Chapitre 4 : Farces, attrapes et cie
Le lendemain au petit-déjeuner, personne ne fit mention de ce qui s'était passé la veille avec Drago Malefoy. Personne ne parlait, d'ailleurs. Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent dans le jardin juste après et Harry sortit les 3 lettres qu'il gardait depuis hier. Hermione lança à ses deux meilleurs amis un regard hésitant. Harry savait qu'elle avait déjà reconnu le cachet de Poudlard, mais Ron ne l'avait pas remarqué.
Harry tendit sans un mot à chacun des deux sa lettre et les laissa lire en s'allongeant dans l'herbe. La fraîcheur du matin lui arracha un léger frisson. Ses yeux se perdirent dans la contemplation du ciel bleu où ne flottait aucun nuage. Un papillon vola autour de sa tête. Il entendait le rire des gnomes cachés au fond du jardin. C'était une belle journée d'été, simple et paisible. Il attendit une réaction de la part de ses deux amis pour se relever, ce fut Ron qui osa parler en premier.
- Du coup ... ça veut dire qu'on y retourne ?
Hermione se tourna vers Harry pour entendre sa réponse.
- Oui, ça veut aussi dire que l'on peut aller faire nos devoirs. On a du pain sur la planche, pour rattraper tout ça.
Hermione sauta dans ses bras. Elle savait au fond d'elle qu'elle retournait à Poudlard coûte que coûte, mais elle était vraiment heureuse que ses amis viennent avec elle. Ils restèrent encore une petite heure à discuter tous les trois dans l'herbe, à simplement profiter d'être ensemble. Ils rédigèrent leur lettre en réponse pour Poudlard et décidèrent d'emprunter le hibou de Percy, Hermès, pour être sûrs que leurs lettres arrivent à bon port.
Hermione annonça au nom du trio qu'ils repartiraient à Poudlard à la rentrée en plein milieu du déjeuner. Arthur travaillait mais Percy était là et fit une remarque comme quoi il ne voyait pas en quoi la question se posait vu qu'il était vraiment indispensable de finir ses études. Molly était contente de voir qu'ils avaient trouvé une solution pour continuer à vivre. Ginny était encore plus heureuse que tous, puisque ce retour signifiait une année de plus passée aux côtés d'Harry à Poudlard. George prit alors la parole, au grand étonnement de tout le monde.
- Dans ce cas j'ai quelque chose à te proposer Ron. Je compte reprendre notre boutique avec Fred à la rentrée, mais je pense avoir du mal à la gérer seul et au début j'ai besoin d'aide en attendant de trouver un employé mais ... ça te dirait de venir travailler les week-ends ?
- Hors de question ! Cria Molly. J'ai déjà été suffisamment claire avec toi et ... et Fred par rapport à cette boutique pour que tu n'emmènes pas un autre de tes frères dans cette mascarade ! Ron va se trouver un vrai métier, et ce après qu'il ait quitté Poudlard ! Donc c'est non, il ne va pas mettre en péril son année scolaire parce qu'il travaille dans votre ... magasin de trucs inutiles !
Harry avait rarement vu la mère de Ron aussi emportée. Il eut l'impression qu'elle avait évacué toute la tension de ces 3 derniers mois juste dans ces quelques phrases, même si elle ne pensait pas forcément ce qu'elle disait. Ron explosa à son tour.
- C'est ma vie je fais ce que je veux ! Maman, tu ne peux pas dire qu'on roule sur l'or à la maison, je voudrais pouvoir sortir de Poudlard avec déjà un peu d'argent ! En plus George a besoin d'aide, je croyais qu'une famille devait rester unie, pas empêcher les uns d'aider les autres ! Surtout pour des raisons aussi bêtes ... Ajouta-t-il à demi-mot. George, j'accepte ton offre.
Un grand silence suivit cette déclaration. Tous étaient sous le choc de voir quelqu'un, encore plus Ron, le moins hardi des garçons Weasley, s'opposer à Molly. Au fond, tous savaient qu'il avait raison, mais personne n'osait dire quoi que ce soit de peur de déclencher une guerre. Sa génitrice finit par répondre en contenant visiblement sa rage.
- Soit. Mais si tu rates tes examens à la fin de l'année parce que tu auras passé tes week-ends à Pré-au-Lard, ne viens pas te plaindre. C'est compris ?
Ron approuva doucement et on eut vite fait de changer de sujet de discussion. Hermione voulut demander l'avis de George sur l'incident de la veille avec un certain Serpentard, espérant que la discussion resterait entre eux. Peine perdue, la réaction de la tablée toute entière ne se fit pas attendre.
Tout le monde se mit à parler en même temps et Harry essaya de comprendre ce que chacun disait au milieu du brouhaha. Molly essayait d'expliquer qu'on pouvait pardonner Drago pour ce qu'il avait fait mais seulement s'il arrêtait d'être aussi méprisant, alors que Ginny demandait à ce qu'on change de sujet, pendant que Ron s'énervait sur l'intérêt d'Hermione pour leur ennemi de toujours. George eut toutes les peines du monde à répondre par-dessus tout ce brouhaha.
- Malefoy reste quand un sale petit merdeux, c'est un fait, mais je pense qu'il faut pas lui en vouloir pour le passé, avec la guerre il faut peut-être se montrer plus ... indulgent avec les autres, même s'il s'agit de ce petit blond exécrable, ou d'un Serpentard en général. En conclusion, Harry, tu n'as rien appris ces dernières années, d'abord on pétrifie et ensuite on frappe, comme ça on est à l'abri d'une quelconque contre-attaque !
- George !
Tout le monde éclata de rire sauf Molly et Hermione, qui ne partageaient visiblement pas le point de vue des autres et n'appréciaient pas cette blague. La maison replongea dans le silence, au grand désarroi du Gryffondor. Hermione, vexée, n'arrêtait pas de lui lancer des regards meurtriers. Il y répondit par un haussement d'épaules, ce n'était pas comme ça qu'il allait changer d'avis sur cette famille de Mangemorts.
Molly confia aux trois amis la responsabilité de dégnomer le jardin. Harry la suspectait de leur demander ça uniquement pour les empêcher de se morfondre et se disputer encore un peu plus : elle n'était pas aveugle vis-à-vis de la relation plutôt explosive entre son fils et Hermione. Harry craignait pourtant que cette occupation ne soit pas suffisante pour les empêcher de se disputer, c'est donc plutôt méfiant qu'il se dirigea un peu plus tard vers le jardin avec ses deux amis, prêt à affronter les gnomes. Ils se mirent tous les trois rapidement au travail.
En théorie, c'était très simple. Il fallait courir après une créature, l'attraper par les pieds, la faire tournoyer quelques fois et la lancer en l'air le plus loin possible. En pratique, il y avait toujours des dommages collatéraux. Dans un moment d'égarement, Hermione lâcha prise et le gnôme qu'elle faisait tournoyer quelques instants plus tôt atterrit directement sur Ron, le faisant tomber au sol. La créature le mordit au passage avant de partir en courant tout en proférant des obscénités.
Harry n'eut même pas le temps de s'enquérir de son meilleur ami qu'il s'était déjà énervée contre la sorcière. Cette dernière, profitant du contexte, abandonna toute retenue et s'énerva également. Le ton montait, montait, et la dispute n'avait plus rien à voir avec le gnôme. Il était question de tellement de choses que le sorcier n'était pas capable d'en retenir une seule. Il entendit le nom de Drago à plusieurs reprises, mais ils passèrent trop vite à autre chose pour qu'Harry puisse comprendre de quoi il en était question.
Avec tous ces cris, même les gnomes avaient arrêté de ricaner. La maison des Weasleys, à l'autre bout du jardin, semblait s'être tue aussi. Harry vit même Molly regarder par la fenêtre de la cuisine, et George depuis sa chambre à l'étage. Il ne fit pourtant rien pour calmer Ron et Hermione, il n'en avait pas la force. Il valait mieux les laisser se dire enfin tout ce qu'ils retenaient en eux depuis un long moment, que ce soit justifié ou non. Harry revint donc vers la maison pour les laisser discuter en paix et en traversant le jardin il eut le temps d'entendre quelques mots d'Hermione, qui semblait prête à fondre en larmes.
- Mais j'y crois pas ! Ron, on n'est plus ensemble, j'ai le droit de faire ce que je veux de ma vie, tu n'as absolument aucun droit sur moi, et tu n'en n'auras jamais, tu m'entends ? Que ce soit avec Drago Malefoy, avec Dean Thomas ou même avec George, je fais ce que je veux et tu n'as pas ton mot à dire ! Donc ne viens pas me faire une crise de jalousie pour avoir pris la défense de Malefoy, tu es ridicule !
Hermione arriva quelques minutes plus tard dans le salon, où elle entra comme une tornade. Ses yeux étaient écarlates et ses lèvres blanches à force d'être pincées si fort. Harry voulut lui parler mais elle traversa le salon sans lui jeter un regard et se rua à l'étage. Ron claqua la porte en rentrant quelques instants plus tard et se laissa tomber dans un fauteuil à côté d'Harry. Ce dernier essaya de dire un mot sur ce qu'il venait de se passer mais se ravisa bien vite en remarquant la mâchoire contractée et le regard assassin de son meilleur ami et opta pour ne rien dire du tout.
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