle n'en avait jamais fait, Harry regardait avec une haine profonde Drago, qui ne semblait en rien prêt à renoncer à son air supérieur et suffisant. Le blond était assis la tête contre la vitre poussiéreuse, ses yeux acier rivés sur Harry. Son visage semblait être encore plus fermé qu'avant. Aucun sourire n'ornait son visage, et sa peau semblait plus pâle que d'habitude. Il semblait avoir perdu son expression de dégoût qu'Harry lui connaissait pourtant si bien. Sous ses yeux se dessinaient des cernes qui témoignaient d'un sommeil souvent dur à trouver. Il y avait toutefois toujours une haine indescriptible entre les deux garçons, mais Harry était résolu à passer au dessus. Ils étaient donc 11 cette année, avec Drago représentant Serpentard en plus, et le brun ne voulait pas générer de conflits inutiles alors qu'ils étaient si peu. Il entra donc dans le compartiment au grand étonnement de Drago et s'assit en face de lui, et commença à regarder le paysage défiler par la fenêtre.

- Ta petite amie t'a déjà lâché Potter ? Ou alors tu t'es enfin lassé de cette famille pitoyable ? Je ne vois pas le rouquin avec toi, il ne veut plus de toi non plus ?

- Ferme-la Malefoy. On sera 11 à devoir se supporter pendant un an alors fais un effort et arrête d'insulter les gens pour rien.

- Moins qu'un an j'espère. Il y a intérêt qu'ils nous fassent passer nos ASPICs plus tôt, on est quand même bien meilleurs que les 7e années.

Harry ne prit pas la peine de lui répondre. Il connaissait le caractère de Malefoy, et il savait qu'il avait besoin de rabaisser les autres comme on a besoin de respirer, et essayer de le faire arrêter n'aurait strictement aucune utilité.

Au fur et à mesure des heures de train le temps se couvrit et les gouttes de pluies commencèrent à couler sur la fenêtre. Harry finit par s'endormir la joue appuyée contre la vitre, bercé par le roulement du train.

La pluie empêchait Harry de voir quoi que ce soit. Il était coincé dans la statue du cimetière, et Queudver plongea le corps de Voldemort dans la chaudron. Harry cria mais Sirius arriva à côté de lui et lui demanda de se taire en le menaçant de sa baguette. Au lieu de Voldemort, celui qui sortit du chaudron était Albus Dumbledore, qui cria « Avada Kedavra ». Un éclair vert jaillit de la baguette de sureau et heurta Harry de plein fouet, qui se réveilla en sursaut. Hermione était penché au dessus de lui, la mine inquiète. Elle avait les mains sur les épaules du brun et était visiblement en train d'essayer de le réveiller. Harry se dégagea doucement et remit ses lunettes correctement sur son nez en soufflant. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de cauchemar comme ça, et il craignait d'en refaire encore beaucoup à Poudlard. Il allait demander à Hermione combien de temps il avait dormi quand elle le prit par le bras et ils sortirent du train. Ils étaient déjà arrivés à la gare du Pré-au-Lard et tout le monde était déjà parti, il ne restait qu'une seule calèche qui était vide. Hermione et Harry montèrent à bord et les sombrals démarrèrent. Harry remarqua bien vite que sa meilleure amie était en train de pleurer et il voulut lui frotter le dos pour la réconforter mais elle l'interrompît :

- Non mais tu es fou ou quoi ? Tu t'es endormi dans le compartiment, seul avec Malefoy, un ancien mangemort ! Et aucun de nous ne savait où tu étais parti ! Personne n'imaginait une seule seconde que tu sois avec ton plus vieil ennemi – à part Voldemort bien sûr – et on ne voulait pas lui demander donc personne n'a ouvert la porte ! Quand on est arrivés à la gare je me suis quand même inquiétée pour toi, et j'ai fini par ouvrir la porte de ce fichu compartiment et là qu'est ce que je vois ? Tu dormais ! Comme un bébé, sans te soucier de quoi que ce soit, alors que Malefoy te regardait super bizarrement, sa baguette dans la main. J'ai eu vraiment super peur, ne me refais plus jamais ça Harry.

Le brun était si surpris de l'inquiétude qu'avait eue Hermione qu'il ne répondit pas tout de suite, ce qui ne fit que l'affoler encore plus. Il se reprit bien vite et lui assura qu'il comprenait que son attitude avait été dangereuse, et qu'il éviterait à tout prix de se retrouver dans une situation similaire. Ils arrivèrent finalement au château où le reste des 8es années les attendait, ainsi que le professeur de sortilèges Flitwick. Hermione marmonna une vague excuse rapport au retard et Flitwick les conduisit directement dans la grande salle, après les avoir accueillis chaleureusement. Les onze élèves, qui se sentaient légèrement de trop par rapport au reste des élèves des 4 maisons, s'étaient instinctivement resserrés dans un groupe, même si Drago restait à l'écart. Pansy soupira et râla, comme à son habitude.

- Est-ce qu'on pourrait enfin rentrer ? Il fait froid et j'ai pas envie d'être malade moi.

Elle s'excusa dans un murmure quand elle vit le regard noir d'Hermione, et Harry ne put réprimer un sourire. L'année promettait d'être mouvementée.

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