Chapitre 10 : Confession nocturne
Harry n'avait jamais trouvé ça facile de s'endormir. Dans son placard à balai, au milieu de la poussière et des araignées, il faisait déjà des cauchemars l'arrachant violemment à son sommeil. Depuis qu'il avait appris l'existence du monde sorcier il n'en faisait que plus, la plupart tournant autour de Voldemort et de la mort de ses parents. Il avait toujours une boule dans le ventre au moment d'aller se coucher, car il savait qu'il devait dormir, c'était nécessaire, mais il savait aussi qu'il allait passer des moments vraiment très désagréable, et ça il n'en voulait pas. Il n'en pouvait plus de se réveiller en sursaut chaque nuit, les draps trempés de sueur, et le souffle court. Il n'en pouvait plus de se réveiller encore plus épuisé que la veille, et encore plus usé émotionnellement. Moins il dormait et moins il arrivait à dormir, et il était arrivé au point où il faisait plus de nuits blanches que de nuits de sommeil, arrivant ainsi à dormir, complètement épuisé, une nuit par ci, une nuit par là. S'il avait réussi à réellement se reposer au Terrier en dormant d'un sommeil apaisé et presque sans rêve, ce n'était déjà plus visible du tout. Il avait recommencé à faire des cauchemars avec l'approche de la rentrée et depuis le train il en faisait un encore plus horrible que le précédent chaque fois qu'il fermait les yeux. Alors il restait là, dans son lit à attendre que le sommeil arrive, en proie à des images dont il ne pouvait se libérer. Cette nuit-là, il était si fatigué que ses yeux se fermèrent de lui même.
Il était face à son père, jeune et puissant. Son père hurla à sa mère de partir avec le petit. Il se tenait là, devant Harry, prêt à mourir pour sauver sa femme et son fils. Son visage ne dégageait qu'une profonde souffrance mêlée à une haine sans limite envers Harry. Harry, dans un rire froid et horripilant, tua cet homme d'un seul sort. Il entra dans la chambre du bébé où, encore une fois, sa mère voulut se sacrifier pour son enfant. Harry leva sa baguette et tua la femme aussi, qui tomba sur le sol, inanimée. Harry s'approcha alors du bébé, un petit enfant aux cheveux noirs et aux yeux verts, qu'il tenait de sa mère. Le bébé ne sembla pas comprendre ce qu'il se passait, mais quand Harry lança le sort mortel sur ce petit bout d'homme, il sursauta et se retrouva tremblant, dans son lit à Poudlard. Il souffla pour reprendre ses esprits, essayant à tout prix d'oublier ces images où il tuait sa mère et son père. Il resta ainsi, plusieurs minutes, assis sur son lit à calmer les battements de son cœur.
Il entendit un petit bruit, comme un cri étouffé. Il tendit l'oreille, voulant savoir lequel de ses camarades était autant tourmenté que lui pendant la nuit. Il entendit un reniflement. Une respiration saccadée. Comme un geignement de douleur. Le tout venant de sa gauche, là où il n'y avait que Drago. Harry hésita, craignant la réaction du blond, mais finit par se lever et sortir sans bruit de son compartiment, pour entrer dans celui de son voisin. Il trouva son ennemi de toujours recroquevillé dans ses draps, en train de pleurer silencieusement. Sans vraiment savoir ce qu'il faisait, il s'assit sur le bord du lit et se mit à frotter le dos du Serpentard, comme une mère consolerait son enfant. Drago ne dit rien mais finit par se détendre sous les mouvements rassurants du Gryffondor, et Harry ne sortit qu'une fois qu'il était complètement certain que son voisin soit profondément endormi. Quand il vit le torse de Drago se soulever à un rythme lent et régulier et tous les muscles de son visage se détendre, il retourna se coucher sur la pointe des pieds, pas vraiment sûr des conséquences de ce qu'il venait de faire. Toutefois, il était lui aussi apaisé après l'avoir consolé et réussit à s'endormir presque aussitôt, et son étonnement fut grand de se réveiller le matin non pas à cause d'un cauchemar mais du soleil.
Le reste de la semaine se déroula sans accroche, ni Harry ni Drago ne revenant sur ce qu'il s'était passé cette nuit là. Ils eurent tous leurs cours et tous les élèves référents furent désignés afin de pouvoir commencer à travailler plus régulièrement et de manière plus condensée. En plus de Harry pour la défense contre les forces du mal et Drago pour les potions, Seamus fut désigné par Flitwick pour assurer les cours de sortilèges. A l'étonnement de Neville, et uniquement lui, il fut désigné par Chourave pour prendre en charge la botanique, ce que tous les autres élèves trouvèrent tout à fait normal. Ernie, qui se révéla être passionné d'histoire, fut nommé par le professeur Binns, bien que ce serait le cours où le professeur pourrait être le plus présent, étant un fantôme et n'ayant donc plus les mêmes besoins. Hagrid demanda à Hannah de l'aider car il ne voulait pas attribuer de surcharge à Harry. Mac Gonagall, qui serait la moins présente en raison de ses nouvelles charges de directrice, trouva sage de désigner Hermione qui, elle le savait, serait toujours sérieuse et saurait faire travailler avec sérieux la classe entière. La brune n'en était pas peu fière et sourit pendant toute la soirée qui suivit l'annonce de la professeur de métamorphose. Pour la divination ce fut Pansy qui fut choisie, mais aucun dans la classe n'était sûr d'avancer vraiment dans cette matière, elle-même compris. Ils connaissaient donc tous leur rôle le vendredi soir et Ron, même s'il était un peu jaloux de ses deux meilleurs amis, trouva plus pratique de ne pas avoir de travail en plus, sachant que le lendemain il allait travailler chez George.
Harry faussa compagnie à ses comparses pour la soirée et partit retrouver Ginny, qui l'attendait dans la tour d'astronomie. Ils se racontèrent leurs semaines respectives, Harry passant bien évidemment sous silence ce qu'il avait fait pour Drago, bien qu'il savait que Ginny ne se moquerait pas de lui et, qu'au contraire, elle l'encouragerait. Quand elle lui annonça, toute fière, qu'elle était capitaine de l'équipe de Quidditch de sa maison, Harry ne put s'empêcher d'être déçu. Durant toutes ces années, le Quidditch avait été pour lui son moyen de s'évader, d'alléger tous ses problèmes comme par magie. Cette année, ils ne pouvaient pas participer à la coupe de Quidditch et ne pouvaient donc logiquement pas former d'équipe de Quidditch, pourtant, tout ce qu'il demandait, c'était de pouvoir ressortir son éclair de feu de sous son lit et d'arpenter les terrains à la recherche du vif d'or. Il félicita néanmoins la rousse et ils parlèrent encore jusqu'à ce que Ginny veuille aller dormir. Harry la raccompagna et fut encore une fois pris d'un élan de nostalgie en arrivant devant le portrait de la grosse dame, auquel il dut tourner le dos pour aller dans sa nouvelle maison, son cœur ne voulant que courir en arrière pour entrer dans la salle commune aux couleurs chaleureuses, pour s'asseoir sur les canapés usés devant le feu, discuter avec les jumeaux de la meilleure façon d'énerver Rusard et ensuite d'aller se coucher dans son lit aux rideaux rouges, n'ayant comme souci qu'un devoir à rendre pour le lendemain et un match de Quidditch à gagner. Ses pas l'amenèrent néanmoins jusqu'aux deux armures auxquelles il donna le mot de passe à contrecœur, et il monta les escaliers pour rejoindre son dortoir à reculons, chaque parcelle de son corps lui hurlant de faire demi-tour.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top